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Les résultats définitifs des élections basques ont été publiés par les services officiels, et il convient donc de s'en informer.
Les urnes du pays basque ont délivré au total 1 107 764 bulletins validés, en lieu et place de 1 036 196 lors des précédentes élections régionales où l'on avait relevé plus de 100 000 bulletins nuls, à l'appel des formations politiques qui constituent aujourd'hui l'alliance EH Bildu.
Le PNV – EAJ, vieux parti nationaliste d'obédience démocrate chrétienne (mais antifranquiste pendant la Guerre Civile), a obtenu 383 565 suffrages sur l'ensemble d'Euzkadi, perdant 16 035 suffrages sur le scrutin précédent de 2009.
EH Bildu, coalition de la gauche abertzale, réalise un total de 276 989 voix, très supérieur aux 62 514 suffrages de la coalition Aralar dont elle prend la suite.
Euskal Herria Bildu (Réunir le Pays Basque en VO) ne peut cependant être exclusivement assimilé au rôle de vitrine politique légale d'Euzkadi Ta Askatasuna, le mouvement armé qui a longtemps combattu contre l'Etat franquiste puis central de Madrid.
L'alliance va en effet de l'extrême gauche à une social démocratie raisonnable (notamment à partir d'EA, Eusko Alkartasuna, dissidence de gauche et centre gauche du vieux PNV, lancée par Carlos Goikoetxea, ancien lehendakari, dans les années 80, notamment pour « laïciser » le mouvement autonomiste).
Le PSE – EE – PSOE arrive en troisième position, recueillant 211 939 voix, au lieu de 318 112 suffrages en 2009.
La perte d'un tiers de ses électeurs par le PS le prive de toute primauté dans quelque province que ce soit (en 2009, il était en tête en Alava), et de 9 de ses 25 députés sortants.
C'est la première fois, depuis 1998, que le PSE – PSOE, se retrouve sous les 20 % des voix dans les trois provinces.
Le PP, au pouvoir à Madrid, n'est pas au mieux.
Avec 129 907 voix, les « populares » perdent en effet 16 241 suffrages (plus du dixième des suffrages de 2009), et doivent céder 3 de leurs 13 députés.
La perte est d'un siège dans chaque province et le parti tombe sous les 10 % dans la province de Gipuzkoa, plus mauvais résultat depuis vingt ans.
Le parti UP y D, créé par scission du PSOE, a conservé son siège alavès.
Le score global du parti n'est que 21 492 voix (1,91 %), marquant même une baisse sur l'ensemble du Pays Basque en voix comme en pourcentage mais le maintien du score de la province d'Alava sauve le siège.
La coalition de gauche EA (Ezker Anitza) n'a pas pu conserver son seul député provincial.
En obtenant 30 179 voix (2,69 %), elle n'a pas réussi à sauvegarder sa position.
En Alava, il a manqué 69 suffrages à la liste pour passer le cap des 3 %, qui n'aurait de toute manière pas été suffisant pour participer au partage des 25 sièges.
En Bizkaia, il a manqué 1 874 suffrages pour dépasser la même barre qui, de toutes manières, n'aura là encore pas permis d'avoir un siège.
Enfin, en Gipuzkoa, la liste n'a pas réussi, plus que dans les deux autres provinces, à passer la rampe des trois points.
Il a manqué, là , plus de 1 100 voix pour ce faire et le siège gagné en 2009 a été perdu.
Il est fort probable qu'une part des électeurs manquants d'EA se soit reportée d'emblée vers EHB.
Pour le reste, on notera que le parti écologiste Eszker Batuak n'a obtenu que 17 301 voix (1,54 %), perdant lui aussi sa représentation parlementaire, les « citoyens en blanc » qui votent blanc ont réuni 11 452 électeurs ; le Mouvement Equo, mouvement écologiste de gauche distinct des Verts, créé au niveau national par Lopez Uralde, ancien dirigeant de Greenpeace Espagne, et Reyes Montiel, ancienne députée provinciale IU de Madrid, a réuni 11 639 voix (1,04 %).
Si le mouvement avait pris la même voie qu'en Galice où il s'est associé à l'Alternativa Galega de Esquerda, la barre des 3 % aurait été franchie et les possibilités d'élection réelles (un siège au moins en Alava, et peut être un dans chacune des deux autres provinces).
Les autres forces politiques n'ont pas obtenu 1 % des voix.
Dans le détail des votes par localité, il semble par ailleurs que les deux partis de tête se partagent le leadership local, le PSOE perdant par exemple la première position qu'il avait décrochée sur Vitoria lors du scrutin de 2009 avec plus de 34 % des votes.
Seules Irun, en donnant plus de 31 % au PS, et Lasarte (plus de 34 % au PSOE) échappent au dialogue PNV – EHB prédominant partout ailleurs et singulièrement dans les zones rurales où les deux partis basques raflent souvent la quasi totalité des suffrages.
De même, les quelques localités PP du secteur de la Rioja Alavesa ont, sauf une, maintenu leur confiance au PP lors de ces élections.
Cette micro région est située à l'extrême Sud du Pays Basque et compte, au demeurant, assez peu de locuteurs de l'euskara.