de vudeloin » Mer 20 Juin 2012 16:45
S'il fallait regarder avec précision la question de cette série électorale qui vient de marquer la Grèce, sans doute serait ce en comparaison de la situation de chacun des partis politiques principaux.
Ainsi, la Nouvelle Démocratie, le parti vainqueur de l'élection de ce 17 juin (avec 29,7 % des suffrages environ), se retrouve avec une majorité relative de 129 élus, parmi lesquels les 50 de la prime nationale, alors même que le score du parti, qui a réussi avec faire alliance avec quelques uns de ses dissidents, se retrouve plus faible qu'en octobre 2009, quand il avait perdu le pouvoir au profit du PASOK.
La Nouvelle Démocratie a en effet réuni ce 17 juin 1 825 609 voix sur l'ensemble de la Grèce, alors qu'elle avait perdu le pouvoir en octobre 2009 en recueillant 2 295 719 suffrages.
Il manque donc au parti de droite 470 110 voix sur le total de l'époque.
Pour autant, grâce à la prime nationale, la ND est représentée pratiquement partout en Grèce, sauf à Céphalonie et Zante dans les Iles Ioniennes et Samos dans la mer Egée.
Si le parti regagne évidemment partout en influence par rapport au scrutin de mai dernier, il n'enregistre, au regard de 2009, de progression que dans trois préfectures : Dodécanèse, Eurytanie et Chios.
Pour Syriza, le cycle électoral s'achève provisoirement avec un renforcement évident de l'audience de la coalition.
Le rassemblement de la gauche radicale (traduction littérale de Syriza) a gagné, entre octobre 2009 et juin 2012, un nombre important de voix.
Il est passé de 315 665 à 1 655 053 suffrages, soit plus de cinq fois l'influence initiale et 1 339 388 voix de plus.
Le parti qui, en 2009, était cantonné sur Athènes (4 élus), Le Pirée (2), Salonique (2), et les préfectures d'Achaïe (Patras), d'Attique, d'Iraklion et de Larissa, se retrouve désormais présent dans toutes les préfectures sauf Grevena, Evros, Imathia, Eurytanie, Thesprotie, Kavala, Corinthe, Laconie, Leucade, Pella, Piérie, Phocide et Chios.
Le parti est surtout devenu la première force politique dans la seconde circonscription d'Athènes, celle du Pirée et l'Attique, de même qu'en Crète et dans les Iles Ioniennes.
Le PASOK, comme nous l'avons vu, a beaucoup baissé en termes d'influence.
Les 3 012 542 électeurs du Mouvement en octobre 2009 ne sont plus que 755 832 le 17 juin.
Et de 160 députés, on n'en retrouve plus que 33.
Le tendanciel est à la baisse et, entre mai et juin de cette année, seules les Préfectures d'Argolide (gain de ...37 voix), Kastoria (gain de 334 voix), Cyclades (gain en pourcentage mais pas en voix), Lassithi (plus 192 voix), Lesbos (plus 271 voix), Rethymnon (gain de 153 voix) et Chios (gain en pourcentage mais pas en voix) ont donné un pourcentage supérieur au PASOK.
Le PASOK n'a plus d'élu au Pirée et n'est représenté que dans 29 circonscriptions, la seule où il dispose de plusieurs élus étant la seconde circonscription d'Athènes (4 sièges).
Le quatrième parti historique de la Grèce, le KKE, a lui, lors du dernier scrutin, payé le prix fort de son intransigeance politique en ne réunissant que 277 179 voix, loin des 536 072 bulletins rassemblés en mai et des 517 249 électeurs d'octobre 2009.
Avec 12 sièges, le KKE se retrouve concentré sur Athènes, Salonique, Le Pirée, l'Etolie, l'Achaïe, l'Attique et Larissa, perdant notamment son siège historique de Samos, dans la Mer Egée.
Quant au mouvement d'extrême droite Chrysi Avgi, il obtient ses meilleurs scores dans les grandes agglomérations.
En effet, il recueille 144 328 voix sur Athènes et l'Attique sur les 425 980 réunies au niveau national.
Quant à l'abstention, s'il convenait de la classer, nous aurions (pour une moyenne de 37,53 %)
Moins de 30 % : Attique (27,3 %), Salonique B (27,8 % ), Athènes B (29,2 %)
Moins de 40 % : Heraklion (30,9 %), Chalcédoine (32,6 %), Béotie (33,1 %), Salonique A (33,2 %), Imathia (33,2 %), Phtiotide (33,3 %), Rethymnon (33,8 %), Larissa (33,8 %), Corinthe (34,1 %), Achaïe (34,3 %), Eubée (34,5 %), Magnésie (34,5 %), Lassithi (34,6 %), Le Pirée B (35,7 %), Argolide (36,1 %), Pella (36,3 %), Piérie (36,7 %), La Canée (38 %), Kozani (38,6 %), Arta (38,9 %), Kavala (39,6 %), Trikala (39,6 %), Karditsa (39,9 %),
Moins de 50 % : Kilkis (40,5 %), Ioannina (40,7 %), Le Pirée A (40,8 %), Preveza (40,8 %), Athènes A (40,9 %), Rhodope (41 %), Phocide (41 %), Cyclades (41,8 %), Etolie Acharnanie (42,5 %), Xanthi (42,7 %), Corfou (43,1 %), Evros (43,8 %), Grevena (44,1 %), Drama (44,3 %), Dodécanèse (44,4 %), Ileias (44,6 %), Serrès (44,7 %), Zante (44,8 %), Messénie (46,7 %), Kastoria (47,1 %), Leucade (47,1 %), Thesprotie (48,6 %), Samos (49 %),
Plus de 50 % : Arcadie (50,9 %), Chios (51,7 %), Eurytanie (53,7 %), Lesbos (54,4 %), Laconie (55,9 %), Céphalonie (56,8 %), Florina (60,9 %)
On aura juste remarqué que les quatre circonscriptions ayant le plus voté ont opté pour Syriza.