Le premier ministre sortant de droite Sali Berisha (68 ans), en poste depuis 2005 (après avoir été président de la République de 1992 à sa démission en 1997) dirige le parti démocrate d'Albanie (PDA) depuis la chute du bloc communiste en 1991 et est candidat pour un nouveau mandat face à Edi Rama, 49 ans, maire de Tirana de 2000 à 2011 (battu de peu) et leader du PSA (parti socialiste albanais, héritier de l'ancien parti unique comme dans de nombreux pays d'Europe de l'Est) depuis 2005.
Le PDA a été dans l'opposition de 1997 à 2005 après la victoire du PSA.
Lors des législatives de 2005, ce parti a obtenu 74 députés sur 140 (dont 40 nommés par les partis selon une représentation proportionnelle). En 2009, lors des premières élections sans fraudes constatées par les observateurs (même si le PSA a contesté les résultats), le PDA et ses alliés sont arrivés à égalité parfaite en siège avec le PSA et les siens. Les deux camps sont partisans d'une adhésion à l'UE, mais le statut de candidat est encore refusé au pays. Le sortant se félicite de l'adhésion à l'OTAN et de la levée des visas vers l'espace Schengen en 2010.
Un nouveau parti radical, l'Alliance rouge et noire, a percé un temps dans les sondages, en réclamant la réunification avec le Kosovo. Sali Berisha a surenchéri, en promettant de distribuer des passeports aux Albanais des Balkans. Mais les débats ont vite basculé vers des préoccupations plus concrètes, notamment la question fiscale. M. Berisha veut préserver un impôt unique sur le revenu à 10 %, tandis que M. Rama veut le rendre progressif, jusqu'à 22 %.
Pour le scrutin, la gauche est unie, avec le ralliement du Mouvement socialiste pour l'intégration (LSI) d'Ilir Meta (4 députés sortants), formé d'anciens dissidents du PSA, qui a quitté la coalition gouvernementale de droite en espérant avoir misé sur le futur vainqueur.
Suite à des différends entre le pouvoir de droite et l'opposition de gauche, trois des sept membres de la Commission électorale centrale (CEC) ont démissionné en avril, laissant la Commission sans la majorité nécessaire de cinq voix pour proclamer les résultats du scrutin. Les analystes redoutent que les résultats du scrutin soient contestés, comme ce fut systématiquement le cas dans ce pays depuis la chute du communisme en 1990.
La campagne a été houleuse, avec un mort (un militant du PSA) aujourd'hui et 3 blessés (dont au moins un de droite).
Le pays est notamment victime du clientélisme avec des services publics politisés à tous les niveaux, ce qui freine le processus d'adhésion à l'UE.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/23/elections-legislatives-en-albanie-un-mort-et-trois-blesses_3435041_3214.html
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/21/les-freres-ennemis-de-la-politique-albanaise-s-affrontent-dans-les-urnes_3434306_3214.html