Elections générales de février 2013 en Italie

[ploumploum]

L'annonce de Berlusconi annule, de fait, la primaire au sein du PdL.
Pour la date du scrutin, voici ce qu'écrit Le Figaro :

À quelle date prévoir ces élections? Fin février ou début mars, le 10 mars au plus tard, selon l'hypothèse la plus probable. Avec une dissolution du Parlement entre le 15 et le 20 janvier, au retour des fêtes de fin d'année. Début avril, comme l'espèrent certains, pour coïncider avec la fin de la législature: cela paraît peu probable. Plus tôt? Cela serait incompatible avec un agenda parlementaire imposant l'adoption, avant la fin de l'année, de la loi de finances et d'une loi fiscale en cours de discussion.

Et voici les conséquences d'une dissolution anticipée en ce qui concerne les lois en cours d'examen :

Nombreux sont les textes que le Parlement risque de ne pouvoir ratifier en cas de dissolution anticipée comme ceux sur la réduction du nombre de provinces, la reprise du travail dans l'aciérie Ilva de Tarente ou encore l'équilibre budgétaire. Dans le peu de temps qui reste à la législature, le PDL met le gouvernement en demeure d'approuver une réglementation sur les écoutes téléphoniques et une loi imposant la responsabilité civile des magistrats. Une demande impossible à remplir, bien entendu. Quant à la réforme électorale dont le Parlement discute depuis plus d'un an, elle risque tout simplement de passer à la trappe. Ce qui imposera de voter à nouveau avec le «Porcellum», le sobriquet donné au code électoral voulu en 2005 par Berlusconi et qui a introduit un système proportionnel de coalition ne satisfaisant personne, sauf sans doute le Cavaliere.

Mario Monti s'est entretenu avec le Président Napolitano. Le palais du Quirinale, siège de la présidence, annonce que le Président du Conseil remettra sa démission après l'adoption du budget.

Source

[ploumploum]

Revenons sur cette prochaine démission. La gauche et le centre (UdC) ont salué la dignité du Président du Conseil, et n'ont pas hésité à qualifier le PdL "d'irresponsable".

Mario Monti a expliqué son choix dans le Corriere della Serra :

"J'ai mûri la conviction qu'on ne pouvait pas continuer à aller ainsi de l'avant", a-t-il confié au directeur du plus grand quotidien italien, Ferrucio De Bortoli.

Selon le journal, le chef du gouvernement a été particulièrement offensé par les déclarations du secrétaire général du PDL, Angelino Alfano, lorsque ce parti a décidé de ne pas voter le texte s'attaquant aux coûts de la politique en Italie. "Nous n'aimons pas le chemin qu'a pris notre économie", avait notamment déclaré M. Alfano. Pour M. Monti, même si ce parti s'est seulement abstenu, il s'agissait d'une véritable motion de défiance à son égard. "Je me suis senti profondément indigné de lire ces paroles", a-t-il dit.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/12/09/97001-20121209FILWWW00044-berlusconi-monti-indigne.php

Il va maintenant établir un calendrier, avec les leaders des principaux partis, pour l'adoption du Budget 2013.
Pour le scrutin, on parle des 24 et 25 février.
En effet, la Constitution italienne stipule qu'un scrutin législatif ne peut avoir lieu qu'entre le 45ème et le 70ème jour après la dissolution.

L'avenir politique de Monti reste incertain. Il se peut qu'il participe de manière active à la "Liste Montezemolo- VTR"
Source

[Kerxizor]

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/1 ... -monti.php

"Le gouvernement Monti a suivi les politiques germano-centrées que l'Europe a tenté d'imposer à d'autres Etat et a créé une situation de crise qui est bien pire que lorsque nous étions au gouvernement", a-t-il dit sur l'antenne de Canale 5, la chaîne de télévision qu'il possède. L'Allemagne, a-t-il ajouté, a tiré profit de la crise financière pour abaisser les taux auxquels elle emprunte sur les marchés de la dette au détriment d'autres Etats.

Article laconique mais très révélateur de la campagne que va mener Silvio Berlusconi. Il espère fédérer à la fois la Ligue du Nord et surtout le Mouvement 5 étoiles qui dépasse son parti dans plusieurs sondages. Ces deux partis ont une ligne politique largement anti-européenne et le PdL entend être l'épicentre de l'opposition à la politique de Mario Monti, auquel sera évidemment accolé le Parti Démocrate.

En même temps comme dit l'adage : "Ma droite est enfoncée, ma gauche cède, tout va bien : J'attaque" donc il n'a un peu rien à perdre.

[Fabien]

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/12/11/97002-20121211FILWWW00322-berlusconi-germano-centrisme-de-monti.php

"Le gouvernement Monti a suivi les politiques germano-centrées que l'Europe a tenté d'imposer à d'autres Etat et a créé une situation de crise qui est bien pire que lorsque nous étions au gouvernement", a-t-il dit sur l'antenne de Canale 5, la chaîne de télévision qu'il possède. L'Allemagne, a-t-il ajouté, a tiré profit de la crise financière pour abaisser les taux auxquels elle emprunte sur les marchés de la dette au détriment d'autres Etats.

Article laconique mais très révélateur de la campagne que va mener Silvio Berlusconi. Il espère fédérer à la fois la Ligue du Nord et surtout le Mouvement 5 étoiles qui dépasse son parti dans plusieurs sondages. Ces deux partis ont une ligne politique largement anti-européenne et le PdL entend être l'épicentre de l'opposition à la politique de Mario Monti, auquel sera évidemment accolé le Parti Démocrate.

En même temps comme dit l'adage : "Ma droite est enfoncée, ma gauche cède, tout va bien : J'attaque" donc il n'a un peu rien à perdre.

Il n'a effectivement rien à perdre, à en croire les sondages!
Comme le PD est partie intégrante du conglomérat soutenant le gouvernement techno-libéral, il ne peut guère prétendre incarner une alternative. Les formations à la gauche des démocrates semblent avoir du mal à relever la tête. Alors, Monti attaqué à la fois sur sa droite et par les 5 étoiles, pourquoi pas? Ceci-dit, outre que Berlusconi semble passablement démonétisé, les électeurs auront-ils la mémoire assez courte pour oublier que son parti a soutenu le gouvernement "Goldman-Sachs"?!
Je ne sais pas ce que pensent les italiens de la situation (ils sont réputés très europhiles), mais vu de France, ce serait un rêve de populiste, ce gouvernement de banquiers soutenu par les grands partis de gouvernement, droite et "gauche" réunis... Imaginez la jubilation d'une Marine Le Pen!

[Jean-Philippe]

J'ai du mal à imaginer une alliance entre PDL et le Mouvement 5 étoiles dont une des priorités est la lutte contre la fraude et la mafia.
De plus, il me semble que la Ligue du Nord se replie sur elle-même et ne recherche plus de rapprochement avec son ex allié encombrant.
Je me demande si le retour de Berlusconi ne va pas entraîner des départs du PDL, venant de cadres soucieux de leur avenir électoral compromis par le retour du Cavaliere.

[ploumploum]

Je me demande si le retour de Berlusconi ne va pas entraîner des départs du PDL, venant de cadres soucieux de leur avenir électoral compromis par le retour du Cavaliere.

Je pense que quelques départs sont à prévoir, notamment chez les modérés qui doivent grincer des dents avec le discours populiste de Berlusconi. (qui a continué aujourd'hui en disant "Le spread, qu'est-ce qu'on en a à faire ?")
Il ne faut pas oublier que certains s'étaient préparés à la primaire.

En ce qui concerne Mario Monti, la presse revient ces derniers jours sur le fait qu'il a devancé Berlusconi en annonçant sa démission.

Mais la presse s'intéresse aussi à l'avenir politique du Président du Conseil. Les centristes de l'UdC et quelques représentants de la liste VTR se seraient vus pour préparer une possible alliance pour le scrutin.
Plusieurs pistes sont évoquées : Soutien à une liste/ participation à un Gvt (Bersani ayant déclaré qu'il poursuivrait le travail des réformes s'il était élu) / Présidence de la République/ Présidence du Conseil Européen

[ploumploum]

Berlusconi a déclaré avoir repris contact avec le Ligue du Nord, mais apparemment celle-ci ne souhaite pas (plus ?) soutenir l'ancien Président du Conseil.

Le chef de file de la Ligue du Nord, allié traditionnel de la droite italienne, a exclu de former une coalition avec le parti de Silvio Berlusconi tant que l'ancien président du conseil maintiendrait sa candidature à un cinquième mandat, rapporte mercredi le quotidien La Repubblica.

http://www.latribune.fr/depeches/reuters/en-italie-la-ligue-du-nord-rejette-la-candidature-de-berlusconi.html
Comme l'écrite La Tribune.fr, la question d'une alliance est très importante, notamment pour la composition du futur Sénat.

[Jean-Philippe]

Nouveau changement de pied de Berlusconi qui se dit prêt à se retirer en cas de candidature de Monti (alors qu'il a fortement critiqué le bilan de ce dernier depuis plusieurs jours). Ce retrait serait seulement pour la présidence du conseil. Il n'est en effet pas question de ne pas mener son parti au combat.
Cela me fait sourire quand Berlusconi se classe comme un modéré, un peu comme Monti.
Il affirme aussi que le leader centriste Pier Ferdinando Casini aurait posé comme condition à une alliance avec le PDL de Berlusconi un retrait en coulisses du Cavaliere. (source)

Je pense qu'il s'agit d'une nouvelle stratégie, destinée à séduire des modérés un peu perdus.

[Relique]

C'est vraiment du grand n'importe quoi. On risque de se retrouver avec un PdL soutenu du centre à l'extrême droite parce que Berlu ne revient finalement pas... On dirait une marionnette qui effraie les alliés du PdL afin de mieux les faire revenir en vu de virer cet épouvantail...

Pendant ce temps-là, la gauche ne fait rien... Le PD va peut-être perdre l'électorat du centre, tout en ayant perdu à jamais l'électorat de gauche...

[MiniM]

La gauche ne fait pas rien.
Elle a fait une primaire pour élire son chef, et il y a une primaire pour choisir les candidats à la fin du mois.
Les discussions avec les alliés continuent tranquillement.

Ils sont juste moins dramatiques et plus calmes.