Les législatives pour le FN

[Emeric]

PS je constate juste que la candidate vauclusienne utilise le véritable prénom de sa tante, qui fut candidate lors de la présidentielle puisque Marine est un prénom d'emprunt

Et vu ta culture politique, je ne peux pas penser que tu ne connaisses pas les raisons de l'utilisation par Marine Le Pen du Prénom Marine et non Marion !

[Relique]

Le rassemblement Bleu-Marron, ça rappellerait trop Mussolini ?

A moins que les gars de la Marion, ça sonne moins bien (; ?

[Pullo]

PS je constate juste que la candidate vauclusienne utilise le véritable prénom de sa tante, qui fut candidate lors de la présidentielle puisque Marine est un prénom d'emprunt

Et vu ta culture politique, je ne peux pas penser que tu ne connaisses pas les raisons de l'utilisation par Marine Le Pen du Prénom Marine et non Marion !

Les services de l'état-civil avaient rejeté le prénom Marine, pas assez français à leur goût, et les parents Le Pen s'étaient rabattus sur Marion Anne Perrine. Les gars de la Marion, ça sonne moins bien que les gars de la Marine...

[vudeloin]

Même si quelques noms italiens ou espagnols sont passés par la case Afrique du Nord, alamo, force est de constater qu'on peut se demander encore quelques temps ce qui fait que certains électeurs issus de milieux populaires ont tendance à voter en faveur du Front National plutôt qu'à gauche...
Encore faudrait il se donner le temps, puisque je ne suis absolument pas convaincu, sur la base d'éléments déjà envisagés, que ce soit forcément les catégories les plus modestes de la population qui votent FN et quand bien même cela se produirait il, convient il sans doute de ne l'apprécier qu'à l'aune du soutien apporté en même temps à l'UMP...
A Marseille, ce ne sont ni les grands quartiers bourgeois ni les arrondissements populaires qui ont donné le meilleur score à Marine Le Pen.
IL faudra aussi voir ce qu'il en est dans ce Pas de Calais qui nous intéresse ici...

[alamo]

d'accord avec Vudelon, ce ne sont pas forcément les catégories de population les plus modestes de la population qui votent FN aujourd'hui.
D'abord parce que celles -ci, pour une bonne partie (en tout cas plus forte que la moyenne nationale) ne votent pas du tout (abstentionnistes mais surtout non inscrits sur les listes électorales, et pas uniquement les peronnes de nationalités étrangères)

Ensuite parce que le vote FN évolue sociologiquement depuis trente ans

Lorsque j’étais à dauphine au début des années 80 (prolétaires de tous les pays, unissez-vous…), j’y ai vu les débuts du vote lepéniste, chez les fils à papa du 16ème qui trouvaient Chirac et Giscard trop mous

Ce n’est qu’ensuite, lorsque l’on a offert une tribune à JM Le Pen pour des raisons de basse politique (« on » étant évidemment F. Mitterand), que le FN a percé dans les quartiers populaires, notamment dans les banlieues traditionnelles (Seine-Saint-Denis, banlieue proche de Lyon, quartiers Nord de Marseille…)
Puis on est passé au 2ème rideau (plutôt la grande couronne, Les Mureaux plutôt que la Courneuve…)

Aujourd’hui, autour de paris, c’est la quatrième couronne (hors Ile-de-France) qui vote fortement FN : Loiret, Eure-et-Loir (Dreux c’est déjà ancien il est vrai), l’Oise, l’Eure, l’Aisne, etc
Soit des secteurs péri urbains entièrement pavillonnaires.

On peut donc effectivement supposer qu’il en va de même dans d’autres régions, où ce n’est plus le vent venu des quartiers les plus populaires qui gonfle les voiles du FN mais la bise venant du péri urbain
Nord Pas-de-Calais compris sans doute…

[Emeric]

La raison profonde de ce que vous décrivez n'est peut etre simplement que le résultat du déplacement des électeurs des zones urbaines vers les zones péri-urbaines. J'entendais encore hier Maître Lévy dans l'émission Ce soir ou Jamais sur France 3 expliquer qu'il n'y avait aucun lien entre vote FN et insécurité car la où le vote FN est fort il n'y a pas d'insécurité. Je suis persuadé qu'il fait une erreur d'analyse. Les citadins fuient de plus en plus les zones urbaines pour les zones péri-urbaine pour de multiples raisons dont entre autre l'insécurité grandissante en zone urbaine. Et ils votent FN pour ne pas voir se reproduire dans leur nouvel environnement ce qu'ils ont vécu en zone urbaine.

[Jean-Philippe]

La raison profonde de ce que vous décrivez n'est peut etre simplement que le résultat du déplacement des électeurs des zones urbaines vers les zones péri-urbaines. J'entendais encore hier Maître Lévy dans l'émission Ce soir ou Jamais sur France 3 expliquer qu'il n'y avait aucun lien entre vote FN et insécurité car la où le vote FN est fort il n'y a pas d'insécurité. Je suis persuadé qu'il fait une erreur d'analyse. Les citadins fuient de plus en plus les zones urbaines pour les zones péri-urbaine pour de multiples raisons dont entre autre l'insécurité grandissante en zone urbaine. Et ils votent FN pour ne pas voir se reproduire dans leur nouvel environnement ce qu'ils ont vécu en zone urbaine.

Ce que tu dis n'est pas entièrement faux (ou entièrement vrai), mais ne permet pas de comprendre les hauts niveaux du FN dans certaines régions comme dans des villages alsaciens non gagnés par la périurbanisation. Lévy n'a pas complètement tort lui non plus, même si "aucun lien entre vote FN et insécurité" est exagéré de sa part.

[pierrep]

Dès 2002 un journaliste , Christien Duplan , décrivait ce phénomène de vote Le Pen qui commençait dans le grand périurbain , 4eme couronne , en publiant : " Mon village à l'heure Le Pen " aux éditions du Seuil . Ceci concernait un village de l'Aisne : instructif et encore actuel

[OctavioMey]

On peut peut-être considérer tout simplement que, de la même façon qu'il y a, socialement, culturellement et géographiquement, plusieurs électorats de gauche ou de droite, il y a plusieurs électorats FN qui se sont sédimentés, et parfois désagrégés (ex : le siphonnage de 2007 ), depuis près de 30 ans maintenant.

L'électorat "historique" et culturellement d'extrême droite (les héritiers des défaites politiques, historiques et culturelles, de Vichy à l'Algérie en passant par vaticanII), à l'origine du mouvement mais désormais numériquement faible, en tout cas par rapport aux votants ; l'électorat le plus proche politiquement et sociologiquement de celui de la droite, classes moyennes, artisans, commerçants, rapatriés..celui qui prédominait dès les années 80 dans le sud ; l'électorat populaire mais plus employé qu'ouvrier, péri-urbain, peu politisé, en frontière des zones "sensibles" urbaines qu'il a quitté ou qu'il voit se rapprocher petit à petit avec angoisse, zones pavillonnaires certes mais plus proches de la maison à 100 000 € que de la demeure en meulière de l'ouest parisien ; celui des zones post industrielles en déshérence, ouvrier, sociologiquement proche de la gauche, surtout présent dans le nord et l'est, celui qui aura tendance à revenir à gauche dans un second tour ; enfin, celui du rural profond, qui a émergé fortement depuis quelques élections, issu du malaise rural, du rejet d'un système où l'assisté lui semble privilégié par rapport au travailleur et qui exprime également un vote préventif face aux tensions identitaires et sécuritaires.

Cette analyse n'est sans doute pas exhaustive, ces électorats n'étant pas hermétiques notamment entre eux, mais elle recoupe assez bien ce que je vois sur le terrain dans ma région (qui est par ailleurs celle qui a le plus voté pour MLP le 22 avril).

[vudeloin]

La raison profonde de ce que vous décrivez n'est peut etre simplement que le résultat du déplacement des électeurs des zones urbaines vers les zones péri-urbaines. J'entendais encore hier Maître Lévy dans l'émission Ce soir ou Jamais sur France 3 expliquer qu'il n'y avait aucun lien entre vote FN et insécurité car la où le vote FN est fort il n'y a pas d'insécurité. Je suis persuadé qu'il fait une erreur d'analyse. Les citadins fuient de plus en plus les zones urbaines pour les zones péri-urbaine pour de multiples raisons dont entre autre l'insécurité grandissante en zone urbaine. Et ils votent FN pour ne pas voir se reproduire dans leur nouvel environnement ce qu'ils ont vécu en zone urbaine.

Je me demande même pourquoi j'ai fait le chemin inverse, personnellement...
Comme je vis très bien au milieu des voyous, des ivrognes et des mauvais garçons (sans oublier les filles de joie), et que le fameux sentiment d'insécurité m'est finalement assez étranger, deux trois bricoles.
Un, ce qui fait partir un certain nombre de ménages salariés des centres villes ou de la proche banlieue parisienne par exemple,
c'est bien plus la spéculation immobilière qu'autre chose.
On va habiter à trente, quarante, cinquante kilomètres de là où l'on bosse, parce que ce n'est qu'à cette distance que le compte en banque peut supporter le prix de l'achat du pavillon "industrialisé" constituant le fin du fin du "home sweet home" rêvé.
Ensuite, viennent bien entendu les contraintes de ce choix un peu contraint et forcé qui permet à Martin Bouygues d'habiter, lui, dans la même villa que Carla Bruni Sarkozy...
C'est à dire le crédit de la baraque (sujette à malfaçons assez souvent et dont la valeur marchande, en cas de cession, risque fort de mal supporter l'épreuve du temps), celui des deux bagnoles, rendues nécessaires par absence de transports en commun performants, et toutes les petites contrariétés de la vie quotidienne qui font, qu'en général, le bout de pelouse ou de jardin autour de la maison, faut attendre les ponts de mai pour en profiter un peu...
Perso, je suis pour un vrai exercice du droit à la ville pour tous ceux qui y vivent, quelque soient leurs revenus, et un mode de vie un peu plus respectueux des attentes des habitants de nos villages devenus petites villes pavillonnaires...
Ce qui demande temps, efforts et volonté politique.
Mais exige surtout de bazarder le repli sur soi et la peur de l'autre !
C'est vrai aussi dans le Pas de Calais où quelques villages hier miniers sont devenus les bases arrières de l'économie lilloise...