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Elections législatives de 1986

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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Mar 27 Nov 2012 18:36

Le Michel Cartelet du PS et celui du PRG sont la même personne, Jean-Philippe. En revanche, je ne sais pas quand exactement il est passé au PRG. Il me semble que c'est lié en partie aux relations avec les communistes du coin...

On termine le tour de la Champagne avec la Haute-Marne. En 1981, la gauche avait gagné l'un des deux sièges. Le département garde le même nombre de sièges. Les 2 sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Charles Fèvre (UDF-PR, conseiller général [1967-2004] et maire [1977-1995] d'Arc-en-Barrois, député de 1978 à 1997), Guy Chanfrault (PS, maire de Saint-Dizier de 1989 à 1995, décédé en 2005, alors simple conseiller municipal).

Les sortants se représentent. Le 16 mars, 8 listes se disputent les suffrages de 146 807 inscrits, dont 112 871 ont voté, et dont 106 710 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
1 liste d'extrême gauche : 911 voix, 0,85%, aucun siège
PCF : 8 223 voix, 7,70%, aucun siège
PS : 35 135 voix, 32,92%, 1 siège
RPR-UDF : 50 684 voix, 47,49%, 1 siège
2 listes DVD : 498 voix, 0,46%, aucun siège (dont 0 voix et 0% pour l'une)
FN : 10 341 voix, 9,69%, aucun siège
POE : 918 voix, 0,86%, aucun siège

Dans la Haute-Marne, le principal enjeu était de savoir si la liste RPR-UDF allait gagner les deux sièges. Si la liste PS n'avait réuni que 23% des suffrages, la liste RPR-UDF, avec 47,5% des voix, aurait eu le second siège, et le n°2 de la liste, Jean Kaltenbach (RPR, conseiller général de Chevillon de 1982 à 1988, maire d'Eurville-Bienville jusqu'en 2001, président du conseil régional de 1988 à 1998), serait devenu député. Le PS, en limitant son recul par rapport à 1981 (37,06%) a empêché ce scénario de ce réaliser. De son côté, le PCF avait perdu près de la moitié de ses voix par rapport au précédent scrutin (14%), et ce résultat annonçait la perte en 1989 au profit du PS (qui allait en 1995 perdre la mairie au profit du RPR) de la municipalité de Saint-Dizier, dont le maire, Marius Cartier, était la tête de liste du PCF. A Saint-Dizier, sa liste n'était que troisième derrière la droite RPR-UDF et le PS, avec 15,13%... Quant au FN, il réalise un score légèrement supérieur à sa moyenne nationale. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Guy Chanfrault.
RPR-UDF : Charles Fèvre.

En 1988, Charles Fèvre et Guy Chanfrault furent réélus sans trop de difficultés. En 1993, Charles Fèvre survit à une primaire sauvage et Guy Chanfrault est éliminé au premier tour au profit du FN et du RPR François Cornut-Gentille, qui devait lui prendre la mairie de Saint-Dizier en 1995, et la tient solidement depuis. En 1997, Charles Fèvre se retira pour raisons de santé au profit d'un certain Luc Châtel, qui fut battu par le maire DVG de Chaumont. En 2002, le même Luc Châtel prit sa revanche contre la remplacante de son tombeur, qui ne se représentait pas...
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Mar 27 Nov 2012 18:46

stephed a écrit:Pour la Marne, c'est aussi le fruit d'un découpage électoral assez bizaroide. Sans etre partisan, il est quand même étrange qu'une ville de la taille de Reims soit sur 4 circonscriptions différentes.

Il est vrai que pour une ville d'environ 180 000 habitants dans les années 1980 comme Reims, deux circonscriptions couvrant le territoire communal suffisaient. Mais le découpage Pasqua de 1986 était à la base partisan, et dans la Marne, l'objectif était de rendre compliquée l'élection d'un(e) candidat(e) de gauche dans le secteur. N'oublions pas que Reims avait eu brièvement il est vrai (1977-1983) un maire communiste...
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Zimmer » Mar 27 Nov 2012 23:18

Pullo a écrit:Le Michel Cartelet du PS et celui du PRG sont la même personne, Jean-Philippe. En revanche, je ne sais pas quand exactement il est passé au PRG. Il me semble que c'est lié en partie aux relations avec les communistes du coin...


Lors des élections municipales de 1989, Michel Cartelet a conduit une liste socialiste dissidente contre celle de Georges Didier, maire sortant communiste de Romilly-sur-Seine qui bénéficiait du soutien officiel du PS. Elu maire de cette commune, il a été réintégré au PS au début des années 90 et c'est sous cette étiquette qu'il a été candidat aux élections législatives de 1993, élections où il a en effet été éliminé à l'issue du premier tour au profit du RPR François Baroin et d'Alain Coillot (décédé il y a quelques semaines), alors maire (UDF-Parti Radical) de Sainte-Savine (et non du candidat du FN qui n'était arrivé qu'en quatrième position). Michel Cartelet a de nouveau été exclu du PS à la veille des élections municipales de 1995 pour avoir constitué une liste avec des membres de l'UDF et du RPR. Ce n'est qu'après sa réélection à l'occasion de ce scrutin qu'il a rejoint les radicaux de gauche.

Pullo a écrit:
stephed a écrit:Pour la Marne, c'est aussi le fruit d'un découpage électoral assez bizaroide. Sans etre partisan, il est quand même étrange qu'une ville de la taille de Reims soit sur 4 circonscriptions différentes.

Il est vrai que pour une ville d'environ 180 000 habitants dans les années 1980 comme Reims, deux circonscriptions couvrant le territoire communal suffisaient. Mais le découpage Pasqua de 1986 était à la base partisan, et dans la Marne, l'objectif était de rendre compliquée l'élection d'un(e) candidat(e) de gauche dans le secteur. N'oublions pas que Reims avait eu brièvement il est vrai (1977-1983) un maire communiste...


On peut préciser que le fait que la ville de Reims soit à cheval sur quatre circonscriptions ne date que du redécoupage de 2009. Avec le découpage de 1958, elle ne l'était en effet que sur deux circonscriptions, puis trois avec celui de 1986.

Pullo a écrit:En 1993, Charles Fèvre survit à une primaire sauvage et Guy Chanfrault est éliminé au premier tour au profit du FN et du RPR François Cornut-Gentille


Au premier tour des élections législatives de 1993, Guy Chanfrault, arrivé en quatrième position, avait été éliminé au profit du RPR François Cornut-Gentille et de la députée européenne (UDF-PR) Simone Martin, le candidat du FN arrivé troisième ayant été éliminé lui aussi.
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Jeu 6 Déc 2012 22:08

Maintenant, passons à la Franche-Comté. On commence par le Doubs, le département le plus peuplé. En 1981, la gauche avait gagné deux des trois ciconscriptions. Avec le passage à la proportionnelle, le département gagne deux sièges. Les 3 sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Joseph Pinard (PS, conseiller général de Besançon-Nord-Est de 1973 à 1982, conseiller municipal de Besançon de 1977 à 2001), Guy Bèche (PS, conseiller général de Montbéliard-Ouest de 1979 à 1985), Roland Vuillaume (RPR, conseiller général de Mouthe de 1979 à 1998, maire de Pontarlier de 1983 à 1989, successeur d'Edgar Faure après son élection au Sénat en 1980, député jusqu'en 2002).

Joseph Pinard ne se représente pas et laisse la place de n°2, derrière Guy Bèche, à Huguette Bouchardeau, ministre de l'Environnement du gouvernement Fabius, dont le parachutage a créé des tensions dans la fédération socialiste locale. Rappelons que la ministre, ancienne candidate du PSU à l'élection présidentielle de 1981, n'a jamais adhéré au PS... Quant à Roland Vuillaume, il prend logiquement la tête de la liste RPR-UDF. Le 16 mars, 9 listes se disputent les suffrages de 303 828 inscrits, dont 243 548 ont voté, et dont 232 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
3 listes d'extrême gauche : 4 945 voix, 2,13%, aucun siège
PCF : 13 589 voix, 5,85%, aucun siège
PS : 82 359 voix, 35,48%, 2 sièges
RPR-UDF : 95 244 voix, 41,03%, 3 sièges
UDF dissident : 11 257 voix, 4,84%, aucun siège
FN : 24 039 voix, 10,35%, aucun siège
POE : 671 voix, 0,28%, aucun siège

Avec plus de 41% des voix, la gauche gouvernementale est distancée par la droite gouvernementale (45,9%). Le PCF (8,85% en 1981), dont la liste est conduite par le futur sénateur-maire (sous l'étiquette PS...) d'Audincourt, Martial Bourquin, est nettement sous sa moyenne nationale. En revanche, le PS, bien qu'en net recul par rapport à 1981 (41,92%), a réussi à garder ses deux sièges et à faire élire Huguette Bouchardeau, comme le prévoyait le Nouvel Observateur dans son dossier sur "les 448 députés déjà élus" du 14 février 1986. La liste RPR-UDF gagne les trois autres sièges malgré la concurrence d'une liste FN à plus de 10% et celle d'une liste UDF dissidente. Cette dernière, conduite par Michel Bittard (conseiller général de Besançon-Sud de 1982 à 2001), a en deuxième position Léonel de Moustier, maire (UDF) de Cubry. Celui-ci est le fils de Roland de Moustier, président (PRL puis CNIP) du conseil général du Doubs de 1945 à 1961, député de 1945 à 1958, et fils de Léonel de Moustier, l'un des rares parlementaires de droite et l'un des rares parlementaires tout court à refuser le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs à Pétain, ce qu'il a plus tard payé de sa vie... Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Guy Bèche, Huguette Bouchardeau.
RPR-UDF : Roland Vuillaume, Michel Jacquemin (UDF-CDS), Gérard Kuster (RPR, conseiller général de Montbéliard-Est, conseiller municipal de Montbéliard).

Pour l'anecdote signalons la présence en n°5 sur la liste PS de Jean-Louis Fousseret, futur député et futur maire de Besançon, alors adjoint au maire. Sur la liste RPR-UDF, on remarquera la présence, en n°4 de Claude Girard, député de 1993 à 1997 et de 2002 à 2004 (à chaque fois contre Jean-Louis Fousseret), et futur président du conseil général du Doubs (de 1999 à sa mort en 2004), alors conseiller général d'Audeux depuis 1982.
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Jeu 6 Déc 2012 22:24

Toujours en Franche-Comté, allons plus au sud, dans le Jura. En 1981, la gauche a gagné les deux sièges en jeu, là où elle n'en détenait aucun en 1978. Le département gagne un siège avec le passage à la proportionnelle. Les deux sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Alain Brune (PS, conseiller général de Sellières), Jean-Pierre Santa-Cruz (PS, maire de Dole de 1977 à 1983).

Les sortants se représentent. Le 16 mars, 7 listes se disputent les suffrages de 172 317 inscrits, dont 137 171 ont voté, et dont 131 047 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
1 liste d'extrême gauche : 854 voix, 0,65%, aucun siège
PCF : 9 986 voix, 7,62%, aucun siège
PS : 45 302 voix, 34,56%, 1 siège
Verts : 4 641 voix, 3,54%, aucun siège
RPR-UDF : 53 860 voix, 41,09%, 2 sièges
1 liste DVD : 4 998 voix, 3,81%, aucun siège
FN : 11 406 voix, 8,70%, aucun siège

Comme le prévoyaient les pronostics, le PS, qui se maintient par rapport à 1981 (35,43%), sauve l'un de ses deux sortants, et l'alliance RPR-UDF gagne les deux autres sièges. Avec 42,2% des voix, la gauche parlementaire est devancée par la droite parlementaire (44,9%), qui est majoritaire avec le FN. Le PCF (14,46% en 1981) fait un score inférieur à sa moyenne nationale dans un département où il détient alors la mairie de la préfecture, Lons-le-Saunier. Le PCF arrive en quatrième position avec 8,54%, derrière l'union RPR-UDF (41,83%), le PS (33,93%) et le FN (8,75%). Un résultat inquiétant pour le maire et n°2 de la liste, Henri Auger, et prémonitoire, puisqu'en 1989 la mairie de Lons-le-Saunier passe aux mains du n°4 (suppléant donc) de la liste RPR-UDF, un certain Jacques Pélissard, élu député en 1993 et toujours en poste. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Alain Brune.
RPR-UDF : Gilbert Barbier (UDF, maire de Dole de 1983 à 2008, à nouveau député entre 1993 et 1997, sénateur depuis 2001), Jean Charroppin (RPR, député jusqu'en 2007, maire de Champagnole de 1983 à 2008, décédé en 2009).
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede ploumploum » Sam 8 Déc 2012 13:20

Pullo a écrit:Toujours en Franche-Comté, allons plus au sud, dans le Jura. En 1981, la gauche a gagné les deux sièges en jeu, là où elle n'en détenait aucun en 1978. Le département gagne un siège avec le passage à la proportionnelle. Les deux sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Alain Brune (PS, conseiller général de Sellières), Jean-Pierre Santa-Cruz (PS, maire de Dole de 1977 à 1983).

[..]

Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Alain Brune.
RPR-UDF : Gilbert Barbier (UDF, maire de Dole de 1983 à 2008, à nouveau député entre 1993 et 1997, sénateur depuis 2001), Jean Charroppin (RPR, député jusqu'en 2007, maire de Champagnole de 1983 à 2008, décédé en 2009).


Gilbert Barbier a également été député entre 1978 et 1981.(sur la 2ème circo, battu par Jean-Pierre Santa Cruz). Il avait succédé à l'ancien Ministre (de l'Agriculture (1969-1971) puis des Affaires culturelles de 1971-1973 ), Jacques Duhamel, décédé en 1977. Celui-ci avait également été Maire de Dole de 1968 à 1976.

Sur Alain Brune ( comme tu précises les mandats après 1986 pour les autres députés), on peut ajouter qu'il resta député jusqu'en 1993, qu'il a de nouveau été conseiller général du Jura (canton de Conliège) de 1994 à 2006 et Maire de la ville du même nom de 1995 à 2006 (décès)
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Sam 8 Déc 2012 21:38

Toujours en Franche-Comté, on remonte au nord, vers la Haute-Saône. En 1981, la gauche a gagné l'un des deux sièges. En 1986, le département élit un député de plus. Les 2 sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Christian Bergelin (RPR, conseiller général de Gray, maire de 1995 à 1998, président du conseil général de Haute-Saône de 1989 à 1998, député de 1981 à 2002, éphémère sénateur en 2002, décédé en 2008), Jean-Pierre Michel (PS, maire d'Héricourt de 1983 à 2004, longtemps proche de Chevènement, un des promoteurs du PACS, député de 1981 à 2002, sénateur depuis 2004).

Les sortants se représentent. Le 16 mars, 6 listes se disputent les suffrages de 164 348 inscrits, dont 135 961 ont voté, et dont 128 791 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
1 liste d'extrême gauche : 1 113 voix, 0,86%, aucun siège
PCF : 8 360 voix, 6,49%, aucun siège
PS : 47 352 voix, 36,76%, 1 siège
RPR-UDF : 60 807 voix, 47,21%
1 liste DVD : 0 voix, 0%, aucun siège
FN : 11 159 voix, 8,66%, aucun siège

Avec 47,2% des voix, la droite parlementaire domine la gauche parlementaire, qui doit se contenter de 43,3%, contre 51,2% en 1981. Bien qu'en net recul par rapport à 1981 (42,30%), le PS a facilement gardé le siège qu'il détenait dans le département, comme le prévoyaient les pronostics. L'alliance RPR-UDF emporte comme prévu les deux autres sièges en jeu, mais elle stagne par rapport à 1981 (48,02%), du fait de la percée du FN, qui profite du recul de la gauche. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Jean-Pierre Michel.
RPR-UDF : Christian Bergelin, Philippe Legras (RPR, conseiller général de Faucogney-et-la-Mer de 1983 à 2004, maire de Raddon-et-Chapendu de 1983 à 1997).

La nomination de Christian Bergelin comme secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse et des Sports devait permettre à son prédécesseur dans la circonscription de Vesoul, Pierre Chantelat (UDF-PR, conseiller général de Vesoul-Ouest, maire de Vesoul de 1977 à 1989, député de 1978 à 1981, président du coonseil régional de Franche-Comté de 1988 à 1998, décédé en 2011), de siéger à nouveau à l'Assemblée entre 1986 et 1988. Quelques années plus tard, les législatives de 1997 devaient précipiter la retraite politique des deux élus du RPR. Philippe Legras fut battu et abandonna progressivement ses mandats locaux. Christian Bergelin fut réélu, mais au second tour avec 53,7%, alors qu'il avait réélu dès le premier tour en 1988 (50,68%) et en 1993 (54,00%). En 2002, après avoir laissé en juin son siège de député à Alain Joyandet, il fut élu sénateur en septembre, succédant au même Alain Joyandet. Mais son élection fut invalidée en décembre à cause du faible écart (une voix) avec son adversaire, et il fut battu en février 2003 lors de l'élection partielle par ce dernier, Yves Krattinger, le président du conseil général de Haute-Saône depuis 2001.
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Lun 10 Déc 2012 13:46

On termine le tour de la Franche-Comté avec le Territoire de Belfort. En 1981, la gauche avait gagné les deux sièges du département, comme en 1973 et en 1978. Le département conserve le même nombre de sièges pour les législatives de 1986. Les deux sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Lucien Couqueberg (PS, suppléant de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Education nationale dans le gouvernement Fabius, qui avait été réélu dès le premier tour en 1981, avec 50,67%), Raymond Forni (PS, futur président de l'Assemblée [2000-2002], puis de la région Franche-Comté [2004-2008], maire de Delle de 1991 à 2004, réélu dès le premier tour en 1981, avec 51,41%).

Raymond Forni, qui avait été nommé en août 1985 (peu après le vote de la loi électorale sur la proportionnelle) membre de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, et dont les chances de réélection étaient nulles puisqu'il n'avait pas la tête de liste, ne se représenta pas. Lucien Couqueberg prit logiquement la place de n°2 derrière Jean-Pierre Chevènement. Le 16 mars, 10 listes se disputent les suffrages de 84 272 inscrits, dont 67 939 ont voté, et dont 64 714 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
4 listes d'extrême gauche : 4,28%, aucun siège
PCF : 3 404 voix, 5,26%, aucun siège
PS : 27 477 voix, 42,45%, 1 siège
RPR-UDF : 23 678 voix, 36,89%, 1 siège
1 liste DVD : 0 voix, 0%, aucun siège
FN : 7 182 voix, 11,09%, aucun siège
POE : 197 voix, 0,30%, aucun siège

Avec 47,7% des voix, la gauche parlementaire domine nettement la droite parlementaire, qui ne fait jeu égal qu'avec l'appoint du FN, qui fait un score nettement supérieur à sa moyenne nationale, et fait presque deux fois plus de voix que le PCF. Le PS, qui était majoritaire à lui seul en 1981 (51,01%) et recul nettement, ne garde qu'un siège, comme le prévoyaient les pronostics. Tout en gagnant un siège, la droite parlementaire ne progresse pas par rapport à 1981 (37,37%), du fait de la poussée du FN. A noter, l'ensemble des listes d'extrême gauche pèse presque autant que le PCF. L'une d'elles, la liste Convergences 90 - L'alternative autogestionnaire et écologiste, conduite par Etienne Butzbach, maire de Belfort depuis 2007, alors conseiller municipal, réunit 1720 voix et 2,65%. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Jean-Pierre Chevènement.
RPR-UDF : Jacques Bichet (UDF-PR, conseiller général de Belfort-Est, conseiller municipal de Belfort).


Jacques Bichet ne devait pas rester longtemps à l'Assemblée. En 1988, il fut battu par Raymond Forni et, en 1993 et en 1997, par Jean-Pierre Chevènement. La dégradation des relations entre Jean-Pierre Chevènement et Raymond Forni (lorsque le premier était ministre de l'Intérieur entre 1997 et 2000, le second avait demandé en vain un redécoupage des circonscriptions), et la défaite de la gauche à la présidentielle de 2002 devait leur coûter leurs sièges. Les deux hommes, qui étaient entrés à l'Assemblée pour la première fois la même année, en 1973, allaient la quitter définitivement la même année, en 2002. Et depuis, il n'y a plus de député de gauche dans le Territoire de Belfort...
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Ven 22 Fév 2013 21:11

Je reprends ce fil que j'avais laissé en plan depuis deux mois.

On franchit la Méditerranée pour aller en Corse. On commence par la Corse-du-Sud. En 1981, la gauche avait remporté l'un des deux sièges en jeu. Le département garde le même nombre de sièges. Les deux sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Nicolas Alfonsi (MRG, conseiller à l'assemblée de Corse, conseiller général des Deux-Sevi, maire de Piana de 1962 à 2001, sénateur depuis 2001), Jean-Paul de Rocca-Serra (RPR, fils de Camille, père de Camille, sénateur de 1955 à 1962, député de 1962 à sa mort en 1998, maire de Porto-Vecchio de 1950 à 1997, président du conseil général de Corse-du-Sud de 1975 à 1976 et de 1977 à 1982, président de l'assemblée de Corse de 1984 à 1998).

Les deux sortants se représentent. Le 16 mars, 5 listes se disputent les suffrages de 92 529 inscrits, dont 70 974 ont voté, et dont 68 453 ont exprimé leur vote. Les réusltats sont les suivants :
PCF : 6 624 voix, 9,67%, aucun siège
MRG : 19 131 voix, 27,94%, 1 siège
1 liste régionaliste : 5 220 voix, 7,62%, aucun siège
RPR-UDF : 35 837 voix, 52,35%, 1 siège
FN dissident : 1 641 voix, 2,39, aucun siège

La droite parlementaire, avec 52,4% des voix, est clairement majoritaire en Corse-du-Sud, et domine une gauche de gouvernement sous la barre des 40%. Mais si le succès est clair, il n'est pas aussi écrasant que l'auraient souhaité le RPR et l'UDF. Le n°2 de la liste RPR-UDF, José Rossi (UDF-PR), président du conseil général de 1985 à 1998 puis de l'assemblée de Corse de 1998 à 2004, convoitait le second siège, et avait a priori de bonnes chances d'être élu, puisque la droite était majoritaire dans le département en juin 1981, avec 51,37% des voix. En 1986, l'espoir de devenir député de José Rossi, qui avait été un candidat malheureux aux législatives en 1978 et en 1981 (cette année-là, il est battu par Nicolas Alfonsi), est à nouveau déçu. Non seulement la liste RPR-UDF progresse très peu, voire stagne par rapport à 1981, mais en plus le recul de la gauche (en 1981, les candidats du MRG soutenus par le PS ont réuni 32,95% des voix, ceux du PCF 15,67%) profite surtout aux régionalistes de l'UPC-MCA. Si la liste du MRG soutenue par le PS n'avait pas dépassé les 25%, la liste RPR-UDF, avec le même score, aurait tout raflé, et José Rossi aurait récupéré le siège de Nicolas Alfonsi. Quant au PCF, dont la liste est conduite par le maire de Sartène, Dominique Bucchini, candidat habituel du parti dans la circonscription du clan Rocca-Serra, elle fait un score légèrement inférieur à sa moyenne nationale (9,78%), et arrive en tête dans le canton de Sartène (43,53%, contre 32,43% pour la liste RPR-UDF et 19,27% pour la liste MRG). Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
MRG : Nicolas Alfonsi.
RPR-UDF : Jean-Paul de Rocca-Serra.

Aux législatives de juin 1988, José Rossi prend sa revanche sur Nicolas Alfonsi. Mais les affaires, et les solides inimitiés de tous bords le rattrapent. En 2002, il perd son mandat de député au profit du DVG Simon Renucci (maire d'Ajaccio depuis 2001), abandonne la présidence de l'assemblée de Corse en 2004, puis fait à peine plus de 8% aux municipales de 2008 à Ajaccio, une ville dont il avait été l'adjoint au maire dans les années 1980...
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Ven 22 Fév 2013 22:00

Toujours en Corse, on remonte au nord, vers la Haute-Corse. En 1981, la gauche a remporté les deux sièges en jeu. Comme son voisin du sud, le département garde le même nombre de députés. Les deux sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Jean Zuccarelli (MRG, père d'Emile, député de 1962 à 1968 et de 1973 à 1978, maire de Bastia de 1968 à 1989, décédé en 1996), Jean-Paul Luisi (MRG, conseiller général de Niolu-Omessa, maire de Corscia).

Les deux sortants ne se représentent pas, et le premier laisse la place à son fils. Le 16 mars, 7 listes se disputent les suffrages de 114 701 inscrits, dont 87 388 ont voté, et dont 85 411 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
PCF : 6 974 voix, 8,16%, aucun siège
PS : 8 313 voix, 9,73%, aucun siège
MRG : 20 531 voix, 24,03%, 1 siège
1 liste régionaliste : 5 554 voix, 6,50%, aucun siège
RPR : 24 061 voix, 28,17%, 1 siège
UDF : 15 232 voix, 17,83%, aucun siège
FN : 4 746 voix, 5,55%, aucun siège

Avec 46% des voix, la droite de gouvernement dépasse nettement la gauche de gouvernement, qui ne rassemble que 41,9%, alors qu'elle était nettement majoritaire avec 55,5% en 1981 (40,55% pour le MRG et les DVG, 14,95% pour le PCF). Comme en Corse-du-Sud, le recul de la gauche a moins profité à la droite parlementaire (44,28% des voix en 1981) qu'au FN et surtout aux régionalistes de l'UPC-MCA, bien que ces derniers n'aient aucun siège aux législatives, mais en gagnent aux régionales.

Au sein de la gauche, on remarque que c'est le MRG qui est en tête, comme en Corse-du-Sud. Mais la liste dans le sud de l'île était composée aussi bien de radicaux que de socialistes, alors que dans le nord, la liste arrivée en tête de la gauche est entièrement composée de radicaux, le PS local, dont la liste est conduite par Jean Motroni (conseiller général de Sagro-di-Santa-Giulia), ayant choisi de faire liste à part. A droite, la primaire entre le RPR et l'UDF a été remportée par le premier, ce qui permet à la tête de liste, Pierre Pasquini, maire de L'Île-Rousse (de 1971 à 2001), qui avait été député des Alpes-Maritimes de 1958 à 1967 et de Haute-Corse de 1978 à 1981, de revenir à l'Assemblée. Le candidat malheureux de l'UDF, Jean Baggioni (UDF-PR), maire de Pietrabugno, ne devait jamais être député. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
MRG : Emile Zuccarelli (maire de Bastia depuis 1989, député jusqu'en 2007, ministre dans les gouvernements Bérégovoy et Jospin).
RPR : Pierre Pasquini (ministre des Anciens Combattants dans le gouvernement Juppé, battu aux législatives de 1997, décédé en 2006).

L'élection fut annulée le 8 juillet 1986 par le Conseil constitutionnel, à cause d'irrégularités dans les procurations et les listes d'émargements à Bastia, et une élection partielle fut organisée le 24 août suivant. Pierre Pasquini et Emile Zuccarelli retrouvèrent leurs sièges.
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