de vudeloin » Mer 17 Oct 2012 19:29
Pour prolonger notre analyse des élections serrées lors du scrutin de juin 1968, un petit détour par les Landes et leur 2e circonscription (Dax) où le socialiste Henri Lavielle fut élu avec 28 027 voix contre 27 098 voix à son adversaire de droite, soit une majorité de 929 voix et un pourcentage de 50,84 %.
Ce qui laisse évidemment quelque peu rêveur quand on voit comment le département vote aujourd'hui.
Une autre élection serrée eut lieu dans le Loir et Cher, où, dans la 2e circonscription (Romorantin, Salbris, Selles sur Cher), l'UDR Roger Corrèze, maire de Salbris, battit le socialiste Kléber Loustau, alors président du conseil général en réunissant 21 935 voix contre 21 008, soit une majorité de 927 suffrages et un pourcentage de 51,08 %.
Premier mandat du long stage de Roger Corrèze dans ce département.
En Haute Loire, nous eûmes aussi une élection serrée.
Et ce fut celle du socialiste René Chazelle, juriste reconnu et conseiller général du canton de Blesle, dans le pays brivadois, qui fut reconduit dans ses fonctions en obtenant 25 946 voix contre 25 914 à son adversaire.
Soit une majorité de 32 voix et un pourcentage de 50,03 % !
Député jusqu'en 1973, René Chazelle sera battu par Jean Claude Simon, médecin et conseiller général de Saugues, qui remettra la Haute Loire un peu plus dans sa tradition politique de droite.
Pour autant, René Chazelle parviendra à être élu sénateur du département en 1974, en tirant parti des amitiés et du respect qu'il avait su inspirer durant ses mandats de député.
Notons que contrairement à une assertion tenue par une célèbre encyclopédie en ligne, il ne fut pas le dernier parlementaire de gauche, élu du département puisque le décès prématuré de Jean Claude Simon en août 1976 dans un accident de voiture entraînera l'organisation d'une élection législative partielle emportée par le maire socialiste de Brioude, Louis Eyraud.
Mais 1978 marquera le retour à la normale avec l'élection de deux députés de droite : Jacques Barrot et Jean Proriol.
Les connaisseurs de la géographie politique altiligérienne savent cependant que le siège de la seconde circonscription, organisé autour des cantons de Brioude, Blesle, Loudes ou encore La Chaise Dieu, pouvait avoir une inclination à gauche...
Une autre élection serrée fut celle de Maurice Faure, ancien et futur Ministre, candidat radical FGDS, dans la première circonscription du Lot (Cahors, Gourdon notamment) qui l'emporta en effet avec 21 988 voix contre 21 471 voix pour son adversaire.
Ce qui donnait au responsable radical une majorité de 517 voix et un pourcentage de 50,59 % qui est incontestablement son point bas dans ce secteur.
Le score fut notamment particulièrement serré sur Montcuq.
Dans le Lot et Garonne voisin, scrutin également serré dans la deuxième circonscription du département, organisée autour de Villeneuve sur Lot, Castillonnès, Monflanquin ou encore Villeréal, avec un score de 21 032 voix pour le candidat communiste Hubert Ruffé battu par le candidat UDR Bégué, pourvu de 21 733 voix, soit une majorité de 701 voix et un pourcentage de 50,82 %.
Hubert Ruffé retrouvera son mandat de député en 1973 et siégera d'ailleurs au Palais Bourbon jusqu'en 1981.
Une autre élection relativement serrée fut celle de la 5e circonscription du Morbihan.
Nous avons déjà parlé de ce siège où le Ministre des Armées Pierre Messmer était tombé à la mer en 1967, victime d'un désistement organisé à gauche qui avait conduit à la victoire d'Yves Allainmat, instituteur socialiste et maire de Lorient.
En 1968, le même Allainmat obtient 25 545 voix au second tour face aux 26 485 voix du candidat RI Roger de Peyrus de Vitton, descendant d'une famille noble, officiellement né à Keryado, ancienne commune désormais rattachée à Lorient et, en juin 1968, responsable départemental de la FNSEA.
Le candidat de droite obtient donc une majorité de 940 voix et un pourcentage de 50,90 %.
L'année d'avant, Pierre Messmer avait été battu de 2 410 suffrages sur le siège et en 1973, les choses reviendront à la normale avec le retour d'un député PS sur le siège.
Le département du Nord, en 1968, vota assez nettement en faveur de la droite.
En effet, parmi les vingt trois parlementaires nordistes, on trouva cette année là 5 élus communistes, 3 élus socialistes, un républicain indépendant, un divers droite et surtout, 13 élus UDR.
Les cinq députés communistes étaient Emile Roger (14e circonscription), Arthur Ramette (15e circonscription), Georges Bustin (18e circonscription), Arthur Musmeaux (19e circonscription) et Henri Fiévez (20e circonscription).
Les trois socialistes étaient l'inoxydable maire de Lomme Arthur Notebart (5e circonscription), l'inaltérable maire de Gravelines Albert Denvers (11e circonscription) et l'inusable maire de Cambrai Raymond Gernez (16e circonscription).
Pour le reste, la droite en force et notamment plusieurs élus qui devinrent Ministre, ne serait ce que pour leur permettre de gagner en épaisseur en vue d'autres combats.
La remarque ne vaut pas pour Maurice Schumann, élu de la 10e circonscription, mais plus pour François Xavier Ortoli, élu de la 1ere circonscription du Nord et qui sera le candidat tête de liste de la droite aux municipales de Lille en 1971 et Pierre Billecocq, élu de la 2e circonscription.
A gauche, il y eut en juin 1968 trois échecs de peu.
D'abord dans la 6e circonscription du Nord (Cysoing, Seclin, Pont à Marcq) où René Vandelanoitte (UDR) l'emporta avec 24 296 voix contre 23 722 au candidat SFIO, soit une majorité de 574 voix et un pourcentage de 50,60 %.
Il sera battu en 1968 par le socialiste André Laurent.
Puis dans la 8e circonscription, avec la victoire de l'UDR Pierre Herman avec 25 234 voix contre 24 686 suffrages pour le SFIO sortant Jean Delvainquière.
Dans cette circonscription, taillée dans Roubaix, Wattrelos et Croix, l'avance du candidat de droite est donc de 548 voix et son pourcentage de 50,55 %.
Pierre Herman qui avait déjà été élu en 1962, avec une avance plus conséquente, ne sera pas reconduit dans ses fonctions en 1973, victime de la poussée de la gauche en faveur de Léonce Clérambeaux, militant chevronné du PS.
Enfin, victoire dans la 22e circonscription (Maubeuge) de l'UDR Bernard Lebas qui l'emporte avec 21 331 suffrages face au candidat communiste Albert Maton, pourvu de 20 837 voix.
Un écart de 494 voix donc et un pourcentage de 50,59 % pour le vainqueur.
Qui n'aura pas de lendemain, Albert Maton étant reconduit dans ses fonctions de député en 1973.
Et trois victoires plutôt serrées pour le PCF.
D'abord, dans la 14e circonscription, où Emile Roger, maire de Lallaing, est élu avec 28 906 voix contre 28 082 à son adversaire UDR, soit une majorité de 824 voix et un pourcentage de 50,72 %.
Puis dans la 18e circonscription (Condé sur l'Escaut, Valenciennes) où Georges Bustin, maire de Vieux Condé, l'emporta avec 22 362 voix contre 22 176 à son adversaire républicain indépendant.
Soit une majorité de 186 voix et un pourcentage de 50,21 %.
Enfin, dans la 19e circonscription (Saint Amand les Eaux) où Arthur Musmeaux gagna la partie avec 28 428 voix contre 28 251 voix à son adversaire UDR, soit une majorité de 177 voix et un pourcentage de 50,16 %.
Pour finir ce message, un détour par le Puy de Dôme où l'on eût une élection serrée dans la 4e circonscription (Thiers, Ambert) avec le succès du maire de Thiers, Fernand Sauzedde, vainqueur par 24 109 voix contre 23 134 voix à son adversaire RI.
Soit 975 voix de majorité et un pourcentage de 51,03 %.
Et un petit tour dans les Hautes Pyrénées où la première circonscription resta fidèle à René Billères, dirigeant historique du radical socialisme, avec 26 340 voix contre 25 386 à son adversaire de droite.
Ce qui donnait à l'ancien Ministre de la Quatrième République une avance de 954 suffrages et un pourcentage de 50,92 %.