Fillon candidat à Paris en 2012 et 2014 ?

[Jean-Philippe]

De toute façon Paris sera imprenable en 2014. Au mieux la droite regagnera quelques sièges dans les arrondissements où elle a été laminée en 2008. Au pire elle perdra en plus les 15e et 17e arrondissement.
Avec l'évolution sociologique de l'électorat parisien, et sans donc doute sans grosse tête d'affichage, même avec une gauche mal en point, c'est injouable.

Pour que la droite l'emporte, il faudrait une vague bleue que je ne vois pas non plus venir emporter Hidalgo.
Par contre, Ligérien, tu oublies les 5e et 1e arrondissements qui sont très menacés (surtout le 5e qui pourrait basculer de la même façon que le siège de Fillon en Sarthe en juin dernier).

[spinto]

C'est en effet parce que Paris est à mon sens imprenable que l'on perçoit dès maintenant le renoncement progressif de François Fillon pour les prochaines municipales.

Ce n'est pas tant que la gauche s'apprête à gagner de nouveaux arrondissements : bien que le 5ème et, dans une moindre mesure, le 1er et le 15ème, puissent être gagnables, on rappelera que dans le contexte très favorable de 2008, les positions n'ont pas bougé.

C'est bien là le coeur du problème pour la droite : hormis ces trois arrondissements (je pense que le 5ème finira par basculer), les autres arrondissements se sont progressivement transformés en bastions, que ce soit de droite ou de gauche. Il est quasi impossible aujourd'hui, ou dans deux ans, que les 2ème, 3ème, 10ème, 11ème, 13ème, 18ème, 19ème et 20ème (et je suis tenté de rajouter les 4ème, 12ème et 14ème de façon moins nette) basculent à droite, même en cas de tsunami bleu (et sauf, bien sur, division de la gauche).

A l'inverse, les 6ème, 7ème, 8ème et 16ème sont imprenables à gauche. Le 17ème est déjà plus envisageable, mais quand même bien ancré à droite. Il n'empêche que les bastions de droite sont donc moins nombreux que ceux de gauche.

Reste donc les 1er, 5ème, 9ème et 15ème qui seront les swing states parisiens en 2014. Inutile de dire que la droite parisienne peut s'y mettre donc très maintenant pour convaincre les électeurs de la capitale...

[Pullo]

J'ajouterais le 17e à la liste des "swing districts". En 2008, Panafieu n'avait gagné l'arrondissement qu'avec 52%, si mes souvenirs sont bons...

[EricJ]

J'ajouterais le 17e à la liste des "swing districts". En 2008, Panafieu n'avait gagné l'arrondissement qu'avec 52%, si mes souvenirs sont bons...

Certes mais 2 ans plus tard, aux régionales, la liste UMP dépassait les 57% face à la liste tirée par Anne Hidalgo...Et la droite est restée largement majoritaire sur l'arrondissement aux législatives (cumul d'environ 58% pour la droite).

Le 15ème ne basculera pas à mon avis : les deux députés UMP de l'arrondissement se sont bien maintenus en juin dernier, le contexte sera favorable à la droite et Hidalgo ne sera plus la tête de liste de l'arrondissement et sera exfiltrée dans un autre arrondissement...

Personnellement, je vois bien un scénario d'échange, dans un contexte national favorable à la droite : le 5ème perdu par l'UMP contre le 9ème récupéré...

[Pullo]

Je rappelle que les résultats des dernières législatives dans le 15e et le 17e sont à relativiser. La 12e circonscription (nord du 15e), où Philippe Goujon a été élu avec 60%, comprend une partie du 7e qui, comme tout le monde le sait est tout sauf de gauche. De même, la 4e circonscription (sud du 17e) comprend la partie nord du très droitier 16e. Il ne faut pas ignorer les biais du découpage Marleix...

Quant au 9e, même si le contexte national est favorable à la droite, je ne vois pas basculer à droite

[spinto]

Je rejoins Pullo : si le 9ème est le plus susceptible de basculer à droite, je ne parierais pas là dessus à l'heure actuelle. A mon sens, seul le 5ème passera de droite à gauche, et ce uniquement parce cela aurait déjà "du" être le cas en 2008 (maintien du Modem, personnalité et méthodes de campagne de Tibéri, popularité controversée de Cohen-Solal...).

De façon plus générale, on constatera d'ailleurs que ce sont plus les villes moyennes (disons de 20 à 200 000 habitants) qui font les grandes tendances d'une élection, alors que les grandes villes sont plus stables, voire avec des logiques propres (notamment les trois premières, du fait de la loi PLM, mais également de sociologies particulières).

[Jean-Philippe]

Le 15ème ne basculera pas à mon avis : les deux députés UMP de l'arrondissement se sont bien maintenus en juin dernier, le contexte sera favorable à la droite et Hidalgo ne sera plus la tête de liste de l'arrondissement et sera exfiltrée dans un autre arrondissement...

Si je suis d'accord avec le début de la phrase, je ne vois pas pourquoi Hidalgo devrait changer d'arrondissement. Elle peut très bien devenir maire de Paris tout en ayant été devancée dans le 15e, dès lors qu'elle est élue au Conseil de Paris et c'est à mon avis ce qui se passera. Elle est la plus capable de faire basculer cet arrondissement : tout départ vers un arrondissement plus favorable à la gauche serait perçu comme un signe de faiblesse, sans que cela ne change quoi que ce soit (en plus, cela peut créer des tensions supplémentaires dans l'arrondissement d'arrivée).

[EricJ]

Le 15ème ne basculera pas à mon avis : les deux députés UMP de l'arrondissement se sont bien maintenus en juin dernier, le contexte sera favorable à la droite et Hidalgo ne sera plus la tête de liste de l'arrondissement et sera exfiltrée dans un autre arrondissement...

Si je suis d'accord avec le début de la phrase, je ne vois pas pourquoi Hidalgo devrait changer d'arrondissement. Elle peut très bien devenir maire de Paris tout en ayant été devancée dans le 15e, dès lors qu'elle est élue au Conseil de Paris et c'est à mon avis ce qui se passera. Elle est la plus capable de faire basculer cet arrondissement : tout départ vers un arrondissement plus favorable à la gauche serait perçu comme un signe de faiblesse, sans que cela ne change quoi que ce soit (en plus, cela peut créer des tensions supplémentaires dans l'arrondissement d'arrivée).

En fait, je mentionnais juste une hypothèse qui avait été publiquement évoquée en début et milieu d'année...Je sais bien qu'il n'y a aucune incompatibilité bien évidemment entre être battue dans le 15ème et devenir maire de Paris : seulement, d'une part, en termes d'image, c'est pas top, d'autre part, cela pourrait raviver des luttes internes...

Je rappelle que les résultats des dernières législatives dans le 15e et le 17e sont à relativiser. La 12e circonscription (nord du 15e), où Philippe Goujon a été élu avec 60%, comprend une partie du 7e qui, comme tout le monde le sait est tout sauf de gauche. De même, la 4e circonscription (sud du 17e) comprend la partie nord du très droitier 16e. Il ne faut pas ignorer les biais du découpage Marleix...

Mes données corrigeaient bien entendu les effets du redécoupage et j'ai bien sur soustrait les résultats du 7ème comme du 16ème...Goujon a remporté 58.9% des voix dans le 15ème et Lamour 54.6% (ce qui donne un 15ème à un peu plus de 56% au total pour la droite, donc 4 points au-dessus du score des municipales 2008 dans un contexte national défavorable - en 2008, la droite dans le 15ème a eu de gros obstacles à franchir : succession à réussir pour Goujon dans un contexte de guéguerre avec Galy-Dejean, liste dissidente d'Aboville dont une partie a soutenu Hidalgo au second tour malgré la fusion...).

Dans le 17ème, on arrive à 58-59% en cumulant résultats de la droite au premier tour dans la partie du 17ème inclus dans la circo de Debré (plus de 72% pour la droite en voix dans l'arrondissement au 1er tour) et les 43.3% de la candidate UMP opposée à Lepetit sur la 3ème circo...

[fred75]

Si à un an du scrutin les choses sont encore assez confuses à gauche, malgré le leadership de Hidalgo, il faut souligner un fait que la gauche parisienne tente de minimiser, à savoir une clarification très rapide de la situation à droite. En effet Fillon est forfait, et le centre droit (UDI) voit ses prétendants (Jouanno, Borloo etc...) se défiler les uns après les autres. Pour l'investiture, NKM a devant elle un boulevard. L'hypothèque Dati sera rapidement levée.
A gauche en revanche, il est très probable que çà parte en ordre dispersé : candidature EELV (Duflot ou un autre) et candidature a priori possible du FG même s'il ne pèse pas très lourd. Encore faut il s'assurer que le FG ne tente pas une candidature susceptible de séduire un électorat Bobo sur-représenté à Paris.
Quant au FN, il est inexistant à Paris.
Si la droite, unie, semble assurée de conserver ses 7 arrondissements (notamment les 15ème et 17ème, et le 1er très vraisemblablement), la situation est délicate dans le 5ème, très atypique en matière d'élection municipale. A contrario, les 4ème et 12ème sont à suivre. Je réserve le cas du 9ème, ou le sortant Jacques Bravo ne repart pas. Enfin, et surtout, je pense que cette élection va voir un affrontement de personnalités très fortes : NKM à droite, sans compromission avec l'extrême droite et de sensibilité écologique et socile d'une part, et Hidalgo à gauche dont le seul point fort est d'apparaître comme l'héritière... Même si sociologiquement Paris constitue le cas de revirement le plus spectaculaire de ces dernières années, elle reste une ville de privilégiés, et la politique hollandienne d'appauvrissement des classes moyennes + pourrait peser lourd. Cette élection sera donc très intéressante à suivre.