de vudeloin » Mar 25 Sep 2012 19:47
Je ne sais si quelqu'un y a pensé mais il me semble, quelque part, que cet édito du Monde qui, au demeurant, ne grandit pas un journal dont la réputation de sérieux est de plus en plus écornée, nous rappelle qu'il y a quelques différences entre l'attitude de certains dirigeants des Verts (et même l'essentiel de la direction autour de Cécile Duflot ou Jean Vincent Placé) et les adhérents du mouvement.
C'est à dire que nous avons quand même eu, en 2011 / 2012, une candidate Verte, Eva Joly, qui, au plein coeur de sa campagne présidentielle, s'est trouvée marquée par un accord passé avec le PS et qui tendait à partager avec la force politique concurrente même si alliée, un certain nombre de sièges de parlementaires.
Il est évident que cet accord a nui, profondément, à la qualité de la campagne d'Eva Joly et que l'une des conséquences de cette situation est de l'avoir amené à recueillir, tout de même, un score assez piteux, somme imparfaite de celui de Dominique Voynet et de José Bové en 2007 et bien en deçà des performances de Lalonde ou Mamère, en se situant au niveau du score de René Dumont en 1974...
Cet accord politique a conduit à la participation des Verts au Gouvernement, dans des domaines et champs de compétences où, au demeurant, ils sont plutôt marqués à la culotte, puisque Cécile Duflot se retrouve par exemple flanquée d'un François Lamy qui est tout de même l'un des spadassins de Martine Aubry...
Nous avions eu, également, l'occasion de commenter le résultat des candidats Verts aux législatives, aux apparences quelque peu trompeuses, les scores rutilants des candidats soutenus par le PS masquant les résultats plus modestes des candidats "autonomes".
Pour autant, restent ensuite les militants du mouvement écologiste, issus pour une bonne part du courant associatif et dont les prises de position politiques ne s'embarrassent pas toujours de considérations de haute stratégie politique (on peut les comprendre quant cette stratégie semble montrer que l'alliance avec le PS devient un obstacle à la pleine expression des positions des uns et des autres) et dont l'expérience, notamment sur le terrain, peut parfaitement les amener à rejeter les choix d'austérité qui habitent profondément le TSCG et représentent une menace sérieuse sur le devenir même de la construction européenne, construction qui, jusqu'à plus ample informé, constitue quand même l'un des fondements politiques du parti écologiste.
Que le Monde n'ait pas compris que les Verts pouvaient rejeter le TSCG parce qu'il ne correspond pas à leur vision de l'Europe me laisse finalement pantois.