vudeloin a écrit:Comme j'ai lu quelques uns des commentaires précédents, deux trois remarques.
Il est d'assez bon goût, depuis 1958, de faire des institutions de la Cinquième République une sorte de modèle indépassable.
Bon, soyons clairs, la fameuse instabilité politique de la Quatrième République est tout de même une invention, puisque le nombre de Gouvernements qu'a pu connaître la France pendant ces années là fait souvent oublier que ceux là mêmes qui faisaient partie de ces équipes gouvernementales étaient le plus souvent les mêmes, ce qui n'a jamais empêché le fonctionnement normal du pays, ni le vote de lois tout à fait essentielles pour la vie du pays, au moins autant que le catalogue à la Prévert des lois votées pendant le dernier quinquennat écoulé...
Quant à la stabilité de la Cinquième République, elle me semble quelque peu discutable quand on constate que la première législature n'a pas été à son terme, pas plus que la troisième (celle commencée en 1967), la sixième (celle commencée en 1978), la huitième (commencée en 1986), la dixième (commencée en 1993), ce qui relativise quelque peu ce qui a pu être dit ou peu se dire sur le sujet.
Ensuite, sur le caractère juste du scrutin majoritaire uninominal à deux tours, j'ai déjà dit mille fois ce que je pensais de ce "scrutin de voleurs" (comme disait Jean Jaurès) et que, faute de mieux, seul le mode de scrutin allemand, fondé sur la proportionnelle intégrale, me semble recevable.
vudeloin a écrit:Une instabilité chronique sous la Quatrième République, ploumploum ?
Attention de ne pas se laisser abuser par les discours entendus de quelques profs de droit et de journalistes nourris au lait du soutien à la République gaullienne, dont une Assemblée sur deux a été dissoute et dont le texte constitutionnel a été modifié près de trente fois (ce qui n'est pas le cas, là encore, du texte de la Constitution de 1946 dont le préambule agace d'ailleurs quelque peu).
vudeloin a écrit:
Et tout cela n'a nullement empêché que des lois essentielles soient votées à cette époque, qu'il s'agisse des lois de nationalisation des banques, de l'énergie, de certaines entreprises industrielles, du droit de vote des femmes, de la création du 1 % logement, de la loi sur la fixation des loyers de 1948, de la création et du développement de la Sécurité sociale, des lois sur la presse, l'accès à la citoyenneté française des ressortissants et autochtones de "l'Empire français'" (en deux temps d'ailleurs,avec l'institution, de 1946 à 1956, du double collège électoral puis sa disparition) et j'en passe...
vudeloin a écrit:Quant aux effets du scrutin proportionnel, je ne suis pas certain qu'il ait commis beaucoup de "dégâts" aux Pays Bas où, ma foi, depuis la Libération, nous sommes, le plus souvent, en présence d'un compromis politique entre socio démocrates et démocrates chrétiens, même si ceux ci sont désormais supplantés par les libéraux...
En Allemagne, le mode de scrutin occasionne, naturellement, si l'on peut dire, le passage d'alliances politiques pour exercer els responsabilités gouvernementales.
Est ce moins acceptable que la mainmise d'un seul parti sur les affaires publiques, comme on a pu le voir en France ?
vudeloin a écrit:Les défauts de la Quatrième ?
Avec un texte constitutionnel qui n'a jamais été modifié en douze ans ?
Rien à voir avec celui de la Cinquième...
vudeloin a écrit:Que tu aies appris le fonctionnement de la Quatrième dans les bouquins, ploumploum, ne doit pas empêcher d'avoir l'esprit critique, notamment vis à vis d'une présentation avantageuse de l'actuelle Cinquième République qui, soit dit en passant, est tout de même sacrément à bout de souffle.
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