de Pullo » Ven 9 Nov 2012 18:58
Intéressons-nous maintenant à l'Alsace. On commence par le Bas-Rhin. Avec le passage à la proportionnelle, le département voit sa représentation passer de 8 à 9 sièges. Les 8 députés sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Emile Koehl (UDF-CDS, conseiller général de Strasbourg IX), Jean Oehler (PS, premier élu de gauche au scrutin majoritaire dans le 67 depuis... 1936), André Durr (RPR, maire d'Illkrich-Graffenstaden), Germain Gengenwin (UDF-CDS, l'un des particpants de l'unique triangulaire des législatives de 1981), Jean-Marie Caro (UDF-CDS), Adrien Zeller (UDF-CDS, maire de Saverne, futur président de la région Alsace), François Grussenmeyer (RPR, maire de Reichshoffen), Germain Sprauer (RPR, maire de Kilstett).
A l'exception de Germain Sprauer, tous les sortants se sont représentés. Le 16 mars, 14 listes se disputent les suffrages de 607 410 inscrits, dont 437 643 ont exprimés leur vote. Les résultats sont les suivants :
3 listes d'extrême gauche : 15 522 voix, 3,54%, aucun siège
PCF : 7 004 voix, 1,60%, aucun siège
PS : 81 339 voix, 18,58%, 2 sièges
1 liste DVG : 26 173 voix, 5,98%, aucun siège
Verts : 16 001 voix, 3,65%, aucun siège
1 liste régionaliste : 0 voix, 0%, aucun siège
RPR : 86 352 voix, 19,73%, 2 sièges
UDF : 120 708 voix, 27,58%, 4 sièges
2 listes DVD : 26 150 voix, 5,97% (dont 4,78% pour une liste RPR dissidente), aucun siège
FN : 57 125 voix, 13,05%, 1 siège
POE : 1 269 voix, 0,28%, aucun siège
Contrairement à ce qu'on a vu dans la plupart des départements franciliens, l'UDF domine nettement le RPR, qui perd un siège. Le bon score de la première empêche le retour à l'Assemblée d'André Bord, 3e de la liste RPR. L'époque où la mouvance gaulliste raflait tous les sièges comme en 1968 (d'ailleurs, les députés RPR sortants et André Bord faisaient partie des heureux élus cette année-là ) est révolue. La droite parlementaire est majoritaire dans le département (plus de 53%), mais en net retrait par rapport à 1981 (62,82% au premier tour), à cause de la percée du FN. Le PS, bien qu'en baisse par rapport à 1981 (30%), réussit à gagner un siège de plus, malgré la concurrence de la liste DVG (PS dissidente, pour être exact) du maire de Schiltigheim, Alfred Muller, proche de Rocard, et dont ce n'allait pas être la dernière querelle avec le PS local... Quant au PCF, il rassemble deux fois moins de voix que toute l'extrême gauche réunie, et l'une d'elle, avec 2,2%, réussit à le dépasser ! Cinq ans plus tôt, avec seulement 3%, le PCF rassemblait six fois plus de voix que l'extrême gauche... Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Jean Oehler, Catherine Trautmann (future maire de Strasbourg et ministre de la Culture).
RPR : André Durr, François Grussenmeyer.
UDF : Adrien Zeller, Emile Koehl, Jean-Marie Caro, Germain Gengenwin.
FN : Robert Spieler (futur créateur du parti régionaliste Alsace d'abord, après son départ du FN).
La nomination comme secrétaire d'Etat chargé de la Sécurité sociale d'Adrien Zeller allait permettre à Marc Reymann (UDF-CDS), adjoint au maire de Strasbourg, d'entrer à l'Assemblée.