de Genaro Flores » Lun 20 Fév 2012 00:46
Vudeloin a écrit : Tout laisse donc penser que l'entrée en campagne de Sarkozy n'a pas beaucoup d'effets sur la tendance générale (dans les sondages).
Pour ma part, je nuancerais davantage l’avis de Vudeloin attestant du faible impact de l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy qui remonte, rappelons-le, au 15 février dernier.
Si en effet je partage son opinion sur la relative absence de retombées dans l’immédiat, j’en suis beaucoup moins certain a posteriori. Il ne faut donc surtout pas en tirer de conclusions trop hâtives alors que quatre jours seulement viennent de s’écouler après l’intervention sur TF1 de Sarkozy.
La preuve, à chaque élection présidentielle sous la Vème République, le président ou le premier ministre sortant n’ont jamais réalisé, suite à leur déclaration officielle de candidature, de percée significative dans les intentions de vote. Qu’ils se nomment De Gaulle en 1965, Giscard’Estaing en 1981, Mitterrand et Chirac en 1988, Balladur en 1995, enfin Chirac et Jospin en 2002. De manière générale, ceux-ci n’ont en effet enregistré qu’une progression de l’ordre de 0,5 à 1 point, pas davantage. Ainsi en 1995, les sondages ne verront Chirac irrémédiablement dépasser Balladur qu’à la fin février, soit bien après l’irruption des deux leaders de droite dans l’arène, survenues respectivement le 4 novembre 1994 et le 18 janvier suivant. A cette occasion, le futur président engrangera huit points, et inversement son « ami de trente ans » en perdra huit.
En réalité, le cérémonial, le lieu et le contexte de la proclamation revêtent aux yeux de l’électorat bien plus d’importance que la teneur des propos du prétendant. D’autant plus que cette candidature n’est jamais une surprise.
Autant dire que les sondages devront être scrutés à loupe d’ici les tous prochains jours, une fois que Sarkozy sera vraiment rentré dans le vif du sujet, et ainsi que ses thématiques et propositions capteront pleinement l’attention des Français.
Maintenant, je reconnais bien sûr l’avance conséquente d’Hollande au premier tour. Mais il est encore trop tôt pour savoir s’il y a déjà cristallisation des votes des candidats PS et UMP, et donc que leurs courbes ne se croiseront pas. Souvenons-nous aussi de l’exemple irrationnel de 2002 lorsque tout s’est joué dans l’ultime semaine, y compris dans les isoloirs…
Genaro Flores