Michel A a écrit:Juste un complément à la brillante présentation de Vudeloin avant de céder à la demande de Zimmer
Les Bretons étaient plus dans le centre de Saint Denis (quartier de l'Eglise Neuve et de la gare) qu'à la Plaine
c'est d'ailleurs à l'école Jules Guesde entre l'Eglise Neuve et le Théâtre Gérard Philippe que Patrick Braouezec a commencé sa carrière d'instit !
Tout juste Michel, pour le "grand petit " (parce que la traduction littérale de Braouezec, ce pourrait être cela, Le Bras étant le grand et le suffixe zec ou zic ou ic en breton désignant souvent le petit, quand il n'est pas appelé Bihan), mais ils étaient quelques uns aussi les Bretons de la Plaine, vois tu...
Dans son ouvrage sur Saint Denis, Jean Paul Brunet rappelle notamment que le cinquième ou peu s'en faut des habitants de ce quartier industriel fort excentré où le fameux Saint Denis serait venu tomber, avec sa tête dans les mains, une fois descendu le Mont des Martyrs (Montmartre), laissant ses deux amis Saint Rustique et Saint Eleuthère sur la croix, étaient de purs Bretons, venant souvent par villages entiers ou peu s'en faut et logés dans un immeuble souvent assez miteux par des compatriotes...
Et, au début du XXe, ils y ont partagé avec les Espagnols et d'autres les plus sales boulots...
C'est un autre Saint, Saint Just, qui a donné son nom à l'une des écoles du quartier et, pour le coup, le village espagnol s'est vu récemment doté d'une école Maria Casarès.
Pour en revenir à nos affaires électorales, les sociétés bretonnes de l'Ile de France, en partie animées par des militants de gauche (socialistes ou communistes), ont, depuis quelques temps, constitué l'un des vecteurs électoraux les plus significatifs dans certaines banlieues où les originaires sont nombreux.
C'est vrai pour Saint Denis, dans le cas précis, pour Villejuif et les communes alentour aussi dans un autre cas.
Et la sécularisation relativement rapide du prolétariat breton a constitué l'un des éléments de la conscience politique ouvrière de la banlieue.
Georges Tanguy, ouvrier de l'usine O de Billancourt, devenu célèbre, pendant la période de la Résistance, sous le nom de Henri Rol Tanguy, n'était pas alsacien...;)