de vudeloin » Mer 12 Sep 2012 19:08
La logique commande aussi, à ce stade, de citer la liste des départements gérés par des élus de centre gauche, du centre droit et de droite au soir du second tour de 1976.
Commençons par la famille centriste.Â
Les radicaux avaient la présidence de :
L'Aisne avec le sénateur, maire de Villers en Prayères et conseiller général de Braine Jacques Pelletier, dont on rappellera qu'il fut Ministre de VGE comme de Mitterrand et présidera, à la fin de sa carrière politique, le groupe du Rassemblement démocratique social et européen (RDSE) au Sénat, successeur de la Gauche démocratique.
La Charente avec le sénateur, conseiller général de Saint Claud Guy Pascaud (reconduction).
L'Eure avec le sénateur maire et conseiller général de Bernay, Gustave Héon, réélu dans ces fonctions en 1976.
La Seine et Marne avec le sénateur, conseiller général maire de Nemours Etienne Dailly, dont la carrière mériterait presque un numéro spécial.
Les Deux Sèvres avec le conseiller général de Brioux sur Boutonne Georges Treille, qui sera ensuite sénateur du département pendant deux mandats.
Soit cinq présidences.
Le Mouvement Démocratique et Socialiste de France (MDSF, futur Parti socialiste démocrate) disposait de la présidence du conseil général de la Somme avec Max Lejeune, ancien Ministre, député maire et conseiller général d'Abbeville (vieil élu SFIO, Max Lejeune sera élu sénateur lors du renouvellement de septembre 1977).
Le centre gauche, mais orienté plutôt en faveur de la majorité d'alors, pouvait compter sur la présidence de l'Eure et Loir avec Edmond Desouches, d'origine radicale socialiste mais dont le parcours fut plus complexe ensuite.
Ancien député, maire de Lucé et conseiller général de Chartres Nord, Edmond Desouches se fit élire président du Conseil général avec les voix de la droite face à Robert Huwart, maire de Nogent le Rotrou.
Le Centre démocrate (le parti centriste de Jean Lecanuet, entre autres) disposa en 1976 des présidences de
Le Finistère, avec André Colin, ancien député, ancien Ministre, sénateur et conseiller général d'Ouessant (reconduction)
Le Loiret avec Pierre Pagot, conseiller général sur Orléans (reconduction)
La Mayenne avec René Ballayer, sénateur maire et conseiller général d'Ernée (reconduction)
Le Haut Rhin avec Henri Goetschy, maire et conseiller général de Soultz Haut Rhin, qui sera élu sénateur en septembre 1977 (reconduction)
La Seine Maritime avec Jean Lecanuet, que l'on ne présente plus... Ancien candidat à la présidentielle de 1965, député, Ministre, puis sénateur, maire de Rouen (reconduction).
La Vienne avec Pierre Abelin, ancien Ministre, député maire de Châtellerault, conseiller général de Châtellerault Nord (reconduction).
Le Val d'Oise avec Pierre Salvi, maire et conseiller général de Viarmes (élection en lieu et place du sortant Adolphe Chauvin, battu).
Soit sept présidences.
Le Centre Démocratie et Progrès, mouvement lancé par Jacques Duhamel, Joseph Fontanet ou encore Jean Poudevigne, disposa des présidences de
Le Jura avec Jean Gravier, sénateur, maire de Frontenay et conseiller général de Voiteur (reconduction)
La Marne avec Maurice Prévôteau, sénateur, maire et conseiller général de Bourgogne (reconduction).
A la naissance du CDS, les huit présidences se trouvent réunies.
Ce qui nous donne seize présidences de Conseil général pour la famille centriste.
L'UDR gaulliste, qui allait devenir le RPR, obtint les présidences suivantes
Le Calvados avec Robert Bisson, député maire et conseiller général de Lisieux ( canton de Lisieux 2) (reconduction),
Le Cantal avec Pierre Raynal, député maire et conseiller général de Chaudes Aigues (première élection en lieu et place de Jean Mézard, CNIP)
La Corrèze avec un certain Jacques Chirac...(reconduction)
L'Ille et Vilaine avec François Le Douarec, député et conseiller général de Rennes (première élection en lieu et place du centriste Henri Fréville, sénateur maire de Rennes, battu).
L'Indre et Loire avec André Georges Voisin, député maire et conseiller général de l'Ile Bouchard (reconduction)
La Lozère avec Marceau Crespin, maire de Chirac (cela ne s'invente pas) et conseiller général de Langogne (première élection). Le colonel Crespin, malgré un style tiré de son expérience des troupes parachutistes, fut l'un des promoteurs de la préparation olympique en France, en étant notamment l'initiateur de la réalisation du complexe de Font Romeu et de celui de Montrodat, en Lozère, destiné aux sportifs paralympiques.
A noter, pour l'anecdote, qu'il devint président du conseil général de Lozère et de Coca Cola France la même année.
Les Pyrénées Atlantiques avec Franz Duboscq, ancien député et futur sénateur, conseiller général de Saint Palais (première élection)
Le Bas Rhin avec André Bord, alors Ministre des Anciens combattants, député, conseiller municipal de Strasbourg et conseiller général du 8e canton (une partie du Neudorf) (reconduction).
Les Yvelines avec Jean Paul Palewski, député, maire de Louveciennes et conseiller général de Saint Germain Nord (reconduction).
Le décès prématuré de Jean Paul Palewski, en décembre 1976, conduira à l'élection, à la tête du département, de Paul Louis Tenaillon, dont nous avons constaté la disparition cet été.
Les Vosges avec Christian Poncelet, ancien député, alors secrétaire d'Etat au budget (sous la houlette d'un Ministre des Finances nommé Jean Pierre Fourcade), adjoint au maire de Remiremont et conseiller général de Remiremont (première élection d'un règne qui dure encore...)
Les Hauts de Seine avec Jacques Baumel, député, maire de Rueil Malmaison (nouvelle élection, en lieu et place de Charles Pasqua).
La Martinique avec Emile Maurice, maire et conseiller général de Saint Joseph (reconduction).
Ce qui nous fait douze présidences pour l'UDR avec au moins deux aspects intéressants.
Un, cinq présidences ont été prises à d'autres forces de droite et du centre
Deux, une douzième présidence de Conseil échoira en 1977 à l'UDR, celle du département de Paris avec l'élection de Jacques Chirac comme maire de la capitale.
Et l'on aura la bizarrerie d'un Président commun à deux conseils généraux, le conseil de Paris présentant la caractéristique double d'un conseil général et d'un conseil municipal.
Toujours à droite, nous avons ensuite les élus Républicains Indépendants qui, en 1976, président les conseils généraux de
L'Ain, avec Roland Ruet, sénateur, maire et conseiller général de Ferney Voltaire (première élection aux dépens du MRG Jean Saint Cyr, le département étant le seul à avoir basculé à droite en 1976).
L'Ardèche avec Paul Ribeyre, sénateur, maire de Vals les Bains, conseiller général d'Annonay (reconduction)
L'Aube avec Pierre Labonde, sénateur maire de Rhèges et conseiller général de Méry sur Seine (reconduction)
L'Aveyron avec Jean Puech, maire et conseiller général de Rignac (première élection)
La Côte d'Or avec Henri Jurien de La Gravière, conseiller général de Montigny sur Aube (reconduction)
La Haute Loire avec Jean Claude Simon, député, maire et conseiller général de Saugues (reconduction).
Le décès accidentel et prématuré du docteur Simon, en août 1976, provoque une élection législative partielle qui sera emportée, un peu à la surprise générale, par le socialiste Louis Eyraud, alors maire de Brioude, face à … Jean Proriol.
Quant au mandat de Président du conseil général, il échoit alors à Jacques Barrot, rejeton d'une famille ayant déjà largement fourni le département en élus...
Le Maine et Loire avec Fernand Esseul, ancien sénateur, alors maire de la Pommeraye et conseiller général de Saint Florent le Vieil (reconduction)
La Haute Marne avec Raymond Hanin, maire et conseiller général de Joinville (reconduction)
Le Morbihan avec Raymond Marcellin, ancien Ministre, député, maire de Vannes et conseiller général de Sarzeau (reconduction)
La Moselle avec Paul Driant, ancien sénateur, maire de Gravelotte, conseiller général d'Ars sur Moselle (reconduction)
L'Oise avec François Bénard, député, conseiller général de Marseille en Beauvaisis (reconduction)
L'Orne avec Hubert d'Andigné, sénateur, maire du Champ de la Pierre (il le sera d'avril 1945 à mars 2005), conseiller général de Carrouges (reconduction)
La Haute Saône avec Michel Miroudot, sénateur maire et conseiller général de Villersexel (première élection)
La Saône et Loire avec Philippe Malaud, ancien Ministre, député, maire de Dompierre les Ormes et conseiller général de Matour (reconduction). A l'époque, Philippe Malaud est déjà en délicatesse avec la droite classique et se rapproche de l'extrême droite.
La Haute Savoie avec Arthur Lavy, sénateur maire d'Argonay, conseiller général de Thorens Glières (reconduction)
L'Yonne avec Jean Chamant, ancien Ministre, député conseiller général de Quarré les Tombes (reconduction).
La Réunion avec Pierre Lagourgue, conseiller général de Sainte Marie (reconduction).
Ce qui donne un total de dix sept présidences aux RI.
Toujours à droite, nous avions aussi quelques présidences dévolues au Centre National des Indépendants dans les départements suivants
La Manche avec Léon Jozeau Marigné, quintessence du notable de province étant sénateur depuis 1948, maire d'Avranches depuis 1953, conseiller général depuis 1951, président du conseil régional de Basse Normandie depuis 1976 et donc, président du conseil général (reconduction).
Pour faire bonne mesure, après avoir été trois ans Vice Président du Sénat, Léon Jozeau Marigné est, en 1976, président de la Commission des Lois au Luxembourg...
La Loire avec un certain Antoine Pinay, ancien Président du Conseil et Ministre, inaltérable maire et conseiller général de Saint Chamond (reconduction).
Soit deux présidences.