Dans ce petit département montagnard de 130 000 habitants environ, le conseil général (30 membres) peut facilement changer de majorité, d'autant plus que une dizaine de voix peut faire la différence sur bon nombre de cantons ruraux avec un millier d'électeurs maximum.
En 2004, le renversement était dû à la fronde de 3 élus de droite contre le président du conseil général sortant, Alain Bayrou (UMP-DL), en poste depuis 1998. La droite qui disposait de 18 sièges s'est alors retrouvé à égalité avec la gauche, cette dernière gagnant la présidence au bénéfice de l'âge avec Augustin Thuphème.
En 2008, le retrait d'Alain Bayrou, alors encore maire de Briançon, permet à la droite de revenir à la tête de l'exécutif, l'un des "mutins" de 2004, le maire et conseiller général de Tallard ex UDF-Modem, désormais à l'UMP, Jean-Michel Arnaud, devenant même premier vice-président. Cependant, la gauche, malgré le passage à droite définitif et total du maire et conseiller général PRG de Gap-Centre Roger Didier [réélu maire en 2008 avec le soutien de l'UMP] qui, jusque là , votait à gauche au conseil général mais à droite à Gap où il était 1e adjoint jusqu'en février 2007, date à laquelle le maire UMP devient sénateur, gagne deux nouveaux sièges à Gap.
Depuis le rapport de force est de 13 sièges pour la gauche (8 renouvelables en 2011) contre 16 pour la droite (7 renouvelables) et un indépendant, élu du canton de Barcillonnette (plutôt de droite).
La gauche mise sur le député PRG Joël Giraud, vice-président de la Région PACA (et donc pas membre du conseil général) pour sa tentative de reconquête du conseil général par la gauche en 2011. Celui-ci doit confirmer bientôt sa décision de partir au combat.
Parmi les cantons les plus observés, on peut citer ceux de Tallard où le sortant a été désavoué par le comité départemental de l'UMP : 50 sur 99 ont voté pour son rival Roger Grimaud (battu aux cantonales 2004 et aux municipales 2008, après l'avoir été en 1988 et 1994 dans le canton de Barcillonnette, respectivement de une puis trois voix). Le sortant a le soutien du président du conseil général, mais pour combien de temps :
http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/ ... ud-a-l-umpCelui de Gap-Centre où le maire (exclu en août 2009 du PRG), s'il se représente, sera attaqué fortement par la gauche : en 2004, il n'avait que 47 voix d'avance sur le PS en triangulaire avec l'UMP.
Autres cantons à suivre, ceux où le score a été serré en 2004 :
*Aiguilles où le maire UMP de Vars et conseiller sortant a été battu de 27 voix par un DVG qui a depuis rallié le PRG
*Monêtier-les-Bains où la victoire n'a été possible pour le candidat de gauche que grâce aux très mauvais reports à droite
*Rosans où le maire PS (jusqu'en 2008), battu de 21 voix en 1992, d'une seule en 1998, a fait égalité avec le sortant en 2004 et a été élu à l'âge
*Savines-le-Lac où le maire UMP-PRV (ex RPR) n'a été élu qu'avec 8 voix d'avance sur la gauche
En conclusion, la gauche me paraît davantage menacée que la droite, mais ses élus sont souvent plus jeunes. Des cantons basculeront dans les deux sens, d'où l'importance du choix du bon candidats par les deux camps (le FN ne fait souvent que de la figuration). Le doyen d'âge sera une nouvelle fois le DVG Augustin Thuphème, dont le canton n'est pas renouvelable.
http://atlaspol.com/PRALCTAZ/hautes-alpes.htm