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La stratégie de Sarkozy pour être réélu

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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede MiniM » Lun 12 Mar 2012 15:44

Moi aussi, je trouve cela incohérent qu'il critique Hollande pour vouloir réouvrir les accords économiques européens, alors qu'il dit vouloir réouvrir Schengen et les règles des marchés européens.

Donc, l'Union Européenne deviendrait simplement une union économique ultralibérale. Y'a vraiment des gens qui appuient cela, à part les patrons des grandes entreprises?
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede Kerxizor » Lun 12 Mar 2012 16:07

MiniM a écrit:Moi aussi, je trouve cela incohérent qu'il critique Hollande pour vouloir réouvrir les accords économiques européens, alors qu'il dit vouloir réouvrir Schengen et les règles des marchés européens.


Sauf qu'il n'y a aucun intérêt à rouvrir des négociations. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont négocié pendant 2 ans le renforcement du pacte de stabilité et "le pacte pour l'Euro" qui constituent les instruments essentiels de la consolidation de la Zone Euro.

Petit rappel : C'est en décembre que les 17 membres de la zone euro et plusieurs autres pays de l’UE ont adopté un nouveau pacte budgétaire. Pour répondre à la crise actuelle des dettes souveraines, ce nouveau pacte a pour objectif de renforcer la discipline budgétaire et d’introduire des sanctions plus automatiques et une surveillance plus stricte. Il me semble que mis à part le Royaume Uni, tous les autres États membres de l’UE, qu’ils fassent partie ou non de la zone euro, envisagent d’y participer.

Donc l'élément clé de ce pacte budgétaire est l’exigence que les budgets nationaux soient à l’équilibre ou en excédent (le déficit structurel ne doit pas excéder 0,5 % du PIB nominal ainsi que l’introduction de cette règle dans les systèmes juridiques nationaux des États membres. Le but est d’obtenir une baisse rapide des taux d’endettement public des pays de la zone euro.

C’est ce qu’on a appelé la mise en place de la règle d’or ! C'est ce taux de déficit structurel que les socialistes veulent renégocier pour pouvoir s'endetter davantage, faire encore plus de déficit pour financer leurs mesures alors que c'est ce système qui a conduit à la crise que nous connaissons.

Ce n'est pas tant le fait de renégocier un traité qui est critiquable que les intentions cachées, je pense que très peu ici l'ont réalisé...Pour le moment, les socialistes font diversion et se refusent à l'assumer, avec ce terme si creux de "Croissance" qui veut dire relance par la l'endettement, si possible Européen. Une belle folie en somme.
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede Jean Talu » Lun 12 Mar 2012 16:54

Kerxizor a écrit: Sauf qu'il n'y a aucun intérêt à rouvrir des négociations. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont négocié pendant 2 ans le renforcement du pacte de stabilité et "le pacte pour l'Euro" qui constituent les instruments essentiels de la consolidation de la Zone Euro.


La négociation n'a pas duré deux ans n'exagérons rien ! Tout au plus quelques minutes, le temps de traduire l'allemand en français...

Kerxizor a écrit: Le but est d’obtenir une baisse rapide des taux d’endettement public des pays de la zone euro. C’est ce qu’on a appelé la mise en place de la règle d’or ! C'est ce taux de déficit structurel que les socialistes veulent renégocier pour pouvoir s'endetter davantage, faire encore plus de déficit pour financer leurs mesures alors que c'est ce système qui a conduit à la crise que nous connaissons.


Le problème n'est pas de faire baisser l'endettement très rapidement ce qui est de toute façon impossible... Nos créanciers n'exigent pas le remboursement immédiat ! Ils veulent simplement la garantie d'être remboursés. Dans ces conditions, la mise en place d'une austérité généralisée en Europe sans aucune politique de croissance est perçue très négativement même par nos créanciers... En outre, vous conviendrez objectivement que ce ne sont pas les dépenses de l'état qui ont conduit à la crise (elles sont à peu près stables depuis une vingtaine d'années) mais plutôt le déficit de recettes lié notamment à une politique d'allègement de charges pour les entreprises très coûteuse et dont les résultats sont très discutables et aux allègements d'impôts concédés aux plus riches de nos concitoyens... Concernant la règle d'or, ne vaudrait il pas mieux que le gouvernement s'en tienne pour l'instant au critère de Maastricht qu'il n'a lui même pas respecté ces dernières années, avant même de s'engager à respecter une règle encore plus stricte ?
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede MiniM » Lun 12 Mar 2012 17:50

Enfin, l'austérité proposée ne peut pas améliorer les choses.

L'austérité ralentit la croissance, ce qui cause une baisse des revenus de l'État, laquelle est répondue par plus d'austérité, qui baisse encore les revenus et amène une stagnation, voire une décroissance.

Il me semble qu'il est évident que la solution un déficit temporaire, jusqu'au retour à la croissance. Ensuite, on retourne à la fameuse règle d'or.

Il me semble que c'est simple. Oui, il faut introduire la règle d'or, mais il faut la suspendre en cas de crise économique. C'est une question de bonne gestion.
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede vudeloin » Lun 12 Mar 2012 20:30

Pas de règle d'or, surtout...
Cela fait des années que le Japon, les Etats Unis et bien d'autres s'en passent et qu'ils ont raison...

Qui a décidé un beau jour que l'absence de déficit structurel, ou un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB, une dette publique inférieure à 60 % du même PIB, un taux d'inflation contenu et des taux d'intérêt de long terme équivalents étaient les vertus qu'il fallait, en tous temps et en tous points, respecter ?
Poser la question est déjà y répondre : qui, sinon quelques économistes à la moi l'noeud qui ont conçu un modèle mathématique et macro économique qui ne tient pas debout cinq minutes, au premier souffle de crise économique qui puisse survenir...

Sur bien des aspects, la fameuse « règle d’or » européenne me fait d’ailleurs de plus en plus penser aux règles de management d’entreprises où les objectifs demandés aux cadres et aux salariés en général sont d’un tel niveau qu’ils ne les atteignent jamais…

Mais entrons un peu dans le fond du débat.

S’entendre sur le principe d’une règle d’or nécessiterait, dans un premier temps, que l’appareil statistique requis pour la mesurer (parce que mesurer un PIB, cela nécessite quelques statisticiens et économistes !) soit parfaitement fiable.

Soyons clairs, je crois que ce n’est pas le cas et l’exemple de la Grèce qui, par la grâce de son ancien Ministre des Finances (de droite, membre du Parti Populaire Européen comme les élus de l’UMP) et les conseils éclairés de Goldman Sachs, montre assez qu’il n’en faut pas beaucoup pour abuser la Commission européenne…

Et il n’y a pas que la Grèce puisque, pour donner un exemple précis, en Italie, le chiffre d’affaires des exploitants agricoles est évalué à partir des seules ventes déclarées…

Nonobstant ces considérations (qui sont loin d’être secondaires), allons au fond sur quelques autres détails.

Poser le principe de la règle d’or, y compris du régime de sanctions applicable (un grand démocrate comme Jean Arthuis, soutien de François Bayrou, préconise ainsi deux types de sanctions : soit la suspension du versement des aides communautaires éventuelles, soit la privation temporaire du droit de vote ; toutes mesures qui seraient applicables et prises sans la moindre consultation du Parlement européen par exemple, sans parler de celle des populations concernées), il convient tout de même de se souvenir de quelques petites choses.

Et notamment du fait que ni la récession ni la croissance ne sont linéaires, c'est-à-dire que, dans la vie économique d’un pays, il peut y avoir des moments de croissance, où la production augmente, le chômage diminue, les difficultés budgétaires s’atténuent et des moments de ralentissement de l’activité, voir de récession, pendant lesquels la plupart des paramètres virent peu à peu du vert au rouge et où il faut disposer de nouveaux moyens d’intervention pour tenter d’inverser la tendance.

Telle qu’elle est conçue et telle qu’elle est d’ailleurs appliquée, notamment en Grèce où neuf plans successifs d’austérité ont simplement conduit au désastre constaté aujourd’hui (20 % de chômage, augmentation de la pauvreté, récession de 5 %), la règle d’or pourrait exactement priver les Etats de l’Union européenne de l’instrument budgétaire comme élément de relance de l’activité et la dépense publique judicieuse comme facteur d’inversion de la tendance récessive.

Il ne faut en effet en aucun cas s’illusionner : la croissance prévue en France, sous le régime actuel de gestion des affaires publiques (largement inspiré des dogmes européens d’équilibre budgétaire), c’est 0,4 ou 0,5 % cette année, c'est-à-dire encore moins qu’en 2011 où ce ne fut déjà pas folichon.

C’est que, dans notre pays, sans une croissance d’au moins 2 %, on ne crée pas suffisamment d’emplois pour éviter la progression du chômage.

Je mets d’ailleurs au défi tous les partisans de la réduction drastique de la dépense publique, tous les fanatiques (car cela procède du fanatisme à bien des égards) de l’équilibre budgétaire coûte que coûte de me prouver, par A plus B, que la France, une fois appliquée la purge fiscale promise par Sarkozy et/ou par l’Europe à la sauce Merkel, va retrouver un taux de croissance de plus de 2 %.

Au demeurant, je me permets de rappeler que les Etats-Unis, dont le niveau d’endettement public est autrement plus élevé que celui de la France, où les ménages vivent à crédit, bénéficient, de manière générale, nonobstant l’intervention de la Federal Reserve Bank, d’un taux d’intérêt plus faible sur leurs « junk bonds « que n’importe quel Etat européen sur les siens propres !
Il y a une vraie question qui est posée dans les messages précédents : pourquoi devrions nous nous hâter de rembourser nos créanciers ? (des créanciers qui, au demeurant, sont parfois les Français eux-mêmes… Mais je ne vais pas relancer là-dessus).

Prenons par exemple la dette obligataire de la France, et notamment les Obligations Assimilables au Trésor, le principal « produit » de cette dette.

Nous en avons distribué sur les marchés pour 897,1 milliards d’euros à la date de fin janvier 2012.
La durée de vie moyenne de cette dette est de 9 ans et 318 jours.

A échéance de cinq ans, nous devrons en avoir amorti environ 292 milliards.
A échéance de dix ans, nous aurons rajouté 332,6 milliards de plus.

Et nous avons donc des titres de dette pour près de 144 milliards d’euros d’une maturité de 10 à 20 ans, et même, d’ores et déjà, pour près de 130 milliards d’euros de titres dont la maturité est supérieure à vingt ans…

Que les choses soient donc claires : comme nous sommes d’ores et déjà endettés avec des titres dont la maturité est l’année 2060, autant laisser les choses venir à l’heure…

Alors, évidemment, vous allez me dire, mais comment fait on pour rembourser dans les cinq ans 292 milliards d’euros, ce qui doit représenter l’équivalent d’une année budgétaire ?

Vous savez, Kerxizor ?

Oui, vous le savez, en émettant de nouveaux titres de dette qui vont amortir les titres précédents et dont les intérêts courus viendront alimenter, comme toujours, le chapitre budgétaire des « engagements financiers de l’Etat ».

Attention, cette dette de l’Etat n’est pas perdue pour tout le monde.

Parce que les comptables, comme chacun sait, savent très bien que le moins dans une colonne est toujours le plus dans une autre.

Grâce soit rendue à la dette publique (rien que pour cela, il faut qu’elle existe !) parce qu’elle assure la rentabilité de l’épargne, et parfois sa liquidité, d’ailleurs.

Sans dette publique, pas d’assurance vie, pas de plan épargne retraite, pas de revenus financiers pour compléter l’erratique progression, voire la stagnation des salaires !

Ensuite, il y a les contreparties.

Question à cent sous : vous ne logez nulle part, vous avez vingt cinq ou trente ans, il commence à vous peser de « mariner chez vos harengs », enfin d’habiter chez vos parents, parce que votre petit ami ou votre petite amie voudrait bien s’installer dans un nid d’amour douillet avec vous…
Vous voulez acheter et vous n’avez guère le sou et vos parents n’ont que la garantie de leurs revenus à proposer sans vous faire plus d’avance…
Vous attendez que la fièvre de l’amour retombe ou vous décidez de vous endetter pour acquérir le petit appartement qui abritera vos jeux interdits au regard des trop curieux ?

Eh bien, de temps en temps, en tout cas ce fut le cas assez longtemps, l’Etat a fonctionné comme cela.

Il s’endettait pour mettre en œuvre tel programme d’urbanisme, tel projet de construction d’une centrale électrique, d’un barrage, d’une route, d’une voie ferrée à grande circulation, etc, etc…

Et l’endettement était d’ailleurs contrebattu par deux phénomènes : le premier, c’était l’inflation qui écrasait les taux d’intérêt réels (vive l’inflation, des fois !), et le second, c’est que le choix d’investir, notamment en infrastructures, permettait de générer de l’activité, donc de nouvelles recettes.
Pour ceux qui l’auraient oublié, les milliards de francs que l’Etat, via le budget des PTT, a investi dans la construction du réseau téléphonique français comme dans l’équipement du territoire et de la population en la matière, ont généré beaucoup, beaucoup plus de recettes fiscales et d’activité économique que n’en ont jamais coûté les emprunts souscrits pour ce faire.

Je constate d’ailleurs que l’ouverture à la concurrence de la téléphonie, fondée d’abord et avant tout sur la stupide course aux tarifs les plus bas, se fait de plus en plus au détriment de la qualité de service, singulièrement en matière de connexion haut débit ou de couverture par les réseaux mobiles.

Revenons aux causes de l’endettement…

Il y a donc les bonnes causes, celles qui motivent les investissements publics, eux-mêmes générateurs (en tout cas, on l’espère) d’activité économique nouvelle, et puis les moins bonnes.

Comme il est temps de dire les choses comme elles sont, nous avons trop donné, dans ce beau pays qu’est la France, au titre du moins disant fiscal.

Cela fait des années que se cumulent, s’accumulent, se sur accumulent les mesures d’allégement des impôts (en général toujours les mêmes ) qui creusent chaque année un peu plus les déficits publics et sont générateurs de dette.

178 milliards d’euros, c’est l’estimation des cadeaux fiscaux les plus divers, portant sur l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur la fortune, l’impôt sur le revenu des contribuables les plus aisés, les impositions locales des entreprises qui grèvent chaque année le budget de l’Etat, une estimation produite par les économistes d’ATTAC mais qui est largement corroborée par les rapports de la Cour des Comptes comme du Conseil des prélèvements obligatoires.

Et cette somme de 178 milliards d’euros est annuelle !


Et je vous invite donc à la comparer avec le déficit public sauce Sarkozy 2007 – 2011 qui aura connu l’évolution suivante : 34,7 milliards de déficit budgétaire en 2007 ; 56,3 milliards d’euros en 2008 (cela avait donc déjà dérapé), 129,9 milliards d’euros en 2009 ; 148,8 milliards d’euros en 2010 et 95,3 milliards attendus pour 2011.

Bilan des courses : 465 milliards d’euros de déficit budgétaire cumulé, et une moyenne supérieure à 90 milliards d’euros.

Tout cela pour quels résultats économiques ?

Une récession en 2008 et 2009, une croissance apoplectique en 2010 et, sans véritable embellie en 2011, une prévision de croissance d’un demi point en 2012.

La moyenne 2007 – 2011, c’est 0,5 % de croissance, autant dire rien du tout ou presque, rien en tout cas qui nous permette d’éviter le chômage de masse et sa persistance, rien qui ne prouve, en tout état de cause, la validité des choix d’allégements fiscaux qui ont été faits de longue date et prolongés depuis 2007.

On a renforcé le crédit d’impôt recherche, accru un temps le bouclier fiscal, allégé l’ISF, supprimé la taxe professionnelle, mis un terme à l’impôt de bourse, supprimer l’imposition forfaitaire annuelle des entreprises, réduit les droits sur donations (surtout) et successions (pour faire croire que), inventé la niche Copé, persévéré dans les allégements de cotisations sociales, mis en place cette imbécillité des heures sup’ défiscalisées, et tout cela pour quoi ?

Une moyenne de hausse du PIB en volume de 10 milliards d’euros, bien moins que la progression et la persistance des cadeaux fiscaux…

Un seul mot vient à l’esprit : gaspillage !

Personnellement, en plus, j’ai tendance à penser que la facture est encore plus élevée, puisque les chiffres précédents ne retracent que les opérations visibles et chiffrables, et pas les autres.

Par exemple, le coût induit par l’ouverture des trappes à bas salaires que constituent le RSA ou les heures sup’ défiscalisées, ou les allégements généraux de cotisations sociales.

Il y a du grain à moudre à procéder à une mise en cause de ces mesures fiscales diverses et variées dont l’impact économique est au mieux nul, au pire contre productif, comme à transformer les sommes considérables qui y sont consacrées en dépenses publiques utiles et nécessaires.

La réduction des déficits, l’interruption du cycle infernal de la dette publique n’exigent qu’une voie : celle d’une dépense publique nouvelle, volontaire, efficace !

Foin de ces gaspillages de ressources et de recettes fiscales depuis trop longtemps pratiqués !
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede curieux » Lun 12 Mar 2012 20:33

Un avis: à suivre cette campagne et son évolution, je trouve qu'Il est, à mon humble avis, désolant de voir l'effet immédiat des propositions démagogiques (je ne les citerai pas toutes, il y en a trop) sur les sondages ... Hollande qui gagne 3 pts suite à une proposition de taxation à 75% des très hauts revenus qui ne fera rien gagner au budget de l'état, Sarkozy qui a gagné des points suite à des propositions de référendum populistes (immigration et chômage) et qui semble en regagner maintenant en mettant en cause un traité européen qui supprime les contrôles aux frontières intra-européennes (sous entendu, on ferme les frontières à l'immigration): triste, je trouve, et à vous dégouter de faire de la politique de manière "intelligente" ...
Ce n'est que mon avis ...
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede Draume » Lun 12 Mar 2012 21:24

Pour Kerxizor, qui a écrit : C’est ce qu’on a appelé la mise en place de la règle d’or ! C'est ce taux de déficit structurel

Le problème, c'est que le contenu de la règle d'or est différent suivant les pays. Et qu'ucune texte, ni personne n'a défini ce qu'est le déficit structurel !
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede vudeloin » Mar 13 Mar 2012 02:08

Tout simplement, Draume, parce qu'aucun pays n'a la même façon de concevoir ses prélèvements obligatoires ni même son schéma d'organisation économique.
Ainsi, quels pays, aujourd'hui, sont dans les clous européens ?
La Finlande, pays récemment arrivé dans l'UE et dont la solidité économique était en fait déjà éprouvée auparavant, ne serait ce que par ses positions dominantes dans l'industrie du papier, dans les technologies nouvelles (Nokia, même si cela ne rigole plus comme avant et que l'absence de smartphone du fabricant finnois risque de lui coûter) et, faut il le rappeler, dans le haut niveau de formation de sa population (comme quoi les dépenses d'éducation..)
Et il y a le Danemark et la Suède.
Gag : aucun de ces deux pays ne participe à l'euro, puisque les deux pays ont préféré conservé leur union monétaire avec la Norvège et l'Islande, largement portée par les revenus du pétrole norvégien...
Après qu'y a t il ? Le Luxembourg, qui a fait de l'optimisation fiscale et des services financiers son mode de développement, en se transformant en parasite de la spéculation sur le corps de l'Europe...
Je ne sais pas s'il faut forcément ressembler au Grand Duché.
Et il est sans doute temps de se dire que la priorité ce doit plutôt être les dizaines de millions de chômeurs et de pauvres qui vivent dans l'invisible du grand rêve de Jean Monnet...
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede Jean-Philippe » Mar 13 Mar 2012 15:47

Je vous invite à voir l'analyse de sa dernier intervention télévisuelle sur TF1 par le blog des décodeurs. Bilan : beaucoup de mensonges et d'approximations, mais comme il ne pouvait être contredit...

http://decodeurs.blog.lemonde.fr/2012/03/13/paroles-de-candidats-les-approximations-de-nicolas-sarkozy/
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Re: La stratégie de Sarkozy pour être réélu

Messagede vudeloin » Mar 13 Mar 2012 17:30

Disons qu'il fait flèche de tout bois et qu'il escompte que le bruit médiatique suffira à couvrir la timide voix de la raison ou celle de la vérité...
Sur la question de l'immigration, d'ailleurs...

Quelques éléments que je livre à la sagacité de tous…

Les chiffres 2008 en matière d’entrée d’étrangers sur le territoire français font état de 211 055 arrivées.

On compte dans cet ensemble 55 000 ressortissants européens des pays de l’Union européenne qui ont, tous, parfaitement le droit de résider en France pour y vivre et y travailler, ce qui réduit donc d’office à 156 000 et quelques les autres immigrants.

Sur cet ensemble, nous avons également 15 154 ressortissants du continent américain, y compris donc, pour aller à l’essentiel, des cadres de sociétés nord américaines appelés à venir habiter en France au titre d’une expatriation temporaire.

Ce qui réduit à 140 000 environ les autres immigrants.

Deux facteurs principaux expliquent cette immigration : d’une part, le regroupement familial, non pas nécessairement pour permettre à un ressortissant d’un pays tiers de faire venir sa famille en France mais, le plus souvent, pour faire venir auprès d’un ressortissant de nationalité française son épouse ou son mari d’origine étrangère.

Ainsi, désormais, sur 80 à 90 000 entrées annuelles pour motif familial, seules environ 15 000 concernent le regroupement familial de familles de nationalité étrangère.

Second facteur : l’inscription des étudiants.

En 2010, nous avons ainsi enregistré une poussée relative du nombre des inscriptions (avec plus de 65 000 inscriptions, soit près de 30 % du total des entrées).

La présence des étudiants étrangers sur le sol français découle bien souvent d’accords de coopération universitaire (qui d’ailleurs ne sont pas toujours exempts de réciprocité) sans oublier qu’une bonne partie desdits étudiants viennent en France après être passés par le réseau des établissements français d’enseignement à l’étranger.

On peut aussi examiner la question intéressante des naturalisations.

Parce que si des immigrés s’installent en France, nombre de personnes de nationalité étrangère deviennent françaises.

De 1995 à 2009, nous avons enregistré, dans les services du Ministère de l’Intérieur, l’acquisition de la nationalité française par 2 016 052 personnes, soit un nombre supérieur au nombre de ressortissants maghrébins installés dans notre pays.

La moyenne de naturalisations (je m’étonne, soit dit en passant, que nous trouvions encore, en 2009, des décisions de naturalisation par réintégration dans la nationalité française puisque cela concerne a priori des Algériens nés avant le 19 mars 1962 ou des Africains nés avant 1960, ce qui signifie qu’il y a des gens qui auront attendu 50 ans de pouvoir redevenir Français !) est donc située entre 130 et 140 000 dossiers par an, soit un niveau très proche de celui des entrées hors CEE et, pour le moins, des entrées dites permanentes.

Je pense même qu’au fil des naturalisations, des retours et autres, nous ne soyons, en réalité, que face à une stabilisation de l’immigration sur la durée.

Ou, plus exactement, de la population étrangère.

Si l’on compare en effet les données 1975 et 2010 en termes de population étrangère résidant en France, nous sommes passés de 3 442 415 personnes à 3 542 000, soit une hausse spectaculaire de 3 % en 35 ans…

Si on examine la question de la population immigrée, intégrant donc les ressortissants français d’origine étrangère, nous sommes à 5 040 000 en 2010 au lieu de 3,9 millions environ en 1975.


L’évolution clé, c’est donc celle des naturalisations.

Ainsi, on comptait en 2005 619 000 ressortissants d’origine marocaine en France, mais avec 231 000 naturalisés environ, soit 388 000 personnes de nationalité marocaine.
En 1999, il y avait 521 000 personnes d’origine marocaine mais et 387 600 personnes de nationalité marocaine.

Le nombre des Algériens résidant en France est lui passé de 419 000 environ à 424 000 aujourd’hui.

Bilan des courses : 40 % des personnes immigrées en France sont en réalité de nationalité française.


Sauf à dénoncer les décrets de naturalisation en masse, on ne peut plus mettre en question cette intégration.

Enfin, dernier point : sur 15 millions d’Africains des pays dits subsahariens (l’Afrique Noire en quelque sorte), un sur trente seulement habite en France…

Autant dire que nous sommes fort loin de l’invasion…
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