La vie politique espagnole

[anjou49]

Sur 99.05% des bulletins dépouillés au Pays Basque:

- PNV: 27
- Bildu: 21
- PSOE: 16
- PP: 10
- UPyD: 01

Participation: 65.80% Hausse de 0.40 points
Bildu est le seul gagnant de cette élection. En effet, le PNV perd 3 sièges, PSOE perd 9 siège et PP: 3 sièges. Maintenant la question pour Bildu est de savoir si celui-ci va s'allier avec PNV ou avec les partis nationaux (PSOE principalement) pour former le prochain gouvernement régionale. Le PNV ne doit pas crier victoire trop vite

[vudeloin]

En Galice, après 77 % de bulletins dépouillés, le PP est passé sous son score des précédentes élections aux alentours de 46 %.
Par ailleurs, l'AGE confirme sa percée, d'autant que les résultats sur 80 % de bulletins dépouillés, la placent devant le PSOE sur la ville d'A Coruna.

[ploumploum]

Sur 99.05% des bulletins dépouillés au Pays Basque:

- PNV: 27
- Bildu: 21
- PSOE: 16
- PP: 10
- UPyD: 01

Participation: 65.80% Hausse de 0.40 points
Bildu est le seul gagnant de cette élection. En effet, le PNV perd 3 sièges, PSOE perd 9 siège et PP: 3 sièges. Maintenant la question pour Bildu est de savoir si celui-ci va s'allier avec PNV ou avec les partis nationaux (PSOE principalement) pour former le prochain gouvernement régionale. Le PNV ne doit pas crier victoire trop vite

Au niveau des voix, PNV fait pour l'instant 14000 voix de moins qu'en 2009.
Le PSE perd 104000 voix
Le PP perd 17000 voix


En Galice, la claque pour le PSdG et BNG
Sur 89 % du dépouillement, le parti vient d'atteindre la moitié de ses voix de 2009 (262000 voix sur 524000)
BNG n'a pas encore atteint les 135000 voix (moitié de 2009 : 270000)

[vudeloin]

Les résultats tombent peu à peu et la Galice présente l'intéressante particularité d'avoir un PP affaibli (pour le moment, il est un point en dessous de son score de 2009) qui ne doit le renforcement de sa majorité absolue qu'à la stricte application de la loi.
Sur quelques résultats locaux que j'ai pu voir, les tendances sont en effet moins positives que cela pour le PP.

Autrement, j'ai bien l'impression que le lent mais sûr déclin de la bipolarisation politique en Espagne passe bel et bien par ce que nous constatons ce soir...

[vudeloin]

Les élections régionales du Pays Basque donnent une claire avance aux deux partis basques, le PNV plutôt catholique et modéré, lié aux milieux d'affaires, et l'alliance Bildu, vitrine politique de la gauche abertzale.

Ces élections 2012 donnent les résultats suivants

On a compté 1 131 485 votants sur l'ensemble des trois provinces.

Le nombre des bulletins validés est de 1 107 675 suffrages.

Le PNV arrive en tête avec 383 565 suffrages, soit 34,64 % des voix, ce qui donne 27 élus au Parti.
Bildu obtient 276 989 voix, soit 25 % et 21 sièges.
Le PSE – EE – PSOE se retrouve avec 211 939 voix, soit 19,13 %, et 16 sièges.
Le PP, pour sa part, obtient 129 907 voix, soit 11,73 %, et 10 élus.
Enfin, UP y D obtient 21 492 voix, soit 1,94 % et 1 élu.

EU, qui avait obtenu un siège en 2009, l'a perdu.

Au regard de 2009, le PNV perd 16 035 voix, 3,93 % et 3 sièges.
Le PSOE perd 106 173 voix, 11,57 % et 9 sièges.
Le PP, enfin, perd 16 241 voix, 2,37 % et 3 élus.

L'alliance Bildu est en progression spectaculaire : 176 277 voix de plus, une hausse du pourcentage de 15,28 % et 16 sièges de plus au Parlement de Gernika.

Le parti UP y D, pour sa part, perd 741 voix, 0,21 % mais maintient son siège.

Par province, le PNV l'emporte en Alava avec 25,88 %, devant Bildu, 22,07 % (ce qui fait un écart d'environ 6 000 voix sur la province), le PSE 19,58 % et le PP, 18,95 %.

Dans cette province, la moins basque des provinces basques, on relèvera que la capitale (Vitoria, bien connue pour la bataille du même nom et l'incroyable composition de Beethoven sur le sujet) donne un quarté PNV – PSE – PP – Bildu permettant au PNV de disposer de 3 500 voix d'avance sur Bildu.

En Guipuzcoa, victoire à l'arraché de Bildu qui obtient 32,19 % des voix contre 32,04 % au PNV, soit un écart de 482 voix sur l'ensemble de la province.

A Donostia (San Sebastien), le PNV laisse Bildu assez loin, avec un retard de 6 955 voix pour l'alliance abertzale.

Bildu est en tête à Arrasate (Mondragon), le PNV reste devant à Eibar ou Hondarribia, le PSE est toujours premier à Irun et le PNV l'emporte également à Tolosa et Zarautz.

En Vizcaya, nette victoire du PNV, avec une majorité de plus de 100 000 voix sur Bildu, mais le score du parti national est en baisse de trois points sur 2009.

A Bilbao, le PNV est en tête, avec près de 37 000 voix d'avance sur Bildu, qui n'arrive que quatrième liste dans la ville.
Le PNV stagne en voix, en perdant 64 voix sur 2009.
Le PSE perd 22 580 voix, le PP 4 208 voix.
Bildu, bien que quatrième donc, progresse de 18 358 suffrages.

A Barakaldo, le PNV l'emporte de 128 voix devant le PSE, au lieu de 6 700 voix d'avance pour le parti socialiste en 2009.
Le PNV ne gagne cependant que 199 voix sur le précédent scrutin, les socialistes perdant donc 6 683 voix.
La progression de Bildu est de 5 376 voix.

Le PNV l'emporte également à Getxo et Durango.

Allons un peu plus loin vers l'Ouest, en Galice, maintenant.

Les quatre provinces galiciennes ont voté à 63,8 %, ce qui fait pour le moment de l'abstention la première force politique de la province atlantique.

On a donc compté 1 463 834 votants, et un nombre de suffrages exprimés atteignant finalement 1 388 140 exprimés.

En 2009, on comptait 1 662 904 exprimés.

Le PP avait réuni alors 789 427 voix (46,68 %) et 38 élus
Le PSOE (PsdG) avait eu 524 488 voix (31,02 %) et 25 élus
Le BNG avait recueilli 270 712 voix (16,01 %) et 12 élus

UP y D avait été privé de représentation avec 23 796 voix (1,41 %) et EU, la branche locale d'IU, avait obtenu 16 441 voix (0,97 %).

Cette année, nous avons donc

PP 653 394 voix (45,71 %), 41 élus
PS dG 293 465 voix (20,53 %), 18 élus
AGE 200 059 voix (13,99 %), 9 élus
BNG 145 345 voix (10,16 %), 7 élus.

Nous avons donc une situation intéressante où le PP renforce sa majorité absolue en perdant environ un point en influence et plus de 126 000 suffrages...

La chute libre de l'influence du PS deG (Partido Socialista de Galicia) est spectaculaire : plus de 230 000 voix perdues, plus de dix points et pas moins de sept sièges au total.

Le cas du BNG (Bloque Nacional Galego, parti historique autonomiste de gauche, qui fut le parti de Casares Quiroga, le père de la grande actrice Maria Casarès) est évidemment à part, puisqu'une partie du Bloque s'est retrouvé avec EU pour faire émerger l'Alternativa.

La perte subie, d'environ 125 000 voix, s'avère toutefois nettement inférieure à la progression de l'Alternativa Galega de Esquerda, lancée par Xosé Manuel Beiras, ancien responsable du Bloque, qui dépasse les 180 000 voix, dans le contexte, comme on l'a vu d'une contraction assez sensible du corps électoral et du nombre des suffrages exprimés.

On notera d'ailleurs que le nombre des blancs et nuls a beaucoup augmenté, passant de moins de 43 000 à près de 76 000 cette année.

Par province, le PP est évidemment en tête dans les quatre provinces galiciennes.

Dans celle de Lugo, le PP arrive en tête avec 51,4 %, rééditant sa majorité de 2009 (47,8 %).
Le PP décroche 9 sièges sur 15, contre 4 PS dG, 1 AGE et 1 BNG.

En 2009, le PP avait obtenu 8 élus, le PS dG 5, le BNG 2.

Un peu plus d'un millier de voix, en moyenne, permet au PP d'obtenir son 9e élu, dernier élu au mode de scrutin, en lieu et place de l'AGE.

Un millier de voix sur près de 300 000 électeurs...

Le PP obtient 62 % dans la comarca rurale de Quiroga, 54 % dans celle de Sarria, près de 56 % dans celle de Chantada, près de 59 % dans celle d'A Ulloa.

Dans la province d'Ourense, le PP est en tête avec 49,1 % des voix environ, devançant très largement un PS dG tombé à 23,7 % (au lieu de 31,9 % en 2009).

Il obtient 8 élus sur 14, contre 4 au PS dG, 1 AGE, 1 BNG.

En 2009, le PP avait obtenu 48,5 % des voix et 7 des 14 élus.
Le PS dG avait 5 élus et le BNG 2.

Le huitième élu du PP est à 11 042 voix, très loin devant les moyennes des autres partis.

Le PP doit cependant constater une baisse de son influence dans la comarca d'Ourense, la plus importante de la province, où il perd plus de 5 points à 41,5 % au lieu de 46,8 %, et pas moins de 9 351 voix.

Triomphe par contre dans la comarca de Terra de Celanova avec 57,5 % (au lieu de 52,3 % en 2009), mais il n'y a pas vingt mille électeurs ici.

55,8 % également dans la comarca de Terra de Trives mais le gain de dix points en pourcentage est une perte de 62 voix en suffrages, dans un terroir qui se dépeuple (4 536 inscrits en 2009, 4 164 en 2012).

51,8 % au lieu de 50,3 % dans la comarca de Valdeorras, avec là encore, une perte en voix de 1 288 suffrages.

Même tendance sur la comarca de Verin où le PP l'emporte avec 58,5 % des voix, mais perd 721 voix sur le scrutin précédent.

Dans la province de Pontevedra, les données du vote sont un peu différentes.

En 2009, le PP avait recueilli 46,89 % des voix et 11 des 22 élus de la province.
Le PS dG était à 30,52 % et 7 élus tandis que le BNG avait réuni 16,94 % et obtenu les 4 élus restants.

Cette année, le PP est en tête avec 42,67 %, perdant donc pas moins de quatre points sur le précédent scrutin et, surtout, près de 58 000 suffrages.

Mais comme la chute du PS est plus nette à 20,76 %, et que le BNG se retrouve à 11,94 %, le PP peut confirmer ses 11 sièges, laissant 5 sièges au PS dG, 3 à l'AGE et 3 au BNG.

Le 11e élu du PP est à 18 848 voix, le 6e du PS aurait été à 16 817, le 4e de l'AGE à 17 609.

Il s'en est donc fallu d'un peu moins de 5 000 voix (sur un corps électoral de 780 000 électeurs quand même) que le PP ne subisse les effets de la perte de son influence en termes d'élus.

Le PP obtient la majorité absolue sur les comarcas d'O Baixo Mino (50,9 %), Deza (58,6 %), A Paradanta (62,3 %), Tabeiros Terra de Montes (51,3 %).

Par contre, il ne fait que 42 % sur la comarca de Pontevedra, où les trois listes de gauche réunies obtiennent plus de 48 %, alors que le PP était à 47,2 % en 2009 et qu'il perd finalement près de 6 700 voix sur ce scrutin.

Et il ne réalise que 37,1 % dans la comarca de Vigo, la plus peuplée de la province (plus de 340 000 électeurs), alors que les trois listes de gauche réunissent 51,5 % des voix.

En 2009, le PP était à 43,9 % des votes et l'ensemble PS dG – BNG – EU à 50,6 %.

En voix, le PP cède pas moins de 23 447 suffrages sur l'ensemble de la comarca.

Sur Vigo même, le PP est à 34,2 %, le PS dG à 24,5 %, l'AGE à 19,5 % et le BNG à 9,7 %.

Le PP était à 42 % en 2009 et l'AGE obtient un score plus élevé que le seul BNG, dont elle est en partie issue, la même année.

[vudeloin]

Et comme pour finir, ou presque...

Enfin, passons à la province d'A Coruna.

Le PP l'avait emporté en 2009 en obtenant 45,5 % des voix et exactement 100 000 voix de plus que le PS dG.

12 des 24 élus étaient tombés dans l'escarcelle du PP, 8 dans celle des socialistes et 4 pour les autonomistes de gauche.

Cette année, le PP est stable à 45,3 %, et la ventilation des votes lui permet d'obtenir un 13e élu.
Le PS est en chute libre à 18,7 % et 5 élus, soit une perte de trois sièges.
L'AGE se positionne ensuite à 16,7 % et obtient 4 élus, les deux derniers sièges allant à un BNG affaibli.

Sur la province, le PP perd près de 44 000 voix, le PS dG plus de 97 000 (pratiquement la moitié de son électorat), tandis que l'AGE, avec plus de 95 000 suffrages, se situe pratiquement au niveau du BNG en termes de voix en 2009.

Le PP l'emporte dans les comarcas d'Arzua (près de 57 %), Barcala (près de 55 %), Bergantinos (51,6 %), Betanzos (plus de 54 %), Noia (près de 54 %), Ordes (54,1 %), Ortegal (54,9 %), O Sar (54,7 %), Terra de Melide (plus de 61 % mais dans un comarca de 11 600 électeurs), Xallas (63,4 %)

Mais la situation n'est pas la même dans les comarcas de Santiago do Compostela (44,2 % au lieu de 47,1 % en 2009) où l'Alternativa arrive deuxième avec 21,85 % des voix dans un ensemble comptant plus de 130 000 électeurs ; d'El Ferrol, où le PP fait 41,7 %, avec un PS dG à 19,1 % et l'AGE à 19 % dans un ensemble de plus de 136 000 électeurs où le PP gagne deux points sur 2009 sans gagner de voix ; et surtout d'A Coruna, où les populares sont en tête avec 40,2 % et un nombre de voix en baisse de près de 14 000 voix.

Dans ce comarca, l'Alternativa devance le PS dG de quelques centaines de votes (1 400 et quelques) mais c'est tout de même là un événement.

Pour les trois grandes villes galiciennes, voici les tendances.

Sur Santiago de Compostela (80 000 électeurs environ), le PP est en tête avec 43,4 % mais perd trois points et demi sur le scrutin précédent et pas moins de 3 500 voix.

Il est suivi par l'AGE (21,8 %), le PS dG (16,4 %) et le BNG (8,5 %), ce qui atteste de l'influence de la gauche dans une ville à la fois marquée par la religion (aboutissement des pélerinages européens) et la culture (ville universitaire).

Sur Vigo (près de 237 000 électeurs), le PP est en tête avec 34,2 % des voix, le PS dG suivant avec 24,5 %, l'AGE avec 18,5 % et le BNG avec 9,7 %.

Majorité de gauche donc, dans le grand port espagnol.

C'était déjà le cas en 2009 mais alors, le PP avait réuni 42 % des votes et il a perdu sur ce scrutin pas moins de 17 000 suffrages.

La redistribution des cartes à gauche permet le maintien du nombre de suffrages du total socialistes – autonomistes – communistes et alliés de 2009.
Il était de 82 711 alors, il est de 78 399 cette année.

Sur A Coruna (plus de 200 000 électeurs), le PP arrive là encore en tête avec 39,7 % mais c'est l'AGE qui prend la deuxième place avec 20,6 %, devant le PS dG, 19,5 % et le BNG 7,6 %.

Par rapport à 2009, le PP perd puisqu'il avait atteint 43,5 % et cède, du coup, plus de 9 700 voix.
Le PSOE perd près de 20 000 voix tandis que l'AGE fait progresser de près de 23 000 suffrages le total d'EU en 2009.

A noter que dans la ville d'El Ferrol, si le PP est en tête, le PSOE ne devance l'AGE que d'une voix sur toute la cité !

La gauche, avec 48,3 % sur ses trois listes, est cependant en tête dans la ville natale de Franco.

En conclusion provisoire, il semble bien que le bipartisme, fondement du régime politique espagnol, soit en phase de décrue.

La poussée au Pays Basque de Bildu et l'irruption d'une autre gauche en Galice témoignent que les plus récentes manifestations ne sont pas sans conséquences sur les résultats électoraux.

D'une certaine manière, le PSOE continue d'ailleurs de payer le prix, assez fort, de la manière dont il a exercé le pouvoir au terme du mandat de Zapatero Rodriguez.

[ploumploum]

En conclusion provisoire, il semble bien que le bipartisme, fondement du régime politique espagnol, soit en phase de décrue.

La poussée au Pays Basque de Bildu et l'irruption d'une autre gauche en Galice témoignent que les plus récentes manifestations ne sont pas sans conséquences sur les résultats électoraux.

Pour en revenir sur l'état du bipartisme, les baromètres mensuels d'El Pais se suivent et indiquent chaque mois la lente érosion du PP-PSOE. Depuis le scrutin de novembre 2011, les deux partis ont fortement baissé . Si le PP est crédité de 30 % aujourd'hui (soit 14,6 pts de baisse en 11 mois !), le PSOE n'est pas mieux loti : 24 % soit 4,7 pts de moins qu'en 2011.
Ce qui nous fait un PP-PSOE à 54 %, chiffre assez stable depuis deux mois mais la tendance est à la baisse.
A gauche du PSOE, on constatera les progressions de :
-IU est crédité de 12,6
-UPyD : 10,2

D'une certaine manière, le PSOE continue d'ailleurs de payer le prix, assez fort, de la manière dont il a exercé le pouvoir au terme du mandat de Zapatero Rodriguez.

Et le PSOE devrait continuer à le payer, au moins jusqu'au scrutin en Catalogne puisque le parti est crédité de 20-21 sièges, contre 28 aujourd'hui.
Je pense que le vrai problème du parti est Rubalcaba. Il est moins charismatique que Zapatero et surtout il incarne le Zapatérisme sans Zapatero (il était l'un des fidèles....)
Il n'y a pas eu de véritable rupture à la tête du parti.

[Fabien]

En conclusion provisoire, il semble bien que le bipartisme, fondement du régime politique espagnol, soit en phase de décrue.

La poussée au Pays Basque de Bildu et l'irruption d'une autre gauche en Galice témoignent que les plus récentes manifestations ne sont pas sans conséquences sur les résultats électoraux.

Pour en revenir sur l'état du bipartisme, les baromètres mensuels d'El Pais se suivent et indiquent chaque mois la lente érosion du PP-PSOE. Depuis le scrutin de novembre 2011, les deux partis ont fortement baissé . Si le PP est crédité de 30 % aujourd'hui (soit 14,6 pts de baisse en 11 mois !), le PSOE n'est pas mieux loti : 24 % soit 4,7 pts de moins qu'en 2011.
Ce qui nous fait un PP-PSOE à 54 %, chiffre assez stable depuis deux mois mais la tendance est à la baisse.
A gauche du PSOE, on constatera les progressions de :
-IU est crédité de 12,6
-UPyD : 10,2

D'une certaine manière, le PSOE continue d'ailleurs de payer le prix, assez fort, de la manière dont il a exercé le pouvoir au terme du mandat de Zapatero Rodriguez.

Et le PSOE devrait continuer à le payer, au moins jusqu'au scrutin en Catalogne puisque le parti est crédité de 20-21 sièges, contre 28 aujourd'hui.
Je pense que le vrai problème du parti est Rubalcaba. Il est moins charismatique que Zapatero et surtout il incarne le Zapatérisme sans Zapatero (il était l'un des fidèles....)
Il n'y a pas eu de véritable rupture à la tête du parti.

Le PSOE pourrait s'inspirer des travaillistes néerlandais, qui, avec un nouveau dirigeant et une défense un peu moins intransigeante de l'austérité (même si on peut avoir des doutes sur la sincérité, et la pérennité de cette évolution...) a réussi un beau redressement. Si ces sondages devaient se confirmer (les prochaines élections sont encore loin, sauf bouleversement du calendrier électoral), l'un des évènements marquants serait la résurrection de la gauche unie (IU). Dotés d'environ 10% des suffrages et une vingtaine de sièges en 1996, le parti était tombé à moins de 4% et 2 sièges en 2008, avant d'amorcer l'an dernier un net redressement, avec près de 7% et 11 sièges.
Le positionnement de l'UPyD, qui confirmerait sa percée, est assez énigmatique vu de France. On sait simplement qu'ils réprouvent les velléités autonomistes et indépendantistes de certaines communautés autonomes. Au parlement européen, ils siègent avec les non-inscrits.

[vudeloin]

Quelques observations complémentaires sur les élections autonomes espagnoles de ce week end.

S'agissant de la Galice, on constate la contraction du corps électoral.

En 2005, lorsque le PP avait perdu la majorité absolue au Parlement régional (37 élus sur 75, contre 25 socialistes et 13 élus du BNG), victime, notamment, du vote sanction des électeurs après l'affaire de la marée noire du Prestige en 2002, on comptait 2 616 811 électeurs sur les listes des quatre provinces ainsi répartis

Lugo : 346 681
Ourense : 354 780
Pontevedra : 856 116
A Coruna : 1 059 232

En 2009, lors le PP reprend la majorité absolue au Parlement régional, on compte alors 2 648 276 électeurs sur les listes des quatre provinces.

Lugo 346 193
Ourense 355 666
Pontevedra 874 519
A Coruna 1 071 898

Nous avons donc, clairement, une poussée relative du corps électoral dans les deux provinces les plus urbanisées et les plus maritimes et une stagnation du corps électoral dans les deux provinces orientales, plus rurales.

En 2012, les données sont différentes.

Le corps électoral s'est en effet réduit, n'atteignant plus que 2 300 335 électeurs, soit près de 350 000 de moins que trois ans auparavant.

Par province, on a les données suivantes

Lugo 294 944
Ourense 275 265
Pontevedra 779 231
A Coruna 950 895

Cette évolution ne change qu'à la marge la part relative de chaque province dans la population gallega, la province de Lugo pesant un peu moins de 13 % aujourd'hui et celle d'Ourense passée de 13,6 à 12 % du total de la Communauté autonome, mais appelle quelques observations.

Lors du scrutin législatif de 2011 pour les Cortes, le PP l'avait nettement emporté en Galice. 

Dans la province d'A Coruna, on avait relevé 666 317 bulletins et le PP en avait recueilli 343 270 (51,5 %), le PSOE 182 056 (27,3 %).

Sur Lugo, parmi 216 386 suffrages, on avait compté 121 422 voix PP (56,11 %), 61 357 voix PSOE (28,36 %).

Sur Ourense, sur 204 286 suffrages exprimés, le PP avait réuni 115 796 voix (56,68 %), le PSOE 57 340 voix (28,07 %).

Enfin, sur Pontevedra, on avait enregistré 558 779 suffrages exprimés, dont 284 079 (50,84 %) pour le PP et 156 880 (28,08 %) pour le PSOE.

Sur les quatre provinces, élisant 23 députés et 16 sénateurs, le PP avait obtenu 15 sièges, le PSOE 6 et le BNG 2 pour le Congrès des Députés, et, sans coup férir, 12 sénateurs sur 16 conre 4 PSOE.

Et, sur 1 645 768 suffrages exprimés, nous avions donc 864 567 suffrages PP (52,53 %), 457 633 voix PSOE (27,81 %) et 323 568 voix (19,66 %) pour les autres formations, dont 184 037 voix (11,18 %) pour le BNG.

Deux processus semblent avoir conduit à la situation désormais observée : d'une part, l'apurement des listes électorales et d'autre part, le processus d'émigration qui semble bel et bien avoir touché de nouveau la Galice, qui a toujours été l'une des régions d'Espagne les plus touchées par le phénomène.

Il suffit de se souvenir qu'une part importante des émigrants espagnols vivant en Amérique Latine ou du Nord sont d'origine galicienne (de Fidel Castro à Raul Alfonsin, pour ce qui de la politique, en passant par Gabriel Garcia Marquez, Ruben Blades ou ...Martin Sheen dans le domaine artistique) et que les émigrants espagnols en Amérique du Sud étaient souvent appelés, de manière générique, les « gallegos », par référence à la province, pour mesurer le phénomène, pratiquement consubstantiel de l'identité régionale aujourd'hui.

En tout état de cause, le bipartisme espagnol est effectivement en recul.

Lors des élections aux Cortès 2011, 8 Galiciens sur 10 ont voté PP ou PSOE, et ce, avec d'autant plus de détermination que le chef du PP, Mariano Rajoy, est lui même Galicien.

Pour ces régionales, nous en sommes à 2 sur 3.

De manière générale, si on compare (c'est audacieux mais soit) Cortès 2011 et Régionales 2012, on a donc une situation très évolutive.

Sur l'ensemble de la Communauté, le PP perd en effet 204 633 suffrages, et 6,8 %.

Le PSOE lâche un total de 163 962 voix et cède 7,3 %.

Quant au BNG, il perd 38 648 suffrages et perd 1 %.

La principale nouveauté est donc l'irruption au plus haut niveau de l'Alternativa Galega de Esquerda, pourvue de plus de 200 000 voix au niveau régional et de 14 % des suffrages.

L'AGE explose le score famélique de EU (branche locale d'IU) lors des élections précédentes et récupère sans doute une grande part de l'électorat perdu du PSOE.
Ou plutôt voit voter pour elle l'électorat qui votait PSOE, faute de mieux, lors des élections précédentes ou aux Cortès.

La réalité de la progression de l'Alternativa vient évidemment en partie de la personnalité de son initiateur, Xosé Manuel Beiras, universitaire diplômé en droit, sciences économiques et lettres des Universités de Santiago de Compostela, Londres et Paris La Sorbonne, fondateur du Parti Socialiste Galicien, puis animateur pendant trente ans du Bloque Nacionalista Galego (BNG).

Beiras, cette année, a créé le mouvement ANOVA – Irmandade Nacionalista, qui a été à la base de la constitution de l'Alliance électorale que constitue l'AGE.

Beiras, combattant de la cause antifranquiste, républicain, aujourd'hui âgé de 76 ans, a manifestement fait l'événement hier dans les urnes galiciennes.

Si les Galiciens avaient voté comme hier pour élire leurs députés aux Cortès, l'AGE aurait obtenu deux sièges sur les provinces de Pontevedra et A Coruna.

Mais le succès électoral de ce dimanche que Beiras a lui même présenté comme «  le commencement de la défaite du PP » ( « Hoy comienza la derrota del PP en el Estado ») appelle quelques remarques.

Fondé sur le soutien patent des couches ouvrières et populaires des grandes agglomérations galiciennes, ayant acquis une audience importante auprès de la jeunesse particulièrement frappée par la crise économique, soutenue publiquement par nombre d'intellectuels et d'artistes, la gauche galicienne se trouve évidemment aux prises avec un système politique local où le caciquisme et l'influence de l'Eglise continuent de faire ressentir leurs effets dans bien des comarques des quatre provinces.

[vudeloin]

Si l'on examine en particulier les résultats précis, que voit on ?

Dans la province de Lugo, le PP arrive largement en tête.

Il atteint la majorité absolue dans les comarcas d'Os Ancares (51,1 % ; 10 294 électeurs), Chantada (55,8 %, 12 632 électeurs), A Marina Oriental (50,5 %, 14 402 électeurs), Meira (50,4 %, 5 010 électeurs), Quiroga (61,9 %, 5 195 électeurs), Sarria (54 %, 20 915 électeurs), Terra Cha (59,5 %, 38 207 électeurs), Terra de Lemos (51,1 %, 27 917 électeurs) et A Ulloa (58,6 %, 8 786 électeurs).

Dans tous ces comarques, sauf celui de Chantada, la gauche radicale est sous les 10 %.

Le PP l'emporte également, avec une majorité relative, dans les comarcas d'A Fonsagrada (46,2 %, 5 300 électeurs d'un comarque qui avait voté PSOE en 2009), Lugo (47,5 %, 98 981 électeurs), A Marina central (49,3
%, 24 806 électeurs) et A Marina Occidental (49,5 %, 22 499 électeurs).
L'AGE ne dépasse les 10 % que sur Lugo.

Dans la province d'Ourense, le PP obtient la majorité absolue dans les comarcas de Baixa Limia (61,4 % , 7 010 électeurs), O Carballino (53,8 %, 24 467 électeurs), Limia (56,5 %, 19 588 électeurs), O Ribeiro (53,6 %, 15 901 électeurs), Terra de Celanova (57,5 %, 17 463 électeurs), Terra de Trives (55,8 %, 4 164 électeurs), Valdeorras (51,8 %, 22 414 électeurs), Verin (58,5 %, 22 572 électeurs), Viana (54,2 %, 5 581 électeurs).

Les trois autres comarcas votent PP à la majorité relative : Allariz Maceda (46,7 %, 12 922 électeurs), Ourense (41,5 %, 120 063 électeurs), Terra de Caldelas (47,7 %, 3 120 électeurs).

L'AGE obtient près de 60 % de ses votes de la province dans le seul comarque d'Ourense.

Dans la province de Pontevedra, le PP gagne avec la majorité absolue dasn les comarcas d'O Baixo Mino (50,9 %, 41 199 électeurs), Deza (58,6 %, 36 370 électeurs), A Paradanta (62,3 %, 12 864 électeurs), Tabeiros Terra de Montes (51,3 %, 23 721 électeurs).

Ces comarques ont la particularité de se situer à l'Est et au Sud de la province, et notamment en dehors des rias galiciennes, et de fait, dans les zones rurales de l'intérieur du pays.

Les autres comarcas n'ont pas accordé au PP de majorité absolue : Caldas (49,2 %, 29 433 électeurs), O Condado (44,2 %, 34 051 électeurs), O Morrazo (41,1 %, 68 605 électeurs), Pontevedra (42 %, 100 373 électeurs), O Salnes (47,1 %, 90 728 électeurs ) et, enfin, Vigo (37,1 %, 341 787 électeurs).

Dans l'ensemble de ces comarques, à part celui de Caldas, le PP enregistre d'ailleurs une perte d'influence sur l'élection de 2009 et, a fortiori, probablement sur les élections législatives de l'an dernier.

Un résultat d'autant plus intéressant à étudier que la tête de liste du PP sur la province n'était autre qu'Albert Feijoo, le chef de file du parti pour les élections de la Communauté.

L'agglomération de Vigo est manifestement orientée à gauche : 78 399 voix de gauche sur Vigo contre 49 952 voix PP, 8 430 voix à Redondela contre 5 672 voix PP, entre autres résultats.

Dans la province d'A Coruna, le PP a obtenu la majorité absolue dans les comarcas d'Arzua (56,9 %, 15 191 électeurs), A Barcala (54,9 %, 9 455 électeurs), Bergantinos (51,6 %, 59 862 électeurs), Betanzos (54,1 %, 33 818 électeurs), Noia (53,8 %, 30 007 électeurs), Ordes (54,1 %, 32 562 électeurs), Ortegal (54,9 %, 12 293 électeurs), O Sar (54,7 %, 14 322 électeurs), Terra de Melide (61,1 %, 11 646 électeurs), Xallas (63,4 %, 12 733 électeurs).

La plupart de ces comarques sont situés dans l'intérieur des terres à part celui de Bergantinos et celui d'Ortegal, situé en limite de la province de Lugo le long du Golfe de Gascogne.

Les autres comarcas ont donné les résultats suivants pour le PP : Barbanza (48 %, 55 572 électeurs), Eume (37,8 %, 22 648 électeurs), O Ferrol (41,7 %, 136 076 électeurs), Fisterra (46 %, 19 894 électeurs), Muros (47 %, 12 221 électeurs), Terra de Soneira (49,6 %, 16 436 électeurs), et surtout, Santiago (44,2 %, 133 548 électeurs) et A Coruna (40,2 %, 322 611 électeurs).

Sur les dix huit comarques, nous avons donc les trois plus importants avec 592 235 électeurs (plus de 62 % du corps électoral de la province).

Le PP gagne deux points sur O Ferrol mais en perd trois sur Santiago et A Coruna, au regard de 2009.

Sur l'ensemble de la Communauté autonome, le PP arrive donc en tête dans tous les comarques, disposant de la majorité absolue dans trente deux de ces cinquante trois entités administratives.

Par ailleurs, il est en tête dans 301 communes, contre 14 pour l'ensemble des autres forces (12 PS dG, 1 BNG et 1 Compromiso).
La plus importante de ces communes semble être Allariz, qui a apporté 1 448 voix au BNG (42,9 %), devant le PP, 1 035 voix et le PSOE, 339 voix.