de vudeloin » Ven 17 Fév 2012 17:40
Je sais que la chose est passée presqu’inaperçue, mais, fin janvier, les militants et adhérents de l’UMP à jour de cotisation 2011 ou 2012 ( on appréciera la distinction) étaient appelés à voter sur le projet UMP 2012 – 2017 qui, pour celui qui aurait envie de le feuilleter, devrait quelque peu réduire l’effet de surprise éventuel causé par la thématique « une idée par jour » annoncée par un certain Nicolas Sarkozy, désormais candidat et Président quand il le faudra alors même qu’il était annoncé, lors de la fameuse émission sur huit chaînes de télévision, qu’il était Président jusqu’au bout…
Les 260 000 adhérents de l’UMP ont une certaine habitude du vote électronique et de l’usage d’Internet (j’observe d’ailleurs qu’on peut vérifier sur la page ouverte par le parti sur un fameux réseau social que ce site compte aujourd’hui environ 23 000 fans) et recourent donc, le plus souvent, à ces modalités électroniques pour voter pour ou contre tel projet ou responsable du parti.
Nous avons déjà eu l’occasion de pointer que, dans telle ou telle fédération du Mouvement, les effectifs militants étaient parfois fort variables d’une circonscription l’autre – en tout cas tels que le traduisait le nombre de votants aux différents scrutins internes – mais, dans le cas du vote du projet programme 2012 / 2017, nous n’avons pas pu trouver d’autres informations que le vote effectif global qui atteint finalement 86 225 des adhérents à jour de cotisations, soit un gros tiers de ceux annoncés.
Les autres ont-ils perdu leurs codes de vote ?
Se sont ils désintéressés de l’opération ?
Ont-ils, pour quelques uns, rejoint un monde meilleur, voire les rangs de supporters d’un autre candidat ?
Ceci dit, les adhérents de l’UMP avaient également, sous certaines conditions, la possibilité de voter, physiquement, dans l’un des 428 bureaux de vote ouverts à cet effet sur l’ensemble du territoire français.
J’ai regardé avec intérêt la carte de ces bureaux de vote.
Prenons le cas de la région Ile de France.
Les militants parisiens de l’UMP avaient cinq lieux pour accomplir leur devoir électoral.
Il s’agit de cinq locaux UMP bien précis, situés rue de Crimée dans le 19e, rue de Maubeuge dans le 9e, rue d’Alger dans le 1er, rue Poncelet dans le 17e, et d’un autre situé 238 rue de Vaugirard (c’est en fait le siège de l’UMP tout simplement…)
Pour les autres, il s’agit de la permanence UMP du 19e et de la 16e circonscription de Paris, de celle du 17e et de Bernard Debré, du siège de la fédération UMP de Paris, de la permanence de la 1ere circonscription.
Je fais juste observer qu’aucun bureau de vote n’a été ouvert dans le XVIe arrondissement (alors que l’UMP y dispose de la mairie et d’un local de circonscription), dans le Ve comme dans la 2e circonscription, objet de tant d’attentions, dans les XIe, XIIe, XIIIe et XIVe arrondissements, où les permanences n’ont pas ouvert, là non plus.
Il faut dire que dans le XIVe, la déléguée de circonscription s’appelle Marie Claire Carrère Gée, et que j’ai cru comprendre qu’elle n’était pas la candidate officielle de l’UMP dans son secteur !
Roxane Decorte n’a pas ouvert sa permanence de la rue de la Chapelle et Benjamin Lancar n’a pas été assez convaincant pour amener les adhérents du Xe à ouvrir dans leur quartier…
A noter que l’UMP Paris annonce 23 821 adhérents à ce jour…
En Seine et Marne, les adhérents de l’UMP pouvaient compter sur l’ouverture de pas moins de onze bureaux de vote sur l’ensemble du département.
Couverture correcte du département de Jean François Copé, Franck Riester et Christian Jacob (entre autres), et des bureaux ouverts sur Meaux, Melun, Provins, Fontainebleau, Claye Souilly, Brie Comte Robert, Chelles, Coulommiers, Bussy Saint Georges, Le Mée sur Seine ou Montereau.
Mais il ne valait mieux pas rater le jour, parfois, puisque le bureau du Mée, par exemple, n’était installé que pour deux heures le 21 janvier au matin…
Huit bureaux de vote ouverts dans les Yvelines, dans les villes de Versailles (je présume qu’il s’agit du siège départemental de l’UMP), de Saint Germain en Laye, de Vélizy, de Sartrouville, de Mantes la Jolie, d’Aubergenville, de Chanteloup les Vignes et de Rambouillet.
Je dois dire que je constate, non sans intérêt, l’absence de bureaux ouverts dans le secteur de Saint Quentin en Yvelines, notamment dans la circonscription de Jean Michel Fourgous.
Dans l’Essonne, sept bureaux de vote, là encore, pour les adhérents de l’UMP récalcitrants à l’idée d’utiliser la voie électronique.
Ces bureaux étaient situés à Corbeil Essonnes, Roinville sous Dourdan, Gif sur Yvette, Viry Châtillon, Savigny sur Orge, Yerres et Draveil.
Je ne suis pas certain que la moindre de ces villes soit située dans la circonscription de NKM, pourtant valeur montante de l’UMP essonnienne…
Onze bureaux ouverts dans les Hauts de Seine.
Dans des villes comme Neuilly sur Seine, Levallois Perret, Châtillon sous Bagneux, Montrouge, Vanves, Antony, Asnières, Rueil Malmaison, Sèvres, Le Plessis Robinson ou encore Clichy La Garenne.
Ne cherchez pas Boulogne Billancourt ou Issy les Moulineaux, voire Clamart, Puteaux ou Courbevoie…
Sans parler de Colombes.
Officiellement, l’UMP 92 revendique, avec plus de 25 000 adhérents, la position de première fédération de France.
En Seine Saint Denis, quatre bureaux de vote ouverts sur Le Blanc Mesnil, Villepinte, Rosny sous Bois et Aulnay sous Bois.
Pas de bureau de vote ouvert au Raincy, la ville d’Eric Raoult, le grand chef de l’UMP locale, ni à Villemomble, autre cité historique de la droite séquano dionysienne.
Et surtout (cela n’aura échappé à personne) aucun bureau de vote ouvert sur une large partie Ouest du département, de Montreuil à Epinay sur Seine en passant par Pantin, Aubervilliers ou Saint Denis.
Dans le Val de Marne, onze bureaux de vote, là encore, avec deux bureaux sur Créteil, un sur Saint Maur, un sur Champigny (la permanence de Vincent Chriqui, leader de l’UMP locale, en tout cas en 2008, et Directeur général du Centre d’analyse stratégique. L’intéressé s’est depuis propulsé vers le Nord Isère où il tente de s’implanter pour se faire élire peut être député…), Villiers sur Marne, Nogent sur Marne, l’Haÿ les Roses, Thiais, Chevilly Larue, Charenton le Pont et Ivry sur Seine.
Encore faut il noter que les trois bureaux de l’Haÿ, Thiais et Chevilly Larue, situés dans la même circonscription, ouvraient l’un après l’autre, sans doute à l’initiative du député maire UMP de Thiais, Richard Dell’Agnola.
Dans le Val d’Oise, enfin, les adhérents de l’UMP, pouvaient compter sur neuf bureaux de vote situés sur Pontoise, Herblay, Ermont, Eaubonne, L’Isle Adam, Domont, Argenteuil, Bezons et Saint Gratien.
Je note l’absence de bureau de vote dans des villes comme Sannois (celle de Yannick Paternotte, député de la 9e circonscription), Enghien les Bains, Deuil La Barre, Franconville (la ville de Francis Delattre, désormais Sénateur), Montmorency, l’essentiel des communes de la Ville Nouvelle mais aussi dans une large partie Est du département, notamment dans les 8e et 9e circonscriptions, puisqu’aucun bureau n’était ouvert sur Sarcelles, Villiers le Bel, Garges les Gonesse, Gonesse ou encore Goussainville.
S’il fallait tirer quelques conclusions de cette situation de l’UMP francilienne telle que révélée par le vote des militants sur le projet, il me semble qu’elle serait à trouver dans un niveau de mobilisation des forces encore faible, peut être aussi tout simplement parce que, dans maints endroits, les forces n’existent plus vraiment…
Mais c’est peut être le lot de partis et de mouvements qui, au fil du temps, se sont transformés en simples machines électorales plus ou moins performantes, dont les membres sont autant d’adhérents du « fan club « de tel ou tel élu, qu’il s’agisse d’un maire, d’un député ou du Président de la République.
Je vous dispense, pour l’heure de l’analyse du vote des militants UMP Outre Mer, sachant que rien n’a été mis en place, pour le vote physique des membres du parti, ni en Guadeloupe ni en Polynésie Française.