Sergent Bauchat a écrit:Par rapport à la droite, les "fils de" et "filles de" sont légion : Françoise de Panafieu (dont le père, François Missoffe, était déjà élu dans le 17ème), Jean-François Legaret (maire du 1er), fils de Jean, ex député CNI dans les années 50... On pourrait citer aussi la dynastie des Chinaud, celle des Pernin, etc.
Est-ce que ça veut dire que le fils de Jean Tiberi sera accueilli à bras ouverts par les électeurs du 5ème ? Je n'en sais rien, même si le père a eu une longévité politique exceptionnelle (député depuis 1967 je crois !)
Effectivement, c'est une caractéristique forte de la droite parisienne que l'on peut noter : les liens familiaux. Les exemples les plus symboliques sont en effet ceux de Françoise de Panafieu (je ne ferais pas toute la généalogie familiale des Wendel, grande famille industrielle qui a marqué la France, mais Françoise de Panafieu a succédé à sa mère, Hélène Missoffe, 83 ans, députée de 1974 à 1986 dans le 17ème (et qui fut secrétaire d'Etat dans le gouvernement Barre), qui elle-même avait succédé à son mari François - décédé en 2003 - qui fut député de 1962 à 1974 et ministre du général de Gaulle de 1966 à 1968 - sans compter qu'avec ses liens familiaux, Françoise de Panafieu est une cousine éloignée d'Ernest Antoine Seillière et la nièce par alliance de Jean-François Poncet, 82 ans, sénateur UMP et ancien ministre des affaires étrangères) ou des Dominati (le père, Jacques, 83 ans, fut député à plusieurs reprises entre 1967 et 1993, sénateur jusqu'en 2004, maire du 3ème de 1983 à 1995, 1er adjoint de Jean Tiberi entre 1995 et 2001. Son fils Laurent, 50 ans, député de 1993 à 2002 (dans la circonscription du père), ancien conseiller de Paris jusqu'en 2007, qui a échoué à prendre le 4ème arrondissement en 2001 et à se parachuter dans le 16ème (deux défaites aux législatives, dans un duel en 2002 face au sortant Gilbert Gantier (UDF) et une énorme claque dès le premier tour en 2004 face à Bernard Debré, au moment de la démission de Gantier). Il a quitté la politique pour des postes d'ambassadeur. Son frère ainé, Philippe, 56 ans, est le seul membre de la famille a avoir encore des fonctions électives : il est sénateur depuis 2004, après avoir été conseiller régional et conseiller du 8ème (1989-2008).
Dans les arrondissements cossus de l'ouest parisien, on retrouve de manière chronique une transmission des mandats par héritage et par succession : c'est limite dynastique avec certaines grandes familles - les Chérioux de Soultrait, de Hauteclocque, de Clermont-Tonnerre dans les 15ème ou 16ème. Il y a peu, le 16ème était encore dirigé par Pierre-Christian Taittinger, issu d'une grande famille également (fils de Pierre, ancien président du CM de Paris, frère de Jean, l'ancien député-maire de Reims qui vient de fêter ses 87 ans, et oncle de Frantz, ancien député-maire d'Asnières sur Seine). Depuis qu'elle a rejoint le Modem en 2008, elle a perdu du poids, mais Véronique Delvové est elle issue d'une grande famille de juristes qui ont touché de près ou de loin à la politique (Jean, Pierre...).
Mais les liens familiaux sont aussi très prégnants chez les épouses, compagnes et autres dans la capitale :
-Claude-Annick Tissot, 61 ans, élue du 11ème arrondissement depuis 1989, mère courage du RPR, surnommée la "madame propre du RPR" pour avoir dénoncé les malversations dans les marchés d'Ile de France en 1994-1995 (ce qui lui a valu d'être écartée, sous les pressions de Michel Giraud, de la liste Balladur aux régionales de 1998), qui est la compagne d'Alain Devaquet, l'ancien ministre tristement célèbre de Chirac (1986-1987) et ancien élu du 11ème (il fut l'un des premiers symboles de la poussée des la gauche en 1993-1995, en étant battu par Georges Sarre).
-Marie-Claire Carrère-Gée, 47 ans, ancienne conseillère de Chirac, que l'on a annoncé tour à tour en Moselle (succession d'André Berthol), en Seine et Marne (succession de Guy Drut) et à Paris pour les législatives de 2007 avant d'être au final écartée, élue du 14ème depuis 2008, épouse de Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football pro.
-Martine Aurillac, députée UMP et femme de Michel, ancien ministre à la coopération de Chirac (1986-1988).
Je terminerai par dire que, quelque soit le camp, Paris a cette particularité d'être de plus en plus touchée, dans sa représentation, par le phénomène de médiatisation et de "vu à la télé" : dans les arrondissements mais surtout au conseil de Paris, on peut quand même croiser un nombre impressionnant de ce type de personnes : Firmine Richard, Yamina Benguigui, Bruno Julliard, Philippe Torreton, Jean-Marie Cavada, Roger Auque....On s'étonnera que le conseil de Paris, avec en plus tous les pointures politiques (Lagarde, Dati...), devient un vrai repère à photographes et fait le bonheur du Petit Journal...