de guillaume » Jeu 15 Oct 2009 22:05
- concernant les sièges du territoire national, on peut déjà noter la situation de Saint-Barthélémy et Saint-Martin, qui bénéficieront d’un député commun. Le gouvernement n’a pas reproduit la situation indécente du Sénat, où chacune de ses 2 collectivités comptent un siège, récupérés tous 2 par la droite aux dernières sénatoriales. Les électeurs de Saint-Barth/Saint-Martin auront donc la particularité d’élire 2 sénateurs et un seul député. L’autre spécificité est la forte représentation de cette nouvelle circonscription qui comptera 1 député pour 43000 habitants, contre 1 pour 100 000 dans les voisines (et moins conservatrices) martiniquaises et guadeloupéennes.
- concernant la métropole, on peut relever, comme hashemite, des subtiles divisions de communes peu compréhensibles. En effet, en toute logique, dans un département comptant plus de 3 circons, la plus grosse commune doit être réunie au sein d’une circons unique. Les autres circons s’organisant autour. Lorsque la population de la grande ville ne permet pas de remplir une circons, on y annexe des communes ou cantons limitrophes. Lorsque cette population est trop importante, on partage la commune en un nombre limité de circons.
L’exemple de Angers en 1986 était particulièrement instructif à cet égard. Le territoire de la ville qui aurait pu être contenu dans une circons unique ou divisé en 2 avec sa banlieue, a été divisé en … 4 circons. Angers la rouge était ainsi noyée dans le large Anjou bleu. Inutile de préciser que le redécoupage en cours ne prévoit aucune modification dans le Maine et Loire.
Hashemite évoque à juste titre le cas de la Somme, mais on peut également citer le cas de Rouen, qui est absolument déraisonnable (si tant est que les raisons électorales n’existent pas). Jusqu’alors, la circons de Rouen épousait exactement les limites de la ville. Le département de la seine-maritime perdant 2 députés, la circons de rouen a du logiquement s’agrandir. La raison aurait exigé d’annexer une petite commune de la banlieue afin de la compléter et de maintenir la totalité de la ville dans une circons unique. Mais il a été choisi d’y adjoindre le gros canton (modéré) de Mont-Saint-Aignan ; en échange, cette circons perd le 6ème canton de Rouen (le plus à gauche de la ville) au profit de celle de Sotteville, solidement tenue par la gauche. La ville se retrouve donc partagée, mais permet à la majorité actuelle d’espérer raisonnablement reprendre le siège de rouen.
Autre illustration, Bourg en Bresse, qui avait eu le malheur de voter socialiste aux législatives de 2007 au milieu d’une campagne bressanne conservatrice, se retrouve à l’issue de ce redécoupage, partagée en 2 circons, alors qu’elle aurait pu avec sa banlieue constituer, plus logiquement, une circons unique.
Enfin, dernière illustration dont mêmes les raisons électorales me dépassent : située au nord du département du Vaucluse, Carpentras, dont le nord de la ville se retrouve associé à l’extrême sud du département dans des conditions les plus étranges. La ville est donc sans raisons découpée.
Pour ces 3 exemples, comme pour bien d’autres, la Commission Guéna n’a rien trouvé à redire, ne faisant que constater le respect des exigences démographiques, mais sans relever que ses prescriptions en matière de continuité des découpages administratifs ont été allègrement écartées.