Le congrès de l'UMP de l'automne 2012

[Jean-Philippe]

Combien de temps faudra t-il à Fillon pour reconnaître sa défaite ?
Quelques heures je pense.

[Pullo]

La Cocoe annonce la victoire de Copé pour 98 voix.

-87 388 voix pour Jean-François Copé soit 50,03%
-87 290 voix pour François Fillon soit 49,97%

Ce résultat n'est une bonne nouvelle pour aucun des deux. Ils risquent de subir le même sort que les deux concurrentes au poste de premier secrétaire du PS au congrès de Reims : la défaite aux futures primaires ouvertes... Au profit de Sarkozy ?

[Eco92]

Borloo et Le Pen doivent être ravis.

[Zimmer]

La question est maintenant de savoir si, devenu président de l'UMP, Jean-François Copé va rester sur une ligne très droitière ou si celle-ci était uniquement une stratégie de campagne interne. S'il devait demeurer sur cette ligne, il ne fait nul doute que l'actuel premier parti droite connaîtrait de nombreuses défections, notamment d'élus, qui pourraient grossir les rangs de l'UDI sans que ce positionnement permette, pour autant, d'enrayer la montée du FN, les électeurs préférant toujours, en général, l'original à la copie. S'il devait au contraire se "recentrer", il pourrait lui être reproché une certaine inconstance pouvant mettre à mal sa crédibilité. L'équation risque donc de s'avérer assez difficile à résoudre pour le député-maire de Meaux.

S'agissant de François Fillon qui était donné favori pour ce scrutin interne, le désaveu est sévère. Celui-ci risque-t-il de mettre un terme, dès aujourd'hui, à ses ambitions présidentielles ? Ce n'est pas si sûr car si l'UMP et l'UDI organisent des primaires ouvertes en 2016 sur le modèle des "primaires citoyennes" de 2011, l'électorat qui sera alors appelé à voter ne se cantonnera pas, cette fois, aux seuls encartés à l'UMP et on peut penser que les sympathisants de droite ont tendance, dans leur ensemble, à être plus modérés que ces derniers.

[Jean-Philippe]

Fillon reconnaît sa défaite sans le faire : il prend acte du résultat, mais renonce à faire des recours. Pour la suite de son engagement, je pense qu'il va se mettre en retrait, se posant en recours. C'est ce que je viens de comprendre de sa déclaration.

"Les méthodes qui se sont déployées ne rencontrent aucune approbation. Ce qui me frappe c’est que la fracture qui traverse notre camp est manifeste. Elle est à la fois politique et morale. La réduire et la dépasser, tel est mon objectif. Je ferai connaître dans les jours à venir les formes que prendront mon engagement politique."

[SALVAT]

Il m'apparaît, ce soir, que François FILLON envisage son retrait de la vie politique
Il ne veut pas camper en opposant à l'intérieur ni créer un parti concurrent (ses soutiens ne l'accepteraient pas).
La fracture est morale....le terme a une valeur : il ne peut pas travailler avec des personnes dont il estime qu'elles n'ont pas eu un comportement conforme à un minimum de morale...
je peux me tromper, bien sûr.
Un recours ? il lui faudrait mener une existence politique distincte ; donc accepter une "traversée du désert" . F. BAYROU n'a pas tiré bénéfice de ce positionnement qu'il a observé pendant le quinquennat de Sarkozy : c'est pourquoi je ne suis pas Jean-Philippe dans sa conclusion...n'est pas De Gaulle qui veut !
Pour le recentrage de COPE, une fois l'élection acquise, je partage le sentiment exprimé par Zimmer : les tenants de la "droite forte", apparemment du camp des vainqueurs ce soir, seront , comme la droite populaire de Mariani, les "cocoe" d'après-demain.
Les répliques au séisme de ces deux jours derniers se manifesteront au moment de la constitution des équipes et des premières grandes prises de position publiques du nouveau Président qui conduiront telle ou telle strate à ne plus se sentir à l'aise dans l'UMP, par suite de décisions ne pouvant les satisfaire ou de cohabitations désagréables.
L'UDI et le FN se tiennent en embuscade et recueilleront ceux qui appartiennent à l'une ou l'autre. Le camp des abstentionnistes grossira aussi de ces "déçus".

L'UMP m'apparaît destinée à connaître le sort d'un pan schisteux de montagne : l'érosion s'y opèrera par plaques ou "feuilles"....
Bertrand SALVAT

[VincentLP92]

Je rejoinds largement l'intervention de Salvat.

Fillon n'a jamais été un grand leader à l'UMP. Il incarnait (assez mollement) la ligne "gaulliste sociale" de Séguin, bien éloignée de ce qu'il professe aujourd'hui. C'est sa discrétion qui l'a fait choisir par Sarkozy. Sa candidature a rassuré les barons, mais pas les militants de l'UMP. Je pense que sa carrière au premier plan politique est finie. De ce point de vue, il ma rappelle un peu Delanoé, à qui on annonçait un fort succès au congrès de Reims (fort de sa popularité parisienne) et qui en est ressorti tout nu (il n'est pas ministre aujourd'hui !).

Quand au délitement de l'UMP, il est fort probable compte-tenu du positionnement de Copé. S'il confirme sa dérive droitière, les "humanistes" (terme vide de sens objectivement) seront forcément attirés vers l'UDI (à condition que Borloo tiennent la distance, ce qu'il n'a que rarement montré). S'il se recentre, comme c'est probable, la tentation de rejoindre le RBM risque de l'emporter, non chez les hauts responsables, mais auprès d'élus locaux qui voudront sauver leurs mairies (en 2014) ou leurs départements (en 2015), voire (surtout) prendre des régions (aussi en 2015).
Mais je fait quand même confiance à l'UMP pour être capable d'assurer sa survie comme le font presque tous les grands partis, par dela les divisions et les défaites.

[pba]

Que l'Ump finisse par se reconstituer, et autour d'un chef, ce qui est fondamental pour un parti "bonapartiste", c'est certain.

Cependant, si on revient en arrière, on a constaté :
-qu'il y a beaucoup d'ombres sur cette élection:
300 000 adhérents ? personne n'y crois. Quand on recoupe les infos avec ce que l'on sait du nombre des militants des autres partis, celà ne colle pas, ou alors la notion d'adhérents n'est pas la même .
Si on prend le 92, certes fortement Ump, mais pas que ..., on aurait 15000 adhérents UMP pour moins de 4000 au PS.

Le nombre de procurations est soigneusement caché, or, il n'y a qu'à voir le nombre de contestations sur ces procurations, pour estimer qu'elles furent nombreuses !
Ce qui minore d'autant la soi-disant forte participation



-l'ampleur des contestations (telle que la presse les a relaté est telle que, dans un scrutin "normal "(je sais que ce n'est pas le langage de la maison !) l'annulation générale aurait eu lieu.
On comprend, politiquement, qu'il n'en ait rien et que l'on soit arrivé à de grand arrangements entre ennemis-amis !
-certainement prises de positions ne manquent pas d'interroger ou de faire rire (exemple du président de la COCOE disant que les statuts de l'UMP n'étaient pas adaptés pour des élections avec plusieurs candidats !)


-c'est tout celà qui sort au grand jour. L'UMP peut s'en remettre. Mais comme le PS en son temps, elle n'a qu'un seul droit à l'erreur et les primaires présidentielles, si elles ont lieu (si Fillon s'éloigne, il ne pourra revenir ), seront plus qu'un test .

[guillaume7]

Moi, je ne trouve pas qu'il y ait une dérive droitière de l'UMP. Elle colle simplement à la réalité d'aujourd'hui. Le Front National représente 18% des électeurs et le centre à peine 10%. Il est donc logique de récupérer les électeurs du front national plutôt que de récupérer ceux du centre. Quant à l'UDI, je ne connais pas exactement le nombre de militants et de députés que représente ce parti mais j'ai plutôt l'impression qu'il ne représente qu'eux-même.

On n'en sera en saura un peu plus en 2014 concernant ce parti.

Enfin, je n'aime pas le positionnement "humaniste" de la gauche et du centre en général. Il ne me semble pas que des mouvements comme la droite populaire et le front national soit moins humaniste.

[Stéphane]

Moi, je ne trouve pas qu'il y ait une dérive droitière de l'UMP. Elle colle simplement à la réalité d'aujourd'hui. Le Front National représente 18% des électeurs et le centre à peine 10%. Il est donc logique de récupérer les électeurs du front national plutôt que de récupérer ceux du centre .

Si l'UMP cherche à récupérer les voix du FN plutôt que celles du centre, c'est donc bien qu'il y a une dérive droitière, non ?

Enfin, je n'aime pas le positionnement "humaniste" de la gauche et du centre en général. Il ne me semble pas que des mouvements comme la droite populaire et le front national soit moins humaniste.

Pourriez-vous argumenter sur l'humanisme de la droite populaire et du front national ? Par ailleurs vous semblez les assimiler ?