Républicain67 a écrit:A mon avis, la forme de scrutin la plus démocratique pour les élections législatives est celle qui a existée de 1945 à 1951, c'est à dire avant la profondément antidémocratique "loi des apparantements", destinée à contrer le PCF et le RPF. En 1951, des cas totalement injustes se sont produit, comme celui de départements où le Parti communiste est arrivé en tete sans obtenir un seul élu. Le mode de scrutin aux élections des deux Assemblée nationales constituantes et celle de novembre 1946, soit la proportionnelle par département, également appliquée en 1986, me semble le mode de scrutin le plus à meme de représenter les électeurs de manière équitqble à Paris. Le PCF n'a depuis la création des Yvelines n'eut qu'une seule députée communiste, en 1986. De meme de 1945 à 1956, le Bas-Rhin, mon département, a eu, avec la proportionnelle, un député communiste, en la personne de Marcel Rosenblatt et des députés socialistes, qu'il a rapidement perdu avec l'instauration du suffrage majoritaire uninominal à deux tours. Le suffrage proportionnel par département corrigerait aussi quelques "injustices", causées par le redécoupage des circonscriptions. Avec le découpage de 1988, la gauche aurait eu, en juin 2012, en Alsace deux députés de plus, Andrée Buchmann à Schiltigheim et Pierre Freyburger à Mulhouse.
Pour la proportionnelle intégrale, pour les élections législatives, je rejoins la position du général de Gaulle, formulée dans le tome III de Mémoires de Guerre. La proportionnelle intégrale par liste au niveau national, avec une liste par parti pour tout le pays, les électeurs ne connaitraient que le tete de liste et les 5 premiers. Cela aurait des effets pervers vis-à -vis de l'ancrage territorial. Les députés seraient alors encore plus loin des gens. Le scrutin proportionnel avec comme circonscription le département et comme cela existait sous la Quatrième République, plusieurs pour les départements les plus peuplés (Nord, Pas-de-Calais, Bouches-du-Rhone), me semble le plus équilibré.
Juste une question concernant le mode de scrutin pour les législatives. Comment ce fait-il qu'il y ait eu tellement de duels (seulement 4 ou 5 triangulaires: Kaysersberg, Pont-de-Roide...), alors que la plupart des candidats arrivés en secondes positions, notamment au FN, n'aient pas atteint la barre fatidique des 12,5% des inscrits et aient comme meme pu se maintenir? Je croyais que seul le candidat ayant eu 12,5% puisse se maintenir, meme s'il se retrouve seul en ballotage.
Le mode de scrutin le plus injuste est selon moi, celui des pays anglo-saxons et particulièrement en Grande-Bretagne et au Canada. En effet, il s'agit du scrutin uninominal à un seul tour. Celui qui arrive en tête dans un comté, même avec une seule voix d'écart gagne le siège de députés. Je prend l'exemple du Québec, où ce système électoral a été l'expression même de son défaut, et je pèse mes mots. Lors des élections provinciales de 1970, le Parti libéral du Québec (45,4%) obtient 72 sièges de députés à l'Assemblée nationale, l'Union nationale (19,7%) 17, le Parti créditiste (11,19%) 12... et le Parti québécois de René Lévesque seulement 7 avec 23,1% soit le double des suffrages que les créditistes provinciaux! En 1973, les résultats en sièges sont encore plus non représentatif du vote populaire: PLQ: 102 (54,7% du vote populaire), PQ 6 (30,2%), créditistes 2 (9,9%).
Il est même arrivé que le parti arrivé en tête du vote populaire ne soit pas celui qui obtienne le plus de sièges. Par exemple, en 1944 et en 1998, les libéraux arrive en tête dans la "Belle Province", mais le gouvernement fut formé par le parti ayant conquis le plus de comtés (l'Union nationale en 1944, le Parti québécois en 1998). Ces quelques exemples démontre que le mode de scrutin anglo-saxon est bien l'un des plus injuste qui soit et je ne parle que des états démocratiques!