Les conférences de presse de Hollande

[Jean-Philippe]

Je vous propose de discuter ici des conférences de presse que tiendra Hollande tous les six mois, après celle d'aujourd'hui.

Voici un lien vers un article qui développe les dix points que le Monde retient.
_ La "réorientation de l'Europe"
_ Une réduction des déficits "à marche forcée"
_ Compétitivité : l'éloge du rapport Gallois
_ Une loi bancaire
_ Hollande appelle les écologistes et les radicaux à la solidarité
_ Une loi sur le cumul des mandats
_ Pas d'engagement sur le droit de vote des étrangers
_ "Ne pas se diviser sur le terrorisme"
_ Le mariage homosexuel, un "texte de liberté"
_ La France reconnaît l'opposition syrienne

De son côté, le Figaro retient 10 phrases, ne reprenant que très rarement les points du Monde.

Libération fait un best of en 4 minutes et fait un bilan thématique plus exhaustif ici.

Sur les réactions politiques, pas de surprise, excepté Bayrou qui déclare que Hollande "a été à la hauteur de la fonction" et qu'il a été convainquant.

[pierrot]

On peut ajouter la réaction de Jean-Luc Mélenchon qui ce matin va plus loin que les propos de Pierre Laurent repris ci-dessus en évoquant un "exercice de renoncement" et de "capitulation sans condition devant les exigences des politiques austéritaires. Nous avons entendu du Merkel version française". Il a souligné "le nombre de points qui finissent par se ressembler de plus en plus" entre Hollande et Sarkozy.
Source

[vudeloin]

La réduction du déficit à marche forcée est tout de même une question clé.

Qu'un déficit, quand vous avez une croissance zéro, comme c'est le cas aujourd'hui, soit un problème, quelque soit sa quotité, est une évidence mais que les voies et moyens employés pour le réduire conduisent à mettre le pays en récession n'est pas forcément la bonne méthode pour en sortir.

Le New Deal n'a jamais été une politique d'austérité, me semble t il...

[ploumploum]

On peut avoir deux interprétations sur la "marche forcée". Soit c'est une "marche" que l'on contrôle en faisant bouger profondément les lignes, soit c'est une acceptation des décisions extérieures.
Réduire le déficit peut être dangereux si on joue les apprentis sorciers.....
(Selon Le Monde, le Président défend un plan de rigueur de 60 Mds d'euros sur la dépense publique)


Mais il y a un autre point qui m'interpelle dans cette conférence, c'est l'abandon (provisoire ?) du droit de vote aux étrangers.
En effet, le Président a écarté le recours au référendum. Il veut absolument passer par le Congrès. Or il ne dispose pas de la majorité nécessaire. Que va t-il faire ?

[Zimmer]

Mais il y a un autre point qui m'interpelle dans cette conférence, c'est l'abandon (provisoire ?) du droit de vote aux étrangers.
En effet, le Président a écarté le recours au référendum. Il veut absolument passer par le Congrès. Or il ne dispose pas de la majorité nécessaire. Que va t-il faire ?

Le discours officiel semble clair :

François Hollande a appelé mercredi ses ministres à "la mobilisation" pour trouver une majorité au Parlement sur le droit de vote des étrangers, a indiqué la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, lors du compte rendu du Conseil des ministres.

Le chef de l'État "nous a appelés collectivement les uns et les autres à essayer de trouver des alliés, des soutiens" pour obtenir une majorité des 3/5es nécessaire à l'adoption de ce texte à l'Assemblée, a-t-elle affirmé, évoquant "un appel à la mobilisation".

http://www.lepoint.fr/politique/hollande-appelle-a-la-mobilisation-pour-le-droit-de-vote-des-etrangers-14-11-2012-1528890_20.php

Même si la stratégie n'est pas nouvelle, elle permet toujours de s'en tirer à bon compte politiquement avec un argument du genre "nous étions pour mais l'opposition était contre et nous a empêchés de le faire".

Un référendum sur le sujet, même s'il aurait au moins le mérite de trancher durablement cette question dans un sens ou dans un autre, serait au contraire assez risqué, surtout dans le contexte actuel où le droit de vote des étrangers n'est pas, j'en ai l'impression, la première préoccupation des Français ni d'ailleurs des intéressés eux-mêmes.

[alamo]

Faire un référendum sur ce sujet que l'on peut en effet juger secondaire, alors que l'on ne l'a pas fait pour le TSCG par exemple, serait quand même mal venu.

Et ce quel que soit le résultat; je pense d'ailleurs que le non l'emporterait à la faveur d'une participation ridicule, due en partie au désintérêt d'une partie de la population, mais aussi d'une abstention "militante" de nombre de gens pour la raison évoquée plus haut (et j'en ferais probablement partie)

[Jean-Philippe]

D'après BVA, Hollande a plutôt convaincu 45% des Français contre 52% d'un avis contraire. A titre de comparaison, Sarkozy en avait convaincu 39 en janvier 2008.
Pour CSA, 50% jugent que les orientations du président de la République pour soutenir la croissance et l'emploi ne sont plutôt pas convaincantes contre 26% qui pensent qu'elles sont convaincantes et 24% qui demeurent sans opinion.

Il serait plus intéressant de poser la question à ceux qui ont bien suivi la conférence de presse ou les analyses des journalistes. Harris a justement fait la distinction entre les deux catégories :

Tout juste 50% des Français qui ont suivi directement l'intervention du président l'ont jugé convaincant. En revanche, 49% ne l'ont pas trouvé convaincant et 1% ne se prononcent pas, d'après ce sondage.
Le jugement est plus sévère parmi les Français ayant seulement entendu parler de l'intervention présidentielle à l'Elysée: seuls 39% d'entre eux ont été convaincus et 57% pas convaincus.

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121115.FAP4996/sondages-malgre-sa-conference-de-presse-hollande-n-arrive-pas-a-convaincre-les-francais.html

[vudeloin]

Peut être que dans l'opinion, ce qui domine c'est une part de déception sans pour autant croire d'un coup aux vertus de l'opposition, majorité d'hier...

[Jean-Philippe]

Pour muscler la communication de l'Elysée, on parle de l'arrivée du journaliste Claude Sérillon, qui a une sensibilité de gauche et est un "ami de longue date" de Hollande. Jusqu'à présent, il le conseillait de manière informelle.
Source

[alamo]

Tout juste 50% des Français qui ont suivi directement l'intervention du président l'ont jugé convaincant. En revanche, 49% ne l'ont pas trouvé convaincant et 1% ne se prononcent pas, d'après ce sondage.
Le jugement est plus sévère parmi les Français ayant seulement entendu parler de l'intervention présidentielle à l'Elysée: seuls 39% d'entre eux ont été convaincus et 57% pas convaincus.

j'avoue que demander leur avis sur un discours politique à ceux à des gens qui ne l'ont pas écouté, et de la part de ces derniers, le donner, ça me laisse perplexe.

Tous ces sondages (et ces bureaux qui en vivent), est-ce bien raisonnable ?