pierrot a écrit:Les intentions prêtées à Angela Merkel de mettre fin à la coalition actuelle, au profit d'une grande coalition avec le SPD (voir ici) peuvent peut-être expliquer ce qui ressemble à un léger retournement de situation en faveur du FDP. A confirmer dans les prochaines enquêtes et surtout lors des votes régionaux à venir.
Lorsque c'est nécessaire, les électeurs conservateurs ont souvent tendance (et en particulier via le système de la deuxième voix) à favoriser les libéraux, partenaire vers lequel va leur préférence pour former une collation avec la CDU.
Certes, la crédibilité et la transparence sont des éléments importants pour rendre la politique plus compréhensible. Les autres partis commencent d'ailleurs à le comprendre et appliquent la recette des Pirates en se mettant à leur tour à ouvrir le dialogue. Reste que le principe de la transparence ne saurait se substituer à celui de la responsabilité qui incombe à chaque élu. Près de 200 000 électeurs de Berlin [en septembre] et de la Sarre [en mars] ont donné aux Pirates une responsabilité politique. De toute évidence, tous ne savent pas la manier.
Hartmut Semken et Martin Delius, les deux dirigeants berlinois [respectivement à la tête de la fédération régionale et du groupe parlementaire] qui ont, dans des contextes différents, usé des comparaisons avec le parti nazi, ont tous les deux fait le choix de la transparence absolue : Delius a posté son commentaire sur Twitter et s'est expliqué sur son blog, il a fait face aux journalistes et a retiré sa candidature à l'exécutif national. Semken a également présenté ses excuses et émis la possibilité de démissionner de ses fonctions.
Deux tiers des électeurs ont choisi les pirates par rejet de la classe politique traditionnelle. Un tiers seulement approuve leur programme. «Ils rassemblent un vote protestataire et populiste, insiste un politologue qui ne les aime guère. Leur discours contre les partis au nom de la démocratie directe sur Internet est naïf, voire dangereux. Ils rejettent toute idéologie, se disent profondément pragmatiques et sont persuadés de détenir la vérité.»
Electeur type des pirates, Roger, 24 ans, est inactif. Désintéressé par toute idéologie, il s’abstenait de voter jusqu’en septembre. Bidouilleur informatique, Roger est DJ à ses heures et vit des minima sociaux. Taciturne, son visage ne s’anime que lorsque la conversation s’engage sur la confidentialité des données informatiques. Roger a rejoint les pirates en 2009, lorsque la ministre de la Famille a décidé de renforcer le contrôle étatique sur Internet pour lutter contre la diffusion de sites à caractère pédophile. En quelques mois, les pirates allemands sont alors passés de 7 000 à 29 000 membres.
«Le Parti pirate, dénonce le quotidien Tagesspiegel, incarne cette société internet dans laquelle chacun s’improvise expert, trouvant sur le Net une recette de cuisine, une réponse à ses maladies, à ses questions sur les impôts plutôt que de consulter un spécialiste…» «Ils veulent faire autrement que les autres partis, mais ils devront s’adapter, estime le politologue Alexander Hensel, de l’université de Göttingen. Jusqu’à présent, les pirates ont curieusement franchi sans dommage un certain nombre d’obstacles, pourtant généralement éliminatoires en Allemagne, comme les accusations de sexisme, ou de mollesse face à la présence de moutons noirs issus de l’extrême droite dans leurs rangs. Mais la pression est forte : il leur faudra respecter le jeu politique et médiatique.»
Pullo a écrit:Gerhard Schröder, alias "le camarade des patrons", alias "l'employé de Gazprom", a refait parler de lui dernièrement, en disant que les sociaux-démocrates ne devaient pas "copier" Hollande pour gagner en 2013 :
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
Quand on se souvient des conditions dans lesquelles il a quitté le pouvoir en 2005, les cadres du SPD devraient réfléchir à deux fois avant de suivre ses conseils...
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