Campagne de Jean-Luc Mélenchon

[vudeloin]

Je n'ai surtout pas l'impression que Mélenchon ait besoin du soutien de la presse hebdomadaire...
Notamment du Point, vitrine du groupe Pinault...
Je pense même que le Front de gauche se "'pousse" tout seul, avec ses media.

[amateur]

En fait on peut se demander : que cherche le point ?

Le Point fait comme toute la presse de droite: il veut pousser Mélenchon en le victimisant pour qu'Hollande fasse le plus petit score possible, ce qui permettra de limiter la dérouillée qui attend Sarko.

J'ai une tout autre lecture, constatant qu'il est vain de chercher à faire baisser Hollande, la stratégie vise maintenant à faire reculer Mélenchon, pour limiter le score de la gauche au second tour et partir sur une défaite honorable 52 48 imputable à la crise et aux reports insuffisants du FN.

On a remarqué en effet que chaque fois que Mélenchon monte au 1er tour, au vu de la qualité des reports sur Hollande, l'écart s'accroît au second tour en faveur d'Hollande au dépens du président sortant.

Cette stratégie est partagée car elle sert les intérêts de Sarkozy, de Le Pen qui serait assurée de la 3 ème place mais aussi paradoxalement de Hollande qui ne verrait pas d'un mauvais oeil que cet encombrant allié soit plus modeste.

[ploumploum]

J'ai regardé le meeting de Mélenchon : attaques contre Sarkozy, Le Pen et contre la mollesse d'Hollande, notamment sur le SMIC.
L'ambiance avait l'air joyeuse.

Parfois, dans la prestation de Mélenchon, j'ai retrouvé un peu de De Gaulle...

[Relique]

La retransmission a presque convaincu une socialiste convaincu, vote-util-iste, très fidèle au PS, de voter pour lui. Faut dire que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas chanté l'internationale et la marseillaise avec autant de ferveur, ça a dû rallumé les esprits adolescents et de 1981...

[ploumploum]

Mélenchon a conclut sa campagne vendredi par une visite d'usine.
Mais ce qui a retenu aussi mon attention, c'est que jeudi soir il annoncé une convention du Front de Gauche, dans le but de préparer les législatives et l'après-présidentielle.

[pierrot]

Imaginez que le 22 avril, il finisse 4ème à 12%, 5 point derrière Marine Le Pen et 15 points derrière François Hollande. Son score à deux chiffres, qui il y a six mois serait apparu comme un très grand succès, semblera presque décevant au regard de ce que laissent penser sa campagne et la dynamique des sondages.

On en est donc bien arrivé là et même un peu plus bas pour JLM, qui présente la particularité de réaliser un score historiquement haut (depuis 1981) mais pourtant décevant. La vraie percée de ce scrutin étant plutôt les +/- 7 millions de voix de MLP.

[Vimay75]

Bien plus que le nom de Le pen, qu'il répète encore et encore avec une visible jouissance, c'est le nom de Hollande qui semble le plus imprononçable pour Jean-Luc Mélenchon. Cela en dit long sur la personne.
Mettons cela sur le compte de l'amertume, lui qui se voyait si ce n'est en haut de l'affiche(quoique...), du moins en faiseur de roi.

[alamo]

entièrement raison Pierrot.
si on avait annoncé à JLM un score à 11% encore en décembre dernier, il aurait signé tout de suite, comme aurait dit Thierry Roland.
après avoir rêvé à 14 ou 15%, il y a forcément une déception, alors que c'est le score le plus élevé d'un candidat de gauche hors PS depuis Marchais en 1981.
au moins trois éléments l'ont fait redescendre sur la fin :
- un réflexe de "vote utile" de dernière minute (et j'en connais, des hésitants qui ont fini, devant l'isoloir, par glisser le bulletin Hollande dans l'enveloppe par peur devoir Sarkozy pavoiser après être arrivé en tête
- le très faible score dans les DOM-TOM (pire qu'en Alsace) : notamment à la Réunion, le PCR (dont la seule représentante à l'Assemblée siège avec le PCF et ses alliés) appelant à voter FH au 1er tour a été fortement suivi
- un mauvais (sur le plan stratégique s'entend, je ne porte pas de jugement sur le fond ou le côté moral) choix de thèmes dans la dernière période : l'ode au métissage du discours de Marseille (comme dans un article du Monde époque E. Plenel) et le spot de campagne mettant l'accent sur la régularisation des sans papiers ont sans doute fait refluer vers le FN des électeurs qui n'étaient pas loin de se laisser séduire par la nouvelle "grande gueule" de la campagne

on pourrait y ajouter le tir de barrage de dirigeants du PS et surtout d'EELV, inquiets de sa progression contre lui dans la dernière ligne droite. c'est d'ailleurs le sens de son discours un peu amer de dimanche soir, mais franchement, vu l'influence réelle de Joly, Duflot ou Cohn-Bendit dans cette élection, ça n'a pas été déterminant

plus étonnant (et pas forcément idéal pour le FdG pour aborder une élection plus locale comme les Législatives), un nivellement du score du FdG par départements, avec un resserrement un peu partout autour de la moyenne nationale : il n'y a pas si longtemps, avec le même score national moyen, le PCF aurait fait moins de 2% en Alsace et 22% dans l'Allier.

[ploumploum]

- un mauvais (sur le plan stratégique s'entend, je ne porte pas de jugement sur le fond ou le côté moral) choix de thèmes dans la dernière période : l'ode au métissage du discours de Marseille (comme dans un article du Monde époque E. Plenel) et le spot de campagne mettant l'accent sur la régularisation des sans papiers ont sans doute fait refluer vers le FN des électeurs qui n'étaient pas loin de se laisser séduire par la nouvelle "grande gueule" de la campagne

Pour le spot de campagne, c'est aussi ce que je me suis dit. Mélenchon réalisait une campagne où il pouvait (re)capter les voix des ouvriers, mais le clip a, je crois, cassé la dynamique.

[OctavioMey]

- un mauvais (sur le plan stratégique s'entend, je ne porte pas de jugement sur le fond ou le côté moral) choix de thèmes dans la dernière période : l'ode au métissage du discours de Marseille (comme dans un article du Monde époque E. Plenel) et le spot de campagne mettant l'accent sur la régularisation des sans papiers ont sans doute fait refluer vers le FN des électeurs qui n'étaient pas loin de se laisser séduire par la nouvelle "grande gueule" de la campagne

Pour le spot de campagne, c'est aussi ce que je me suis dit. Mélenchon réalisait une campagne où il pouvait (re)capter les voix des ouvriers, mais le clip a, je crois, cassé la dynamique.

Je ne sais pas si l'électeur moyennement ou peu politisé (fréquent en milieu populaire) regarde assidument les clips de campagne, cela me semble une raison plutôt marginale, même si vous avez raison ce thème ne "parle" pas à cet électorat, voire le fait fuir.
Les autres raisons sont sans doute la déperdition des voix vers la gauche (vote utile vers Hollande, marginalement vers Poutou), une fin de campagne qui m'a semblé s'essouffler autour du noyau militant et convaincu et des thèmes qui satisfont cette population. C'est très valorisant de réunir des centaines de milliers de militants et de sympathisants mais il y a un risque de s'enivrer de ces démonstrations de force et d'oublier de s'adresser aux autres français, peut être moins sensibles aux références philosophiques, littéraires et historiques de JLM, mais qui auraient pu se reconnaître dans une partie de son programme.