Jean-Pierre Chevènement candidat

[Zimmer]

Oui, je me demande même pourquoi cela a fait l'objet d'un 20h...

Nihous avait également été invité au journal de 20 heures de TF1 pour annoncer son ralliement (qui ne constituait pas davantage une surprise) à Sarkozy. Il était peut-être équitable que cette chaîne fasse de même avec Chevènement, non ? Surtout que ce dernier doit, malgré tout, avoir encore un poids politique au moins aussi important que l'ancien candidat de CPNT...

[Nico]

Nihous avait également été invité au journal de 20 heures de TF1 pour annoncer son ralliement (qui ne constituait pas davantage une surprise) à Sarkozy. Il était peut-être équitable que cette chaîne fasse de même avec Chevènement, non ? Surtout que ce dernier doit, malgré tout, avoir encore un poids politique au moins aussi important que l'ancien candidat de CPNT...

Sur ce point je suis d'accord, ce qui m'étonnais le plus était que pour lui, il avait déjà annoncé son retrait de la course présidentielle ;) .

[Relique]

Le retrait de Chevènement était 'technique', il s'agissait d'un manque de moyens important et d'une campagne pour les parrainages peu dynamiques. Ce n'était pas un retrait "idéologique".

S'il a attendu, c'est parce qu'il attendait que le MRC et le PS aient validé un accord de législature avant de soutenir officiellement Hollande. Soutenir avant, c'était saborder l'accord.

Dans certains milieux, pour certaines personnes, c'était un évènement car vu le bordel que ça va être au MRC ces prochaines semaines et ces prochains mois, le parti pourrait perdre encore pas mal de militants selon les décisions, les prochaines positions...

Au conseil national du MRC, l'accord a suscité des débats et quelques abstentions & votes contre. Quand on sait que la cinquantaine de conseillers nationaux c'est vraiment les "cadres locaux" (donc ceux qui bénéficient de l'accord parce que ce sont eux qui sont susceptibles d'être investis aujourd'hui aux législatives ou demain localement), on peut se dire que le parti n'est vraiment pas unanime... S'il a une position disons "très importante" dans la campagne (toute proportions gardées) de Hollande ou que Hollande déçoit dès les premiers mois de législatures (accords européens, nucléaire, éducation ou charte des langues), et que le MRC reste en "accord de législature", c'est à dire sans critiquer plus que ça le gouvernement socialiste, des départs pas forcément "spectaculaires" mais 'discrets' (non ré-adhésions etc... qui ne sont pas toujours visibles quand les chiffres gardent souvent les adhérents des 3, 4, 5 dernières années voire plus) pourraient affaiblir encore le mouvement qui, de 1000 à 1500 adhérents pourrait se retrouver à 500 à 1000 l'année prochaine ou la suivante.


Edit: pour ceux qui sont intéressés par l'accord de législature entre le MRC & le PS, le voila en intégralité:

http://www.mrc-france.org/Reprendre-en- ... _a310.html

On y parle de politique économique (et donc européenne), de politique énergétique et de politique internationale, entre autre.

[vudeloin]

Ce qui est intéressant, c'est que les termes de l'accord PS MRC sont en, bien des points, assez différents de ceux passés avec EELV.
Pour le même résultat : une représentation parlementaire escomptée des uns et des autres...
Diantre...

[SALVAT]

Ayant initié ce débat et indiqué, dès le premier "post", que le Ché ne pourrait pas relever ce défi, d'abord pour des raisons techniques (nombre insuffisant d'élus pouvant le parrainer )et par manque de moyens matériels, je ne serai pas aussi sévère que d'autres intervenants : il y a chez lui une qualité qu'on ne peut lui nier, celle de la fidélité pour ceux qui constituent, comme il le disait avec une affection réelle parce qu'il les connaît tous, "sa petite troupe". Ils l'ont suivi et il ne veut pas les laisser tomber parce qu'il se considère comme responsable de leur avenir politique.
ils lui ont donné : il essaie, au moment de son retrait, de leur rendre un peu de ce qu'ils lui ont apporté, par le truchement d'un accord dont il est partie prenante, sans pouvoir en écrire tous les attendus.
Ce n'est pas du mélo : l'homme est sensible même derrière son armure dont il se barde par pudeur.
Pour celui qui est attaché à la bataille d'idées, ce type d'accord ressemble à de la "cuisine" et peut légitimement écoeurer.
Il avait le choix : être le naufrageur de ses amis ou sauver les meubles pour l'état major de son parti afin qu'il perdure : il a fait "au moins mal".
Bertrand SALVAT

[Oskial]

(...)Pour celui qui est attaché à la bataille d'idées, ce type d'accord ressemble à de la "cuisine" et peut légitimement écoeurer.
Il avait le choix : être le naufrageur de ses amis ou sauver les meubles pour l'état major de son parti afin qu'il perdure : il a fait "au moins mal".

Il y a un côté baroud d'honneur personnel qui a, à mes yeux, un côté pathétique. Jean-Pierre Chévènement est un acteur majeur de notre vie politique des quatre dernières décennies, avec plusieurs vies : des idées, du panache, un verbe plutôt flamboyant... Et là, un petit tour, pas grand chose à dire, et on rentre se soucher sur le tapis. Je pense que l'homme méritait mieux comme sortie mais cela témoigne sans doute de la difficulté de gérer l'ombre après la lumière.
Quant à son parti, il s'est considérablement affaibli au point que dans certains départements (ça a été le cas du mien, la Seine-Saint-Denis), il ne puisse fournir certains candidats même quand le PS lui laisse quelques strapontins de suppléants.

[Relique]

Ce que tu dis Salat me rappelle un article qui était paru il y a plusieurs mois sur les jeunes ayant soutenu Chevènement en 2002. Il y avait parmi eux Gaël Brustier par exemple (qui a eu un rôle dans la campagne des primaires de Montebourg), Landfried évidemment, et ce que disait en substance ce papier était que presque tous avaient dû quitter Chevènement parce que, s'ils l'avaient rejoint pour les idées, ils avaient dû le quitter par manque de "débouchées" "professionnelles". Ce n'est pas en restant avec Chevènement qu'on s'assure un poste...

Le fait que, sur presque toutes les élections, le Che se batte pour favoriser le plus les cadres qui l'ont suivi et qui auraient pu, en restant/rejoignant le PS avoir des postes plus prestigieux, c'est aussi pour conserver un certain nombre de personnes qui continuent à développer le discours du Che et du MRC avec l'aide de sa fondation Res Publica et d'autres...

Les personnes investies en juin seront généralement des très proches restés depuis des années proches de lui en laissant passer des occasions de s'assurer un avenir politique, ou des très locaux qui auraient pu aussi obtenir localement des investitures plus confortables s'ils étaient restés au PS.

[SALVAT]

relique, nous sommes d'accord.
Oskial, je pense que le MRC a encore quelques restes ou "poches" : on les a cités déjà mais dans certains départements, même apparemment dépourvus, ici et là des maires bien implantés, des conseillers ou adjoints se revendiquent du MRC et ,bien qu'élus en alliance, savent se démarquer publiquement du PS, sur certains dossiers.
Bertrand SALVAT

[Oskial]

Je ne le nie pas, Salvat, mais le Parti a aussi perdu beaucoup de son influence sur sa gauche (ARS devenu MARS puis se glissant dans le PG, République et socialisme...) et sur sa droite (la "dérive" Dutheil de la Rochère notamment). Et je me dis aussi que l'inéluctable retrait de Chévènement de la scène nationale le privera de beaucoup de sa capacité d'influence...

[Relique]

Que quelques conseillers régionaux aient quitté le MRC pour des considérations soit-disant stratégiques (le MARS et Cocquerel, qui en avait surtout marre de devoir son élection à la bonté du PS) alors que le débat sur la stratégie existe au sein du Parti (voir les différentes motions du dernier congrès), ou qu'un ou deux très vieux militants aient, comme beaucoup de nos personnes âgées, viré à droite, n'est pas très étonnant.

Par contre, il est évidant que si le MRC ne se trouve pas une figure de proue, il sera condamné à se barricader dans ses différents petits fiefs avant les inéluctables défaites... C'est pour ça que Chevènement a bataillé pour une représentation parlementaire. Il espère que dans cette représentation quelqu'un pourra reprendre le leadership, que le PS fera peut-être la place à un membre du MRC au sein du gouvernement qui pourra peut-être peu à peu monter en grade et obtenir la visibilité médiatique qu'aucun autre membre que lui n'a.

Il faut bien avouer que c'est un pari avec une cote fort peu favorable au MRC, mais il semble que ce soit la seule issue, à moins que Montebourg quitte le PS et vienne faire du MRC son propre parti...