Dans son édition à paraître demain, le Canard enchaîné accuse Nicolas Sarkozy de superviser "personnellement" l'espionnage de certains journalistes chargés de la couverture d'affaires sensibles, une allégation qualifiée de "totalement farfelue" par l'Elysée.
Dans un article signé de son rédacteur en chef Claude Angeli, le Canard assure que "dès qu'un journaliste se livre à une enquête gênante pour lui ou pour les siens", le chef de l'Etat "demande" au patron de la DCRI (contre-espionnage) Bernard Squarcini de "le mettre sous surveillance". Selon l'hebdomadaire, qui cite des sources anonymes au sein de la DCRI, "un groupe" a même été monté à cette fin, composé de "plusieurs anciens policiers des RG", qui "se procurent les factures détaillées du poste fixe et du portable du journaliste à espionner".
Interrogé par l'AFP, l'Elysée a parlé d'accusation "totalement farfelue". L'article du Canard fait notamment écho aux attaques du Monde à l'encontre de l'exécutif, qu'il accuse d'avoir fait espionner un journaliste pour identifier l'un de ses informateurs dans l'affaire Woerth-Bettencourt.
Plus récemment, le site d'investigation Mediapart a aussi été la cible d'un cambriolage avec le vol des fameux enregistrements Bettencourt, deux semaines avant celui des ordinateurs de journalistes du Point et du Monde qui travaillent également sur l'affaire.
Un groupe d'experts de haut niveau chargé par la Commission européenne d'analyser le pluralisme des médias en Europe a épinglé hier la situation en Hongrie mais aussi en France et en Italie.
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Le groupe s'est également intéressé à la question de la nomination du président de France Télévisions par le président français, a-t-elle précisé. "Cela aussi est clairement une concentration de pouvoirs dans une seule main, mais en France il y a d'autres mécanismes qui servent à atténuer" cette concentration, a-t-elle relevé.
Néanmoins ce pouvoir de nomination conféré au président français "n'est pas un bon exemple pour l'Europe", a-t-elle insisté en disant que c'est quelque chose "qu'on ne devrait pas voir dans quelque pays d'Europe que ce soit".
vudeloin a écrit:La seule garantie de l'indépendance de la presse écrite, c'est le système coopératif et mutualiste en vigueur pour ce qui est à la fois de la fabrication comme de la diffusion.
Toute mise en cause de l'équilibre des lois votées en ce sens après la LIbération est un coup porté, sur la durée, à cette indépendance.
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"Il faut réformer les aides à la presse, aujourd'hui trop dispersées, et dont un tiers va à une presse de loisirs qui n'en a pas vraiment besoin", dit la députée PS de Moselle.
"Nous créerons donc un guichet unique, et orienterons la grande majorité des aides vers la presse qui s'adresse au citoyen", ajoute-t-elle. "Ensuite, nous rétablirons l'indépendance des médias, qui doit être absolue", poursuit-elle. "En pratique, les équipes rédactionnelles -par exemple via les Sociétés de journalistes- devront être dotées d'un statut juridique et représentées au conseil d'administration", explique Mme Filippetti.
Le projet du candidat socialiste prévoit également de durcir "les dispositifs anti-concentration, en fixant des plafonds d'audience par groupe" et "une nouvelle loi sur la protection des sources des journalistes". En ce qui concerne l'audiovisuel public, la députée déclare que "ses dirigeants ne seront plus nommés par l'Elysée, mais de manière indépendante". "Ma préférence irait à une nomination par un conseil d'administration profondément réformé, élargi aux représentants du personnel et aux parlementaires de tous bords", précise-t-elle. "Et les représentants de l'Etat ne participeraient pas à cette nomination".
Le candidat socialiste souhaite renforcer le financement "en rétablissant la redevance dans les résidences secondaires", et ne reviendra pas sur la suppression de la publicité en soirée, selon Aurélie Filippetti. "Mais nous maintiendrons la publicité en journée", dit-elle.
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