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Après une longue interruption entre juin et octobre 2010, des élections municipales ont eu lieu dans six villes de plus de 3500 habitants en octobre 2010 (Bagnols sur Cèze (30), Bavans (25), Cabestany (66), Charlieu (42) Saint-Estève (66), Saint-Gilles (30).
Sur le plan général, je recommande la plus grande prudence dans l'interprétation des résultats. Il s'agit d'élections locales avec la difficulté supplémentaire représentée par la situation régionale du PS en Languedoc-Roussillon qui compliquait encore toute leçon à tirer des 4 élections municipales en question se passant justement dans cette région. Cela dit, le décès très récent de Georges Frêche va certainement atténuer cette donnée. Par ailleurs, Bavans et Charlieu sont de petites communes urbaines, alors que les quatre villes du Languedoc-Roussillon sont des communes "moyennes".
Ce qui paraît assez sûr est que depuis les régionales, nous sommes revenus à une confrontation de type classique entre la gauche et la droite où chacun des deux camps a tendance à faire bloc autour de ses fondamentaux, situation dans laquelle toute division à l'intérieur d'un bloc se paît cash!
La perte de Saint-Gilles pour l'UMP et de Saint-Estève pour le PS me semble particulièrement illustratif de ce propos. Corroboré de ce point de vue par les exemples contraires de Bavans et de Bagnols sur Cèze où l'unité a payé. Par contre, l'exemple de Charlieu est sans doute lié à la situation locale. Quant à Cabestany, l'opération de la droite locale de boycott des élections municipales pour provoquer un deuxième tour a été un large échec, puisque pratiquement 50% de l'électorat s'est déplacé.
Les élections cantonales du mois de novembre seront sans doute un peu plus significatives du climat politique général.
Le bilan actuel au niveau des municipales reste largement mauvais pour la gauche vu les résultats catastrophiques de la fin du premier semestre.
Au plan des 14 municipalités, la gauche en avait 8, elle n'en a plus que 5. Le PCF garde sa municipalité, le PS en avait 2, il en perd 1 au profit de l'UMP et en conserve 1. Les Verts perdent leur municipalité sortante au profit d'une liste Divers droite.. Les Divers-gauche en avaient 4. Ils en perdent 2 au profit de Divers Droite, en gagnent une au détriment de l'UMP et conservent deux municipalités.
A droite, l'UMP avait 4 municipalités, elle en retrouve 5. Elle en conserve 4, en gagne 2 au détriment du PS et d'un Divers-droite et en perd une au profit d'une liste DG. Les Divers-droite avaient 2 municipalités, ils en retrouvent 4. Ils en conservent 1, en gagnent 3 au détriment de deux listes divers-gauche et d'une liste verte. Ils perdent une municipalité au profit de l'UMP.
Au plan des voix, la gauche commence à rééquilibrer son déficit du premier semestre.
La participation, si elle passe de 66,03% à 52,46%, ce qui est somme toute normal quand il s'agit d'élections partielles, reste très supérieure aux chiffres historiquement bas des cantonales partielles.
La gauche qui était à 40,47% en 2008 dans ces 14 communes largement ancrées à droite, retrouve cette fois-ci 38,56% des voix. Le PCF avait 5,42%, il se retrouve à 6,21% grâce à sa municipalité de Cabestany et sa situation étrange. Le PS avait sur 5 municipalités 16,40% des exprimés, il en a aujourd'hui 12,40% sur 4 municipalités. Les Verts passent de 3,41% à 3,24%. Enfin, les Divers-gauche passent de 15,33% à 16,71%.
La droite obtenait sur les 14 municipalités 58,35%. Elle en obtient aujourd'hui 57,13%.
L'UMP atteignait en 2008 30,06%. Elle baisse aujourd'hui à 25,48%. Les DD avaient 24,06%, ils montent légèrement à 25,57%. Quant au MoDem, il passe de 3,22% à 4,17%. Le FN il passe de 1,01% à 1,92% sur une seule commune. Il est fort difficile dans ces conditions d'en tirer quelques conclusions.
Enfin une liste "divers" passe de 1,18% à 4,31% sur une seule commune de l'échantillon.
Les résultats des municipales partielles semblent contredire la situation nationale où certains s'attendaient à une chute brutale de la droite et à une montée en puissance de la gauche. Ce serait complètement perdre de vue le caractère local des élections municipales, même si une influence de la situation nationale n'est pas à terme à exclure.