Vers la fin de l'Euro ?

[ligerien]

Une bonne vieille dévaluation... Avec l'austérité mode Merkel, on obtient la même chose en 5 ou 10 ans.
Qu'est-ce qui est le mieux... la méthode islandaise, si tant est que ça ne provoque pas une crise trop grave et incontrôlable !

[ploumploum]

Une bonne vieille dévaluation... Avec l'austérité mode Merkel, on obtient la même chose en 5 ou 10 ans.
Qu'est-ce qui est le mieux... la méthode islandaise, si tant est que ça ne provoque pas une crise trop grave et incontrôlable !

La thérapie de choc a été efficace ( plus efficace que la thérapie de Bruxelles en tout cas...)Mais quand La Tribune.fr écrit ceci :

Première clé du succès islandais : Reykjavik n'a «jamais essayé de sauver ses banques»comme le remarquait récemment le ministre de l'Industrie, Steingrimur Sigfusson au quotidien allemand FAZ.

je me dis quand même qu'ils auraient pu évoquer Icesave. Parce qu'au départ le Gvt était prêt à rembourser (les renflouements britannique et néerlandais ) et il a fallu une pression populaire et le veto présidentiel d'Olafur Grimsson, pour soumettre au référendum le projets de remboursement.

Les deux projets ont été rejetés par le peuple. (2010 et 2011)

Quand on sait que Papandréou a été éjecté pour avoir osé proposer un référendum...

[vudeloin]

Dans cette affaire là, il ne faut cependant jamais oublier qu'une bonne partie des actifs bancaires les plus douteux participent tout bonnement de jeux d'écriture et que leur "sauvetage" est d'autant plus coûteux qu'il intervient sur des valeurs fixées par une spéculation donnée à un moment donné.
C'est à dire que l'aide publique, sous quelque forme qu'elle soit, ne devrait intervenir qu'une fois effectué, dans les banques, le travail de nettoyage de bilans des valeurs manifestement surestimées.
Parce que bon, en gros, remplacer les titres bancaires douteux par des obligations publiques tout à fait valables qui alimentent d'autant mieux la spéculation sur les dettes publiques, il faudrait peut être voir à changer la règle du jeu...
Depuis quatre ans, tout de même, les marchés échangent leur "monnaie de singe" bancaire sans valeur contre des titres publics valorisables, ce qui est une sorte de comble.
Comme disait le quotidien madrilène El Pais "qui, pour sauver les banques ? Tous, pour toujours !"

[ploumploum]

Lu sur le Point.fr :

FMI : l'austérité, une potion qui marche en Irlande et au Portugal

[...]Jeudi, le FMI avait appelé Lisbonne à poursuivre sur la voie de la rigueur budgétaire. Le pays a "besoin de retrouver sa capacité à se financer à des taux raisonnables. Cela veut dire que l'ajustement budgétaire est impératif et doit se poursuivre", avait écrit l'institution basée à Washington.

Flottement

Pourquoi un tel empressement ? Le FMI tente visiblement de clore le débat explosif qu'il a lui-même ouvert il y a deux semaines en admettant s'être parfois trompé sur l'impact des plans d'austérité en Europe. Un texte du FMI, publié début octobre à Tokyo lors de son assemblée générale, affirmait que le "coefficient multiplicateur" mesurant l'impact de l'ajustement budgétaire sur la croissance avait été parfois sous-évalué, donnant du grain à moudre aux détracteurs du Fonds et créant un flottement au sein de l'institution. D'après ce petit encadré, l'impact de l'austérité en Grèce aurait ainsi été au moins deux fois plus fort que ce qu'avaient prévu les experts du Fonds.

http://www.lepoint.fr/economie/fmi-l-austerite-une-potion-qui-marche-en-irlande-et-au-portugal-20-10-2012-1519191_28.php

Donc en gros, le FMI dit que l'austérité a été mal calculée (pas étonnant) mais que la torture économique doit continuer.
On a vu et on voit les résultats en Grèce :montées du chômage et de l'extrême droite, récession pour la 6ème année consécutive...
Au Portugal, c'est le même constat : dette qui explose, déficit impossible à atteindre, chômage en hausse, récession d'au minimum 1 % en 2013 (le FMI a même publié une note où l'on évoque une récession de 5 % du PIB !)

[Pullo]

UNe interview et un article très intéressants sur l'euro et la construction européenne :
Alexandre Delaigue : "La compétitivité sert d'alibi pour des politiques impopulaires"
L'UE en stagnation, telle l'URSS de Brejnev

Des analyses lucides...

[vudeloin]

On notera ceci dit, à ce stade de l'affaire, que la parité de l'euro n'est pas forcément en bonne santé, comme le montre l'appréciation continue du franc suisse au regard de la devise européenne.
En fait, tout se passe comme si ce qui était en cause n'était pas l'euro en tant que tel mais bel et bien le policy mix et la convergence des politiques budgétaires et économiques qu'il implique dans son actuelle définition et qui consiste à rassurer les épargnants allemands orphelins du deutschemark.
La question, c'est que les gouvernements européens vont bientôt être la risée du monde entier à vouloir limiter leurs dépenses publiques quelqu'en soit le prix (les Américains s'en moquent comme du chapeau des premiers pélerins du Mayflower) et la plupart des pays sujets de politiques d'austérité vont se voir dépasser par les puissances émergentes d'Asie ou d'Amérique Latine.
Il est peut être temps de penser l'euro comme un instrument monétaire au service de la croissance réelle...