Les législatives dans les Hauts-de-Seine

[savonarole]

Dans la 5e circonscription de Levallois-Clichy, Nicolas Sarkozy réalise 50,96% (-5%) alors que la gauche semblait espérer l'emporter dans la semaine précédant le second tour, avec un gros score à Clichy flirtant avec les 70% et 39-41% à Levallois. De ce point de vue, c'est un échec.

Par ailleurs, le total droite+centre de 1er tour sur la circonscription était légèrement inférieur à la moyenne centre+droite sur l'ensemble de la France, alors qu'au 2nd tour, le rapport est inversé. Il n'en demeure pas moins qu'il existe une poussée de gauche sur la circonscription:

A Levallois, le Président sortant réunit sur son nom 63,3% des voix (-3,5 par rapport à 2007).
A Clichy, François Hollande est pointé à 66,9% (+10 par rapport au score de Royal en 2007).

La participation est de 79% à Clichy, de 84% à Levallois, un différentiel habituel.


En 2007, la participation avait chuté dans les deux communes de près de 20 points entre la présidentielle et les législatives.
Si tel est également le cas cette année, il risque d'être difficile pour le tiers-candidat, Loïc Leprince-Ringuet, de passer le cap du second tour (d'autant que son implantation dans la partie clichoise laisse à désirer et qu'il devra faire face sur le créneau "droite non-balkaniste/non-sarkoszyste" à un candidat FN et peut-être un MoDem). Même en cas de qualification, difficile d'imaginer qu'il sorte devant Patrick Balkany.

Si le second tour est un face-à-face Balkany/Catoire, le résultat final risque fort de dépendre de la qualité des reports au sein des deux camps, sachant que si le Maire UMP de Levallois souffre depuis toujours d'une opposition DVD, celui de Clichy doit faire face depuis plusieurs années à une balkanisation (sic) de sa majorité et devra affronter au 1er tour un nombre non négligeable de candidatures de gauche suscitées autant pour des raisons de positionnement politique que par de solides inimités.

En ce cas, léger avantage Balkany.

En revanche, si triangulaire, Catoire devrait passer.

[dantès]

@eco92 : comme cela est rappelé, le forum est là pour discuter et analyser, et il ne s'agit pas défendre tel ou tel mais d'analyse : sur les quatre villes, il y en a une où un boulot remarquable est fait dans la constance, dans la continuité avec une vraie stratégie, c'est Bourg la Reine. C'est là aussi, où malgré la sociologie, les espoirs de conquête sont réels du fait de bons facteurs (maire faible, droite divisée même si il y a union de façade aujourd'hui). sur les trois autres villes, tout est à faire, et Sceaux et Antony ne semblent pas vraiment menacées par la gauche aux municipales : gestion correcte, réalisations en cours, etc. le pb est qu'un affrontement rude JL/FF aura des répercussions à BLR si Peschanski prend partie et c'est ça qui est bête, et puis si la circonscription n'est pas gagnée à un fil par la gauche, il y aura ressentiment. Enfin, encore une fois il faut sortir de lanti-parachutisme : pour mémoire françois hollande le fut en corrèze en 1981...et rien ne dit que julien Landfried partira en cas de défaite.

[Eco92]

Je ne cherche pas à être partisan même si je ne cache pas mon vote pour Fabien Feuillade.

Tu sembles avec des infos sur Denis Pechanski, j'ai entendu ça sur des marchés, j'attends une annonce officielle.

Mais je ne crois pas dire des insanités quand je dis qu'il n'y a pas de raison que la candidature de Feuillade laisse des traces dans les rapports PS/EELV, il est normal qu'il y ai trois candidats dans cette circonscription, c'est comme ça dans toute la France.

Le choc sera pour le PS, qui risque en effet de se diviser durement, et c'est bien malheureux. Surtout si le seul leader influent prend position contre son parti. Mais je pense aussi que Pechanski a toute les chances de continuer l'union de la gauche sur BLR, s'il soutient bien Feuillade cela confirmera son alliance locale avec EELV, le PS local a de fortes chances d'être grandement derrière lui, et il pourra continuer sans soucis. Mais si ce soutien que tu évoques se confirme je serai agréablement surpris, honnêtement je ne vois pas ce que Pechanski peut y gagner, il s'agirait donc d'une simple reconnaissance de la grande compétence de mon candidat, chose qui ne me déplait pas.

Pour Hollande en Corrèze ce n'est pas le seul exemple de parachutage réussi mais et ? Est-ce plus moral pour autant ? Je ne crois pas, c'est un avis personnel et je ne mélange pas les élections. Je crois simplement quand tant que le scrutin est ce qu'il est il reste attaché à un territoire, même s'il s'agit d'une élection nationale, fonction pour laquelle je pense que Fabien Feuillade est parfaitement compétent. Je le condamne tout autant dans le cas des parachutés d'autres partis, y compris du miens (notamment dans les Hauts-de-Seine). Par ailleurs je pense sincèrement qu'en cas de défaite Julien Lanfried ne reviendra pas dans la circonscription, peut-être que je me trompe, on verra bien. Honnêtement je pense même que s'il gagne il se s'installera pas ici, mais là je m'avance sans aucun autre argument qu'un ressenti.

[alamo]

assez d'accord avec dantès, je ne vois pas non plus la droite menacée à Antony et à Sceaux

par ailleurs, rappelons que les prochaines Législatives de juin ont pour objet de déterminer la majorité politique chargée de conduire la politique du pays : réparation des dégats du quinquennat précédent, politique de l'emploi, réindustrialisation, réforme fiscale, bataille au niveau de l'Europe sur le rôle de la BCE, réforme de la finance, éducation, logement, santé, etc

pas de préparer les futures alliances des municipales 2014 dans une ville de 25.000 ni même de 60.000 habitants...
d'autant qu'en 2014 le contexte politique général sera sans doute différent d'aujourd'hui, et de l'eau coulera sous les ponts (en tout cas des voitures rouleront sous celui de la Croix de Berny). Qui peut même dire si l'UMP, ou EELV, existeront encore sous cette forme ?

[manudu83]

Julien Landfried a été parachuté là par la volonté du PS et de la direction du MRC, je ne crois pas à une implantation durable. Les parachutages ne sont pas forcément un mal quand le parachuté s'installe réellement dans la zone par un travail de terrain, et que cela permet au parti du parachuté d'avoir une personnalité de premier plan sur la zone ou à un jeune loup de faire ces premières armes.

[maz]

Balkany n'a fait que 55,25 % en 2007. Avec une vague rose dimanche...

vous voyez Gilles catoire comme possible vainqueur sur clichy-levallois ? il semble qu'il y ait en fait beaucoup trop de candidats face à balkany ..

[Eco92]

C'est officiel puisque j'ai vu une affiche dans Sceaux, le suppléant de Fabien Feuillade est Denis Pechanski.

J'avoue en être surpris, car on va là bien plus loin qu'un simple soutien. Comme je le disais plus haut il n'a rien à y gagner, si ce n'est respecter certaines valeurs. La position "anticommunautaire" (qui, quand on regarde le site de Julien Lanfried, prend un sens très large) révulsant le leader de la gauche réginaburgienne.

Le candidat Feuillade est aussi soutenu par Michèle Canet, ex conseillère générale de Chatenay-Malabry.

[Relique]

Je n'ai pas regardé son site dernièrement, mais alors c'est vrai, Landfried fait campagne, comme je l'avais à moitié prédis il y a quelques semaines, sur sa critique du communautarisme ?

Et si je comprends bien Eco92, Pechanski et Feuillade se réclament comme communautaristes ? Je me demande pourquoi ils souhaitent donc l'étiquette du parti socialiste vu qu'il s'agit quand même d'un parti républicain, non ?

[MiniM]

Enfin, dans le cas de Lanfried, l'anticommunautarisme inclut la critique de la "Communauté Européenne" et autres interférences étrangères sur la souveraineté nationale.

C'est dans ce sens-là qui faut le comprendre. Landfried semble rêver à un état unitaire, puissant, indépendant et uni, chose auxquelles la plupart des partis ont plus ou moins renoncé.

[Relique]

Ah je crois que vous parlez plutôt du fédéralisme européen et de la différence de vue entre une Europe fédérée et une Europe des Nations. C'est donc le fédéralisme européen (qui, en trente années, a réussit à apporter à l'Europe la libre circulation des capitaux, une monnaie unique forte réglée sur la volonté des Allemands et de l'Europe du Nord au détriment du tissu industriel (et d'emplois) français et sud-européen, et plus généralement un néo-libéralisme à échelle européenne) que Pechanski défend...

Après tout, si on veut rester les consommateurs des produits Allemands pendant encore quelques mois, ça se défend. Après, je doute qu'on puisse le rester longtemps vu l'état de notre économie. On finira bien par s'apercevoir qu'il ne peut pas y avoir qu'un producteur et un consommateur, qu'il faut qu'en Europe, chaque pays, chaque région soit et consommateur et producteur... C'est d'ailleurs le drame de la Belgique qui, à cause du fait que l'économie est plus forte dans la région flamande que dans celle francophone, les premiers ont commencé à haïr les seconds aux cris de "ils foutent rien, ce sont des assistés", faisant ressurgir les courants nationalistes flammands.

On peut voir les mêmes phénomènes en Italie avec la Lega Nord qui dirige des villes (on a vu Vérone etc) des régions et participe au gouvernement. Un parti xénophobe (anti-rom, par exemple) qui surfe sur la vague de l'industrialisation du nord de l'Italie beaucoup plus forte que le mezzogiorno, qui est en prime dévasté par l'économie parrallèle. Et plus généralement en Europe, les partis d'extrême droite montent.

Et tout cela grâce au fait que les différents pays, les différentes régions subissent la même politique monétaire (euro fort) et budgétaire (réductions fiscales) quand il devrait y avoir des traitements différents pour chaque économie différente. Doit-on vraiment investir le même montant d'argent partout de la même façon, ou doit-on aider les territoires (régions, pays) où l'économie est la moins forte, les emplois les plus rares ? C'est la même chose...

Et tout cela grâce au fédéralisme béat de la gauche qui a permis à l'Europe de transformer la BCE en chasse-gardée des néo-libéraux et la politique de cette BCE dictée par l'Allemagne et leur structure économique qui n'a rien à voir avec la notre.

Qu'on voit comme avenir des pays comme la Grêce qui soient indéfiniement subventionnés par les pays les plus riches est absurdes. Cela favorise les mouvements nationalistes et la haine entre les peuples. Il faut permettre aux grecs de renforcer leur économie, et pour cela, il faut arrêter de leur imposer une monnaie qui détruit leur tissu industriel et leur permettre une dévaluation qui sera et bonne pour le poids de la dette et bonne pour la compétitivité de leurs entreprises.