Et pour conclure avec l'Allemagne, on ne peut oublier que le FDP n'a toujours eu de députés au Bundestag que par la grâce de la seconde voix, jamais par mandat direct.
En fait, vudeloin, le FDP a eu des élus en mandat direct, mais c'était dans les débuts de la RFA (12 en 1949, 14 en 1953, 1 en 1957) et au moment des législatives de la réunification (1 en 1990). Après avoir lu ces très intéressantes contributions, je vais faire quelques propositions.
1) Elire l'Assemblée nationale à la proportionnelle personnalisée à l'allemande (50% des députés élus au scrutin majoritaire, le reste à la proportionnelle dans le cadre régional, seuil de 5% au niveau national pour être représenté, pas de nombre fixe de députés d'une législature à une autre). Comme l'ont dit vudeloin et d'autres, la France n'est pas faite pour le bipartisme, comme le montre l'échec de l'UMP à faire ce que le PP a réussi en Espagne, à savoir rassembler dans un seul parti toutes les tendances de la droite, du centre-droit à l'extrême-droite. L'Assemblée doit être aussi représentative que possible, 90% des suffrages exprimés au moins doivent être représentés. Le bonus du parti vainqueur, c'est-à -dire l'écart entre son pourcentage de voix et son pourcentage de sièges, ne doit pas être supérieur à 5%. Quant au scrutin majoritaire, il doit faire office de vote préférentiel, pour approuver ou sanctionner des responsables politiques. En Allemagne en 1998, Helmut Kohl avait été battu dans sa circonscription de Ludwigshafen en Rhénanie-Palatinat, où il était tête de liste régionale, par une candidate du SPD, alors qu'il avait été facilement réelu quatre ans plus tôt. Ce vote était une sanction d'autant plus douloureuse que Kohl avait été le ministre-président du land et était né à Ludwigshafen...
2) Fusionner le Sénat et le Conseil économique et social. Le Sénat, ces dernières années, n'a pas vraiment joué son rôle de porte-parole des collectivités locales. Les maires, les présidents de régions et de départements se sont débrouillés comme des grands pour faire entendre leurs revendications (cf. le référendum sur La Poste, le coup de gueule de Montebourg sur les impôts locaux), sans passer par la Haute Chambre. Le Conseil économique et social, lui, est complètement ignoré par les électeurs et les médias (c'est à peine si on parle des rapports qu'il édite), et sert surtout à recaser les potes du pouvoir en place, qu'il soit de gauche ou de droite. Le mieux selon moi serait de fusionner Sénat et CESE pour en faire une "Chambre sociale" qui représenterait les partenaires sociaux et ferait pendant à la "Chambre politique", l'Assemblée nationale, représentant les partis. Quant au mode d'élection, pourquoi ne pas reprendre celui des élections des représentants à la Sécurité sociale ? Les premières élections de ce type avaient eu lieu en 1947, les dernières en 1983. A cause du coût de leur organisation, on les avait remplacé par des désignations. En 1995, un sénateur avait proposé de les rétablir, sans suite.
3) Fusionner les conseils généraux et régionaux. Ces derniers récupèrent les compétences et les moyens financiers des conseils généraux. Et par la même occasion, il faudrait changer le mode de scrutin aux régionales, et appliquer la proportionnelle personnalisée, comme aux législatives.
4) Reformer le mode de scrutin aux municipales afin de rendre les conseils municipaux plus représentatifs. Comme pba et d'autres, je pense qu'il faut ramener le bonus de la liste arrivée en tête de 50% des sièges à 25%.