Elections générales de février 2013 en Italie

[alamo]

Gianfranco Fini vient même de l'extrême droite (le MSI, parti se réclamant du néo-fascisme). Et on appelle ça la gauche !

Monti est également cité pour la tête de l'Eurogroupe, hypothèse à laquelle je ne crois guère, surtout à cause de nationalité italienne, cela ferait "trop" compte tenu de la présence de Mario Draghi à la tête de la BCE.
Qui plus est 2 anciens collaborateurs de Goldman Sachs, mais ce 2ème point serait peut être moins handicapant.

ça, c'est le moins que l'on puisse dire, c'est Goldman Sachs qui dirige l'Europe...

[ploumploum]

Mario Monti a présenté le nom de la coalition qui le soutient : "Avec Monti pour l'Italie"

"Les critères pour l'éligibilité des candidats seront plus stricts que l'actuelle législation et auront trait au conflit d'intérêt, aux normes anti-mafia, aux personnes déjà condamnées ou ayant des procès en cours", a déclaré M. Monti,

[...] il s'agit de "présenter aux électeurs une nouvelle offre politique", qui "contribue à une politique meilleure", et permette de "réconcilier les citoyens avec la chose publique".

Comme M. Monti l'avait indiqué il y a une semaine, ses partisans présenteront une liste unique au Sénat.

En revanche, ils présenteront trois listes distinctes, mais regroupées dans une coalition, pour la Chambre des députés. L'une composée uniquement de membres de la société civile, sans aucun parlementaire, dont le slogan sera "Choix civique, avec Monti pour l'Italie", une seconde des anciens chrétiens-démocrates de l'Union du Centre (UDC), une troisième de Futur et Liberté (FLI) le mouvement du président de la Chambre, Gianfranco Fini.

http://www.lepoint.fr/monde/avec-monti-pour-l-italie-slogan-de-la-coalition-centriste-aux-prochaines-elections-04-01-2013-1608750_24.php

http://www.repubblica.it/politica/2013/01/04/news/casini_bersani_premier_se_vince_anche_in_senato-49903616/

Il a ajouté qu'il n'accepterait pas le ministère de l'économie si on le lui proposait.

[spinto]

Comme précisé par Ploumploum il y a quelques jours, c'est bien la personnalité de Berlusconi qui bloquait un accord avec la Ligue du Nord. Les deux parties viennent ainsi d'annoncer cet accord, en précisant que si Berlusconi conduisait la liste aux élections, le secrétaire national du PdL Angelino Alfano pourrait être président du Conseil en cas de victoire.
Berlusconi fait tout de même un pied de nez aux "marchés" qui l'ont conduit il y a un an à se retirer en précisant qu'il pourrait alors être ministre de l'Economie...

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/ ... u-nord.php

Par ailleurs, j'ai trouvé un site présentant des sondages réalisés au niveau régional. Je doute toutefois de leur méthodologie, il me semble qu'ils sont réalisés via Internet et je n'ai pas trouvé trace d'éléments permettant d'assurer la représentativité des votants. Ces sondages montrent toutefois que cet accord peut être à double tranchant pour le PdL, tant celui-ci semble être distancé par la Ligue du Nord dans les régions constituant la fameuse Padanie.
Mais le système électoral fonctionnant par coalition, cela permettrait toutefois à cette alliance de garder la première place en Lombardie et en Vénétie par exemple, ce qui n'est pas le cas actuellement.

L'article ne précise d'ailleurs pas si cet accord concerne également l'élection régionale qui aura lieu en même temps en Lombardie, ce qui a pourtant son importance.

NB : Les fameux sondages par région sont listés dans le menu de droite, en descendant.

http://www.scenaripolitici.com/2013/01/ ... s-163.html

[Fabien]

On notera au passage que les communistes ont constitué une alliance avec l'Italie des Valeurs, formation de l'ex-juge Di Pietro pourtant affiliée au niveau européen aux libéraux de l'ELDR. Si on en croit les sondages, la gauche de la gauche, qui avait disparu du parlement, essuierait un nouveau revers lors de ce scrutin, dans un contexte pourtant porteur... Un drôle de paradoxe pour un pays où le PC fut longtemps le plus puissant d'Europe occidentale!

[manudu83]

Si l'on croit aux résultats du sondage, une grande coalition centre-gauche (PD)- centre-droit (Monti) dominée par le centre gauche devrait sortir des urnes.
Un tel attelage ne changerait pas globalement la politique économique de l'Italie.

[ploumploum]

Comme précisé par Ploumploum il y a quelques jours, c'est bien la personnalité de Berlusconi qui bloquait un accord avec la Ligue du Nord. Les deux parties viennent ainsi d'annoncer cet accord, en précisant que si Berlusconi conduisait la liste aux élections, le secrétaire national du PdL Angelino Alfano pourrait être président du Conseil en cas de victoire.
Berlusconi fait tout de même un pied de nez aux "marchés" qui l'ont conduit il y a un an à se retirer en précisant qu'il pourrait alors être ministre de l'Economie...

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/ ... u-nord.php

Par ailleurs, j'ai trouvé un site présentant des sondages réalisés au niveau régional. Je doute toutefois de leur méthodologie, il me semble qu'ils sont réalisés via Internet et je n'ai pas trouvé trace d'éléments permettant d'assurer la représentativité des votants. Ces sondages montrent toutefois que cet accord peut être à double tranchant pour le PdL, tant celui-ci semble être distancé par la Ligue du Nord dans les régions constituant la fameuse Padanie.
[...]

L'article ne précise d'ailleurs pas si cet accord concerne également l'élection régionale qui aura lieu en même temps en Lombardie, ce qui a pourtant son importance.

En ce qui concerne le scrutin en Lombardie, je pense que le PdL devrait apporter son soutien à Maroni. Voici ce qu'a déclaré Berlusconi :

"Maroni governatore in Lombardia, io leader dell'alleanza, ma il capo del governo sarà indicato dopo le elezioni"

http://www.repubblica.it/politica/2013/01/07/news/accordo_pdl_lega-50036271/

En ce qui concerne les sondages, j'indique ici ma source http://www.sondaitalia.com/2013/01/sky-tg24-i-dati-aggiornati-del.html

La coalition PD-SEL tourne autour de 38-40 %
PdL-LN : 24-25 %
M5E : 16 %
Coalition Monti : 14 %
Coalition de gauche Rivoluzione civile : 3-4 %

Mais le système électoral fonctionnant par coalition, cela permettrait toutefois à cette alliance de garder la première place en Lombardie et en Vénétie par exemple, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Le système électoral, dit du Porcellum (cochonnerie) permet surtout à la coalition qui arrive en tête dans chaque région d'avoir une prime en sièges.

Note : La loi électorale dite du Porcellum (adopté en 2005, sous Berlusconi) est qualifiée ainsi pour sa clarté. Certains y avaient vu un tripatouillage de la part de Berlusconi pour se maintenir au pouvoir. C'est pour cela que l'Unione de Romano Prodi, en 2006, n'avait pas eu de majorité claire au Sénat.
Un référendum abrogatoire était prévu pour 2012 mais la Cour Constitutionnelle a émis un avis dans lequel elle indique que c'est au Parlement de trancher.
L'un des projets de Monti lorsque son Gvt s'est vu retirer la confiance par le PdL, était de réformer le système électoral.
Le Président du Conseil démissionnaire a déclaré que s'il était élu, il changerait cette loi "indigne"


http://www.latribune.fr/depeches/reuters/mario-monti-fait-de-la-reforme-electorale-une-priorite.html

[Jean-Philippe]

Outre la Lombardie, des élections auront aussi lieu dans le Latium (la région de Rome, à droite depuis 2010) et dans la petite région du Molise (Abbruzes), suite à la démission des exécutifs locaux impliqués dans des scandales financiers.
Dans cette dernière région, la réélection en 2011 du sortant PDL a été annulée en mars, décision confirmée en octobre dernier.
Dans le Latium, la dernière élection de 2010 avait été assez serrée avec 51,14% contre 48,32% pour la candidate de centre gauche. Son basculement à gauche est très probable et même quasiment acquis d'après un sondage qui place le candidat de gauche à 48% contre 24,5 pour la candidate de droite (et 19,5 pour le Mouvement 5 étoiles).
Roberto Maroni, ex ministre de l'intérieur et candidat du PDL en Lombardie, est mené d'un point seulement par son challenger de gauche (34/35) alors que le candidat du Mouvement 5 étoiles fait 14%. Si cette région est perdue par la droite, ce serait une quasi première depuis 1970 (excepté une parenthèse de 1992 à 1994).

Sur des sondages nationaux, l'engouement pour le Mouvement 5 étoiles se confirme avec 16,3% (un record) dans le dernier sondage contre 40,5 pour l'alliance de centre gauche, 12 pour le centre, et 25,8 pour la droite. L'alliance de gauche est à 3,7% (contre 10 en septembre).

[Fabien]

Si l'on croit aux résultats du sondage, une grande coalition centre-gauche (PD)- centre-droit (Monti) dominée par le centre gauche devrait sortir des urnes.
Un tel attelage ne changerait pas globalement la politique économique de l'Italie.

Sauf spectaculaire retournement de tendance, on voit mal en effet comment la droit (Berlusconi+Monti) pourrait être majoritaire à elle seule. Le poids du mouvement 5 étoiles devrait empêcher le "centre gauche" d'avoir la majorité absolue des sièges, mais je n'en jurerais pas. Si grande coalition il y a, il sera intéressant de voir quel sera au final le perdant, car il y a toujours un perdant en pareil cas...
Quoi qu'il en soit, quel que soit le résultat du scrutin , il ne faut effectivement pas s'attendre à de grands changements. Des trois principales coalitions en présence, deux (le "centre gauche" et évidemment le centre-droit pro-Monti) ont soutenu sans réserves la politique du gouvernement sortant. La dernière (le PDL et la ligue du nord) était plus nuancée et divisée, mais on ne distingue guère de désaccord fondamental. Certains jugeront qu'il s'agit là d'un sain consensus sur les principes de bonne gestion économique. D'autres estimeront plutôt qu'une telle convergence est profondément nocive pour la santé du débat démocratique. Sans trancher ce débat, on ne peut que constater que l'absence de vrai débat nourrit des formations comme le mouvement 5 étoiles qui font de la dénonciation de la classe politique leur fonds de commerce...

[spinto]

Il ressort surtout de tout cela une grande incertitude face à l'éclatement du paysage politique italien, avec des indécis/abstentionnistes qui tutoient les 50% des sondés.

Silvio Berlusconi a réussi à enrayer la chute du PdL, même si le parti reste à un niveau historiquement bas, et a réussi un bon coût en parvenant à un accord avec la Ligue du Nord. Cela pourrait leur permettre de conserver la Lombardie notamment (les 34% du sondage évoqué par Jean-Philippe sont ceux de Maroni - LN - seuls, avec le candidat du PdL, on arrive à 45%). Mais on ne voit plus trop quels arguments concrets il peut mettre en avant désormais, et je pense que le reste de la campagne va être long pour lui.

Quant au M5S, les sondages sont contradictoires, et certains démontrent un début d'essouflement, ce qui ne me surprendrait pas. Il suffit de regarder régulièrement le site des journaux italiens pour voir que la primaire du PD, puis les déclarations de Monti et Berlusconi l'ont totalement effacé de l'actualité.

La coalition Bene commune devrait parvenir à se maintenir assez haut dans les sondages, faute de concurrence, mais l'effondrement de la Révolution Civile n'est à mon sens pas une bonne chose pour eux, faisant d'un Monti dont l'opinion publique a une image très clivante un partenaire incontournable.

Enfin, pour Monti, l'impact de sa déclaration est pour l'instant assez limité, et je crains qu'il ne s'enferme avec Berlusconi dans une joute à deux, n'aboutissant qu'à les maintenir tout deux aux mêmes niveaux. Mais peut-être est-ce la volonté de Monti, que d'empêcher à tout prix Berlusconi de remonter, pour devenir ensuite l'allié minoritaire d'une gauche plus respectable et qui l'a toujours soutenu (en échange de la présidence ?).

En tout cas, ce sont peut-être les élections les plus déterminantes en Italie depuis celles de 1994, aboutissant à un nouveau cycle politique, donc Berlusconi serait peut-être définitivement exclu.

[anjou49]

Dans les derniers sondages qui datent du 8 janvier (Ipsos/Tecnè/IPR), nous donne de nouvelles indications:

- la coalition PD-SEL avec Bersani : 38% à 39.6%
- la coalition PdL-LN avec Berlusconi : 21.7% à 27%
- la coalition UdC-FLI avec Monti: 15.6% à 18%
- le Mouvement 5 étoiles avec Grillo : 12.5% à 14.4%
- la coalition IdV-Verdi-FDS avec Ingroia: 2.2% à 5%

Ces sondages nous démontrent la stabilisation de la dynamique de la coalition PD-SEL ainsi que celle autour du PdL-LN. Mais une augmentation des intentions de vote vers la coalition Monti (UdC-FLI), l' essoufflement du Mouvement 5 étoiles qui étaient données au coude à coude avec celle de Berlusconi. Le PD pourrait trouver un allié dans la futur majorité qui veut construit avec la coalition autour d'IdV-Verdi-FDS intitulé Révolution civile.