Le procureur général de la Cour de cassation a annoncé avoir saisi ce matin la commission des requêtes de la Cour de justice de la République du cas d'Eric Woerth, qu'il soupçonne de favoritisme et de prise illégale d'intérêts lors de la cession de l'hippodrome de Compiègne.
La commission des requêtes doit à présent examiner la recevabilité de cette saisine et examiner les qualifications proposées par le procureur général près la Cour de cassation Jean-Louis Nadal. Si elle estime que la saisine n'est pas recevable, c'est la fin de l'affaire. Dans le cas contraire, il reviendra à Jean-Louis Nadal de saisir la commission d'instruction de la CJR. Une enquête pourra alors débuter et aboutir à l'éventuel renvoi d'Eric Woerth devant la CJR pour un procès.
En mars 2010, M. Woerth, alors ministre du Budget, avait cédé une parcelle de 57 hectares de la forêt domaniale de Compiègne, dite de "L'Hippodrome du Putois", à la société des champs de courses de cette ville.
"Vérifier l'absence de liens d'intérêts"
Jean-Louis Nadal explique avoir reçu le 21 octobre, de François Baroin, ministre du Budget, "copie du complet dossier de la cession de l'Hippodrome du Putois". Or "l'analyse de l'ensemble des documents ainsi communiqués fait apparaître que les conditions de la vente d'une partie de la forêt domaniale de Compiègne effectuée par Monsieur Eric Woerth, alors ministre du Budget, au profit de la société des courses de Compiègne, seraient susceptibles de constituer des indices d'atteintes aux règles régissant la liberté d'accès et l'égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public (délit dit de favoritisme)".
L'examen de ces pièces, ajoute-t-il, "met également en évidence la nécessité de faire vérifier, au regard des dispositions du Code pénal relatives à la prise illégale d'intérêts, l'existence ou l'absence de liens d'intérêts entre le ministre du Budget et les bénéficiaires de cette vente".
La Cour de justice de la République est la seule juridiction habilitée à juger les ministres pour des crimes ou des délits commis durant l'exercice de leurs fonctions.
Les terrains de l'hippodrome de Compiègne ont été vendus au tiers de leur prix, a affirmé aujourd'hui le site Mediapart, qui cite un rapport d'experts sur lequel s'appuie également l'avocat de l'ex-ministre Eric Woerth pour démentir cette information. Ce rapport d'a été récemment remis à la Cour de justice de la République (CJR) qui instruit une enquête pour "prise illégale d'intérêts" visant l'ancien ministre du Budget puis du Travail dans l'affaire de la vente de l'hippodrome de Compiègne.
Affaire de l'hippodrome de Compiègne : un rapport favorable à Eric Woerth
LE MONDE | 24.07.2012 à 09h15 • Mis à jour le 24.07.2012 à 11h09
Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
L'ancien ministre du budget Eric Woerth était dans son droit lorsqu'il a autorisé, par un arrêté du 16 mars 2010, la vente des 57 hectares de l'hippodrome du Putois à la Société des courses de Compiègne (SCC), dans l'Oise, pour 2,5 millions d'euros. C'est en tout cas ce qu'affirme Philippe Terneyre, professeur agrégé de droit public à l'université de Pau, dans un rapport d'expertise remis le 12juillet à Jérôme Cahuzac, ministre du budget, et dont Le Monde a pu prendre connaissance. "L'analyse du professeur Terneyre laisse peu de place à ce stade à une remise en cause de la cession", indique M. Cahuzac, lundi 23 juillet, dans un courrier adressé à Philippe Berger, secrétaire général du syndicat national unifié des personnels des forêts et de l'espace naturel.
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