Kerxizor a écrit:Je ne sais pas dans quelle catégorie présenter cette information mais je pense que c'est une excellente nouvelle pour le Président sortant.
Dans un communiqué on ne peut plus officiel, la commission exécutive de la centrale de Montreuil juge que la réélection du chef de l'État enfoncerait encore plus la France dans la crise.
La CGT appelle à voter contre Nicolas Sarkozy
http://elections.lefigaro.fr/presidenti ... arkozy.phpCe qui confirme l'évolution logique de cette secte politique qui subtilise de manière éhontée le qualificatif de syndicat. Appellation qui lui permet d'extorquer quelques centaines de millions d'euros par an aux travailleurs sous menace de manifestations, blocages, grèves et caetera, et caetera...Les informations révélées dans l'excellent rapport de Nicolas Perruchot sont édifiantes.
Quel meilleur moyen de vanter les mérites du référendum !
Vous devriez tenter l’expérience du syndicalisme, Kerxizor, cela vous rendrait peut être … intelligent !
Parce que voyez vous, si vous saviez lire, vous regarderiez la prise de position de la Confédération générale du Travail pour ce qu’elle est, c'est-à -dire la prise de position d’une organisation syndicale qui se refuse, et c’est là une position parfaitement légitime, à ne pas donner son avis sur la situation politique et singulièrement aider ses propres adhérents et militants à se faire une opinion sur l’attitude à adopter.
Les corps intermédiaires, ceux que Sarkozy exècre, ces «empêcheurs de réformer en rond « (encore qu’il faudrait se demander si lesdites réformes ne sont précisément pas empilement de mesures contradictoires et superfétatoires qui finissent par s’annuler les unes les autres. Ne riez pas, je peux vous citer foultitude de lois et décrets pris depuis 2007 dont la pertinence et la portée sont proches de zéro !) sont des éléments de la société, des acteurs sociaux aussi respectables qu’un comédien devenu une outre avinée et un chanteur populaire recyclé en gestionnaire de casino !
On a les soutiens que l’on peut remarquer et il est vrai que la servilité d’Etienne Mougeotte et du Figaro atteignent depuis quelques mois des sommets parfaitement inégalés !
Sarko avait raison en 2007 de dire que « Tout devient possible » puisque, précisément, il nous est devenu possible de voir l’un des journaux référence de la presse française, qui connut dans le passé quelques belles plumes et en a encore quelques unes, se vautrer lamentablement dans la défense et illustration de positions plus proches du populisme fascisant que de la République.
Revenons en à cette déclaration de la CGT, qui vous irrite donc tant.
Cette « secte » de 700 000 adhérents (c’est autre chose que les 86 000 votants du projet 2012 de l’UMP, je reconnais), première force syndicale aux élections de représentation dans le secteur public comme dans le secteur privé, première organisation syndicale aux élections prud’homales, est parfaitement en droit de donner son opinion sur l’élection présidentielle.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que les salariés, qu’ils soient adhérents, électeurs de la CGT, ou qu’ils ne le soient pas, ont naturellement une curiosité, des questionnements, des interrogations vis-à -vis de l’élection présidentielle.
Il est même, de mon point de vue, parfaitement inconcevable que les organisations syndicales soient spectatrices muettes de ce grand débat national qui les regarde aussi, naturellement.Alors, une fois admis ce droit, légitime, à dire son mot dans l’affaire ( et je le dis tranquillement, la FSU, la CFDT, FO ou d’autres organisations syndicales peuvent très bien prendre position dans le débat électoral de la présidentielle, cela ne me dérange pas outre mesure. Bien au contraire !), qu’est ce que doit dire ou faire la CGT ?
Se rallier au « panache blanc » de je ne sais quel candidat sans aller plus avant dans la réflexion ?
Non, parce que cela serait rompre, sur le fond, avec l’indépendance syndicale.
Et ce n’est pas la ligne de ce que dit la CGT, d’ailleurs.
Et de fait, la seule chose qui puisse justifier la position d’une organisation comme la CGT n’est rien d’autre que son analyse de l’expérience de cinq années de pouvoir sarkozyste du point de vue de ceux dont l’organisation syndicale se préoccupe, c'est-à -dire des salariés.
Oui ou non, les années 2007 à 2012 ont-elles été marquées par une série d’avancées sociales, ou par un certain nombre de reculs du point de vue des droits collectifs du monde du travail ?
Le recul à 62 et 67 ans de l’âge de départ en retraite, l’augmentation du nombre d’annuités de cotisation, constituent ils des avancées sociales ou des reculs du point de vue des droits ?
La volonté de généraliser le travail du dimanche constitue t elle une avancée des droits des salariés ?
La mise en œuvre du bouclier fiscal, de l’allégement des impôts payés par les grands groupes, la suppression de la taxe professionnelle sont ils des avancées pour le monde du travail qui, pour ses revenus, bénéficie (si l’on peut dire) en 2012 du gel du barème de l’impôt sur le revenu et de la hausse programmée de la TVA ?
La stagflation (avec 0,5 % de croissance en moyenne par an, 465 milliards d’euros de déficit budgétaire cumulé en cinq ans, un million de chômeurs de plus en cinq ans ) avec la hausse continue des prix des produits de première nécessité (2,3 % d’inflation finalement en 2011), de l’essence, la flambée des loyers et du prix des services publics indispensables (gaz, électricité, transports) constitue t elle un élément positif de bilan qui pourrait motiver qu’une organisation syndicale, soucieuse de la défense du monde du travail, reste silencieuse dans le débat électoral ?
Dernier point : les fameux « corps intermédiaires », ce que l’on appelle tout de même les partenaires sociaux (dont Sarkozy s’est largement moqué depuis cinq ans, soit dit en passant) n’ont-ils pas d’avis à donner sur la situation économique générale, sur le résultat des choix politiques nationaux qui ont été faits, dès lors que ceux-ci sont loin d’être sans influence sur la vie même des salariées et salariés de ce pays ?
Pour le MEDEF comme pour ses satellites, je ne me fais aucun souci, c’est évident.
Leur parole est relayée au plus haut niveau de l’Etat (comme le montre d’ailleurs cette stupide charge lancée contre le Baccalauréat par ce calamiteux DRH de l’Oréal devenu Ministre de l’Education qu’est Luc Marie Châtel) et leurs préconisations priment sur toute autre considération.
Au demeurant, patronne de l’IFOP, Laurence Parisot sait déjà ce qu’elle peut faire pour son poulain…
Et comme il faut bien que chacun puisse se faire son idée, sans devoir chausser les lunettes déformantes du Figaro, texte de la déclaration de la Confédération Générale du Travail
Election présidentielle
Changer de politique, conquérir la justice sociale
mardi 13 mars 2012
Les salariés, retraités et privés d’emploi, comme l’ensemble des citoyens, femmes et hommes, sont appelés à participer à l’élection présidentielle les 22 avril et 6 mai prochains.
C’est un rendez-vous important pour l’expression démocratique. A ce titre, la CGT ne saurait être neutre, surtout au regard de la gravité de la situation.
Après des décennies de creusement des inégalités, la répartition des richesses doit désormais privilégier les revenus des salariés, des retraités, les minima sociaux et la protection sociale. Elle doit être réorientée vers l’efficacité économique et sociale.La première des insécurités est bien sociale. Elle est aussi la conséquence de choix politiques.
Face à la mainmise des marchés financiers sur l’ensemble de l’économie et sur les choix de société il faut combattre la spéculation, mettre en place des dispositifs pour financer des activités créatrices d’emploi, investir dans une véritable politique industrielle et développer les services publics prenant en compte l’impératif de développement humain durable.
Face aux pouvoirs des actionnaires devenus exorbitants, il faut donner plus de droits d’intervention aux salariés dans les entreprises et au-delà .
A tous les niveaux, entreprises grandes ou petites, territoires, filières d’activité, Etat et collectivités … la démocratie sociale doit être une priorité.
La CGT réaffirme ses dix exigences pour sortir de la crise :
Revaloriser les salaires, les pensions et les minima sociaux (SMIC à 1700€)
Contrôler les aides publiques aux entreprises
Contraindre les entreprises à des alternatives aux licenciements
Supprimer les exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires
Stopper les suppressions d’emplois
Développer les politiques publiques et les moyens des services publics
Réformer la fiscalité en profondeur
Créer un pôle financier public et établir un mécanisme de crédits à taux réduits pour l’investissement productif
Taxer les mouvements spéculatifs de capitaux et éradiquer les paradis fiscaux
Mettre en place un fonds européen de solidarité sociale et de développement économiqueEn aucun cas le projet de l’extrême droite ne peut ouvrir une perspective de sortie de la crise. La CGT renouvelle son opposition aux idées véhiculées par le Front National et banalisées par d’autres, qui cherche à exploiter les peurs et les désarrois sociaux pour s’enfermer dans une société en repli identitaire, liberticide, discriminatoire et raciste.
Le changement de politique pour conquérir la justice sociale, aider au « vivre ensemble » devient incontournable.
Au vu du bilan et des projets du Président de la République, sa réélection ouvrirait, à coup sûr, une nouvelle séquence de lourds reculs sociaux.
Derrière ses discours sur la « moralisation du capitalisme » ou la « revalorisation du travail », l’essentiel de son action a consisté à favoriser les actionnaires et les plus riches.
Ses choix contribuent à faire payer la crise aux salariés qui n’en sont pas responsables.
Il a choisi de ne pas répondre aux grandes mobilisations nationales de 2009 pour "une autre répartition des richesses", préférant satisfaire les revendications patronales.
En 2010, c’est par le passage en force qu’il a imposé le recul de l’âge de départ en retraite aux millions de manifestants. Le système des retraites est fragilisé, les droits pour des millions de salariés en sont affectés.
Il a érigé le pouvoir personnel en méthode de gouvernement.
Le Président de la République est à l’origine d’un nouveau traité européen qui généralise l’austérité. C’est une nouvelle arme pour amplifier les attaques contre le code du travail, les droits et budgets sociaux, les droits des privés d’emploi, les retraites, les services publics…
Son programme pour demain rejoint les exigences du MEDEF. Ce serait plus d’austérité pour les salariés et les retraités, l’accroissement des inégalités entre les femmes et les hommes, une culpabilisation éhontée des privés d’emploi, la stigmatisation des travailleurs migrants et immigrés, la mise en cause du rôle des organisations syndicales considérées comme obstacles à ses projets. La société française vivrait des clivages plus violents encore et s’enfoncerait encore plus dans la crise.
L’élection présidentielle doit créer un nouveau contexte plus favorable aux revendications et au progrès social.
Affirmer sa citoyenneté, c’est aller voter, c’est aussi se syndiquer. Adhérer à la CGT c’est prendre sa place dans le syndicat qui agit au quotidien pour le progrès et la justice sociale.
Les salariés ont besoin d’une présence plus importante du syndicalisme pour créer le rapport de forces nécessaire et organiser les luttes pour la prise en compte de leurs revendications en toutes circonstances.
Montreuil, le 13 mars 2012
Adoptée à l’unanimité par la Commission Exécutive Confédérale