Modifications du paysage syndical

[ploumploum]

Je ne sais si ce sujet est bien placé dans le forum, mais en tout cas, Bernard Thibault, leader de la CGT depuis 1999 a été désavoué lors d'un vote de la commission exécutive du syndicat.
Alors qu'il proposait le nom de Nadine Prigent (infirmière ) pour lui succéder en mars 2013:

La commission exécutive confédérale n'a pas approuvé cette proposition par 20 voix pour, 21 voix contre et 5 abstentions."

Tandis qu'une majorité d'organisations soutient la candidature d'Eric Aubin, 50 ans, secrétaire général de la fédération de la construction, M. Thibault pourrait, selon des sources internes, présenter la candidature d'Agnès Naton, 53 ans, retraitée de La Poste, directrice de La Nouvelle Vie ouvrière, l'hebdomadaire confédéral.

Eric Aubin serait bien placé, bénéficiant d'une image de "décentralisateur" avec les fédérations régionales. En tout cette succession tombe au plus mauvais moment, puisqu'il met le syndicat légèrement "hors-jeu" dans le contexte politique actuel

http://social.blog.lemonde.fr/2012/05/25/bernard-thibault-mis-en-minorite-sur-sa-succession/#xtor=RSS-3208

[Jean-Philippe]

A contrario, la succession de Chérêque à la tête de la CFDT se passe beaucoup plus sereinement.
Reste à savoir si Thibault poursuivra la confrontation en maintenant son opposition à Aubin en poussant une candidature face à ce dernier.

[pierrot]

Eric Aubin serait bien placé, bénéficiant d'une image de "décentralisateur" avec les fédérations régionales.

Plus que les instances régionales, c'est bien le poids de la direction confédérale face aux 33 fédérations professionnelles qui est l'enjeu de cet affrontement.
Pour habiller cet affrontement Bernard Thibault met en avant sa volonté de promouvoir une femme quand ses adversaires disent vouloir privilégier le secteur privé : Eric Aubin provient de la fédération de la construction tandis que Nadine Prigent était à la tête de la fédération de la santé majoritairement implantée dans le public (tout comme Agnès Naton d'ailleurs, issue de la Fédération des activités postales et de télécommunications (FATP) principalement active à La Poste chez les employés qui ont conservé le statut de fonctionnaire).

[vudeloin]

Pour ceux qui l'auraient oublié, on rappellera tout de même que le secteur privé à, bien souvent, fourni le premier des responsables de la CGT, qu'il s'agisse de Benoît Frachon, métallurgiste, à une époque que peu ici ont du connaître, ou, plus près de nous, d'Henri Krasucki, lui aussi métallo.
Entre les deux précités, nous avions eu Georges Séguy, cheminot toulousain, puis Louis Viannet, syndicaliste de la Poste, et, enfin, Bernard Thibault, cheminot d'origine.
Je dois dire que cela m'amuse un brin que certains découvrent qu'il peut exister dans ce qui est toujours la première organisation syndicale française de salariés un débat sur les choix de direction pour les années à venir.
D'autant que, nonobstant les qualités des uns et des autres des postulants, ils sont tous trois à la tête de fédérations professionnelles qui constituent la première organisation syndicale dans leur profession, qu'il s'agisse de la Construction, de la Poste et de France Télécom ou encore de la Santé...
Laissons donc la démocratie syndicale jouer son rôle dans cette affaire, d'autant qu'elle est un élément essentiel de l'activité même de la Confédération.

PS Je ne suis pas certain que ceux qui ont rejeté la proposition de Bernatd Thibault ait forcément été en désaccord avec lui, il y a peu, quand il s'agissait de prendre position quant à l'élection présidentielle...

[vincent]

Ploumploum a écrit : Eric Aubin serait bien placé, bénéficiant d'une image de "décentralisateur" avec les fédérations régionales.

Tout d'abord, il n'y a pas de fédérations régionales à la CGT. Ce n'est pas que syntaxe, c'est une question de structuration de l'organisation plus que centenaire qu'est la CGT. Et l'histoire compte dans ce qu'un ancien GRAND dirigeant dénommait "la respectable grand-mère que tout le monde vénère, craint ou respecte" (B Frachon)
Les discours en creux (donc non exprimé ) de E Aubin vise à remettre dans le droit chemin une direction hyper centralisée à Montreuil, et même à ses étages supérieurs, composée de personnes proches du SG, y compris de non élues. La proposition de Prigent, même de Naton apparaissait téléguidée.
Par ailleurs, ne pas ressasser une femme et du privé et ne pas se donner depuis 3/5 ans les moyens de trouver.
De surcroît, quel manque de préparation de la part de BT. Il ne s'est pas remis du fossé entre lui et le squelette du syndicat : CCN de Février 2005 sur la constitution européenne, et idem sur les retraites.

[ploumploum]

Nouveau rebondissement à la CGT, puisque la nomination d'un successeur à Thibault, initialement prévue pour aujourd'hui, a été reportée.

Juste avant la mi-journée, le Comité confédéral national (CCN, parlement) avait scellé le sort de Nadine Prigent, la candidate soutenue par Bernard Thibault, et finalement désignée hier soir par la Commission exécutive (direction) du syndicat pour lui succéder en mars 2013.

http://www.lefigaro.fr/social/2012/05/31/09010-20120531ARTFIG00590-la-cgt-ne-veut-pas-de-nadine-prigent-a-sa-tete.php

[vudeloin]

En même temps, on peut s'interroger sur le fait de présenter comme une "crise aiguë" ce qui n'est, semble t il au demeurant, qu'une phase d'interrogation sur le choix d'un ou une dirigeant(e) pour la CGT.
Je n'ai pas souvenance que les candidats évoqués aient manifesté ces temps derniers le moindre désaccord avec la ligne suivie par Bernard Thibault et je ne suis pas certain que la question préoccupe tant l'organisation qu'elle la rende dans l'incapacité d'agir ces temps derniers.
j'ai bien l'impression, même, que les militants de Fralib l'Elephant ou de Petroplus n'ont pas tout de suite besoin de savoir qui est le chef pour agir...

[Draume]

Il est fort difficile pour les personnes peu au fait du mode de fonctionnement des syndicats , et singulièrement de la plus que centenaire CGT de s'y retrouver.
Les "journalistes" truffent leurs articles de "repiquages" tronqués, voire remplis d'erreurs (donner un titre ou une fonction à quelqu'un qui ne l'a pas ) ou d'approximations énormes (selon les articles, le CCN de la CGT va de 130 à 550 membres).
A la date d'aujourd'hui, la seule info intéressante serait de connaître les échéances donné par le CCN (le Parlement) à la CE (l'exécutif) ; Aucun reportage ne répond à cette question ... Hélas

[ploumploum]

Le débat sur la succession de Bernard Thibault est reporté à la rentrée, en septembre.
Un peu curieux quand on sait que cette période est, en général, propice aux mouvements syndicaux. La CGT sera donc plus ou moins en phase de transition.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/19/le-debat-sur-la-succession-de-thibault-a-la-tete-de-la-cgt-reporte-a-la-rentree_1721402_3234.html#xtor=RSS-3208

[pierrot]

Une élection dont on ne parle pas…
Depuis la loi du 20 août 2008, la représentativité des organisations syndicales repose sur plusieurs critères dont l'audience issue des élections c'est-à-dire les résultats obtenus aux premiers tours lors des élections professionnelles des CE, des DUP ou, à défaut, des délégués du personnel. Le seuil de représentativité est fixé à 10% des suffrages exprimés (au niveau de l'entreprise) et à 8 % au niveau des branches ou de l'interprofessionnel.
Ces élections n'ont lieu que dans les entreprises de 11 salariés et plus.
Pour les 4,7 millions de salariés des TPE (< 11 salariés) une élection aura lieu du 28 novembre au 12 décembre 2012.
Le vote, par internet ou correspondance, se fera sur sigle. C'est la première fois, à ma connaissance, qu'en France une élection officielle ne sert pas à désigner des élus mais à mesurer l'influence d'organisations, sans que celles-ci ne présentent de candidats.
Même si on peut d'ores et déjà s'attendre à une participation micorscopique (10% serait un éncomre succès), ce vote pourrait être crucial pour certaines organisations où le seuil de 8% à l'interprofessionnel ou dans certaines branches se jouera de très peu. Et donc au final, le vote peut fortement modfier le paysage syndical. D'où les campagnes actuelles des organisations syndicales pour essayer de mobiliser ces salariés, qui de par leur situation, sont très peu accessibles aux discours syndicaux.