de vudeloin » Jeu 13 Sep 2012 18:20
Pour compléter l'information des nombreux lecteurs et contributeurs du forum passionnés par ces captivantes élections néerlandaises, quelques éléments tirés de la lecture de la presse locale...
Les derniers résultats manquants ne devraient pas affecter gravement la répartition des sièges, puisque ce sont ceux des trois Antilles néerlandaises (Bonaire, Saba et Sint Eustatius) et les résultats du vote par correspondance qui manquent, outre environ 15 à 20 % des inscrits en suffrages de Rotterdam.
C'est de fait surtout cette population ci, celle du grand port néerlandais, qui va s'avérer déterminante dans le décompte final.
Pour ce qui concerne la répartition des sièges, les données semblent assez établies.
Le député à la Tweede Kamer vaut pour le moment 62 174 voix au quotient, ce qui donne une répartition des sièges acquis au premier partage ainsi fixée
VVD 39
PvdA 37
PVV 15
SP 14
CDA 12
D 66 11
GroenLinks 3
Christen Unie 4
PvdD 2
SGP 3
50+ 2
Ce qui donne donc 142 sièges au premier partage et 8 en balance répartis à la plus forte moyenne.
Le Parti Pirate, qui suit immédiatement en termes de voix obtenues le parti des Pensionnés et celui de la Cause Animale, ne dispose que d'un peu plus de 30 000 suffrages, fort loin du quotient, donc.
A noter que, pour le moment, le 41e siège libéral est à 60 204 voix, le 39e siège travailliste à 59 098 voix, le 16e siège populiste à 58 769 voix, le 15e siège socialiste à 59 958 voix, le 13e démocrate chrétien à 61 237 voix, le 12e social libéral (D 66) à 61 340 voix, le 5e siège d'union chrétienne à 58 407 voix, le 4e calviniste à 49 113 voix, le 4e écolo socialiste à 53 680 voix, le 3e élu de la cause animale à 59 542 voix et le 3e pensionné à 58 437 voix.
En clair, le PvdA devance pour le moment la liste Wilders pour 229 suffrages de moyenne sur l'ensemble du pays pour le 150e et dernier élu de la Tweede Kamer.
Rotterdam étant plutôt travailliste, avec une droite partagée entre libéraux et populistes, on ne sait pas, cependant, ce qu'il peut encore se passer...
En effet, en 2010, les travaillistes étaient arrivés en tête avec 26,1 % des votes, devant le PVV (19,1 %) et le VVD (17,3 %).
Les résultats provisoires de la ville mettent le PvdA toujours devant avec un gain de plus de six points, devant des libéraux renforcés de deux points, mais des populistes réduits de plus de cinq points.
Les socialistes passent pour le moment la barre des dix points sur la ville, tandis que D 66 stagne autour de 8 % (son score national), et que le CDA passe sous la barre des cinq points.
Tous les Pays Bas continentaux, si l'on peut dire, ont donc voté.
Pour les villes importantes, comme nous l'avions déjà indiqué pour Amsterdam, La Haye (ou 's Gravenhage en VO), Utrecht et Eindhoven (Philips city), la tendance globale est favorable à la gauche, dans sa diversité.
Ainsi les travaillistes sont en tête à Groningue avec plus de 36 % des voix, complétés par un SP à près de 12 % et GroenLinks en baisse à un peu moins de 5 %.
De même à Leeuwarden, capitale de la Frise, avec 40,9 % des voix pour le PvdA, complétés par 11,1 % pour le SP, 2,4 % pour GL, 6,8 % pour D 66.
Les travaillistes réalisent 37,6 % des voix à Emmen, principale ville de la Drenthe, laissant loin derrière les libéraux (17,6 %) comme à Deventer, ville importante de l'Overijssel où ils atteignent 34 % des voix, complétés entre autres par les 10 % du SP ou les 9,6 % de D 66.
Ils sont également en tête à Enschede, chef lieu de la province, avec 30,9 % des voix (SP 11,6 % ; GL 2,1 % ; D 66 8,6 %), comme à Hengelo où le PvdA obtient 28,3 %, avec un SP à 13,1 % et D 66 à 7,6 %.
Le PvdA domine également à Zwolle avec 29,5 % des voix, avec le SP à 9,5 %, GL à 3,1 % et D 66 à 9,2 %.
La province de Flevoland, constituée à partir des territoires gagnés sur l'Ijsselmeer, fait un peu exception en votant en faveur des libéraux.
Des libéraux qui l'emportent de peu à Almere, avec 27 127 voix contre 26 998 aux travaillistes (Almere compte plus de 193 000 habitants), mais aussi à Lelystad, commune d'un peu plus de 75 000 habitants.
Une exception notable toutefois dans cette province : le vote de la commune d'Urk, qui compte environ 19 000 habitants et qui accorde la majorité absolue des suffrages au parti calviniste SGP avec 51,1 % des voix.
Il faut dire que la ville en question est une ancienne île dont la communauté s'avère à la fois très soudée et très attachée à la religion puisque seuls le CDA, le SGP et Christen Unie ont présenté une liste aux municipales.
Le parti libéral arrive en tête en Gueldre (Gelderland en VO), mais les travaillistes sont néanmoins la première force politique d'Apeldoorn (pour 195 voix), d'Arnhem (où ils dépassent les 31 %), de Nimègue (avec 32,2 %, ils voient le SP à 15 % et GL à 5,9 % traduire, encore une fois, l'influence de la gauche dans la grande cité universitaire de la région).
En province d'Utrecht, où les libéraux sont assez nettement en tête malgré le vote du chef lieu, ils sont notamment en tête sur Amersfoort, ville de 150 000 habitants, où ils l'emportent de 871 voix sur les travaillistes.
La Zélande vote également pour les libéraux mais les trois villes de Middelburg, Terneuzen et Vlissingen choisissent cependant les travaillistes.
Le Limbourg néerlandais vote de peu en faveur des libéraux après avoir opté pour la liste Wilders en 2010.
Outre Maastricht, les électeurs de Heerlen votent travailliste ( en tête avec 24,4 % ,devant le SP, 21 %) comme ceux de Sittard, où le PvdA reprend la première place à la liste Wilders.
Venlo, par contre, autre grande ville du Limbourg, opte pour le VVD.
Les libéraux sont également en tête dans le Nord Brabant, grande région catholique des Pays Bas.
Ils sont ainsi en tête à Bergen op Zoom, Breda (ville de 176 000 résidents où ils dépassent les 30 %), mais ce sont les travaillistes qui l'emportent à Tilburg (207 000 habitants) avec 26,6 %, complétés par un SP à 14 %, GL à 2,7 %, D 66 à 9,9 %.
Les libéraux sont également en tête dans la ville d'Helmond et dans celle de 's Hertogenbosch (traduite en français par Bois Le Duc, ou réduite en néerlandais en Den Bosch), commune chef lieu du Brabant septentrional peuplée d'un peu plus de 140 000 habitants.
Le score des libéraux est de 26,5 % à Den Bosch contre 24,2 % aux travaillistes.
Reste les deux grandes provinces et d'abord la Hollande septentrionale.
Les libéraux y sont en tête, avec environ 35 000 voix d'avance sur les travaillistes qui étaient parvenus en première position en 2010.
Le VVD passe de 23,4 Ã 29,2 %, et le PvdA de 23,6 Ã 26,9 %.
Un reflet assez précis de la tendance nationale avec la baisse du PVV (de 13,5 à 8,7 %), celle du CDA ( de 8,9 à 5,6 %) et l'effondrement de GroenLinks (de 8,5 à 3,1 %).
Le SP est quasi stable à 8,3 % (8,4 % en 2010) et D 66 passe de 8,9 à 10,1 %.
La Hollande Septentrionale, c'est évidemment Amsterdam mais c'est aussi Alkmaar (1er : PvdA 30,1 %), Amstelveen (1er VVD 35 %), Edam – Volendam (1er VVD 43,2 %. La ville au fromage n'a qu'un peu plus de 25 000 habitants mais on y observe un gain de 2 733 voix pour le VVD et une perte de 2 527 voix pour le PVV qui y était en tête en 2010, perte assez significative des transferts de votes), Haarlem (1er PvdA avec 30,3 %), Haarlemmermeer (1er VVD avec 39,5 %. Le VVD gagne 6 506 voix , le PVV en perd 4 637 et le CDA 3 851) ; Hilversum (1er VVD 29 %), Zaanstad (1er PvdA 30,7 %).
Enfin, la Hollande méridionale, structurée autour de Rotterdam et de La Haye.
Les libéraux y sont en tête avec 28,1 % contre 23,5 % pour les travaillistes, avec pour l'heure, environ 87 000 votes d'avance.
C'est dans cette province de fait, et en Hollande en général, que les libéraux ont construit leur succès.
A part Rotterdam et La Haye, la province compte aussi les villes de Dordrecht (1er PvdA 26,4 %, dans la ville historique de l'indépendance des Pays Bas espagnols), Gouda (1er PvdA 26,1 %), Katwijk (1er VVD 28,5 %. En 2010, la ville avait placé en tête le CDA qui y perd 3 563 voix, quand les libéraux en gagnent 3 686), Leiden (1er PvdA 30 % ; Leyde est la ville universitaire et intellectuelle par excellence en Hollande méridionale) ; Schiedam (1er PvdA 29,3 %) ; Vlaardingen (1er PvdA 27 %. La ville avait voté PVV en 2010) ; Westland (1er VVD 43,6 %. Dans cette commune d'un peu plus de 100 000 habitants, fruit de la fusion de cinq communes préexistantes, le VVD gagne 8 653 voix là où le PVV perd 4 279 voix et le CDA 5 839) ou encore Zoetermeer (1er VVD 29,6 %. Les libéraux gagnent 3 409 voix, le PVV perd 3 445 voix et le CDA 2 448 voix).
Pendant que j'écrivais ce message, les résultats définitifs de Rotterdam tombaient.
La participation n'a atteint que 62,6 % dans le grand port néerlandais.
Le PvdA est en tête avec 87 850 voix (31,8 %), devant les libéraux du VVD avec 55 937 voix (20,2 %), les populistes du PVV, 36 797 voix (13,3 %), le SP avec 27 349 voix (9,9 %), D 66 avec 23 265 voix (9,4 %), le CDA avec 12 178 voix (4,4 %), Groen Links avec 7 372 voix (2,7 %), le parti de la Cause animale avec 7 256 voix (2,6 %) et celui des Pensionnés, 5 433 voix (2 %).
Christen Unie est au même niveau avec 5 468 voix.
Sur le scrutin 2010, le PvdA gagne 5,6 %, le VVD 2,9 % et le SP 5 dixièmes de point.
Baisse du PVV (5,8 %), de Groen Links (5 %) et du CDA (1,9 %) comme partout...
Les nouveaux chiffres de votes ont fait remonter à 370 voix l'écart entre le 39e élu travailliste et le 16e élu populiste.