Le Front de Gauche et les législatives 2012

[Relique]

Je crois que l'électorat Front de Gauche qui était en gros comme celui du PRG (des bastions imprenables pour les autres partis ou presque, et dans le reste, un score constant, médiocre), toute proportion gardée, devient un peu plus comme l'électorat Europe Ecologie, diffus dans toute la France mais sans réelle assise locale (encore une fois, toute proportion gardée).

C'est une sorte de mutation, en effet. On peut s'en féliciter dans une élection nationale comme la présidentielle où le score du Front de Gauche progresse (notamment parce qu'il y avait plus d'endroits non fiefs que d'endroits fiefs ! ), mais dans des scrutins par petite circonscription, c'est l'hécatombe !! Le FG ne fait pas du tout un mauvais score par rapport aux élections législatives précédentes, mais sa diffusion des électeurs dans toute les circos en général fait que c'est le PS (et les personnes à l'étiquette PS) qui le bat de plus en plus, le devançant logiquement aussi bien au national qu'au local...

En gros, pour les fans de statistiques: la variance du FG est en chute libre !

[SALVAT]

Du jour où le PCF a eu ses propres dissidents, réélus.(ce fut Martinez dans l'Hérault contre un candidat du PCF)..., où le groupe à l'Assemblée Nationale s'atomise en sensibilités multiples et où, pour faire nombre, il s'ajoute quelques individualités (ex. les verts dernièrement) qui n'ont que peu de points communs....il n'y qu'incohérence.
Autant de membres du groupe parlementaire, autant de sensibilités et de sigles : il n'y a plus de lisibilité.
Localement, l'attachement à un élu relève de l'histoire d'un individu : tout décès, tout retrait est fatal pour le parti et le souci de préserver des sièges dans des cantons ou communes conduit à des compromis et parfois davantage.
Avec la création du Front de Gauche, un nouveau leader est imposé par la situation créée : il prend soin aussitôt d'effacer le terme ou qualificatif "communiste"...improvise...donne de la voix...étonne parfois les leaders du PCF, relégués au rang de spectateurs, qui affectent de s'émerveiller du "renouveau" et s'étonnent de sondages sympathiques concoctés par des journalistes à l'esprit parisien "tout nouveau tout beau"....y croient-ils ? Liés, que peuvent-ils faire ? Ils suivent mais....
l'électeur communiste de base, convaincu, ne s'y retrouve pas et juge que "c'est du cinéma". Déboussolé, il votera à l'extrême gauche (LO, NPA) qu'il jugeait, il y a peu encore, comme relevant de la "maladie infantile du communisme" ou ailleurs, suite à un "ras le bol" (voir les communes de l'ambertois qui ont donné successivement la majorité à Marine le Pen et la majorité absolue à Chassaigne sur un laps d'un mois et demi ...).
A mon sens, l''aventure FdG va cesser et pour le PCF, une marche supplémentaire aura été descendue.
Bertrand SALVAT

[Vaulti]

Il faut savoir mourir pour renaitre de ces cendres.

Le PCF était en sursis depuis 2002 mais le PS était trop mal en point pour lui prendre ses fiefs.
Malgré un progrès réel récent du au Front de Gauche, ca n'a pas suffi à résister au raz de marée rose.

On assiste effectivement avec le Front de Gauche à un lissage des scores et à un bonus finalement assez faible dans ses fiefs.

La chute du score par rapport à la présidentielle s'explique de plusieurs facteurs combinés:
*Affaiblissement structurel du PCF et évolution démographique défavorable communiste
*Primo-votants Mélenchon qui se sont abstenus
*Manque d'implantation locale dans certains sièges
*Vote utile en faveur du PS

[Jean-Philippe]

Comme on l'a constaté dans l'Isère (la 2e), il est très rare que le PC reprenne au PS des sièges perdus. La chute des suffrages PC dans les fiefs perdus est souvent très forte le scrutin suivant. Le groupe FG ne verra le jour que s'il est rejoint par des élus ultra marins qui y trouveront leur compte (avec un nom du genre "groupe des élus du FG et des ultra marins). Le rabaissement à 10 du seuil me paraît trop bas, mais ce n'est pas exclu que le PS accepte.
En tout cas, je suis choqué de voir que personne, je dis bien personne hors de ce forum (et quelques sites spécialisés), n'a évoqué la disparition possible du groupe FG (en tout cas pas dans les grands médias). Les projections diffusées sur le 2e tour sont donc stupides de ce fait (surtout qu'elles n'ont pas été réactualisées). L'info apparaît discrètement en page 10 du Monde et encore est-elle conditionnelle.

[vudeloin]

A chaque jour suffit sa peine et je ne vous livrerai pas mon analyse, plus complète, de la situation pour ce qui concerne le Front de Gauche à l'aune de son résultat, sans doute en deçà des espérances, lors de ces législatives.
Pour la première fois depuis 1981, le PCF ou l'alliance politique dans laquelle il se meut, se retrouve avec une perte en voix comme en pourcentage lors d'élections législatives précédées d'un mois et quelques par une présidentielle.
Une perte en voix qui lui coûte des positions assez emblématiques et le ramène avec un groupe de dix députés (comme en 1958), à la différence sensible avec les débuts de la Cinquième République que ses députés risquent fort d'être plus provinciaux que parisiens...
Perte en voix donc au regard de la présidentielle (plus ou moins 2,2 millions de suffrages, soit la majorité des électeurs Mélenchon, tout de même) mais regain, fort modeste, mais réel par rapport aux précédentes législatives, puisque le plus atteint environ 670 000 suffrages.
Après, il faut regarder de plus près et réfléchir notamment à quelques éléments que nous offre un grand quotidien du soir qui indique, entre autres, que seulement 34 % des jeunes de moins de 25 ans ont voté lors de ces législatives et que, manque de chance, pourrait on dire, c'est, avec 12 % des votes, la catégorie d'âge qui a le plus voté pour le Front de Gauche.
De même, sur le plan sociologique, ce sont les ouvriers (9 %) qui ont le plus voté pour le Front de Gauche et qui sont aussi, de ce point de vue, la catégorie sociale la plus abstentionniste hier.
Quant à la répartition ou à l'étalement du score des candidats FdG, c'est une autre affaire qui demande une analyse plus fouillée...

[vudeloin]

Comme on l'a constaté dans l'Isère (la 2e), il est très rare que le PC reprenne au PS des sièges perdus. La chute des suffrages PC dans les fiefs perdus est souvent très forte le scrutin suivant. Le groupe FG ne verra le jour que s'il est rejoint par des élus ultra marins qui y trouveront leur compte (avec un nom du genre "groupe des élus du FG et des ultra marins). Le rabaissement à 10 du seuil me paraît trop bas, mais ce n'est pas exclu que le PS accepte.
En tout cas, je suis choqué de voir que personne, je dis bien personne hors de ce forum (et quelques sites spécialisés), n'a évoqué la disparition possible du groupe FG (en tout cas pas dans les grands médias). Les projections diffusées sur le 2e tour sont donc stupides de ce fait (surtout qu'elles n'ont pas été réactualisées). L'info apparaît discrètement en page 10 du Monde et encore est-elle conditionnelle.

Une disparition du groupe GDR, Jean Philippe, qui ne se manifestera pas nécessairement par l'apparition d'un groupe EELV dont l'existence me semble encore sujette à bien des inconnues.

C'est d'ailleurs ce qui m'interroge.

Nous risquons fort de n'avoir que deux groupes constitués (PS et UMP), ce qui devrait nous interpeller sur le bien fondé des équilibres institutionnels de notre pays.

[Draume]

L'électorat Front de Gauche qui était en gros comme celui du PRG (des bastions imprenables pour les autres partis ou presque)

En tant que bastions peut être, mais en tant que catégories sociales et situation économique, pas du tout. On ne peut comparer Nanterre à Cahors...

[Draume]

Le recul de députés sortants PCF, particulièrement en IDF, mérite attention. 4 sièges jugés.

Circonscriptions Année Exprimés PCF PS UMP FN

Gennevilliers 2007 29.586 7.914 7.092 8.405 1.192
26,8 % 24 % 28,4 % 4 %
2012 28.379 8.447 9.227 3.484 3.255
26,8 % 24 % 28,4 % 4 %

Bagn Mala 2007 39.717 10.882 9.089 14.424 1.294
27,4 % 22,9 % 36,3 % 3,3 %
2012 29.033 11.399 11.681 9.428 2.564
29,2 % 29,9 % 24,1 % 6,6 %

Saint-Denis 2007 23.756 7.774 4.839 5.375 1.208
32,7 % 20,4 % 22,6 % 5,1 %
2012 22.028 6.397 8.080 2.018 2.094
31,2 % 36,5 % 9,1 % 9,5 %

Ivry-Vitry 2007 33.747 9.734 7.928 8.494 1.193
28,9 % 23,6 % 25,2 % 3,6 %
2012 32.430 9.821 10.810 4.155 3.125
30,3 % 33,3 % 12,8 % 9,6 %

TOTAL Inscrits en 2007 236.034 ; en 2012 241.906

2007 126.706 36.304 28.948 36.698 4.887
53,7 % 28,6 % 22,8 % 29 % 3,9 %
2012 111.970 36.564 39.798 19.085 11.038
46,3 % 32,6 % 35,5 % 17 % 9,9 %

On constate que les suffrages exprimés reculent de 7,4 %. (3,3 % nationalement)
Les chiffres issus de chacune des 4 sont forts concordants.
Le PCF améliore son score de 260 voix et 4 %. Ces quatre députés ne sont pas explicitement désavoués.
Le PS progresse de 10.850, + 37,48 % de voix supplémentaires. Il passe de la 3° place à la 1°.
Le FN récolte 6.151 voix de plus
L’UMP perd 17.613 voix.
Toute chose étant égale, les 17.600 électeurs ayant quitté l’UMP se sont répartis entre 10.900 pour les socialistes (légitimis- tes utiles pour donner une majorité au Président, et pour « se débarrasser » des élus PCF) et 6.200 pour le FN (vrai vote de droite).

[Relique]

En effet, dans 3 des 4 circonscriptions, le PCF progresse !! Mais pas du tout assez vite, vu que le PS (et le MRC-PS (; ) progresse beaucoup plus fortement... L'UMP s'effondre, et le FN ramasse des miettes...

[Draume]

J'ai fait ce recensement (certes uniquement sur 4 circonscriptions) pour éviter de fausses interprétations. Du genre le PCF s'effondre. J'aurai tendance donc à dire que l'électorat UMP se "droitise" un peu, mais surtout se rallie provisoirement aux socialistes, y compris pour qu'ils "partent à l'assaut" des villes PCF.
Je suis peut être un peu vicieux, mais depuis 30 ans le PS grignote étape après étape sur le PCF en IDF
Qu'en pensez vous ?