Villeurbanne : les élus Verts privés de leurs délégations

[Zimmer]

Jean-Paul Bret retire leurs délégations aux élus Verts de Villeurbanne

Le clash couvait depuis le 2nd tour de l'élection cantonale partielle à Villeurbanne du 13 juin dernier, où deux adjoints au maire de Villeurbanne, le socialiste Richard Llung et l'écologiste Béatrice Vessiller s'étaient retrouvés opposés (lire). La candidate écologiste s'était maintenue au second tour pour "offrir un choix démocratique" aux électeurs, ce que le maire Jean-Paul Bret avait jugé "déloyal" et faisant le trouble-jeu de la droite. Après la très courte victoire de 11 voix du candidat socialiste, Jean-Paul Bret, se sentant "déçu voire trahi" avait évoqué de possibles sanctions. C'est chose faite aujourd'hui : le maire annonce ce matin par communiqué qu'il retire leurs délégations aux trois élus verts de sa ville, dont sa 2e adjointe Béatrice Vessiller.

"Après les élections cantonales, en dépit de ce que je considère comme une rupture dans la confiance et la loyauté, j'ai proposé aux élus Verts de Villeurbanne de dépasser cet épisode à condition de prendre un engagement simple : qu'ils acceptent, pour les prochaines élections cantonales de mars 2011 où les trois cantons villeurbannais sont renouvelables, de ne pas rééditer cet affrontement et de convenir que le candidat de la gauche, quel qu'il soit, arrivé en tête au premier tour, sera seul en lice au second" explique Jean-Paul Bret. "Nous ne pouvons pas accepter cette demande d'un retrait sans condition ni discussion" explique Bruno Bernard, le président du groupe des élus Verts à Villeurbanne qui se dit soutenu par les instances nationales de son parti.

Mardi dernier, le comité exécutif des Verts et le bureau national d'Europe Ecologie ont réaffirmé leur position d'un maintien au second tour des cantonales de 2011 "en cas d'absence d'accord départemental et de risque de victoire de la droite et de l'extrême droite". "La décision du maire de Villeurbanne est unilatérale, brutale et ne respecte pas le contrat passé avec les électeurs lors des municipales où nous avons été élus ensemble" estime Bruno Bernard. A l'heure où les partis de gauche s'organisent pour les prochaines échéances électorales, cette décision villeurbannaise devrait être largement commentée dans les états majors.

A-C J

http://www.libelyon.fr/info/2010/06/jeanpaul-bret-retire-leurs-d%C3%A9l%C3%A9gations-aux-%C3%A9lus-verts-de-villeurbanne.html

[Jean-Philippe]

Bret commet une belle erreur, alors que la gauche n'a jamais été aussi proche de la majorité au Conseil général. A droite, on doit s'en réjouir.

Le désistement tel que l'envisage Bret est valable (selon moi) pour les cas où un candidat de gauche communiste et un de gauche non communiste sont en lice. En effet, si le PS ne respectait pas ce type d'accord avec le PC dans les quelques cas (nombreux encore dans les fiefs du PC), où ce dernier est qualifié pour le second tour et est en tête des candidats de gauche, permettant au PC de garder des sièges qu'une confrontation de 2e tour avec le PS lui ferait souvent perdre, alors le PC pourrait faire chuter nombre de candidats PS (c'est ce qui explique en large partie la défaite des législatives de 1978).

Avec les écolo, le problème n'est pas le même. Leur poids électoral est de plus en plus supérieur au PC, mais leur nombre d'élus est largement moindre (le rattrapage est fait avec les élus régionaux et se poursuit avec les élus municipaux). Cela s'explique par la dispersion géographique plus grande de leur électorat (moins de déserts, mais moins de fiefs). Du coup, les élus écologistes au suffrage direct sont rares, sous le coup d'un accord avec le PS le plus souvent. Seuls des accords départementaux (l'exemple mayennais que je connais bien correspond à cela) pour les cantonales leur assure une représentation a minima équitable.