de alamo » Sam 5 Mai 2012 07:58
Relique et Crocket ont d'une certaine manière raison tous les deux.
le scrutin uninominal à un tour est un déni de démocratie; il est fait pour rendre le bipartisme obligatoire, ou sinon un parti peut obtenir la quasi totalité des sièges en représentant 25 à 30% des voix (12 à 20% des inscrits, vu que ce type de scrutin, en France, favoriserait l'abstention). C'est bien pour cela que Sarkozy voulait le mettre en place pour l'élection des conseillers territoriaux, avec le souci de la démocratie qui le caractérise.
Maintenant, qu'un parti qui fait 18% (à mon avis aux Législatives où le scrutin est moins personnalisé, plutôt 11 ou 12%, mais ça ne change rien à la question de fond) ne soit pas représenté à l'Assemblée revint à créer une catégorie de "sous-citoyens" dont la voix ne compte pas, et contribue à déconnecter le Parlement de la population. Cette déconnection est apparue de façon crinte au moment du référendum de 2005 : 55% de non dans la population, 85% de oui chez les parlementaires, obtenus grâce à environ 45% du corps électoral (total UMP / PS au 1er tour des Législatives).
Au final, désintérêt d'une partie croissante de la popultion pour la politique et lesélection ("tous pareil", "de toute façon on ne compte pas", etc), et légitimation du discours de victimisation des partis (le FN en premier) qui sont écartés.
En juin M. Le Pen aura beau jeu de comparer les scores et nombres d'Elus du FN avec ceux du PRG ou d'EELV pour dénoncer un déni de représentation démocratique.
Dans l'absolu, le seul mode de scrutin totalement démocrtique serait la proportionnelle. La vraie proportionnelle au niveau national bien sûr. Pas le mode de scrutin raffarinien ubuesque des élections européennes avec une "proportionnelle" par région (aux Européennes !), ni la proportionnelle départementalisée (pour 2 ou 3 sièges) de 1988, qui sont eux aussi fait pour avantager les partis dominants et essayer de pousser à une bipolarisation dont la population n'a jamais voulu dans ce pays (le bipartisme a d'aileurs commencé depuis 15 ans à s'effondrer dans la plupart des pays où il était institutionnalisé).
les discours sur "l'instillation", comme disait Mitterrand, d'une part de proportionnelle (15% de l'Assemblée), en laissant entendre qu'elle pourrait se faire au niveau départemental, sont assez inquiétants pour la démocratie, en ceci que ce système risque de renforcer encore le poids relatif des deux partis dominants : PS et on va dire UMP ou ce qui le remplacera...