de vudeloin » Dim 8 Juil 2012 09:44
Je ne suis pas certain, cher alamo, que les questions que l'on qualifie d'éthiques soient forcément dissociées des choix politiques.
Par exemple, l'un des fondements historiques du clivage droite gauche ( et cela court encore, notamment quand on appréhende la question de la délinquance), c'est le libre arbitre de l'individu.
Si on estime que l'homme est naturellement mauvais, perclus de défauts et de péchés divers, qu'il doit passer sa vie à corriger jusqu'à ce qu'une puissance supérieure à lui même le rappelle à ses côtés, on est, assez fondamentalement, dans le camp de la droite, qui fait de la relation entre l'homme et Dieu (appelons le ainsi), l'un des facteurs essentiels de détermination sociale et politique.
En vertu de ce type de conception, l'homme n'est égal que devant Dieu, et les inégalités sociales procèdent de la destinée ou peu s'en faut.
A partir de là , on est rétif au changement social, peu ouvert sur les questions du divorce et de la famille, opposé à l'euthanasie, circonspect sur la recherche scientifique et carrément critique sur les processus de création du Monde...
Si on estime, par contre, comme quelques allumés du XVIIIe siècle, lassés de voir les mérites et les titres aller de pair avec la seule naissance et, souvent, l'absence de talent, que le plus important dans l'affaire, c'est bel et bien le libre arbitre, en toute circonstance, y compris les plus extrêmes, alors, on est de gauche, ou, pour le moins, progressiste.
Et l'on défend et promeut la liberté individuelle et les libertés collectives, l'intérêt général procédant dès lors de la faculté laissé aux individus de tirer parti de la loi, également consentie entre les parties.
Tu prends la dépénalisation du cannabis, qu'est ce que c'est ?
Est il de l'intérêt général que la mesure soit prise ? peut être bien, ne serait ce que pour dispenser les flics de perdre leur temps à gauler les jeunes consommateurs au bas des cités ou ceux qui "tiennent les murs " de peur qu'ils ne tombent, un jour où le spliff serait trop dense...
Mais pour autant, cela règle t il le problème de l'économie parallèle, sans parler de l'expression d'une forme de malaise parfaitement social que cela révèle, de même que l'excessive consommation d'alcool traduit souvent la mise en péril du buveur ?