suite des èvenements:
La rupture est bel et bien consommée entre Brigitte Barèges et ses anciens collègues du groupe d'opposition au conseil régional. La fédération de l'UMP 31 est, elle aussi, au bord de l'implosion.
L'UMP de Midi-Pyrénées a touché le fond le dimanche 21 mars 2010 et pourtant, depuis l'élection triomphale (67,7 %) de Martin Malvy (PS) au conseil régional, elle continue de creuser. Reléguée à l'accessoire d'une politique territoriale sur laquelle les 22 élus - sur 91 - de la liste conduite par Brigitte Barèges ne sont d'aucune influence, l'opposition vient de sombrer définitivement dans les abysses de ses querelles internes. C'était écrit. Contestée dans son propre camp tout au long de la campagne qui a précédé le scrutin du printemps dernier, la député-maire de Montauban paie cash sa déculottée électorale, son déficit de notoriété et faute suprême à droite, ses méthodes politiques soviétiques (lire ci-contre).
Depuis le 8 novembre, le groupe « Osons Midi-Pyrénées » n'est plus que l'ombre de lui-même, vidé d'une partie de sa substance par Gérard Trémège. Le maire UMP de Tarbes a claqué la porte avec huit colistiers, créé le groupe « Républicains et territoires », et n'a pas fini de siphonner parmi les douze derniers fidèles de Brigitte Barèges. « Bientôt, le rapport de forces sera inversé », professe un soutien de Trémège, en annonçant aussi la prochaine prise de contrôle du groupe d'opposition par le maire de Tarbes. Sous le coup de la loi anti-cumul, l'élue de Montauban doit en effet abandonner ses fonctions électives régionales, sans doute en décembre.
Jeudi dernier toutefois, Brigitte Barèges a contacté son rival et tenté de recoller les morceaux. « Mais il est trop tard et le contentieux trop lourd », considère-t-on dans le camp des séditieux, où le geste amical de la député-maire de Tarn-et-Garonne est jugé suspect.
« Tout s'apaisera avec le temps »
« C'est une main tendue franche et sincère », souligne pourtant Vincent Novès. Fidèle de Mme Barèges, il explique que « cette tentative de réconciliation a reçu l'onction de Jean-François Copé, partisan, lui aussi d'une unité retrouvée. Nous y parviendrons car au fond, les raisons du désaccord sont futiles. Tout cela s'apaisera avec le temps », veut croire Vincent Novès.
« Elle ne veut pas porter seule la responsabilité de la division aux yeux des cadres nationaux de l'UMP », estiment de leur côté les proches de Trémège, alors que la gauche régionale voit poindre un risque plus grand pour Brigitte Barèges. « Si les Valoisiens de Borloo cèdent à leurs velléités d'indépendance, l'UMP pourrait disparaître du champ politique régional », déclare l'Aveyronnais Christian Teyssèdre (PS), qui observe une sorte de filiation entre le groupe « République et territoires » de Raffarin au Sénat et celui de Trémège, « Républicains et territoires » à la région. « Ce n'est pas étonnant, les deux hommes ont le même ADN politique de centre-droit, rappelle Teyssèdre.
À quatre mois des élections cantonales, cet affaiblissement sans précédent de l'UMP en Midi-Pyrénées pourrait être sévèrement reproché à Brigitte Barèges qui déglingue tout ce qu'elle touche », estime enfin le maire de Rodez.
Il faut dire que l'alliée de l'ancien maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, n'est pas la dernière à souffler sur les braises qui consument depuis de longues semaines la fédération UMP de Haute-Garonne, elle aussi au bord de l'implosion. Les tensions sont telles que l'autorité nationale du parti présidentiel a avancé d'une semaine la date du scrutin interne, même si d'autres raisons sont invoquées par Paris.
L'élection qui désignera le nouvel état-major de l'UMP départementale aura donc lieu les 4 et 5 décembre prochains, sur fond de suspicion d'espionnage interne de l'ordinateur de la présidente sortante, et de chasse aux faux électeurs pour le compte de Jean-Luc Moudenc.
« Depuis le mois de septembre, nous sommes englués dans ce processus démocratique de la vie du parti. Une fois cette échéance accomplie, nous pourrons nous intéresser enfin aux cantonales », soupire Christophe Cluzel, proche collaborateur de Christine de Veyrac. Moudenc ne dit pas le contraire, lui qui rêve de conquérir l'appareil politique départemental pour asseoir son statut de candidat naturel aux prochaines élections municipales de Toulouse.
« Depuis deux ans, la fédération est en état de désunion chronique. Il est temps d'en finir et de trancher le débat une fois pour toutes », grince l'ancien maire de la Ville rose.
http://www.ladepeche.fr/article/2010/12 ... l-UMP.html