La journée parlementaire des écolos s'est tenue vendredi à Arras, en l'absence des grands élus.
Pour leur journée parlementaire, vendredi à Arras, les stars de l'écologie ont brillé par leur absence. Un temps annoncée, leur candidate pressentie pour 2012, l'eurodéputée Eva Joly s'est fait porter pâle. De même que leur ancienne candidate de 2007, la sénatrice Dominique Voynet qui, officiellement, a raté son train. L'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, lui, s'était fait excuser à l'avance à cause d'un déplacement en Bulgarie. Bref, à peine la moitié des quatorze eurodéputés, cinq sénateurs et quatre députés écolos ont fait le déplacement.
Un paradoxe au moment où la direction des Verts entend montrer ses muscles face au PS pour négocier une quinzaine de circonscriptions pour les sénatoriales de septembre 2011. En fait, auréolés par leurs scores aux européennes de 2009 (16,4 %) et aux régionales de 2010 (12,5 %), les écolos hésitent sur le ton à adopter vis-à -vis des socialistes. Pour le député de Loire-Atlantique François de Rugy, «les écolos doivent sortir du rapport infantile qu'ils entretiennent avec le PS». «On ne quémande pas des bonbons, on veut écrire avec nos partenaires socialistes un contrat de coalition», dit-il. Député de Paris, Yves Cochet est plus direct. Il souhaite du PS vingt circonscriptions pour les sénatoriales.
Pour l'heure, la direction du PS ne leur en accorderait que onze. «Pas assez !», répond le sénateur de Paris Jean Desessard. «Nous, on souhaite un groupe, c'est-à -dire quinze sénateurs au minimum. Ce qui correspondrait à notre représentation réelle dans la société. Surtout, s'il devait y avoir un changement de majorité en 2012, pour donner de la lisibilité à la parole écolo, un groupe indépendant sera nécessaire», martèle-t-il. «Vous êtes trop gourmands !», lui aurait récemment répondu le sénateur socialiste Jean-Pierre Bel.
Derrière ces «calculs d'arrière-boutiques» pour les sénatoriales, François de Rugy veut surtout y voir les prémices d'un «compromis de gouvernement» pour 2012. «Croire que Sarkozy serait forcément battu en 2012 est une erreur, dit-il. Avant tout, les gens veulent savoir si les écolos et les socialistes sont prêts à travailler ensemble. L'idée n'est pas de refaire l'union de la gauche, ni la gauche plurielle. Il faut négocier dès maintenant des compromis de gouvernement pour être prêts. Et, surtout, le montrer. Or cela ne se décrétera pas entre les deux tours de la présidentielle !»
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