Les élections législatives de 2013 en Allemagne

[Pullo]

L'ex chancelier et actuel employé de Gasprom, Gerhard Schröder, a refait parler de lui en critiquant celle qui lui a succédé à la chancellerie :

"Madame Merkel évite les décisions désagréables (...) Il lui manque la capacité de prendre le risque de perdre les élections", estime l'ancien responsable social-démocrate qui gouverna l'Allemagne de 1998 à 2005 avant de céder la place à Angela Merkel.

"Bien évidemment, les responsables politiques ont le droit de vouloir être réélus, mais cela ne doit pas conduire à ce que les mesures politiques ne soient pas prises en raison de perspectives électorales", ajoute-t-il dans un entretien au journal dominical Welt am Sonntag.

[ploumploum]

Dans le dernier sondage Forsa, la CDU-CSU pointe à 43 % et le SPD perd du terrain et passe à 23 % : c'est 20 pts d'écart !
FDP : 3
Grunen : 14
Piraten : 4

Ce recul sensible du SPD est lié au très mauvais début de campagne de son candidat Peer Steinbrück. Selon le même sondage Forsa, pas plus de 18 % des Allemands souhaiteraient le voir chancelier contre 59 % pour Angela Merkel. L’électorat centriste que l’ancien ministre des Finances devait attirer semble donc préférer l’original à la copie. D’autant que l’image de Peer Steinbrück se dégrade à grande vitesse.

Fautes de communication
[...]
Et il multiplie les erreurs de communication.

La semaine dernière, il a lancé une campagne de discussion directe avec les citoyens, des « discussions de salon » (Wohnzimmergespräche). Le principe est simple : Peer Steinbrück se rend dans le salon d’un simple citoyen et discute à bâtons rompus, sans journalistes, des sujets qui les touche. Celui de la semaine dernière a été un succès. Sauf que la presse a découvert que la famille dans laquelle s’est rendue le candidat est liée à un responsable berlinois du SPD et que la mère de famille est membre du SPD local. L’opération s’est transformée en désastre, les ricanements des Conservateurs et de twitter ont eu raison du candidat.

La Tribune.fr ajoute que pour l'instant, Angela Merkel ne fait pas campagne et profite des déboires de Peer Steinbruck. Un mince espoir subsiste pour le SPD avec le ralentissement économique et la politique européenne de la chancelière.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20130116trib000742906/angela-merkel-profite-des-maladresses-du-spd.html

[Jean-Philippe]

Le SPD peut-il changer de candidat à quelques mois du scrutin ? Si dans trois mois, les sondages sont au même niveau, les critiques internes pourraient en amener certains à demander un changement.
Si Merkel est réélue, elle serait l'une des rares dirigeantes (avec Obama) à sortir renforcée de la crise, qui, il est vrai touche moins durement l'Allemagne (pour l'instant).

[Pullo]

Comme candidats de rechange à la chancellerie en cas de défaillance de Peer Steinbrück, je n'en vois que deux : l'ex président du SPD (de 2006 à 2008), Kurt Beck, et l'actuel président (depuis 2009) du parti, Sigmar Gabriel. Le premier, qui avait été poussé vers la sortie par les amis de Gerhard Schröder (Franz Müntefering, Frank-Walter Steinmeier, Peer Steinbrück, entre autres), vient juste de démissionner de son poste de ministre-président du Land de Rhénanie-Palatinat, qu'il dirigeait depuis 1994, et a annoncé son retrait de la vie politique après plusieurs décénnies d'activité (entré au SPD en 1972, il a obtenu son premier mandat électoral en 1979). Quant au second, qui avait succédé à Gerhard Schröder au poste de ministre-président de Basse-Saxe en 1998, avant d'être battu en 2003 par Christian Wulff, il semble, après les révélations sur le passé nazi de son père, se positionner pour les législatives de 2017. Peer Steinbrück n'est pas encore arrivé au bout de son long chemin de croix...

[Draume]

L'article de La Tribune fait l'impasse dans le résultat du sondage des 8 % de Die Linke, qui leur donnera des sièges

[manudu83]

Un nouveau sondage

CDU : 42%
SPD : 26%
Grünen : 13%
Die Linke : 7%
FDP : 4%

les sondages confirment de plus en plus un tassement du SPD et une stabilité de la CDU-CSU dans une telle configuration, il faudra des évènements à mon avis exceptionnel pour éviter l'hypothèse de la grande coalition que les deux partis continuent à refuser publiquement.

[Jean-Philippe]

Je n'exclus pas que des électeurs CDU votent au dernier moment pour le FDP pour éviter que les 4% ne soient perdus. Ce serait un vote stratégique dont la CDU elle-même pourrait être l'instigatrice si elle pense que le coup est jouable et qu'une majorité de sièges peut être obtenu par la coalition sortante.

[ligerien]

CDU-CSU-FDP, ça sera de toute façon très juste pour arriver à une majorité en sièges.

[pierrot]

Ce sera juste sans doute, mais des électeurs conservateurs se feront forcément la réflexion selon laquelle CDU 42% et FDP 4% ou CDU 41% et FDP 5% ce n'est pas du tout la même situation pour la CDU. Même en cas de grande coalition, les négociations en seraient différentes.

[ploumploum]

Malgré le bon score du FDP en Basse-Saxe, Philipp Rösler s'est dit "prêt à renoncer" à la présidence du parti. Le congrès fédéral du FDP va être avancé.
Enfin, il propose que ce soit Rainer Brüderle, son prédécesseur au ministère de l’Économie, qui le remplace à la direction du FDP
(il est actuellement le président du groupe FDP au Bundestag)


http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/01/21/97002-20130121FILWWW00674-allemagne-rosler-offre-sa-demission.php

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/fdp-chef-roesler-bietet-ruecktritt-an-bruederle-soll-uebernehmen-a-878749.html