de vudeloin » Sam 6 Oct 2012 18:21
Ce ne sont pas des doublons, en fait...
Ce n'est jamais que l'exercice du principe de compétence générale qui fait, en particulier, que les départements n'ont pas vocation qu'à être de super bureaux d'aide sociale et que les communes ne sont pas seulement des bureaux d'état civil et des entreprises de nettoyage des trottoirs.
Une fois qu'on a intégré cette notion de compétence générale, les choses sont beaucoup plus simples.
Au demeurant, si on examine la question de la répartition des effectifs de la fonction publique territoriale, on constate que les compétences devenues un tant soit peu spécifiques de tel ou tel échelon sont loin d'être celles qui posent le moins de problèmes.
Si la loi propose demain aux départements de ne plus gérer les services d'incendie et de secours (les pompiers pour aller vite) et qu'elle les confie à l'Etat, l'approbation sera générale dans les conseils généraux !
Sur les effectifs, rappel de quelques données (je pensais que mon message précédent avait été assez explicite en la matière).
Il y a 1,8 à 1,9 million d'agents dans la fonction publique territoriale dont 81 % de titulaires (ne pas oublier qu'une bonne partie des salariés de la filière animation, notamment dans les centres de loisirs maternels et primaires, sont des non titulaires et qu'il en est de même parmi les enseignants des conservatoires de musique et de danse).
77 % de ces agents sont des agents du cadre C, c'est à dire des agents d'exécution de filières techniques ou administratives (ex ; ouvrier d'entretien de la voie publique, agent de service des écoles maternelles, adjoint administratif et j'en passe).
Il y a 9 % de cadres A et le solde entre positions non déterminées et cadre B (13 % environ).
On compte 43 000 collectivités employeurs dont la plus grande partie n'ont pas beaucoup d'agents (moins de 10 dans deux tiers des cas, moins de 4 dans près de 20 000 collectivités).
A l'autre bout de la chaîne, 300 collectivités emploient plus de 780 000 agents, notamment les plus grandes villes (à commencer par Paris qui est à la fois ville et département), les communautés urbaines, les départements urbains, etc...
Mais le champ de compétences est parfois suffisamment étendu (regardez à quoi ressemble le panier de compétences obligatoires d'une communauté urbaine et vous verrez) pour justifier d'une telle situation.
Ensuite, sur la progression des emplois, quelques éléments...
Un, la décentralisation de 2004 s'est traduite par le transfert de plus de 100 000 agents de l'Etat vers les collectivités locales, et en l'espèce, surtout vers les Régions et les départements.
Dans de nombreux cas, on a assisté à une explosion des effectifs existants, un département rural moyen employant avant 2004 500 agents pouvant se retrouver avec une administration de 1 200 agents ensuite...
Lors des Etats généraux, cette semaine, le Président du Conseil régional de Bretagne a par ailleurs pointé le problème de dépenses non compensées.
Ainsi, le transfert de plusieurs milliers d'agents TOSS des lycées de la région a généré 1,5 million d'euros par an de dépenses de formation supplémentaires, alors que l'Etat dépensait en moyenne, jusque là , 150 000 euros pour ces agents...
Et le même de citer que le transfert de la gestion de trois des ports bretons, compensé par 1,5 million d'euros, nécessite 15 millions d'euros de travaux de remise en forme, si l'on peut dire, pendant dix ans...
Quant à l'intercommunalité, comme je l'ai déjà indiqué, elle a aussi consisté dans bien des cas à répondre, par la mutualisation des moyens et des ressources, à certains besoins.
Ainsi, on a fait monter les normes en matière d'élimination des déchets ménagers et la réponse intercommunale a souvent été préférée à toute autre pour répondre au problème.
Et de nouveaux services ont vu le jour, entraînant naturellement des créations d'emplois.
A ce propos, je rappelle à tous qu'une cantine scolaire gérée en direct par une collectivité a certes un coût en pêrsonnel mais que la même concédée à un prestataire de services privé a, elle aussi, quelques effets sur la feuille d'impôts locaux du parent d'élève contribuable...
Et la réponse publique a souvent l'avantage en la matière, au plan du rapport qualité prix sur toute autre !