Le congrès de l'UMP de l'automne 2012

[Stéphane]

Un accord qui intervient au meilleur moment pour l'UMP après ses trois victoires aux législatives partielles

Trois victoires pour la droite, oui, mais trois victoires pour l'UMP certainement pas : dans la 1ere du Val de Marne, Henri Plagnol, le candidat soutenu par l'UMP, a été battu, et c'est un candidat dissident qui a été élu.

[Eco92]

Un accord qui intervient au meilleur moment pour l'UMP après ses trois victoires aux législatives partielles

Trois victoires pour la droite, oui, mais trois victoires pour l'UMP certainement pas : dans la 1ere du Val de Marne, Henri Plagnol, le candidat soutenu par l'UMP, a été battu, et c'est un candidat dissident qui a été élu.

Candidat dissident qui, contrairement à l'officiel, appartient à l'UMP ;-) JF Copé, comme je l'avais signalé dans le sujet sur la partielle du Val-de-Marne, se targue d'ailleurs d'un grand chelem. En effet en réalité le candidat officiel UMP a été battu mais il semble qu'en sous-main c'ait été autre chose...

[Zimmer]

On peut noter qu'après leur élection ou réélection de dimanche, Elie Aboud, Sylvain Berrios et Patrick Devedjian ont tous les trois rejoint le groupe UMP de l'Assemblée nationale.

http://www.assemblee-nationale.fr/14/qui/modifications.asp

[Corondar]

Bon passé un moment de profond abattement (j'ai envisagé sérieusement de quitter le navire UMP pour la chaloupe UDI) j'ai décidé de rester. Après avoir milité 10 ans au sein d'un parti je me suis dit que c'était plutôt à Copé et Fillon d'avoir honte et de partir. Je me suis dit qu'à mon modeste niveau de militant il ne tenait qu'à moi de faire en sorte que ces deux hommes n'aient plus de responsabilité au sein du parti. La petite parenthèse sur mon cas personnel étant fermée revenons en au général.

Fillon a mieux négocié que Copé les derniers jours de leur guéguerre, apparaissant comme moins accroché au poste (même si c'était pas forcément crédible c'était au moins habile), là où Copé semblait clairement jouer a montre et le pourrissement de la situation. Maintenant la pression des entourages semble avoir été maximale et avoir contribué au deal. Au-delà du nouveau vote c'est surtout la réforme des status du parti qui va être capital pour organiser un nouveau vote plus serein, mieux organisé et respecté (respectable ?). J'ai vraiment l'impression que les 2 se sont cramés en interne (au sein de ma fédération du Pas de Calais, certes peu nombreuse et peu représentative, c'est plutôt bonnet blanc et blanc bonnet). Les non-alignés (NKM et Le Maire) ou ceux qui sont restés mezza vocce (Wauquiez, Raffarin...) peuvent tirer leur épingle du jeu l'année prochaine. Pour l'histoire de débat sur la ligne politique je reste sur ma position déjà exposée : les militants ont majoritairement choisi entre 2 hommes, 2 tempéraments plus qu'entre 2 orientations (Copé = droite et Fillon = centre droit est un raccourci efficient pour les sympathisants et les électeurs, pas pour les militants c'est pour cela que chaque camp regroupait des tendances différentes : centristes, libéraux, droite dure...).

[SALVAT]

Je crois que l'accord a été conclu suite à des concessions inattendues de COPE : il lui fallait éviter le vote des parlementaires qui se serait traduit par sa marginalisation : donc prêt à tout.....mais cet accord me semble bien frêle quant à la sincérité de son application : COPE demeure le maître des lieux et je doute que les fillonnistes à qui on va attribuer des titres disposent de vrais moyens d'investigation . Auront-ils accès aux fichiers ? auront-ils toute la connaissance des échanges internes ?
La dernière période leur aura peut-être fait perdre un certain angélisme....ou une certaine naïveté mais les personnels de l'administration de l'UMP ont un devoir d'allégeance à celui qui les embauchés, à savoir Jean-François COPE.
L'externalisation de l'organisation matériel du vote semble une disposition minimale....mais l'organisme extérieur qui aura cette charge ne pourra agir que selon les données qu'on lui fournira ....et qui les fournira ? JFC par le biais de "son"administration !
L'interdiction des votes par procuration....est capitale....mais il y aura des exceptions qui seront autant de possibilités pour contourner le principe et je persiste à croire que la fraude constatée a trouvé sa source dans les procurations et réinscriptions de dernière heure. S' opposer c'est se faire accuser de faire apparaître le parti moins fort (moins de votants) et d'écarter de "bons militants" victimes d'un oubli....
Les fillonistes peuvent s'attendre à des surprises....ils protesteront peut-être, mais ils n'auront déjà plus leur groupe RUMP et se seront dilués...et puis certains fâcheux auront été dirigés avec gentillesse vers la porte dans les fédérations copéistes.
En pleine bataille contre la gauche, ne seront-ils pas accusés systématiquement de "diviser le parti", "d'affaiblir le parti" s'ils
manifestent des désaccords domestiques qualifiés de mesquins et de nuisibles à l'image "de la famille".....la grande bataille publique anti-gauche devant prendre le dessus.
Et puis, il y a la lassitude : accepter d'être minoritaire dans son parti est moins confortable : des places d'honneur seront proposées, des chantages en vue des prochaines "investitures" seront exercés, des pressions amicales de certains "proches" ne manqueront pas d'être activées : le groupe FILLON s'étiolera

Voilà, vu de loin, (il nous manque celui-là !), un script vraisemblable du film de ces prochains mois. Il est vrai que ma préférence est claire si j'avais eu à choisir !

Mais, Corondar, tu nous diras puisque tu nous livres un point de vue engagé dont j'apprécie la sincérité.
Bertrand SALVAT

[gerard24]

L'encre de l'accord Copé-Fillon pas encore sèche, J-F Copé annonce que les candidats aux municipales doivent être désignés avant l'été :
http://www.lemonde.fr/politique/article ... d=1753970&xtor=RSS-3208

Soit avant l'élection prévue en septembre.
Il veut garder la main...

[Jean-Philippe]

Le nombre de votants sera très intéressant à comparer en l'espace d'un an. On pourra comparer les résultats par département et voir si la baisse probable sera plus forte dans les départements pro Fillon.
Toute baisse significative sera en tout cas reprochée à la direction du parti (Copé surtout).

[Corondar]

Soit avant l'élection prévue en septembre.
Il veut garder la main...

Certes, mais choisir des candidats pour des municipales ayant lieu en 2014 avant l'automne 2013 ne me parait pas absurde ou artificiellement précoce non plus. Je crois que déconnecter le choix des candidats aux municipales du scrutin pour la présidence du parti est assez sain. Là où il va falloir être attentif c'est sur l'équilibre entre copéistes et fillonistes : les premiers seront tentés par un coup de force contre les seconds afin de s'octroyer les meilleures places. Mais sincèrement je crois qu'à terme les marques Copé et Fillon vont être nettement moins mises en avant par les cadres et les élus. Et puis dans le cadre des scrutins municipaux l'aspect local compte beaucoup plus qu'une étiquette éventuellement représentée à Paris. En clair un maire copéiste bien implanté ne risque pas de voir des fillonistes lui savonner la planche (et vice versa) sous peine de sanctions via les militants et l'électorat. Là où ça s'annonce plus compliqué c'est dans les villes où la gauche est au pouvoir (et Dieu sait qu'il y en a un paquet après 10 ans de gouvernement de droite) : sans sortant le grand bal des ambitions va se livrer et la guerre Fillon/Copé y aura son importance.
Mais tout cela c'est dans plusieurs mois, autant dire une éternité en politique. D'ici là l'eau coulera sous les ponts, plein de choses vont se passer... On y verra un peu plus clair vers mai-juin.

[SALVAT]

chacun des présidentiables (les deux mais aussi d'autres) a intérêt à avoir des relais locaux les mieux placés possible...avant la primaire
Que les désignations - qui seront "aidées" et activées par l'appareil - se fassent sous l'encore-président COPE montre qu'il n'y a pas de hasard de calendriers (celui des désignations et celui concernant la présidence de l'UMP).
Il n'est pas inutile de remarquer que les petites primaires qui vont se dérouler localement le seront sous les règles de statuts déclarés, y compris par COPE, obsolètes. "comprenne qui pourra" !
Bertrand SALVAT

[Jean-Philippe]

Voici un long article publié dans le Lab et dont le titre est révélateur :
UMP : comment Copé a "mitonné lui-même" sa victoire contre Fillon

On y voit à quel point Fillon et son équipe (à quelques exceptions comme les députés des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer et Guy Tessier ou Dominique Dord, l’ancien trésorier de l’UMP) étaient sûr de leur victoire, aveuglés par les sondages (je croyais aussi à cette victoire, mais moi, je ne suis pas un pro et encore, si on considère que le camp Copé a trafiqué les résultats, je n'ai pas eu si tort que ça...) et des médias plutôt hostiles à Copé.
On y apprend que le président de la COCOE, Patrice Gélard, a voté nul, utilisant deux bulletins différents.

Enfin et surtout, l'article donne des exemples précis de bizarreries (pour ne pas dire autre chose) :

- Presque un millier de militants de l’étranger n’ont pas pu voter parce que, de Shanghai à Moscou en passant par Londres ou Singapour, le matériel de vote n’a pas été envoyé dans les délais prévus. Ces militants étaient majoritairement favorables à François Fillon.
- Trente mille électeurs ont donné leur procuration (parfois vierge) à l’organisateur, c'est-à-dire aux amis de M. Copé. Dans l’Oise, le secrétaire national aux fédérations, pro-Copé, a ainsi compté 200 procurations sur 700 votants, soit presque trente pour cent !
Dans le Gard, pro-Copé, on a compté 455 procurations sur 2500 votants. A ce jeu François Fillon, éloigné de l’appareil n’a pu ratisser que 10 000 procurations. Avantage net pour le Secrétaire général : 20 000 voix dans le pays.
- Ce n’est pas tout. Combien d’électeurs potentiels, découragés par le désordre de certains bureaux, presque tous favorables à François Fillon, sont rentrés chez eux sans voter, ou sans avoir émargé les listes pour échapper à une nouvelle attente ?

Le code électoral précise qu’au-delà de 800 à 1000 inscrits, un bureau n’est pas gérable. Comment imaginer que les grands professionnels qui entouraient le Secrétaire Général aient pu ignorer ce détail, alors qu’ils ont participé à des centaines de scrutin à travers toute la France.

Si on ajoute ça aux éléments dont on a déjà parlé ici (l’utilisation de l’appareil du parti, la confusion des genres que Copé aurait évité en quittant la tête du parti avant le scrutin, le départ plus ou moins provoqué de responsables du parti dans les semaines précédant le scrutin...), la conclusion de l'article est claire : Copé a triché.

Je pense que le camp Fillon ne doit pas être blanc comme neige, notamment dans l'attitude pendant la nuit du vote (Pécresse est présentée de manière très négative) mais ce n'est rien comparé aux manœuvres du camp Copé, surtout avant le dépouillement.