de alamo » Lun 16 Avr 2012 14:54
Effectivement personne n’a visiblement encore essayé de recenser de façon exhaustive les circonscriptions susceptibles (avec des probabilités plus ou moins importantes mais réelles) d’envoyer un député du FdG à l’Assemblée. Cela permettrait pourtant d’en finir avec le fantasme d’un PCF allant quémander des circonscriptions au PS comme le fait EELV, fantasme de journalistes peu connaisseurs d’histoire électorale et de sociologie politique (beaucoup moins en tout cas que les internautes de ce forum), relayé pour des raisons compréhensibles (nous sommes en campagne électorale) par des caciques du PS comme J. Cahuzac.
La liste qui suit permet de penser que l’objectif du FdG n’est pas de « sauver son groupe parlementaire » comme on nous le serine à chaque élection depuis trente ans. Rappelons qu’en 2007, on nous avait annoncé un nombre de députés PCF réduit à 4 ou 5 élus. Il y en a eu une vingtaine dans un contexte particulièrement défavorable.
A contrario cela permet aussi de cadrer le nombre (limité) de circonscriptions gagnables par le FdG et d’évaluer le niveau maximum de l’effectif du futur groupe. Ensuite on est dans les statistiques. Sur l'ensemble des possibles, le FdG ne l’emportera pas partout, d’autant que les élections n’ont lieu que dans deux mois.
Ceci dit, on peut classer ces circonscriptions en plusieurs catégories (pour lancer le débat)
Les réélections pépères (dans un fauteuil)
- Nord 20ème (Saint-Amand) : A. Bocquet aura-t-il besoin d’un deuxième tour ?
- Puy-de-Dôme 5ème (Thiers, Ambert) : A. Chassaigne fera-t-il mieux que Bocquet ?
- Seine-Maritime 8ème (Le Havre) : le siège de JP Lecoq a été supprimé, la nouvelle circonscription regroupe les parties les plus à gauche de la sienne avec celle de D. Paul, l’autre député PCF plus confortablement installé : typiquement la « réserve indienne » sacrifiée par Marleix. Aucun risque donc pour le FdG
- Seine-Saint-Denis 4ème (Blanc-Mesnil, Stains) : a priori une formalité pour MG Buffet, le découpage lui étant encore plus favorable qu’avant
Les réélections plus que probables (ou quasi certaines)
- Bouches-du-Rhône 13ème (Martigues) : la candidature de P. Lombard contre son successeur à la Mairie de Martigues ne devrait pas empêcher G. Charroux de conserver la circonscription au PCF (même si c'est sans doute son seul objectif)
- Cher 2ème (Vierzon) : N. Sansu, nouveau Maire de Vierzon, devrait succéder sans problèmes à JC. Sandrier dans une circonscription où le PCF détient six cantons sur huit dont deux gagnés en 2011. Et encore le Conseiller Général divers gauche de Saint-Doulchard avait été élu à l’origine en tant qu’apparenté PCF.
- Nord 16ème (Marchiennes) : JJ. Candelier ne devrait pas avoir trop de soucis à se faire
- Nord 17ème (Douai) : M. Dolez avait été élu sous l’étiquette PS avant de passer au PG. Il devrait conserver une partie de son électorat d’origine et y ajouter celui du PCF, et part favori.
- Hauts-de-Seine 1ère (Gennevilliers) : on voit mal R. Muzeau devancé par le PS dans ce fief historique du PCF (voir les résultats des Régionales et cantonales)
- Hauts-de-Seine 4ème (Nanterre) : peu de risque là aussi pour J. Fraysse, dont le successeur à la mairie de Nanterre, P. Jarry, a été réélu au premier tour aux Municipales après être entré dans un fauteuil au Conseil général. R. Karoutchi ne s’y était d’ailleurs pas trompé, se défilant prudemment en oubliant ses discours martiaux de reconquête de la Préfecture des Hauts-de-Seine
- Hauts-de-Seine 11ème (Bagneux, Montrouge) : MH. Amiable, maire PCF de Bagneux, ne devrait pas avoir trop de mal à conserver son siège. Rappelons qu’en 2007, le PS, fort de la première place de Ségolène Royal aux Présidentielles dans ces trois circonscriptions, avait proposé généreusement un accord au PCF consistant à lui laisser Gennevilliers en échange d’un abandon de Nanterre et Bagneux au PS. Le PCF avait décliné poliment l’offre et avait remporté les trois sièges assez facilement. Encore une démonstration qu’une élection locale, même législative, n’est pas l’élection présidentielle. En revanche, pour les Législatives 2012, les instances départementales du FdG ont annoncé des surprises dans les Hauts-de-Seine ; j’avoue je ne vois pas bien où…
- Seine-Saint-Denis 2ème (Saint-Denis) : on imagine mal P. Braouezec inquiété par le PS, qui lui conteste mairie, cantons et présidence de la communauté d’agglomération depuis longtemps, avec le succès que l’on a pu constater
- Seine-Saint-Denis 7ème (Montreuil) : JP Brard avait perdu la Mairie de Montreuil un peu par l’usure du pouvoir et par excès de confiance en soi comme on l’a dit, mais surtout à cause des quelques voix qui ont manqué à la candidate UMP pour être présente au deuxième tour. D. Voynet, devancée au premier tour, a bénéficié au deuxième du plein soutien de l’UMP de P. Devedjian qui n’a pas oublié ses batailles contre les rouges du temps d’Occident. Le PCF a depuis engagé la reconquête de Montreuil en remportant en 2011 le canton le moins favorable de la ville. Il en détient le deuxième et n’avait du laisser la place à un PS dans le troisième que pour 50 voix au premier tour (alors que l’extrême gauche avait fait près de 12%). Bagnolet est toujours PCF. Donc normalement pas de gros risque pour JP Brard, soi dit en passant l’un des députés les plus actifs et les plus indispensables de l’Assemblée (mais je dirais la même chose de N. Dupont-Aignan)
- Seine-Saint-Denis 11ème (Tremblay, Sevran) : le rapport de forces issu de la Présidentielle entre Mélenchon et Joly ira plutôt dans le sens du tandem FdG Asensi/Autain (FASE tous deux) que dans celui de S. Gatignon. LE PCF n’a pas digéré la candidature unique EELV-PS, a fortiori au profit d’un candidat ex PCF (considéré comme un traître pas son ancienne formation, et il faut le dire comme un zozo par beaucoup de gens pourtant bienveillants au départ, suite à ses écrits sur le cannabis ou l’appel à l’armée pour rétablir l’ordre dans sa ville); Le FdG pourrait d’ailleurs être en mesure d’imposer dans ses discussions avec le PS la présence d’un candidat socialiste ou au moins le retrait du soutien du PS au premier tour à son « ennemi ». La candidature commune EELV-PS, dans cette circonscription, n’est pas forcément actée définitivement
- Val-de-Marne 10ème (Ivry) : malgré ses qualités, le Maire du Kremlin-Bicêtre JL Laurent (ancien vice-président du Conseil Régional en charge du Logement pendant douze ans, beaucoup regretté par les professionnels) aura du mal à inquiéter le sortant PCF P. Gosnat dans ce bastion symbolique du PC.
Les réélections ou successions possibles mais incertaines
- Aisne 4ème : situation compliquée en apparence par la candidature de F. Alliot, soutenu par le député sortant J. Desallangre. Ceci étant rappelons que J. Desallangre, à l’époque chevènementiste, a été élu puis réélu comme candidat soutenu pas le PCF, en position de force également dans la Mairie de Tergnier. Dans une circonscription dont le PC détient 4 cantons sur 6 et nombre de Mairies, il semble que JL. Lanouilh parte favori, d’autant que F. Alliot, qui a appelé à voter Hollande au 1er tour des Présidentielles, n’apparaît pas vraiment comme un candidat dissident du FdG mais risque plutôt de gêner la candidate MRC présentée par le PS.
- Rhône 14ème (Vénissieux) : avec un redécoupage défavorable renforçant le poids du PS et les désaccords côté PCF/FdG sur le choix de la candidate (pourtant la seule probablement capable de conserver la circonscription d’A. Gérin), le jeu est très ouvert au premier tour à gauche. La droite n’a aucune chance, elle risque d’ailleurs fortement d’être éliminée d’entrée par le FN. Encore jouable pour le FdG grâce à l’effet Présidentielles, mais pas gagné d’avance.
- Somme (1ère (Amiens Nord – Abbeville) : le retrait de M. Gremetz et le redécoupage intégrant Abbeville fait de cette circonscription la plus susceptible en France de passer du PCF (M. Gremetz était d’ailleurs un député dissident hors FdG) au PS. Encore faisable pour le candidat FdG mais il lui faudra un sacré « effet Mélenchon » et surtout une campagne législative retrouvant les accents du référendum de 2005 dans ce département fortement « noniste »
Les pertes probables
- Paris : M. Billard, dont la circonscription a été supprimée, aura énormément de mal à devancer la candidate socialiste, même peu connue, dans la 5ème circonscription (3ème et 10ème Arrdts) où elle se présente cette fois sans soutien PS et EELV. Je ne vois d’ailleurs pas de député FdG élu à Paris, même s’il progresse en raison d’une certaine « boboïsation » du PCF parisien constatable depuis plus de dix ans.
Les gains probables
- Isère (Echirolles) : en 2007 deux candidats PCF s’étaient affrontés, et avaient permis l’élection d’un député socialiste alors que leur score cumulé était nettement supérieur à celui du PS. Pas de ça en 2012, et le Maire d’Echirolles devrait récupérer le siège pour le FdG
- Nord 19ème (Denain) : Le PCF détient tous les cantons de la circonscriptions et envoie deux poids lourds locaux pour reconquérir le siège. Le PS ne part pas favori
- Pas-de-Calais 7ème (Calais) : au vu de la confusion générale (pour être poli) due à la multiplicité des candidatures, J. Hénin, ancien Maire PCF de Calais, semble partir favori, surtout dans l’optique d’affronter le FN au deuxième tour.
- Val-de-Marne 3ème (Villeneuve-St-Georges, Boissy-St-Léger) : Le FdG a reconquis (Villeneuve-St-Georges, Villeneuve-le-Roi) ou conquis (le canton de Boissy-St-Léger) des positions dans ce secteur. C. Duflot a fui prudemment une lourde défaite assurée (faire de la politique autrement, c’est surtout aller en faire ailleurs, comme disait un élu parisien) et le retour gagnant de RG Schwarzenberg paraît plus qu’improbable, surtout en étant confronté à un PS dissident et un écologiste. Le Maire de Limeil-Brévannes J. Rossignol, ex PS passé au PG, semble favori pour enlever le siège à une droite qui le détient quasiment par erreur (par effraction dirait F. Baroin)
Les gains possibles (souvent des reconquêtes de sièges perdus par le PCF)
- Allier 1ère (Moulins) : bataille au 1er tour entre la candidate PCF (vice-présidente du CG) et un « baron » du PS très bien implanté ; si Mélenchon est devant Hollande aux Présidentielle dans l’Allier, tout peut arriver…
- Allier 2ème (Montluçon) : le candidat PS n’a pas la pointure de celui de la 1ère, le candidat PCF L. Bourduge a des chances réelles de récupérer une circonscription qu’il a détenue
- Bouches-du-Rhône 10ème (Gardanne) : dans un contexte favorable à la gauche, le FdG peut récupérer sur la droite une circonscription qui a subi par le passé moult avanies (candidatures successives de Kouchner et Tapie, on ne peut le souhaiter à personne…)
- Bouches-du-Rhône 7ème : la plus favorable de Marseille au FdG avec un poids lourd (Coppola), soutenu par toute la bande à Guédiguian et dans un contexte de dissidence côté PS : s’il y en a une pour le FdG sur Marseille, ce devrait être celle-lÃ
- Côtes d’Armor 4ème (Guingamp) : le candidat EELV investi par le PS doit faire face à la dissidence du Maire PS du chef-lieu, dans une circonscription déjà détenue par le PCF dans le passé, comme à des périodes diverses 10 des 14 cantons de la circonscription. Le premier tour sera disputé à gauche et a des chances de tourner à l’avantage du FdG qui présente un « notable » bien implanté.
- Gard 4ème (Alès, Pont-Saint-Esprit) : Marleix s’est surpassé dans le Gard pour tenter de sauver M. Roustan et barrer la route aux « rouges » (dans les limites de l’ancienne circonscription, le FdG était quasiment assuré de l’emporter. Dans un contexte favorable à la gauche, cela ne sera peut-être pas suffisant, et le favori sera bien plus le populaire Maire de Barjac E. Chaulet (FdG), fondateur d’un festival de chansons parrainé par Jean Ferrat, que le candidat EELV investi par le PS C. Cavard (qui rappelons-le avait à l’origine été élu conseiller général de Saint-Chaptes en tant qu’apparenté PCF)
- Gard 5ème (Alès, Le Vigan) : bataille à trois à gauche avec le PS et EELV qui risquent de se neutraliser au profit de JM Suau (FdG), élu cantonal de la partie la plus peuplée et urbanisée de la circonscription.
- Hérault 7ème (Sète) : malgré le remodelage farfelu de Marleix, le FdG possède des chances réelles. Le PCF est toujours devant le PS à Sète, Pézenas et Florensac ont eu jadis des Maires et Conseillers généraux PC, la chute du PCF dans le département venant pour beaucoup des dissidences internes à l’époque de P. Juquin. Et le département est volontiers frondeur (au référendum de 2005 comme dans son soutien à G. Frèche aux Régionales)
- Hérault 8ème (Frontignan) : A. Revol, tête de liste FdG aux Régionales, peut avoir ses chances, le PCF étant traditionnellement fort à Frontignan, et sa cote personnelle pouvant jouer au-delà des limites de sa commune de Grabels dans la partie proche de Montpellier.
- Loire 4ème (Firminy) : petite chance de l’emporter pour le Maire PCF d’Unieux, qui devrait être en tête de la gauche, malgré un redécoupage où tout a été imaginé pour sauver le siège du député UMP sortant D. Cinieri (qui a cependant perdu la Mairie de Firminy aux dernières Municipales). Dans un duel au 2ème tour, la droite reste favorite. En cas (assez probable) de triangulaire avec le FN, le siège a de fortes chances de basculer
- Meurthe-et-Moselle 3ème (Longwy) : maintenant que le FdG a réglé ses problèmes de désignation de candidat et présente un élu local (Maire et CG) fortement enraciné et choisi par les militants locaux, il part avec de fortes chances dans une circonscription où il détient 5 cantons sur 7 (dont celui de Briey rajouté dans le redécoupage). Si l’on ajoute l’ambiance actuelle dans la sidérurgie…
- Nord 21ème (Valenciennes) : le redécoupage est très clairement fait pour conforter JL. Borloo mais en cas de vague rose/rouge, celui-ci risque d’être très menacé. D’autant que vu la portée symbolique de la circonscription, le FdG devrait mettre le paquet dans la campagne autour de F. Thiémé, élu local solidement implanté (qui ne devrait faire qu’une bouchée de l’élue lilloise EELV parachutée de Lille investie par le PS)
- Oise 6ème (Noyon) : P. Carvalho avait créé la surprise lors d’une triangulaire en 1997 (surprise relative pour qui connaissait son parcours, même un article du Figaro le donnait devant le PS au premier tour ; il n’y avait pas d’accord PS/PCF de premier tour dans cette circonscription comme cela a pu être écrit par ailleurs). Rappelons pour l’anecdote qu’il s’était présenté à l’Assemblée en bleu de travail, faisant dire à un A. Bocquet agacé « heureusement que nous n’en avons pas un plongeur chez Cousteau, il serait venu avec ses palmes et son tuba ». Depuis il a renforcé son assise locale avec un effet d’entraînement qui a conduit le PCF a gagner quelques mairies dans le secteur, et sa fidélité à Robert Hue (étiquette MUP) ne lui a pas fait perdre le soutien du PCF. Une triangulaire étant à nouveau très probable dans cette circonscription où le FN est très haut, Carvalho peut récupérer le siège
- Pas-de-Calais 3ème (Lens) : le duel sera au premier tour entre le FdG et le PS (et normalement assez ouvert, surtout avec les problèmes actuels à la Fédération PS du Pas-de-Calais et la présence d’un élu EELV crédible concurrençant le candidat PS). Le survivant devrait se retrouver tout seul pour faire 100% des voix au deuxième tour.
- Pas-de-Calais 11ème (Hénin-Beaumont) : pour affronter Marine Le Pen au second tour, les jeux sont ouverts au premier, le FN s’étant aussi renforcé à Hénin en raison des turpitudes de l’ancien maire socialiste (qui vient dans un livre récent de balancer ses camarades de la Fédération, pour ajouter à l’ambiance délétère au sein du PS local). Le PCF dispose de points forts dans la circonscription et présente le patron de sa fédération.
- Pas-de-Calais 12ème (Liévin) : les bisbilles internes au PS dans la circonscription du très controversé Kucheida pourraient bien favoriser le FdG dans un secteur qui a déjà eu un député communiste dans un passé pas si lointain
- Pyrénées-Orientales 1ère (Perpignan) : J. Vila (PCF) avait été élu grâce à un accord de premier tour en 1997 dans cette circonscription où une gauche divisée risque encore d’être éliminée d’entrée. Au vu des rapports de force établis lors de la Présidentielle, on peut envisager un accord national avec un FdG pour trois PS dans le département. C’est la première circonscription de la courte liste que revendiquera le FdG dans le cadre d’un accord de ce type. Gagnable donc en triangulaire avec le FN (ou face au FN tout court) ; pour le symbole, la gauche ne peut pas se permettre d’offrir une chance de victoire à L. Alliot, compagnon de Marine Le Pen.
- Seine-Maritime 3ème (Sotteville) : le sortant PS ne se représente pas, le FdG détient deux cantons sur cinq (et a gardé des forces sur Petit-Quevilly) et présente un Maire de poids : duel ouvert à gauche au premier tour, le score PCF est toujours loin au dessus de sa moyenne nationale dans ce secteur et l’effet Mélenchon peut jouer
- Seine-Maritime 6ème (Dieppe). Le télégénique maire PCF de Dieppe S. Jumel a le vent en poupe, son influence va au-delà des limites de sa ville (et le PCF est également fort dans le nord de la circonscription limitrophe de la Somme). Il pourrait devancer S. Hurel au premier tour pour l’emporter au deuxième, ce ne serait pas la première fois que le secteur aurait un député communiste. Dommage pour S. Hurel, assez active à l’Assemblée et faisant partie de la poignée de députés PS ayant voté contre le MES, c’est-à -dire finalement comme le Groupe FdG
- Haute-Vienne 2ème (Limoges ouest, Saint-Junien) : le FdG élargi au NPA (Terre de Gauche) est sur les vents ascendants (Régionales, cantonales où il a pris des cantons au PS). Malgré l’ajout d’une partie de Limoges dans le redécoupage Marleix (qui a sans doute essayé de sauver les sortants socialistes de l’avancée des « rouges »), la candidate ADS, adjointe au Maire de St-Junien, pourrait récupérer pour le FdG l’ancienne circonscription de M. Rigout.
- Essonne 7ème (Savigny, Viry) : G. Amard, élu local PG (ex PS) bien enraciné a d’assez fortes chances de devancer la candidate EELV parachutée et de prendre la circonscription à la droite
- Essonne 10ème (Grigny, Ste-Geneviève) : malgré un changement de suppléant en catastrophe pour éviter une dissidence PS, M. Boutih risque d’avoir du mal à succéder à J. Dray (qui le soutient comme la corde soutient le pendu), face à un F. Delapierre qui bénéficie de tout l’appareil du PCF qui détenait à une époque toutes les mairies de la circonscriptions. Il n’en a d’ailleurs jamais réellement perdu aucune à une élection (sauf tout récemment Fleury-Mérogis), la perte de Ste-Geneviève-des-Bois et St-Michel-sur-Orge étant survenue suite à la vague de dissidence juquiniste, les maires ex-PCF transmettant ensuite leur mairie à des PS ou divers gauche.
- Seine-Saint-Denis 5ème (Drancy, Bobigny) : contrairement à ce qu’a pu raconter D. Goldberg, les tripatouillages marleixiens n’ont jamais eu pour but de « sauver le soldat Buffet » qui n’en a aucun besoin, mais de « sauver le soldat Lagarde » en lui ajoutant la commune de droite du Bourget. Ce ne sera peut-être pas suffisant contre l’élu de Bobigny qui représente à nouveau le FdG. JC Lagarde avait été élu député la première fois avec le plus faible écart de deuxième tour en France. Depuis, la « grande gueule » indépendante de l’époque a trahi Bayrou et s’est collé une étiquette Sarkoziste sur le front qui risque d’être lourde à porter en juin prochain.
- Val-de-Marne 11ème (Villejuif, Cachan) : bataille serrée en perspective entre le député maire PS de Cachan JY Le Bouillonnec, une grosse pointure que d’aucuns (dont je fais partie) espèrent voir devenir Ministre du Logement si FH remporte la Présidentielle, et le conseiller général PCF de Villejuif G. Delbos. Le Bouillonnec pourrait être handicapé par la présence au premier tour d’un élu EELV d’Arcueil. La droite n’a aucune chance …
- Val d’Oise 5ème (Argenteuil) : le Maire PS de la Ville, P. Doucet, a réussi à se faire détester d’une bonne partie de la population de la ville, et accessoirement à faire passer les trois cantons de la ville à droite en un an. Le PCF n’ayant plus de vrai candidat d’envergure sur Argenteuil, c’est le Maire de Bezons D. Lesparre (app. PCF) qui représentera le FdG avec de réelles chances de figurer au deuxième tour (on peut prédire qu’il fera un carton sur sa ville et fera jeu égal avec le PS sur Argenteuil), Restera à l’emporter contre le sortant UMP, dans un secteur où le score de la gauche au deuxième tour des Présidentielles devrait se situer entre 65 et 70%.
Les surprises possibles dans des circonscriptions moins habituelles
- Bouches-du-Rhône 9ème (Aubagne – La Ciotat) : jouable en triangulaire avec le FN même si les changements sociologiques de la côte tirent le secteur vers la droite
- Bouches-du-Rhône 4ème (Marseille) : la dissidence de L. Narducci contre P. Mennucci fera-t-elle l’affaire de la candidate PCF ? En revanche les chances de F. Dutoit dans la 4ème paraissent limitées
- Dordogne 2ème (Bergerac) : le PCF progresse dans le sud du département et présente sous la bannière du FdG un candidat de qualité, une dissidence est probable côté PS, le FN peut atteindre le second tour. Fait partie des possibles bonnes surprises pour le FdG (rappelons qu’en 1997, M. Suchod, chevènementiste, était le candidat soutenu par le PCF). Ceci étant D. Garrigue, dernier fidèle villepiniste dont l’image n’est pas attachée à celle de N. Sarkozy, reste favori au deuxième tour.
- Eure 5ème (Vernon, Gisors) : la candidature dissidente d’Anne Mansouret semble avoir pour objectif premier de barrer la route au candidat EELV désigné par le PS ; elle a par ailleurs effectivement parrainé Mélenchon et ne tarit pas d’éloge sur le candidat du FdG JL. Lecomte. Celui-ci peut l’emporter, notamment dans une triangulaire (probable) avec le FN.
- Jura 3ème (Dole) : le contexte local peut permettre à P. Viverge (FdG – PG) de retrouver son électorat de son époque PS en y agrégeant les forces d’un PCF plutôt en progrès sur le secteur lors des derniers scrutins. De réelles chances de l’emporter donc. Attention cependant la moustache ne fait pas le Chassaigne (en la matière P. Viverge ressemblerait plus à A. Lipietz, plus connu pour ses ouvrages d’économie keynésienne que pour ses succès électoraux…
- Puy-de-Dôme 2ème (Riom) : au vu de « l’effet Chassaigne » aux élections régionales puis cantonales, L. Estier, notable local actif, pourrait récupérer pour le FdG cette circonscription qui eut (il y a longtemps) un député communiste (on est à la frontière de l’Allier)
- Rhône (Givors) : une dissidence PS contre le candidat PRG désigné, un candidat FdG (PG ex PCF) maire d’une commune importante alors que la principale ville (Givors) est détenue par le PCF depuis la nuit des temps… R. Balme peut créer la surprise, tout dépendra de la façon dont les voix se répartissent entre les trois autres candidats de gauche (l’avantage entre ceux-ci allant sans doute au dissident PS).
- Vaucluse 1ère (Avignon) : sans accord national à gauche, on risque d’avoir des duels entre droite et extrême droite (FN ou autre) dans quatre circonscriptions du Vaucluse sur cinq. La voix de la raison voudrait qu’un accord soit trouvé au profit de trois candidats PS et un FdG, le meilleur de ce côté étant évidemment A. Castelli, conseiller général d’Avignon Est et vice-Pdt du Conseil général. En triangulaire au deuxième tour, la gauche pourrait peut-être l’emporter sur tout le département
- Val-de-Marne 9ème (Vitry, Alfortville) : circonscription acquise à la gauche, mais le jeu peut être ouvert. Le PCF tien Vitry (le canton Ouest a un conseiller général EELV, mais il a été élu en tant que PC et a tourné casaque ensuite, il risque d’ailleurs d’être à la peine aux prochaines cantonales), Alfortville est un fief du PS. Le poids personnel des candidats jouera beaucoup.
- Val d’Oise 8ème (Garges, Sarcelles) : le marquage strauss-kahnien (lourd à porter en ce moment) et les ennuis judiciaires du Maire de Sarcelles F. Pupponi pourraient favoriser le candidat FdG (et vice-président du Conseil Régional) F. Parny, dans une circonscription dont les deux principales villes ont eu longtemps un maire communiste. La faiblesse du PCF par rapport au PS sur Villiers-le-Bel peut cependant sauver le sortant.
Récapitulatif :
On peut donc recenser :
- 4 députés sortants totalement assurés d’une réélection facile
- 11 sortants (ou successeurs désignés) partant nettement favoris
soit déjà 15 élus, seuil pour obtenir un groupe parlementaire. Sans besoin d’aller quémander quoi que ce soit à la Direction du PS
- 3 réélections ou successions plus incertaines en raison d’un redécoupage défavorable ou de dissensions internes , celle de l’Aisne semblant moins difficile à conserver que les deux autres
- 4 circonscriptions dans lesquelles le FdG paraît nettement favori pour l’emporter sur le PS ou la droite
sur le total, on peut imaginrer que le FdG en remporte 5 sur les 7, venant s’ajouter aux 15 précédentes pour retrouver les effectifs du groupe actuel
- 25 circonscriptions gagnables dans des secteurs d’implantation traditionnelle du PCF qui les a d’ailleurs toutes déjà détenu dans un passé plus ou moins récent
- 10 circonscriptions qui n’étaient sans doute pas dans les objectifs du FdG sur le papier mais où ses candidats peuvent créer la surprise en raison du contexte particulier (dissensions dans le camp d’en face, stature du candidat, etc)
Tout ceci quasiment (sauf une ou deux exceptions) sans accord de premier tour avec le parti socialiste. Même si dans ces deux dernières listes le FdG n’en emportait que la moitié, il disposerait d’un groupe parlementaire de 35 à 40 élus. Je pencherais personnellement pour une fourchette entre 42 et 46, à dominante PCF ou apparentés mais avec des élus FG (élus pour la première fois sous cette appartenance), FASE, CAP et sans doute un(e) ADS.
En face une seule défaite quasi certaine (sauf accords fumeux entre le PS parisien et le FdG sur le dos de C. Duflot) à Paris
L’objectif annoncé par A. Chassaigne d’un groupe de 30 députés paraît donc relativement prudent. On peut supposer que la Direction du FdG a en réalité des ambitions plus élevées.
En cas de vraie vague « révolutionnaire » comme dirait JLM, le groupe FdG pourrait se situer entre 55 et 60 députés (le total recensé fait 57 mais il peut y avoir quelques circonscriptions oubliées ou sous-estimées, notamment lorsque le PS a laissé la place à un candidat EELV qui ramera après le score d’Eva Joly aux Présidentielles).Le FdG a des chances de figurer au second tour dans une dizaine d’autres circonscriptions, mais trop ancrées à droite pour l’emporter, et de dépasser les 15 voire 20% au premier tour dans une vingtaine d’autres où le PS est trop fort pour lui.
Ayons à l’esprit un élément que personne n’a évoqué : le jour du deuxième tour des Présidentielles en France se déroulent des Municipales en Italie (qui permettront de tester la popularité de M. Monti) et surtout des Législatives en Grèce. Selon les sondages actuels, la gauche radicale (éclatée en trois partis, un peu comme si se présentaient chez nous le PCF, le PG et le NPA) y est créditée de scores allant de 22 à 42%. Et une sorte de Dupont-Aignan hellène de 8 à 10 % (contre 8 à 13% au PASOK et 13 à 20% au parti de droite parlementaire). Si les résultas confirment les sondages, on peut compter sur Mélenchon et Laurent pour utiliser copieusement dans les discours de campagne aux Législatives cette « insurrection civique » d’un pays d’Europe.
Conclusion : le FdG n’a pas grand intérêt à entrer dans des négociations d’appareil avec la direction du PS (qui provoqueraient d’ailleurs sans doute autant de candidatures socialistes dissidentes que l’accord avec EELV, alors qu’il peut partir à la bataille seul non pas pour « sauver un groupe parlementaire » a priori assuré, mais pour en doubler au moins les effectifs
Message déplacé par Zimmer le 16/04/12 à 16 h 00