La carte électorale des circonscriptions (donc celles des "1ers voix") est assez significative des tendances du scrutin.
http://www.spiegel.de/politik/deutschla ... 23496.htmlMalgré un meilleur score qu'en 2009, le SPD est une fois de plus réduit à la portion congrue en limitant son emprise à ses seuls bases historiques (Ruhr, Villes hanséatiques, Frise, secteur entre Hanvore et Cassel, Palatinat), ce qui est le fruit du bon score de la CDU et d'un score surprise de Die Linke, qui est autour de 5% à l'Ouest (DL attendait beaucoup moins) et évite à Die Linke de revenir à la caricature qu'était le PDS, c'est à dire une sorte de "CSU-Ost" (sic), le parti régional de l'ex-RDA.
Il disparait presque totalement de l'Est, y compris de son fief traditionnel du Brandebourg, où il est la victime du bon score des ex-communistes, qui le dépassent souvent et - même lorsque ce n'est pas le cas - l'empêchent de prendre le pas sur les candidats CDU.
S'agissant de Berlin, le seul Land dans lequel chacun des partis détient au moins un "mandat direct", est une caricature des rapports de force et de la sociologie des partis en Allemagne: Die Linke y est plus qu'ailleurs l'incarnation du syndrome "CSU-Ost" que je décris plus haut, le SPD l'emporte dans le centre bobo-intello, les Verts dans son fief "alternatif" de Kreuzberg et la CDU dans les secteurs bourgeois de l'Ouest.
Fait remarquable, l'éparpillement des voix dans les Länder de l'Est, et particulièrement à Berlin, a conduit à l'élection de deux candidats réunissant moins de 30% des voix (respectivement 28,2 et 28,3, ce qui est si je ne m'abuse un minima historique).
Enfin, Grand Chelem pour la CSU en Bavière, y compris dans les centres-villes de Münich et Nuremberg (que le SPD gagne parfois).
La tendance est encore plus accentuée lorsque l'on regarde la carte des "secondes voix" par circo, où le SPD n'arrive pas une fois en tête au sud de la Ruhr, ni à l'Est. En se penchant plus précisément sur les résultats, on constate également que c'est l'Est qui fait sortir le FDP du Bundestag et qui a failli permettre à l'AfD d'y rentrer.
Par ailleurs, s'agissant des négociations visant à la mise en oeuvre d'une coalition gouvernementale, il ne faut surtout pas oublier le Bundesrat, où la CDU est extrêmement minoritaire. On constate d'ailleurs que, compte-tenu du système particulier de vote dans la seconde assemblée, une Grande Coalition CDU/SPD n'y contrôlerait pas forcément la majorité absolue (35 voix).
http://www.election.de/cgi-bin/content. ... esrat.htmlEn effet, même en tenant compte des résultats en Bavière (CDU/CSU seule au pouvoir) et d'une éventuelle grande coalition en Hesse (improbable - négociations en cours après des élections à suspens), l'alliance CDU/SPD ne détiendrait que 31 voix. Suffisant pour le quotidien, compliqué en cas de réforme où l'accord majoritaire du Bundesrat est requis. Dans le cas d'une coalition avec les Verts, tout projet de loi nécessitant l'accord formel du Bundesrat devra préalablement être négocié avec le SPD.
Bon, on bascule sur l'Autriche ??? Avec 7 partis (dont 3 oscillent entre droite populiste et extrême-droite) qui peuvent être représentés ou parlement, la soirée de dimanche et les négociations post-électorales promettent...
;)