Tous les partis ou mouvements politiques voire tout simplement certains élus, commencent d’ores et déjà à affûter leurs armes en vue des prochaines cantonales prévues les 20 et 27 mars 2011. Gino Ponim-Ballom, élu de la majorité départementale, proche de Nassimah Dindar, adjoint au maire socialiste de Saint-Denis et trésorier d’Entente Réunion présidé par Thierry Robert, maire de Saint-Leu, a créé son parti politique. Qui s’appelle “Rassemblement Respect Réunion, la Nouvelle Droite”. Les autocollants ont déjà été imprimés. Le sigle RRR, tel qu’il est présenté, rappelle étrangement celui du RPR. Les couleurs choisies - volontairement, on suppose - sont le bleu, le blanc et le rouge. Il est vrai que Gino Ponim-Ballom s’est toujours présenté comme un gaulliste. Mais un gaulliste qui mange à tous les râteliers. Et qui s’arrange toujours pour être du bon côté, celui du pouvoir. Pas couillon le bonhomme ! Serge Camatchy a lui aussi décidé de se positionner sur tous les sujets d’actualité. Conférence de presse, communiqué... Il n’en rate pas une pour mettre son mouvement “Emergence Réunion” en avant. En bombant de plus en plus le torse, Camatchy veut surtout montrer à Virapoullé qu’il demeure incontournable sur Saint-André, notamment dans le 2e canton. Mais Virapoullé n’a pas l’air d’en faire un cas. Camatchy, c’est un épiphénomène, doit se dire le sénateur UMP-La Relève qui a invité à déjeuner, samedi dernier, au VVF de Saint-Gilles, ses colistiers malheureux des régionales, soit une quarantaine de personnes. “Un moment cool, très convivial où il n’a pas du tout été question de politique politicienne. Le but était de se voir, de partager un moment agréable puisqu’on n’avait pas eu l’occasion de le faire depuis mars”, disent certains. D’autres précisent en revanche “que la politique n’a pas été totalement absente des échanges autour de la table”. On prétend même que Virapoullé serait remonté comme pas deux pour restructurer la Relève afin de pouvoir compter les voix de son mouvement dans nombre de cantons renouvelables en mars prochain. Mais la consigne donnée pour l’instant à son staff, c’est d’aller sur le terrain, d’écouter la population et de remonter les informations émanant de la base lors d’une réunion qui se tiendra d’ici à janvier 2011, juste après les fêtes de fin d’année. La Relève i bouge encore ? “Il n’y a pas qu’Objectif-Réunion, Didier Robert, Jean Simonetti et Younousse Omarjee à droite. Il y a aussi Michel Fontaine, Nassimah Dindar...”, ironise un proche du mouvement de Virapoullé. Qui prévient : “Si les candidats estampillés Objectif Réunion se prennent une raclée aux cantonales, c’est Didier Robert en personne qui perdra des plumes”. Mais ce sera pareil pour la Relève. Et pour Virapoullé. Nassimah Dindar, de son côté, ne fait pas beaucoup de bruit. Il paraît que son équipe de fidèles - à ne pas confondre avec son cabinet au palais de la Source - travaille activement et surtout très discrètement sur le terrain dans le cadre de la préparation des cantonales. L’actuelle présidente a bien l’intention de renforcer son groupe d’élus qui, pour l’instant, en compte six à l’assemblée départementale. Forte d’une certaine cote de popularité, Nassimah Dindar, via son “team” politique, intervient notamment auprès des plus démunis et actionne régulièrement le levier social, compétence principale de la collectivité qu’elle préside. Sans doute parce qu’elle a envie de se “libérer” de l’étreinte socialo-communiste qui, avec le temps, commence à devenir un peu étouffante. Nassimah Dindar aurait-elle envie de voler de ses propres ailes ? Il est même dit, dans le microcosme politique local, que des passerelles seraient en cours d’installation entre la présidente du Département et le sénateur de Saint-André pour tenter de contrecarrer l’hégémonie de Didier Robert à droite.
Je connais la stratégie qui se trame actuellement dans les coulisses du Département. Ils tentent de préparer la place de Paul Vergès à la présidence du Département. Pour moi, ces stratégies sont un non respect vis-à-vis de la population".
Les Verts en ordre de marche pour les cantonales
Clicanoo.com
publié le 1er novembre 2010
07h23
Réunis samedi en assemblée générale, Les Verts d’Europe Écologie ont désigné 10 de leurs candidats pour les élections cantonales de mars prochain. Ils axent leur programme autour d’une politique sociale forte et font de la réduction des déchets à leur source un enjeu majeur de la prochaine mandature.
Dix candidats. Et peut-être davantage lors d’une prochaine réunion, probablement en décembre, qui permettra de désigner de nouveaux représentants d’Europe Écologie aux cantonales de mars 2011. “L’idéal serait de présenter un candidat dans les 25 cantons renouvelables. Mais si nous présentons une vingtaine de personnes, ça sera déjà une réussite. Notre parti est en plein développement. Lors des dernières cantonales, nous avions présenté un seul candidat”, explique Jean Erpeldinger, porte-parole d’Europe Écologie et lui-même candidat dans le 3e canton de Saint-Paul.
Samedi, l’assemblée générale des Verts a permis de désigner 10 candidats. 100 personnes sur les 166 adhérents ont voté à bulletin secret et ont déjà fait une première victime. Jean-Pierre Marchau, qui souhaitait porter les couleurs d’Europe Écologie dans le 2e canton de Saint-Denis a été battu par Yvette Ducheman. À croire que les stigmates des dernières cantonales, où celui-ci et Rahida Dubois avaient préféré soutenir Paul Vergès, n’ont pas disparu. Quoi qu’il en soit, c’est sur le canton de La Possession que les Verts fondent de gros espoirs. Vanessa Miranville aura la charge de remporter ce siège.
Développer l’économie sociale
Au-delà des batailles internes, les Verts présentent un programme axé en priorité sur le social, l’une des principales compétences du conseil général. “Cette question est devenue trop politique avec la majorité, regrette Jean Erpeldinger. Il y a trop d’assistanat, le Département cherche trop à rendre les gens redevables. Nous souhaitons plus de transparence”. “Il y a un secteur à développer : il s’agit de l’économie sociale et solidaire. Il y aurait à la Réunion 10 000 personnes âgées non prises en charge. Des emplois sont à créer dans ce secteur !”, affirme Jean-Alain Cadet, candidat sur le 2e canton du Tampon.
Sur la question très délicate des déchets, Europe Écologie insiste sur la réduction des déchets à la source. Dans sa ligne de mire : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Une taxe “stupide” qui devrait selon eux être basée sur le volume effectivement généré par les foyers pour être plus équitable. Europe Écologie estime enfin que l’enfouissement des déchets, concurrencé par l’incinération dans le plan d’élimination des déchets, est “la moins mauvaise des solutions”
J.-Ph.L.
Les candidats
Bruno Bourgeon (médecin) : Sainte-Marie. Jean-Alain Cadet (directeur association) : Tampon 2. Vincent Defaud (professeur) : Etang Salé. Yvette Ducheman (enseignante) : Saint-Denis 2. Jean Erpeldinger (enseignant) : Saint-Paul 3. Bertrand Grondin (enseignant) : Tampon 4. Luc Lallemand : Saint-Joseph centre. Nila Minatchy (enseignant) : Saint-Paul 1. Vanessa Miranville (enseignante) : La Possession. Mehmet Pekkip (hôtelier) : Rivière Saint-Louis.
http://www.clicanoo.re/11-actualites/12-politique/262489-les-verts-en-ordre-de-marche-pour.html
Le PS dégaine sur Saint-Denis
Clicanoo.com
publié le 5 décembre 2010
06h33
CANTONALES. Gilbert Annette, premier secrétaire du PS, a ouvert hier les hostilités dans sa ville pour les cantonales. Pas question de rejouer le match des régionales. Il s’affiche aux côtés de Gérald Maillot, candidat sortant dans le neuvième, et Gérard Françoise dans le deuxième.
Gilbert Annette, premier secrétaire du PS, a lancé les hostilités pour les cantonales. Pas question de se mettre en retrait comme lors des régionales dont les résultats lui sont restés en travers de la gorge. Il a déterré la hache de guerre dans les deux cantons renouvelables. Les candidats, “choisis par un vote dans chaque section puis confirmés au conseil fédéral” précise le boss du PS, sont déjà en selle. C’est Gérald Maillot, membre de sa garde rapprochée et 3e adjoint de Saint-Denis, qui portera les couleurs socialistes dans le 9e canton (La Bretagne). Rien de plus normal, il est le candidat sortant. L’homme est bien connu dans son canton, le seul où le PS est arrivé en tête au deuxième tour des régionales. Il avait d’ailleurs réalisé une belle performance en 2004 où son score atteignait plus de 62 % des votants. À 49 ans, le fidèle compagnon de Gilbert Annette est un homme du cru. “Je suis le représentant de la quatrième génération de ma famille implantée à La Bretagne”. Les jeux ne sont pour autant “pas faits”, avance avec prudence Gérald Maillot, “dans ce canton où il y a traditionnellement jusqu’à sept ou huit candidatures”. Daniel Pouny serait d’ailleurs de la partie. Mais le PS attend avec impatience les adversaires UMP qui tardent à se déclarer.
“Conforter la majorité sortante” Quoi qu’il en soit, Gérald Maillot surfe sur sa double casquette de conseiller général et élu municipal pour “assurer le développement du canton”. Même son de cloche chez Gérard Françoise, natif du 2e canton et adjoint au maire. À 45 ans, ce dernier signe ici sa première candidature en son nom propre. Il aura face à lui le sortant Alain Zanéguy, membre de la même majorité composite que le PS au Département. Gilbert Annette, qui veut sans doute tester Gérard Françoise dans l’un des cantons les plus peuplés de Saint-Denis, ne veut pour autant pas tirer sur la majorité départementale. Il explique : “Notre adversaire désigné reste l’UMP et Objectif Réunion. Au deuxième tour, nous appliquerons la règle du désistement républicain et de l’union des forces de progrès pour faire barrage à la droite et conforter la majorité sortante qui fonctionne”. Plus largement, Gilbert Annette a défloré un des grands thèmes de la campagne pour le camp PS. “55 % des jeunes sont sans emploi. Nous détenons le record d’Europe ! Nous devons prendre à bras-le-corps cette situation inacceptable malgré les difficultés budgétaires, faire converger les financements pour offrir au moins 10 000 CAE en 2011 et sauver une génération”.
B.G.
Les candidats PS déclarés Outre Saint-Denis, le PS a déjà positionné des candidats dans au moins onze des 25 cantons renouvelables. À La Possession, Rolland Lallemand part au front ; au Tampon 2, Max Belvisee ; Tampon 4, Jean-Jacques Vlody ; Saint-Paul 3, Laurence Lougnon ; Saint-Paul 4, Guito Crescence ; Saint-Paul 5, Jean-Marie Lasson ; Sainte-Marie, Christian Annette ; Les Avirons, Fabienne Victoire et Saint-Benoît, Philippe Leconstant. Sur Saint-Joseph, avec deux candidats PS sortants sur les deux cantons renouvelables, ce parti devrait tout naturellement être représenté.
http://www.clicanoo.re/Actualites/Politique/266242-le-ps-degaine-sur-saint-denis.html
Pour la droite, les cantonales s’annoncent compliquées
Clicanoo.com
publié le 6 décembre 2010
06h09
Sur les 26 cantons à renouveler les 20 et 27 mars, 16 sont détenus par la majorité sortante. Et les plus gros fiefs de droite ne sont que peu concernés par le scrutin. L’actuel camp de Nassimah Dindar part donc favori sur le papier. Mais il peut s’éparpiller à tout moment. Aussi, le plus grand suspense
C’est l’heure des grandes manœuvres, des tactiques et des espoirs. L’heure aussi des calculs d’apothicaires dans les staffs politiques. Car les cantonales approchent à grands pas : les 20 et 27 mars prochains, nous renouvellerons la moitié du conseil général, qui entraînera l’élection d’un successeur à Nassimah Dindar... à moins que la présidente ne se succède à elle-même. Sur le papier, c’est en tout cas sa majorité qui part avec le vent dans le dos. Une plateforme composite aux contours alambiqués, composée de membres de l’Alliance, du Parti socialiste, du Modem et d’un groupe baptisé “Droite sociale”... au service d’une présidente UMP. Mais qui compense sa fragilité intrinsèque par une incontestable domination numérique avec 30 des 49 sièges de l’assemblée sous son contrôle. Le camp d’en face, paradoxalement, semble plus cohérent, avec essentiellement des élus UMP, mais accuse un retard assez conséquent, avec 19 sièges à son actif. Du coup, si elle veut faire basculer le conseil général, l’opposition doit gagner au moins 6 cantons à sa cause. Ce qui, à un peu plus de 100 jours du scrutin, semble bien compliqué. Car la majorité dispose d’un premier avantage : elle détient 16 des 26 cantons remis en jeu les 20 et 27 mars (1), où elle peut donc espérer l’impact d’une “prime au sortant” accordée par les électeurs. Avec seulement 10 des cantons renouvelables dans son escarcelle, la droite part en position moins favorable. Deuxième avantage pour la majorité sortante : le gros des renouvellements se déroule dans des communes dont elle détient les mairies. Il s’agit de fiefs historiques comme Le Port (où les deux cantons sont renouvelables), La Possession et Sainte-Suzanne, où l’on connaît la mainmise du PCR. De même, un canton est renouvelable à Saint-Benoît, ville gérée historiquement par le PS, à l’exception de la parenthèse Bertho Audifax entre 2001 et 2008. Il s’agit aussi de communes qui ont basculé à gauche aux municipales de 2008 après avoir globalement voté à gauche aux législatives de 2007 : quatre cantons sur cinq sont renouvelables à Saint-Paul, ville de la députée-maire PCR Huguette Bello, deux cantons sont renouvelables aussi à Saint-Louis, également dirigée par le PCR Claude Hoarau (en difficultés toutefois par les turbulences financières que traverse sa ville), et deux des trois cantons de Saint-André (dont le maire est le PCR Eric Fruteau) sont en jeu. En outre, on voit mal comment le socialiste Alain Télégone pourrait être délogé de Saint-Joseph 1, ville manifestement acquise à la cause de son maire Patrick Lebreton.
Et si la majorité éclatait ?
De son côté, la droite semble désavantagée par la situation géographique des cantons mis au scrutin en mars puisque ses principaux fiefs sont à peine concernés : aucun canton à Saint-Pierre, seulement un sur quatre au Tampon, la ville de Didier Robert. Elle peut toutefois compter sur des communes fidèles, comme Salazie (Stéphane Fouassin) ou Sainte-Marie (Jean-Louis Lagourgue propulsé 1er vice-président de la Région en mars dernier). Mais la droite peut surtout compter sur un éclatement, toujours possible, de la majorité. Car à l’issue des cantonales de mars 2007, c’était bien elle qui était majoritaire en sièges (25 contre 24), la présidence ne lui ayant échappé que par la “fabrication” d’une coalition “plurielle” sous la houlette du PCR et du PS. Et si la gauche, entre les deux tours, réitérait la désunion qui lui fut fatale lors des dernières régionales ? Le PS pourrait ainsi poursuivre dans sa stratégie de positionnement en vue des élections, fondamentales, des conseillers territoriaux uniques en 2014. Et quand bien même le PCR et le PS s’entendaient sur une union, la surprise pourrait venir de la frange “centrale” du camp Nassimah. On se souvient que des Gino Ponin-Ballom ou Ibrahim Dindar s’étaient rapprochés de Gilbert Annette pour occuper des places à la mairie de Saint-Denis, ce qui les avait conduits à des vice-présidences au conseil général. On sait aussi que des conseillers généraux de “petites communes” tels que Bruno Mamindy-Pajany (Sainte-Rose) ou Patrick Erudel (Plaine-des-Palmistes) s’étaient tournés vers la majorité départementale moins par conviction que pour éviter d’intégrer une opposition impuissante. Rien ne les empêche, selon les vents qui souffleront après le premier tour, de parcourir le chemin inverse. Ce qui entretient donc la glorieuse incertitude de la politique
David Chassagne
(1) 25 plus le canton de Saint-Leu 2, que Thierry Robert devrait remettre en jeu puisqu’il est déjà conseiller général.
Les 26 cantons mis en jeu Actuellement détenus par la majorité sortante (16) Saint-Denis 2 (détenu par Alain Zanéguy , Alliance), Saint-Denis 8 (Gérald Maillot, PS), Le Port 1 (Jean-Yves Langenier, Alliance), La Possession (Roland Robert, Alliance), Saint-Paul 5 (Rico Floriant, Droite Sociale), Les Avirons (Michel Dennemont, Modem), Saint-Louis 2 (Yvon Bello, Alliance), Le Tampon 4 (Jean-Jacques Vlody, PS), Saint-Joseph 1 (Alain Télégone, PS), Saint-Joseph 2 (Axel Vienne, PS), Saint-Philippe (Didier Dalleau, PS), Saint-Benoît 1 (Philippe Le Constant, PS), Saint-André 1 (Yvon Virapin, Alliance), Saint-André 2 (Eric Fruteau, Alliance), Sainte-Suzanne (Daniel Alamélou, Alliance), Saint-Leu 2 (Thierry Robert, Modem, pour cause de cumul des mandats).
Actuellement détenus par l’opposition (10) Saint-Denis 6 (Serge Hoarau, Obj. Réunion), Le Port 2 (Monica Govindin, DVD), Saint-Paul 1 (Jean-Marc Bénard, UMP), Saint-Paul 3 (Gilbert Mardénalom, UMP), Saint-Paul 4 (Teddy Soret, UMP), Etang-Salé (Jean-Claude Lacouture, DVD), Saint-Louis 1 (Cyrille Hamilcaro, Nouveau Centre), Cilaos (André-Paul Técher, UMP), Le Tampon 2 (Maurice Hoarau, UMP), Salazie : (Stéphane Fouassin, Nouveau Centre), Sainte-Marie (Jean-Louis Lagourgue, UMP).
Le conseil général actuel LA MAJORITÉ Groupe “Alliance” (9) : Robert Nativel (Président), Daniel Alamelou, Yvon Bello, Eric Fruteau, Jean-Yves Langenier, Roland Ramakistin, Roland Robert, Yvon Virapin-Kichenin, Alain Zaneguy. Groupe “Parti socialiste” (7) : Gilbert Annette (Président), Philippe Le Constant, Jean-Claude Fidji, Emmanuel Hoarau, Daniel Huet, Gérald Maillot. Groupe socialiste “Espoir à gauche” (5) : Jean Jacques Vlody (Président), Guito Ramoune, Alain Télégone, Axel Vienne, Didier Dalleau. Groupe “La droite sociale” (6) : Ibrahim Dindar (Président), Nassimah Dindar, Patrick Erudel, Rico Floriant, Bruno Mamindy-Pajany, Gino Ponin-Ballom. Groupe “Mouvement démocrate de la Réunion” (3) : Thierry Robert (Président), Michel Dennemont, Bachil Valy.
L’OPPOSITION Groupe “Objectif Réunion et apparentés” (19) : Jean-Louis Lagourgue (Porte Parole), Stéphane Fouassin (Coordonnateur), Nathalie Bassire, Jean-Marc Benard, Daniel Gonthier, Monica Govindin, Cyrille Hamilcaro, Maurice Hoarau, Serge Hoarau, Jean-Claude Lacouture, Gilbert Mardenalom, Cyrille Melchior, André-Maurice Pihouee, Philippe Potin, Hermann Rifosta, Béatrice Sigismeau, Teddy Soret, Guy Sorres, Paul Techer
http://www.clicanoo.re/Actualites/Politique/266324-pour-la-droite-les-canto-nales-s.html
Nassimah Dindar règle ses comptes avec l'UMP réunionnaise
À une quinzaine de semaines des prochaines cantonales, Nassimah Dindar annonce avoir “coupé tout lien” avec l’UMP à la Réunion. Et confirme qu’elle fera bel et bien campagne en faveur des candidats sortants de son actuelle majorité. La présidente du Département qui pourrait rempiler pour une troisième présidence “si la population le décide” pointe, par ailleurs, “les effets d’annonce” et “le très peu de réalisations” de la Région.
Le 1er canton de Saint-Denis, le vôtre, ne sera pas renouvelable en mars prochain. Ce qui vous laisse du temps pour soutenir les autres candidats. On vous a vu surtout aux côtés des candidats sortants de l’actuelle majorité départementale, est-ce à dire que vous avez définitivement tourné la page avec l’UMP, avec la droite ?
Nassimah Dindar : "L’UMP a fermé la porte. Depuis quelques années, je constate que localement ce parti se referme sur lui-même et se sectarise. La politique de l’UMP ne correspond plus à l’engagement et à la vision que j’ai pour l’avenir de mon île. Pour l’UMP, l’Outre-mer n’est plus une priorité. Je n’en partage ni les orientations prises, ni la gouvernance. Je reste droite dans mes bottes et fidèle à mes convictions. J’ai donc décidé de m’en écarter pour rester fidèle à mes engagements. Ce choix n’a pas été sans conséquences. Tout a été fait pour que j’abdique : attaques et tentatives de déstabilisation. Le fait que je sois une femme a peut-être encouragé certains à penser que mon élimination aurait été plus facile. Je veux rester moi-même, sans faiblesse ni compromission, capable de travailler avec les uns et les autres pour que La Réunion avance. Depuis 2008, nous avons formé au conseil général une direction politique plurielle qui a démontré sa capacité d’action et de progrès. La diversité des apports de chaque courant politique nous a permis de mener dans la cohérence notre projet commun au service du plus grand nombre de Réunionnais. Le pacte de confiance a été respecté, Il n’y a donc aucun doute sur le soutien que j’apporterai aux candidats sortants issus de ma majorité.
Pourrait-on vous retrouver d’ici à avril prochain à la tête d’une majorité de droite, si la droite devenait majoritaire après les cantonales ?
Il ne peut plus en être question, la droite UMP - le groupe objectif Réunion - constitue aujourd’hui l’opposition au conseil général.
Quelle est aujourd’hui votre situation personnelle par rapport à l’UMP : "en vacance du parti", "en réserve de" ou avez-vous gardé votre carte ?
Je ne suis plus adhérente à l’UMP, je renforce ma base avec le groupe de la droite sociale au conseil général.
Avez-vous toujours des contacts avec l’UMP-Paris et l’Elysée ?
Une présidente de collectivité se doit de conserver le lien avec le gouvernement. À titre personnel, j’ai gardé des contacts, notamment avec les centristes. Par contre, j’ai coupé tout lien avec l’UMP locale.
Avez-vous été contactée, par exemple, par l’Elysée dans la perspective de la campagne électorale de 2012 ?
Non pas du tout.
Pendant ces trois dernières années, vous avez présidé le conseil général avec une majorité de gauche, pouvez-vous nous dire aujourd’hui pourquoi avez-vous fait ce choix en avril 2008 ? Uniquement pour le pouvoir et donc pour le poste de présidente, ou parce que, à un moment donné, vous vous êtes sentie "humiliée" par votre famille politique ?
L’épisode de l’Etang-Salé a été humiliant et j’ai donc sans doute eu une réaction au plan humain, non pas pour garder un titre mais pour rester debout. Ce n’est pas dans mon tempérament que de reculer ni de fléchir. Quels que soient les épisodes difficiles dans ma vie, je n’ai jamais baissé les bras. Je peux dire que je suis sortie de ce sombre épisode renforcée.
Avec le recul, quel bilan politique tirez-vous de ces trois années ? A-t-il été facile pour vous de gérer le Département en vous retrouvant entre le PS et le PCR, en sachant que ce n’est pas le grand amour entre ces deux partis de gauche ?
Nous avons su faire de nos différences des atouts pour affronter de façon efficace le travail attendu par la population. Notre majorité comprend trois groupes. Cela a nécessité par moment concessions et régulièrement concertation pour toujours rester cohérent. Cette majorité est restée soudée et elle a fait preuve d’une solidarité et d’un esprit du devoir commun. Cette diversité est aussi en quelque sorte à l’image de la société réunionnaise d’aujourd’hui : forte de ses apports multiples. Le bilan que j’en tire : cela m’a conforté dans l’idée d’une gouvernance d’ouverture.
En quelques mots, et en dépit de la situation financière exsangue des collectivités locales, quels ont été les grands projets sociaux que vous avez pu concrétiser durant votre mandature ?
Nous avons voulu faire de notre mandat une contribution à la cohésion sociale. Pour corriger les inégalités existantes dans le quotidien des Réunionnais, le conseil général intervient dans leur vie du premier cri au dernier soupir, et rappelons que, chaque mois, ce sont 55 millions d’euros qui sont versés à 103 000 familles (personnes âgées, jeunesse, personnes porteuses de handicap, mal-logés, femmes maltraitées, étudiants “pauvres”, publics éloignés de l’emploi…). Nous avons abouti dans la mise en place du G. I. P pour les services à la personne, véritable pôle stratégique de développement, créateur d’emplois et de compétences. Nos actions ont, en outre, englobé le volet environnemental (le PA3D) et économique. La valorisation de notre patrimoine naturel a notamment permis le classement de nos sentiers et sommets au patrimoine mondial de l’UNESCO et notre politique culturelle a favorisé la réappropriation par la population des hauts lieux de culture de La Réunion (Jardin de l’Etat, le Lazaret, les musées, la bibliothèque départementale,…). Enfin, je veux citer notre investissement dans la politique éducative : Le conseil général a financé études et bourses pour des milliers de jeunes. La collectivité souhaite encourager l’excellence et créer les conditions d’un retour à La Réunion pour ces jeunes diplômés afin qu’ils apportent leur contribution au développement de leur pays. Je soumets d’ailleurs, à la prochaine assemblée plénière, une décision contributive à l’emploi de ces jeunes diplômés. Malgré les difficultés financières que nous connaissons, nous maintenons notre effort dans tous ces domaines. C’est le cap que l’on se fixe.
Quelle que soit la majorité qui va se dégager, allez-vous de nouveau vous battre pour obtenir la présidence du conseil général ?
La présidence du conseil général ne se décrète pas, elle est faite par les conseillers généraux qui sont élus par la population. C’est donc la population qui décidera de reconduire ou non cette majorité en mars prochain.
Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
Pour faire de la politique, il faut aimer les gens. Le contact humain, c’est un peu ma marque de fabrique. Ce sont les émotions et l’humain qui portent mes combats. Cette proximité avec la population est indispensable pour orienter au plus près des attentes de celles et ceux qui ont besoin d’aide.
On dit que vous postulerez à un poste de sénatrice en septembre 2011, vrai ou faux ?
Faux, pour moi les sénateurs sortants n’ont pas démérité.
Vous vous préparez donc pour les législatives de juin 2012 et les municipales de mars 2014 à Saint-Denis ?
Je ne suis pas dans des stratégies de carrière politique. La période 2011-2014 sera cruciale et riche au plan politique avec différentes échéances. À cet horizon, la carte politique de La Réunion changera avec la réforme territoriale. 2014 sera un enjeu important et coïncidera aussi avec les élections municipales. Pour l’heure, je m’investis dans mon mandat au conseil général.
Quel regard portez-vous sur la situation économique de l’île et que pensez-vous de la politique menée depuis mars 2010 par votre homologue de la Région ?
La Réunion traverse une grave crise économique qui va projeter encore davantage de familles réunionnaises dans la précarité. Il faut sauver l’emploi pour ne pas aggraver la crise sociale. Au moment où notre pays souffre, les attentes de notre population sont d’autant plus fortes. L’horizon de nos chefs d’entreprises ne dépasse plus l’échéance d’une loi de finances. Ce que je déplore, c’est qu’il y a beaucoup d’effets d’annonces : sur le logement, l’emploi, le développement durable, l’insertion des jeunes, les grands travaux, mais pour le moment très peu de réalisations. Sur le logement social, par exemple, 3 000 dossiers sont toujours bloqués à Bercy. Sur l’emploi, le chômage augmente et le nombre de contrats aidés baisse. Face aux difficultés des entreprises, le cadre fiscal incitatif est remis en cause… Il y a les annonces du CIOM sur l’emploi des jeunes diplômés et fonctionnaires réunionnais, et en face des difficultés à faire nommer une directrice réunionnaise pour le Parc national. Il y a le Grenelle de l’environnement et GERRI 2030 et, au final, nous subissons un coup de rabot sur le photovoltaïque. Vous m’interrogez sur l’action de la Région. Le conseil régional est la collectivité qui construit La Réunion. La nouvelle majorité a pris du recul sur les grands projets structurants : l’autonomie énergétique, l’évolution des modes de déplacement en renonçant au ferré. Beaucoup de protocoles sont signés, nous attendons la suite. Je suis attristée de constater un recul sur le plan de la vision pour le développement de notre pays. Sur le plan culturel et identitaire, j’observe aussi un certain retrait. Au-delà des batailles électorales et politiciennes, la population observe que la Région et le Département sont deux piliers institutionnels. La Région construit La Réunion. Le conseil général travaille pour les Réunionnais. Nous devons préserver le partenariat institutionnel qui permet de construire ensemble des projets essentiels pour notre population. Ce partenariat, nous avons à le conforter dans le respect mutuel. Je ne veux pas entrer sur le terrain de la polémique et de l’affrontement entre deux collectivités de premier plan parce que je considère que cela ne fera pas avancer La Réunion."
Fabien a écrit:la gauche et les dissidents de droite vont ils partout présenter des candidats communs, ou chacun partira-t-il dans certains cantons au moins sous ses propres couleurs?
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