La stratégie de Sarkozy pour être réélu

[pierrot]

Pas sûr qu'un ralliement du bout des lèvres comme celui de Borloo, ait un impact très important...

Sur l'électorat et pour le premier tour, on peut effectivement douter d'un impact majeur. La droitisation de la campagne est telle que la priorité n'est visiblement pas l'électorat centriste. Mais pour le deuxième tour, si Sarkozy veut rester à l'Elysée il aura bien besoin des voix modérées ce qui est loin d'être acquis aujourd'hui.
J'imagine que l’objectif est donc plutôt de préparer les conditions d'un éventuel ralliement de Bayrou ou tout au moins de certains de ses soutiens entre les deux tours.
Borloo a d'ailleurs évoqué dans le Figaro le caractère indispensable d'un groupe indépendant des radicaux et des centristes à l'Assemblée Nationale dans lequel François Bayrou aurait "évidemment toute sa place". Visiblement, il souhaite peser et n'a pas renoncé à Matignon.

[vudeloin]

L'impression que j'ai d'ailleurs est assez ambivalente.
D'une part, il est à peu près clair que la campagne 2012 est marquée par des clivages plus "ordinaires" entre droite et gauche et que la position des "centristes" est par conséquent plutôt délicate.
D'autre part, un ralliement trop précis de Borloo à Sarkozy, en cas d'échec de celui ci au second tour, pourrait constituer un handicap pour une éventuelle reconduction de JLB comme député du Nord.

[Jean-Philippe]

Comme Jospin avait commis l'erreur de faire devant des journalistes des confidences sur Chirac ("usé, vieilli"), Sarkozy fait de même sur Hollande.
"M", le magazine du Monde, sort demain des confidences de campagne qui se voulaient off.

Estimant qu'il "n'y a jamais de off avec Sarkozy", le journaliste rapporte un entretien en tête à tête qu'il a eu avec le président-candidat le 9 mars, en marge d'un déplacement à Nice. "Je vais gagner et je vais même te dire pourquoi", lui a dit Nicolas Sarkozy. "Il n'est pas bon et ça commence à se voir. Hollande est nul! Il est nul tu comprends? Royal, on peut dire ce qu'on veut, mais elle avait du charisme. Bien sûr tu gardes ça pour toi...".
Philippe Ridet rapporte ensuite des propos tenus par Nicolas Sarkozy dans un avion qui les ramenait sur Paris.

"Cette campagne est un bateau sans quille. Elle part en tous sens. Mais vous, les observateurs, vous appartenez à un autre siècle. Une fois encore, vous allez vous trompez", a dit le président-candidat

http://elections.lefigaro.fr/flash-presidentielle/2012/03/23/97006-20120323FILWWW00637-sarkozy-hollande-est-nul-presse.php

J'ai hâte de voir la converture médiatique de ces propos.

[Théo Kinrac]

C'est vrai que le fameux "sale mec" de François Hollande à propos de Nicolas Sarkozy avait fait, on s'en souvient, beaucoup de bruit...

[Théo Kinrac]

Allez, je ne résiste pas au plaisir de publier ces quelques déclarations...

A vous d'en retrouver les auteurs*...


1) "Je trouve que c'est tout à fait scandaleux. Quand on a des arguments à porter dans le débat politique, on apporte des arguments. On n'insulte pas les gens".
2) Il s'agit de propos "intolérables et inqualifiables". "C'est une perte de sang-froid".
3) Il a "la critique" comme "seul programme".
4) Il n'est "pas bien dans le débat démocratique d'attaquer les personnes", il "a fait une grosse erreur".
5) "La France mérite mieux que ce type de formule".
6) "Ça nous a profondément choqués".
7) "L'injure ne peut pas tenir lieu d'argument politique".
8) Il s'agit d'un "dérapage inacceptable" et j'"exigé des excuses publiques".
9) "C'est effrayant de se laisser aller comme ça".


*Réponse: 1) Claude Guéant; 2) Nadine Morano; 3) Laurent Wauquiez; 4) Pierre Lellouche; 5) Gérard Longuet; 6) Jean-François Copé; 7) Christian Estrosi; 8) Valérie Rosso-Debord; 9) Jérôme Chartier

NDLR: Cette série de réactions fait suite au "sale mec" prononcé en janvier dernier par François Hollande au sujet de Nicolas Sarkozy.

[Kerxizor]

Le problème est que le jugement de Nicolas Sarkozy n'est pas un scoop ni une révélation. Martine Aubry, Laurent Fabius, Ségolène Royal et Manuel Valls ont eu le même type de propos sur leur "champion" il y a quelques mois. Et lorsque Sarkozy explique que Ségolène Royal avait du charisme, cela renvoie aux propos de leur propre fils "il n'y a pas la même ferveur qu'en 2007". Donc bon, cette critique n'est pas nouvelle et les premiers à l'avoir utilisée sont ceux-là mêmes qui le trouvent formidable aujourd'hui...

[Théo Kinrac]

Certes, mais l'on peut s'étonner d'une telle agressivité - et il faut bien le dire, grossièreté - de la part d'un chef de l’État...

[Relique]

Il faut vraiment être très sarkozyste pour appeler "critique": "Hollande est nul ! Il est nul, tu comprends ?"

Moi j'appelle ça de l'insulte mais bon... De toute façon, ce n'est pas si étonnant. J'imagine que nombre de candidats s'insultent en privé de noms d'oiseaux... Dommage que certains le face face aux médias, qui sont, je le rappelle, les moyens de relayer l'information au plus grand nombre. Il faut arrêter avec ce "off", d'ailleurs... Comme s'il y avait deux vérités: celle du milieu politico-médiatique, et celle du peuple. Ca "aiderait" les journalistes à mieux comprendre ce qui se passe pour mieux faire comprendre au peuple. En gros, ils ont l'info, ils prémachent et donne la finalité, sans nous donné le brut ou les moyens de raisonnement. Du journaliste de merde. Et c'est une critique assortie d'une insulte.

[vudeloin]

Ce qui serait bien, d'ailleurs, éventuellement, c'est que la critique aille de pair avec un peu de fond...
Mais c'est peut être trop demander ;)

Ensuite, dans cette affaire, c'est un peu " je me tiens, tu me tiens par la barbichette".
Le journaliste recherche la petite phrase (comme on dit... et j'avoue d'ailleurs qu'il n'est pas rare que nous entendions des journalistes présenter l'actualité politique sous la forme générique de "les petites phrases du jour" ou " les polémiques du moment") et certains hommes politiques se font un plaisir de les fournir.

Cette manière de traiter la politique est, de mon point de vue, le plus sûr moyen d'en éloigner le citoyen.
C'est peut être le but recherché, remarquez ;)

[Draume]

Dire de son adversaire qu'il est nul risque d'avoir les mêmes conséquences négatives que la phrase de Jospin décrivant Chirac qu'il est vieux, fini