de vudeloin » Jeu 22 Mar 2012 01:13
Nonobstant les derniers développements de l'affaire de Toulouse, quelques questions semblent se poser dans la manière dont les choses ont pu se produire, conduisant aux sept meurtres qui ont soulevé la colère et l'indignation de la population de notre pays.
Selon les éléments peu à peu fournis par les différents moyens d'information ( et le moins que l'on puisse dire est que les chaînes d'information en continu ont bénéficié, avec cette affaire, d'un programme tout trouvé, ne permettant d'ailleurs pas au spectateur de disposer, sauf à se détourner de l'écran, du temps de recul nécessaire à la réflexion), nous serions en face d'un jeune Français d'origine algérienne (je dois dire que la précision me pose problème parce que des Français, ma foi, ce sont des Français, point) qui a connu le parcours assez classique du petit délinquant de quartier, maintes fois mis en cause (une quinzaine d'affaires au Tribunal pour Enfants et un séjour de dix huit mois, ferme, en prison à sa majorité) et qui, ayant rencontré Dieu (en prison ? Après sa sortie de prison ?), devient un de ces « islamistes » qui, pour une bonne part, ne font que chercher par la voie de la religion à trouver une justification quelconque de leurs actes au demeurant répréhensibles.
Pour le coup, et selon un parcours qui n'est pas encore établi (a t il été recruté en France ? Est il allé au Pakistan et en Afghanistan de son propre chef ?), l'individu est allé sur le théâtre des opérations, dans les zones tribales situées entre Pakistan et Afghanistan, échappant autant au pouvoir corrompu du Président Karzai et au pouvoir central d'Islamabad, tout en trouvant le temps d'effectuer un petit stage dans les prisons de Kandahar (une des Alexandrie de l'Antiquité), après avoir été pris pour quelques menus larcins commis sur place.
Toujours est il qu'on découvre ce soir, un peu tard, qu'il y a deux ans, des mères de famille, inquiètes, avaient déposé plainte contre lui, parce qu'il faisait profession de foi et défendait les thèses islamistes et salafistes en plein coeur du Mirail et que cela ne semble pas avoir suffi pour que la police fasse un peu plus « attention » aux agissements de l'individu mis aujourd'hui en cause.
Le caractère apparemment amateur de plusieurs des actes commis par Mohamed Merah pose question sur la manière dont les autorités de police ont suivi cette affaire.
Dès le premier crime, le 11 mars, il pouvait figurer dans la liste des suspects probables, ne serait ce que par quelques uns de ses antécédents mais aussi parce qu'il avait tout bonnement laissé son adresse IP sur les mails échangés avec la première victime, vendant le scooter qui semble avoir resservi.
Le 15 mars, l'attentat commis à l'encontre des sapeurs parachutistes aura probablement réduit sensiblement le nombre des coupables ou suspects possibles.
En d'autres procédures et sur d'autres affaires, nul doute que la police aurait procédé à une vaste opération de contrôle des personnes qui, dans la région Midi Pyrénées ( et ils ne doivent pas être bien nombreux), sont susceptibles de participer à ce genre d'actes.
On peut craindre que cette négligence ait coûté cher lundi dernier...
Quant à notre société, elle semble bien atteinte par des maux profonds, produit d'inégalités sociales accrues, d'incompréhensions, de méfiance entre les membres mêmes de la société, dont ces actes effroyables sont comme un rappel temporaire; de loin en loin.
Il est temps que nous revenions à une République qui n'oublie pas sa propre devise « Liberté Egalité Fraternité ».